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L'escalade donne des ailes au réemploi
Laudato Si' #36
Que tu grimpes, que tu chutes ou désescalades, l’ascension est un état d’esprit au-delà de l’effort physique ! Un peu comme le cheminement spirituel qui te mène au Père avec espérance : un dépassement de soi pour arriver au sommet, Môôônn t’aide à grimper vers le ciel aussi avec le réemploi !
Môôônn est à la fois son terrain de jeu professionnel et son loisir partagé. Steven Vitry a allié sa formation de menuisier, sa passion de l’escalade (après des années de compétition) et son expérience de 20 ans d’enseignement sportif. Le spinalien de 41 ans a commencé son activité Climbing Woody en 2019 aux côtés du Xylolab et s’est installé tout seul dans le même local en décembre 2021 : « Pour la petite histoire, j’ai découvert ce bâtiment à l’âge de 16 ans lors de mon CAP menuiserie en apprentissage. Il s’agissait alors de la menuiserie Michel. 20 ans après, me voilà de retour au 11 allée des chênes pour y lancer ma propre entreprise alliant bois et escalade, mes deux passions. »
Lors d’une soirée, un copain m’a sorti « Môôônn, quel projet de dingue ! »
C’est resté et j’ai fait une faute volontaire en ajoutant un N.
Pas de recyclage, mais du réemploi !
Des baudriers, des chaussons et de la corde à portée de main pour y tracer sa propre voie, l’escalade n’est ici qu’une activité de plaisir ! La "recyclerie qui grimpe" est d’abord une entreprise de construction de modules d’escalade et de motricité éphémères, itinérants ou permanents pour structures publiques ou associatives, et de mobilier évènementiel pour la vente et la location. S’y sont ajoutés des objets, dont le jeu du Cairn, une gamme de textiles et plein de projets en tête. Le tout avec une idée écoresponsable : « Je redonne une deuxième vie aux matériaux avant qu’ils ne soient détruits ! » Steven a choisi de n’exploiter que des matériaux déjà utilisés, voués initialement à la déchetterie, et en provenance de moins de 100 kilomètres !
Cette salle d’escalade est avant tout son showroom et sa carte de visite ! La salle évolue en tout temps. Les murs et prises d’escalades sont eux-mêmes construits sur la base du réemploi avec des matériaux récupérés d’ici et ailleurs (anciennes prises personnelles ou d’amis grimpeurs, vieilles collections commerciales, ex-structures locales ou vieux bureaux, etc.). Sur réservation, la salle accueille jusqu’à 40 personnes, tous publics âgés de 3 à 64 ans (particuliers, ergothérapeutes et kinésithérapeutes, professionnels du bien-être, éducation physique des enfants, centres aérés et sociaux, etc.). Elle prend particulièrement vie durant les soirées en semaine, ouverte sous forme d’abonnements ou à la séance.
Un état d’esprit qui invite à s’élever
L’escalade est un sport analytique, avec une découverte de soi et l’analyse de son environnement: « Vous y retrouvez le dépassement de soi, la prise de risque, l’engagement, la liberté, la cohésion et l’esprit d’équipe… »
D’un pan à un autre, un lien entre la grimpe et l’élévation spirituelle peut se faire tel que le confirme Steven: « Il s’agit là aussi d’une philosophie en soi : on part d’un point A à un point B, ça peut être un chemin de vie, une ligne, une direction, un objectif, un instant T… Donc oui, on peut faire un lien avec la spiritualité ! »
Une fois les règles d’accès aux murs transmises, place à la liberté pour une plus grande confiance en soi ! Au-delà des conseils pour s’engatser 1 , la transmission se fait également auprès des plus jeunes à travers l’encadrement et l’accompagnement dans les ateliers de construction et de bricolage dans la salle ou en animation extérieure.
Passionné et bienveillant, Steven invite à découvrir en toute simplicité la discipline de l’escalade et son travail artisanal: « Moins on en donne en termes de communication, plus ça peut donner envie de venir ! Si les gens sont intéressés, ils viennent, testent et ça permet un vrai échange ! »
Émilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Mai 2023
1. Se dépasser pour arriver au bout d'un parcours