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Charles de Foucauld, le saint ermite du désert

Canonisation à Rome – 15 mai 2022

Le 15 mai 2022, l'Église va fêter la canonisation de dix personnes bienheureuses, dont le père Charles de Foucauld, l'ermite du désert, qui portait un attachement particulier à la Lorraine et aux Vosges du fait de ses fortes attaches familiales. 

Né le 15 septembre 1858, Charles de Foucauld  a grandi entre Nancy et Mirecourt. Il a intégré l'école militaire de Saint-Cyr, puis rejoint l'École de cavalerie de Saumur. L'officier que l'on surnommait dans l'armée le « lettré fêtard » va finalement démissionner de l'armée à l'âge de 23 ans pour explorer le Maroc. De retour en France, il va retrouver la foi qu'il avait perdue à l'âge de 16 ans et devenir moine chez les trappistes en 1890. Sept ans plus tard, il choisira de devenir ermite : il ne retrouve pas son idéal de pauvreté, d'abgénation et de pénitence chez les trappistes. Il part vivre en Palestine, où il écrira ses méditations et notamment sa célèbre prière d'abandon. Il est ordonné prêtre à Viviers (le diocèse en Ardèche) en 1901 et il part s'installer dans le Sahara algérien, à Béni-Abbès, auprès du peuple Berbère. Il sera assassiné devant la porte de son ermitage à Tamanrasset le 1er décembre 1916. 
 

Qui sont les autres personnes canonisées le 15 mai 2022 ? 

  • César de Bus (1554-1607), prêtre français, originaire de Cavaillon (Vaucluse), fondateur de la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne et des Ursulines ;
  • Marie Rivier (1768-1838), religieuse française, fondatrice des Sœurs de la Présentation de Marie ;
  • Maria Francesca di Gesù (1844-1904), religieuse italienne, fondatrice des Sœurs tertiaires capucines de Loano, missionnaire en Uruguay et en Argentine ;
  • Maria Domenica Mantovani (1862-1932), religieuse italienne, cofondatrice et première supérieure générale de l’Institut des Petites Sœurs de la Sainte Famille ;
  • Luigi Maria Palazzolo (1827-1887), prêtre italien, fondateur de l’Istituto delle Suore delle Poverelle – Institut Palazzolo ;
  • Giustino Maria Russolillo (1891-1955), prêtre italien, fondateur de la Société des Divines Vocations et de la Congrégation des Sœurs des Divines Vocations ;
  • Lazare Devasahyam Pillai (1712-1752), martyr laïc, converti de l'hindouïsme, tué en Inde en 1752.

 

Suivre en direct sur KTO TV  la messe de canonisation 
dimanche 15 mai 2022 de 9h à 12h30

 

La spiritualité vivante de Charles de Foucauld jusque dans les Vosges

Charles de Foucauld a laissé après sa mort une grande famille spirituelle, réunissant près de 13 000 personnes à travers les différentes communautés et associations qui s'inspirent de la spiritualité du futur saint. Il avait également une grande famille de sang (dont l’abbé Paul de Blic, décédé en 2017 à Ville-sur-Illon, et la famille de Blic qui vit à Étival-Clairefontaine), dont près de 350 membres seront présents à Rome pour sa canonisation. 

Avant de s'installer en Algérie, durant ses pérégrinations le futur ermite du désert a écrit de nombreuses méditations sur l'Evangile, sur les psaumes, l'esprit de Jésus..... De quoi découvrir à travers ses écrits tout un itinéraire spirituel. Le père du désert s'attachait particulièrement à la confiance, à l'abandon dans la Foi. Pour lui, il fallait laisser se porter ; et ce, même dans l'épreuve, rester dans la confiance et ne pas paniquer. Sa spiritualité, c'est aussi le visage du christianisme tourné vers les plus pauvres et l'ouverture aux autres, comme en témoigne le nom de la Fraternité Sacerdotale « Iesus Caritas » inspirée des fraternités de Charles de Foucauld.
Le « Frère universel » vivait chez les Touaregs, il était très proche des musulmans sans pour autant vouloir les convertir. Il apportait son témoignage de vie chrétienne tournée vers Dieu.  Il a incarné le don de vivre ensemble. 

Voulant suivre le Christ, il montre un chemin pour vivre l'Evangile aujourd'hui et il en a tiré sa célère prière d'abandon d’une méditation plus ample, écrite en 1896, dans laquelle il cherchait à rejoindre la prière de Jésus sur la croix : 
 

Mon Père, je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.    

Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Découvrir davantage la spiritualité
de l'ermite du désert


De 1909 à 1913, il rentrera en France plusieurs fois pour rendre visite à sa famille et à ses amis entre Nancy, Lunéville, Mirecourt, Plombières-les-Bains, Gérardmer, Saint-Dié, Saverne.... Mais également pour essayer de fonder sa confrérie des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus dans le but de développer l'évangélisation dans les colonies, emprunt de sa vie auprès des Touaregs. La confrérie est reconnue par Mgr Bonnet, évêque de Viviers, dans son diocèse en 1913. 

Suite à l'assassinat devant son ermitage en 1916, il est très vite considéré comme martyr et fait l'objet d'une véritable vénération, notamment suite à la biographie écrite en 1921 par René Bazin. Le diocèse de Ghardaïa (Algérie) ouvre le procès en 1927 pour reconnaître ses vertus et sa renommée de sainteté de Serviteur de Dieu. Souvent associé à la colonisation, le procès est stoppé du fait de la guerre d'Algérie et des tensions contextuelles. C'est Jean-Paul II, touché par son amitié avec les Touaregs, qui relance le procès en béatification. L'ermite du désert est alors déclaré vénérable le 24 avril 2001 par Jean-Paul II, puis bienheureux le 13 novembre 2005 par Benoît XVI. À la suite du Christ, la fraternité est au cœur de sa spiritualité. Ce qui rejoint le pape François qui a écrit Fratelli Tutti et qui va canoniser l'ermite du désert le 15 mai 2022 à Rome.
La formule de canonisation précise que le nom des saints canonisés seront inscrits dans le Livre des Saints et « qu’ils doivent être vénérés avec dévotion dans toute l'Église ».
 

Sa canonisation possible grâce au miracle de Charle

Pour qu'une personne puisse être canonisée, il faut qu'un second miracle soit reconnu par l'Église catholique. Ce deuxième miracle attribué à Charles de Foucauld a eu lieu à Saumur le 30 novembre 2016, veille du centenaire de la mort de ce dernier. 

Charle - sans « s » -, un jeune apprenti charpentier, travaille sur la restauration de la charpente de la chapelle de l'institution Saint-Louis de Saumur (lycée catholique). Il fait une chute de près de 15 mètres, avant de finir empalé sur un banc (un morceau de bois le transperçant sur le côté). Il en ressort toutefois indemne alors que la chute aurait pu être mortelle. Suite à cet accident, l'association Amitiés Charles de Foucauld se mobilise pour qu'une enquête de reconnaissance de miracle attribué à Charles de Foucauld soit ouverte. En effet, à l'annonce de l'accident, le président de l'entreprise pour laquelle Charle travaille invite des centaines de personnes à prier pour ce dernier et s'est mis en place un mouvement de prière par l'intercession de Charles de Foucauld (ndlr. bienheureux à qui est dédié la paroisse de Saumur). L'entrepreneur, qui a constaté la bonne santé du jeune homme trois jours après la chute, verra dans cette guérison miraculeuse de nombreux signes de la présence du futur saint.  
Qui plus est, Charle a chuté dans les premières heures des vêpres du jour : liturgiquement, les vêpres correspondent aux premières heures de prière du jour suivant, soit du 1er décembre 2016 – jour du centenaire de la mort de Charles de Foucauld. Il s'agissait également du dernier jour de la neuvaine proposée par le diocèse à l'occasion du centenaire. 
Le jeune homme – bien que non croyant – a accepté que l'Église catholique lance cette procédure de reconnaissance de miracle : « Étant donné que je n’avais rien, si ce que j’avais vécu pouvait servir à Charles de Foucauld je me suis dit : “Essayons alors !” »


 


Comment devient-on saint ? 

La canonisation requiert trois conditions : être mort depuis cinq ans au moins (sauf exception), avoir mené une vie chrétienne exemplaire, et avoir accompli au moins deux miracles, même si cette dernière règle peut être revue selon chaque cas. Plusieurs étapes précèdent celle de la canonisation.

Avant d’être proclamée sainte par l’Église, la personne doit être reconnue par l’évêque du diocèse comme « vénérable », un statut qui atteste qu’elle a vécu de façon exemplaire, au plus près des valeurs de l’Évangile. Ce statut n’a aucune valeur théologique mais permet de rendre la personne digne d’une vénération locale. Le Vénérable peut ensuite être proclamé « bienheureux », au cours d’une célébration appelée « béatification », puis « saint », au cours de sa « canonisation ».

Trois voix sont ainsi requises pour une béatification :

  • Celle du peuple chrétien qui manifeste la réputation de sainteté de la personne.
  • Celle de l’Église. Le Pape, avec l’aide de la Congrégation pour les causes des saints, déclare d’abord l’héroïcité des vertus ou le martyre de cette personne, qui peut alors être appelée vénérable, puis décide de sa béatification, et de sa canonisation. Pour en arriver à cette étape, un dossier est constitué, puis instruit à charge et à décharge, comme dans un procès juridique. Ce temps permet à l’Eglise d’étudier méticuleusement les actes posés par la personne tout au long de sa vie. Mais ce travail ne suffit pas et demande aussi la reconnaissance d’un miracle.
  • La voix de Dieu est ainsi manifestée par un miracle reconnu en lien avec la prière par l’intercession de cette personne. La béatification peut alors être décidée par le Pape après la reconnaissance d’un miracle attribué au Vénérable. De même, la canonisation après la reconnaissance d’un second miracle attribué au Bienheureux.

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