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Célébrer le Temps Pascal #7
Dimanche 29 mai 2022 – 7ème clé autour de l'Apocalypse
Christ est ressuscité ! Alléluia ! Vivons la joie du Temps Pascal !
Nous vous donnons rendez-vous dans notre newsletter hebdomadaire du dimanche pour vivre le temps pascal autour de sept clés de lecture du Livre de l'Apocalypse.
Dimanche 29 mai 2022
7ÈME DIMANCHE DE PÂQUES
56ème JOURNÉE MONDIALE DES COMMUNICATIONS SOCIALES
FÊTE DES MÈRES
CLÉ N°7 : La clé du tabernacle
Le héros de l’Apocalypse, c’est le Christ Jésus. Il n’est pas un personnage du passé, mais une personne
du présent, toujours vivante au cœur de la communauté croyante et s’adressant à elle pour lui faire
connaître les secrets de Dieu.
Comment l’Apocalypse parle-t-elle de Dieu, justement ? Il est le Saint, le Seigneur, le maître de tout,
il est le Vivant par excellence. Il siège sur un trône pour gouverner le monde avec justice.
Il est « celui qui est, qui était et qui vient ».
Mais Dieu ne trône pas tout seul dans son nuage. Il se révèle par son Fils Jésus qui partage avec lui le titre
de Vivant (Ap 1, 18). Il est sa Parole (Ap 19, 13), le premier né d’entre les morts (Ap 1, 5), le Témoin fidèle (Ap 1, 5).
Il est l’Amen, c’est-à-dire la vérité (Ap 3, 14). Lui seul est capable d’ouvrir le livre aux sept sceaux pour révéler
les secrets de Dieu. Et devant lui seul s’inclineront un jour tous les souverains de la terre. Il est aussi le lion de
la tribu de Juda (c’est-à-dire l’héritier du roi David) ou encore l’étoile radieuse du matin entrevue autrefois
par le mage Balaam dans le livre des Nombres (Nombres 24, 17).
Le titre le plus fréquent pour désigner le Christ est celui d’Agneau, qui revient 28 fois ! Cet agneau immolé
renvoie à la fois à l’agneau de la Pâque juive, symbole de libération (Exode 12), et au serviteur mystérieux
du livre d’Isaïe qui se laisse faire comme un agneau qu’on conduit à l’abattoir (Isaïe 53). Mais c’est aussi
un agneau vainqueur, qui, en donnant librement sa vie, a triomphé de toutes les forces de la mort.
L’Apocalypse, à la fin des livres du Nouveau Testament, tient bien son rôle conclusif. Elle résume tout ce
qu’on peut dire sur l’identité de Dieu et son action dans l’histoire des hommes. Il était, il est, il vient.
En nous donnant son Fils il nous a tout donné. Dieu n’a plus de secrets pour nous ! Que celui qui a soif
vienne vers lui et qu’il boive aux sources de la Vie !
Abbé Olivier BOURION
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Illustration proposée par le père Pierre-Jean Duménil
L 'Adoration de la Trinité, ou Retable de Landauer, 1 511, Albrecht Dürer (1471 -1528), Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche.
« Frères, quand je suis venu chez vous,
je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu
avec le prestige du langage ou de la sagesse.
Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. »
1 Corinthiens 2,1-2
Pour accompagner cette dernière clé de l’Apocalypse, j’ai été chercher ce retable d’ Albrecht Dürer
(1471 -1528), L 'Adoration de la Trinité, ou Retable de Landauer, daté de 1511. Le travail a été commandé
par le riche marchand Nuremberg Mattaheus Landauer pour une chapelle dédiée à la Trinité et tous
les saints, dans la « Maison des Douze Frères » qu'il a fondée et qui était un organisme de bienfaisance
qui pouvait accueillir douze personnes âgées, artisans dans la misère pour ne plus pouvoir exercer
leur profession ! Comme les apôtres, ils vivraient en communauté.
- Pour mettre en image la Trinité Durër utilise une représentation connue sous le nom de « Trône
de grâce », Le Père, en majesté, porte à bout de bras son Fils en croix. Cette représentation connaîtra
un très grand succès et à partir du XIIIe siècle, elle sera adoptée par toutes les techniques artistiques :
fresques, panneaux peints, sculptures en pierre et en bois, orfèvrerie. Avec elle, le visage de Dieu
devient moins impressionnant et plus abordable affichant moins son pouvoir et faisant plus de place
à la « communion » entre les trois personnes de la Trinité... Ainsi plantée, fichée désormais au cœur
de la Trinité, la Passion, la croix et les plaies du Ressuscité manifestent l’amour dont nous sommes
tous les bénéficiaires.
« Une certaine humanisation de Dieu est le prix de ce processus, et peut-être sa rançon. »
(François Boespflug, « Dieu et ses images : Une histoire de l'éternel dans l'art », Bayard)
- Le regard est attiré dans un mouvement ascendant vers la Trinité inscrite dans un triangle pointe
en bas. Dieu le Père coiffé d'une mitre soutient son fils en croix couronné d'épines. La colombe plane
au-dessus. Des anges entourent la Trinité. Le Père tourne son regard vers son Royaume. Ensuite Dürer
présente le Royaume de Dieu composé de femmes et d'hommes, tous différents, mais tous les regards
sont tournés vers Dieu Trinité qui les bénit au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Au-dessous de part
et d'autre de la Trinité sont massés les prophètes accompagnés de Marie et de Jean Baptiste.
De nombreux personnages animent ce groupe, on peut en reconnaître certains car ils portent
leur symbole : une roue pour sainte Catherine, un mouton pour Agnès, une harpe pour David, les tables
de la Loi pour Moïse, etc.. et les martyrs brandissent leur palme. Après vient un autre cortège et nous
découvrons le « monde des saints » anonymes dont les vêtements ont de couleurs chatoyantes.
Il y a des papes, des cardinaux, des nobles, des paysans…
- Enfin au bas du tableau, le monde des hommes représenté par un paysage ouvert et large et un seul
personnage, Dürer lui-même, qui se tient fièrement en face de nous à droite. Il porte des vêtements
de quelqu'un qui a réussi. Le travail est signé sur une table de maintien en bas par un autoportrait,
l’artiste signe son œuvre « ALBERTUS DURER NORICUS FACIEBAT ANNO A VIRIGINIS PARTU 1511 ».
Voilà ainsi situer cette adoration sur notre terre et au cœur de notre humanité !
Découvrir le retable en détail
Abbé Pierre Jean Duménil