Le sacrement de réconciliation

Le sacrement de réconciliation réconcilie avec Dieu. 

La seconde qui suit l'absolution est comme une douche après le sport, comme une bouffée d'air frais après un orage d'été, comme un réveil sous un soleil radieux, comme l'apesanteur du plongeur... Se réconcilier avec Dieu, c'est redevenir fils de Dieu, accueilli dans son amour : nous sommes à nouveau en accord avec Dieu. 
 

Quand confesser ses péchés graves ? Doit-on souvent se confesser ? Peut-on se confesser même quand on n'a pas commis de péché grave ?

Tout fidèle ayant atteint l'âge de raison doit confesser ses péchés graves. L'Église conseille vivement de le faire au moins une fois par an. De toute façon, si l'on a commis un péché grave, on est tenu de se confesser avant la communion. 
Par âge de raison, l'Église entend l'âge où l'enfant peut faire usage de sa raison pour apprenre à discerner entre le bien et le mal. 

Même lorsqu'on n'est pas tenu de se confesser, au sens strict du terme, la confession permet la guérison et conduit à une relation plus profonde avec le Seigneur.

Même les saints vont régulièrement se confesser, quand c'est possible !
Ils en ont besoin pour grandir en humilité et en charité, et pour se laisser éclairer par la lumière bienfaisante de Dieu jusqu'au moindre recoin de leur âme. 

Nous avons pourtant le baptême qui réconcilie avec Dieu... Pourquoi avoir besoin alors de ce sacrement de réconciliation ?!

Le baptême arrache certes au pouvoir du péché et de la mort, et établit dans la vie nouvelle d'enfants de Dieu, mais il ne nous délivre pas de notre faiblesse humaine et de notre inclination au péché. C'est pourquoi nous avons besoin d'un lieu où, encore et encore, nous puissions être à nouveau réconciliés avec Dieu. Ce lieu est la confession.

Même si ce n'est plus trop à la mode de se confesser et que ça peut demander beaucoup d'efforts au début, la confession est l'une des plus grandes grâces de notre vie : pouvoir toujours repartir à nouveau ! Ce sacrement renouvelle, décharge du poids des fautes et des hypothèques d'hier, lorsqu'il est accueilli dans l'amour, et plein d'une force nouvelle.  Dieu est miséricordieux, son plus cher désir est que nous quémandions sa miséricorde.  
Celui qui s'est confessé ouvre une nouvelle page, toute blanche, du livre de sa vie. 
 

Pourquoi le Christ nous a-t-il donné ce sacrement de réconciliation et l'onction des malades ? 

Le Christ manifeste son amour en allant chercher ceux qui sont perdus et en guérissant les malades. C'est pourquoi il a donné ce sacrement de la réconciliation par lequel nous sommes libérés du péché et fortifiés lorsque nous sommes faibles physiquement et moralement. 

La confession est l'aveu des péchés fait au prêtre confesseur pour en recevoir l’absolution. Mais que sont les péchés à confesser ? Et l'absolution, la pénitence dans tout ça ?  Il y a deux conditions fondamentales requises pour qu'un chrétien soit pardonné : pour que les péchés soient pardonnés, il faut que la personne se convertisse et que le prêtre lui accorde au nom de Dieu l'absolution de ses péchés.
 

Qu'est-ce que l'absolution ? 

Du latin absolvere / acquitter, l'absolution du prêtre est le pardon sacramentel d'un ou plusieurs péchés après la confession du pénitent. 

La formule d'absolution est la suivante : 

Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l'Église, qu'il vous donne le pardon et la paix.
Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés.
Amen. 

 
Qu'est-ce que l'indulgence simple ou plénière ? Quelle est la différence avec la confession ?  

La confession donne le pardon des péchés. L’indulgence apporte la remise des peines qui sont liées au péché.
Quand on dit que l’indulgence est plénière, on précise qu’il y a la remise de toutes les peines liées au péché.

Le Catéchisme de l'Église catholique définit l'indulgence comme « la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints. L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché. »

Pour recevoir l'indulgence plénière (notamment lors d'une année jubilaire comme en 2025),  il est demandé par le Pape de vivre plusieurs étapes : 

« N°20. §1. – Pour gagner l’indulgence plénière, en plus d’exclure toute affection au péché, même véniel, il est requis d’accomplir l’œuvre indulgenciée  [pèlerinage jusqu'à un lieu où l'indulgence est accordée ; faire un acte de charité ; offrir un jeüne (selon nos dispositions)] et de remplir les trois conditions :

• Confession sacramentelle
• Communion eucharistique
• Prière aux intentions du Souverain Pontife. »

 
Toutefois l'indulgence ne peut être délivrée pour les péchés mortels, lorsque ce sont des péchés qui produisent la mort de l'âme. Dans ce cas, il faut d’abord se convertir, se confesser si nécessaire, et ensuite entrer dans la démarche de l’indulgence.

Qu'est-ce que l'acte de contrition ?

La contrition désigne l’attitude de la personne qui reconnaît avoir mal agi, regrette d’avoir blessé l’amour des autres et de Dieu. Cette attitude conduit à vouloir changer sa manière de penser et de vivre, et à réparer les dommages causés aux autres et à soi-même.

L’acte de contrition fait partie intégrante du sacrement de réconciliation. Il est récité à la fin de la confession, avant de recevoir l’absolution du prêtre.
Il existe également :

• des prières à réciter avant la confession, pour nous aider à prendre conscience et à reconnaître nos péchés,
• et des prières à réciter après pour rendre grâce du pardon reçu.

On peut réciter l'acte de contrition suivant : 

Père, Dieu de tendresse et de miséricorde, j’ai péché contre Toi et mes frères.  Je ne suis pas digne d’être appelé ton enfant, mais près de Toi se trouve le pardon.  Accueille mon repentir. 
Que ton Esprit me donne la force de vivre selon ton amour en imitant Celui qui est mort pour nos péchés, Ton Fils Jésus-Christ Notre Seigneur.
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé  parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce de ne plus vous offenser et de faire pénitence.

L’acte de contrition peut aussi être récité à d’autres moments : à travers des prières pour demander pardon, lors de la neuvaine à Marie qui défait les nœuds....
Aussi, au début de chaque messe, l'assemblée est invitée à se reconnaître pécheur et à réciter ensemble un acte de contrition avec la prière du « Je confesse à Dieu » : 

Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission ; 
[ On se frappe la poitrine en disant ]    
Oui, j’ai vraiment péché. 
C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

Qu'est-ce que la pénitence ?

La pénitence est la réparation d'une injustice commise. Je ne peux pas faire pénitence uniquement dans ma tête, je dois la pratiquer en des actes d'amour et d'engagement au service des autres. En priant, en jeûnant, en soutenant les pauvres moralement et matériellement, on fait aussi pénitence !

La pénitence est souvent mal comprise... Elle n'a rien à voir avec le mépris de soi, ou les faux scrupules. Il ne s'agit pas de se répéter sans arrêt que l'on est mauvais. La pénitence nous libère et nous encourage à repartir. 

Qu'est-ce que le péché ? 

Le péché désigne le fait d’offenser Dieu, de se révolter contre lui, d’agir contre sa volonté. Ainsi, le péché empêche d’être en communion avec Dieu.
Or, Dieu est la vie éternelle. Si nous sommes séparés de Lui, nous ne pouvons pas aller au ciel. Le péché nous prive alors du paradis, qui est la Présence de Dieu. C’est pour contrer cette tragédie que le Christ s’est incarné et a versé son sang sur la croix. Par sa mort injuste, il paie le prix de notre péché, et par sa résurrection nous sommes unis à Lui. Le salaire de notre péché étant payé, nous sommes pardonnés, et unis au Christ, pouvons contempler Dieu au Ciel.

Il y a deux natures de péchés : 

• Les péchés véniels : des péchés qui ne remettent pas en cause l'orientation de la vie vers Dieu. Ils sont un manque d'amour, mais ne rompent pas la communion avec Lui. Ils portent sur une matière légère.
• Les péchés mortels :  des péchés graves détournant l’homme de Dieu et l’empêchant de recevoir son amour.  
  S’il est appelé « mortel », c’est que ce péché cause l’exclusion du Royaume du Christ. Il peut donc être pardonné par le sacrement de pénitence ou par la contrition en attendant de recevoir le sacrement si le repentir est sincère.

Les sept péchés capitaux (avarice, colère, envie, gourmandise, luxure, orgueil, paresse) ne doivent pas être confondus avec les péchés mortels et les péchés graves. Ils ne sont pas les plus graves, mais sont nommés capitaux parce que d’eux découlent les autres.  

Quels péchés faut-il confesser ? 

Il faut confier tous les péchés graves dont on se souvient après avoir examiné sa conscience et que l'on n'a pas encore confessés.
Tous les péchés peuvent être pardonnés sauf un, le péché contre l’Esprit-Saint car il est le refus du pardon que Dieu offre à l’homme par l’Esprit Saint. 

Les péchés graves sont ceux qui brisent la communion d'amour avec le Seigneur. Pour qu'il y ait péché grave / mortel, il faut trois conditions :

• Une violation des commandements de Dieu en matière grave
• Une claire conscience de la gravité de l’acte 
• Une pleine liberté

Certes on hésite souvent à aller se confesser. Le fait de prendre sur soi est déjà un premier pas, pour retrouver une santé intérieure. 
On peut se dire aussi que même le Pape ou tout autre prêtre doit aussi avoir le courage d'avouer ses fautes et ses faiblesses à un autre prêtre (et donc à Dieu). 

Ces péchés peuvent normalement être pardonnés dans la confession sacramentelle individuelle. Un prêtre peut aussi accorder l'absolution à un groupe de personnes, sans qu'elles se soient auparavant confessées individuellement (= absolution collective), mais cela ne peut se faire qu'en cas de nécessité grave (guerre, attaque aérienne, danger de mort....). 

Confesser régulièrement les mêmes péchés permet de s’en libérer avec la grâce de Dieu. Le pardon reçu fréquemment de Dieu nous aide à rester unis à Lui et à résister aux tentations pour ne pas l’offenser. Il n’y a pas de limite quantitative au pardon du Seigneur.
Le Christ nous demande de pardonner « jusqu’à soixante-dix fois sept fois »_{^{(Mt 18, 22)}}.  

Et que faire lorsqu'on n'a rien à dire ?!
Si l'on n'identifie pas de péché à confesser, on s’illusionne sur l’état de son âme : « Si nous disons: “Nous n’avons pas de péché”, nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous » _{^{(1 Jn 1, 8)}}.  Lorsque nous ne voyons pas notre péché, c’est souvent parce que nous nous n’avons pas assez conscience de l’amour infini de Dieu qui s’est fait homme en Jésus-Christ pour nous libérer du péché.
Si on ne parvient pas à identifier ses péchés, il convient de prier pour demander à être éclairé, de lire la Parole de Dieu, de pratiquer l’examen de conscience.  

Jésus dit à ses apôtres : « Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés seront pardonnés ; ceux à qui vous ne les pardonnerez pas ne seront pas pardonnés » _{^{(Jn 20, 19-23)}}.

Les apôtres et leurs successeurs – les évêques et les prêtres, leurs collaborateurs – deviennent des instruments de la miséricorde divine. Ils agissent in persona Christi ^{_{(au nom de Dieu)}}, c’est très beau. Et cela prend une signification profonde, parce que nous sommes des êtres sociaux. Si tu n’es pas capable de parler de tes erreurs avec ton frère, tu peux être sûr que tu seras incapable d’en parler, même avec Dieu ; et tu finis par te confesser devant ton miroir, devant toi-même. […]

Se confesser devant un prêtre est une façon de remettre ma vie entre les mains et le cœur d’un autre, qui , à cet instant, agit au nom et pour le compte de Jésus. C’est une façon d’être concret et authentique : se mettre face à la réalité en regardant une autre personne, et non soi-même reflété dans un miroir. […] C’est vrai, je peux parler avec le Seigneur, Lui demander immédiatement pardon, L’implorer. Et le Seigneur pardonne, tout de suite. Mais il est important que j’aille au confessionnal, que je me mette face à un prêtre qui représente Jésus, que je m’agenouille devant la Mère de Dieu. […]

Souvenons-nous que nous ne sommes pas là avant tout pour être jugés. Il est vrai qu’il y a un jugement dans la confession, mais cette dernière implique quelque chose de plus grand que le jugement. C’est le fait de se retrouver face à un autre qui agit in persona Christi, pour accueillir et pardonner. C’est la rencontre avec la miséricorde.

Extrait du livre du Pape François : « Le nom de Dieu est miséricorde : conversation avec Andrea Tornielli » (2016)

Pour étayer les propos du Pape François, l’idée d’aller « directement » se confesser à Dieu est donc contraire à l’enseignement du Christ car Jésus, Dieu fait homme, est le seul à pouvoir remettre les péchés.  Affirmer que l’on peut soi-même se confesser à Dieu, c’est prétendre être son propre prêtre et détenir un savoir ou un pouvoir qui donne prise sur Dieu. Or, personne ne peut se sauver lui-même à force de concentration, d’exercices ou de bons sentiments.

Se confesser auprès d'un prêtre assure que c’est bien Dieu qui accorde Son pardon et réconcilie le pénitent avec l’Église. C'est pourquoi le Pape dit que le prêtre est un « instrument de la miséricorde divine », qui accueille le pénitent avec charité et dans la joie de l’aider à recevoir le pardon de Dieu.
 

La confession n'est pas comparable à une thérapie ! 

Le but de la confession n’est pas de se sentir mieux ni de dénouer des problèmes psychiques, mais d’obtenir le pardon de Dieu pour nos péchés. Le prêtre ne s’intéresse pas en premier lieu à la psychologie de celui qu’il écoute, mais à son salut, à sa vie éternelle. La psychologie du pénitent est un élément de contexte du péché commis et comme conséquence éventuelle du pardon.
 

Le secret inviolable et absolu de la confession

Bien entendu, un prêtre ne peut répéter ce qu'il entend en confession !  
La Pénitencerie apostolique – l'un des trois tribunaux de la Curie romaine – l'a rappelé en 2019 :  « Le secret inviolable de la Confession provient directement de la loi divine révélée et s’enracine dans la nature même du sacrement, au point de n’admettre aucune exception dans la sphère ecclésiale, et encore moins dans la sphère civile. » 

• Le secret de la confession est intrinsèque au sacrement de réconciliation.
  
  Ce n’est pas un simple secret professionnel imposé par une autorité extérieure, humaine ou ecclésiale, mais c’est constitutif de l’essence même du rite : c’est le Christ, l’acteur principal ! C’est à lui que s’adresse le pénitent, pas au prêtre qui n’est que témoin de la relation sacrée entre une âme et son Créateur et instrument de la grâce. Ainsi, si le médecin est propriétaire de ce que lui dit son patient, ce n’est pas le cas du prêtre, qui, chaque fin de confession, prie pour demander la grâce d’oublier ce qu’il a entendu. Le fait que le secret de la confession soit absolu permet aux fidèles de conserver leur liberté de parole devant Dieu et dans leur relation à Lui.
   
• Que risque un prêtre qui trahirait le secret de la confession ?   
  
  « Tout prêtre qui entend les confessions est tenu, sous peine de sanctions très sévères, de garder le secret absolu sur les péchés que ses pénitents lui ont confessés » (CEC n°1467).
  
  Le confesseur qui violerait de manière directe le secret sacramentel en permettant à autrui de connaître le péché commis par une personne identifiée (le nom du pénitent et ses péchés sont dévoilés) serait immédiatement en état d’excommunication. Une violation indirecte du secret de confession (danger que l’identité du pénitent et ses péchés soient découverts) entraînerait, elle, une punition selon la gravité du délit  _{^{(Code de droit canonique n°1388).}} 
  Même sans risque de révéler l’identité du pénitent, toute connaissance (quelle qu’elle soit) acquise par le prêtre en confession est couverte par le secret absolu _{^{(Code de droit canonique n°984).}}
  Toute personne qui enregistrerait ou divulguerait le contenu d’une confession serait immédiatement en état d’excommunication, y compris s’il s’agit d’un tiers ou du pénitent lui-même_{^{(Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 23/09/1988).}}
   
• Que peut faire le prêtre au courant d'un crime ?
  
  Aucune autorité sur terre, pas même le Pape, ne peut modifier l’aspect essentiel de la réalité du sacrement qu’est le secret de confession. Ainsi, si un prêtre entend en confession l’aveu d’un crime, le secret de la confession lui interdit d’en parler.
  Cependant, en entendant le pénitent avouer des péchés qui peuvent avoir des conséquences graves pour autrui, le confesseur peut l’inciter à se dénoncer auprès de l’autorité compétente ou auprès des autorités publiques et refuser de lui donner l’absolution. 
  En revanche, si un prêtre, en dehors de la confession, est mis au courant d’une affaire criminelle, il est tenu de dénoncer cet acte aux autorités compétentes.