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Du verre à la lumière de Noël

Laudato Si' #31 – Site verrier de Meisenthal

Durant l’Avent, petits et grands s’émerveillent devant les décorations traditionnelles: crèches, couronnes, luminaires et bien sûr le sapin de Noël. Ce dernier garni de pommes rouges depuis le XIè siècle représentait l’arbre du paradis. Dix siècles plus tard, on décore toujours les sapins mais les fruits sont majoritairement remplacés par des décorations en plastique, aluminium… peu écoresponsables et assez consommatrices d’énergie. De plus en plus de foyers optent pour des décorations aux matériaux naturels, recyclés ou des produits artisanaux. Ainsi un objet connaît depuis 1999 un renouveau durable : dans le Massif des Vosges du Nord, à Meisenthal, le Centre International d’Art Verrier a relancé la production de la boule de Noël traditionnelle en verre.

Le renouveau des boules de Noël 

Selon la légende, la boule de Noël en verre a vu le jour en Moselle en 1858 suite à une grande sécheresse qui priva la région de fruits à accrocher dans le sapin. Un souffleur de verre de Goetzenbruck eut l’idée de souffler des boules en verre coloré. En un siècle, c’est toute une tradition qui s’est répandue dans le monde entier !

Avec la production automatisée et moins coûteuse, l’aventure industrielle s’est stoppée en 1964 et plongea les boules de verre dans l’oubli. La verrerie de Meisenthal, connue pour la création d’objets Art nouveau et ses objets usuels, a dû aussi stopper ses fours cinq ans après. Des passionnés y créent un Musée du verre en 1983, et un premier four de fusion sera rallumé dans l’ancien atelier. Après une réhabilitation et dépositaire des secrets de fabrication, le Site verrier a relancé les boules de Noël Meisenthal-France, au design traditionnel ou plus contemporain avec une nouveauté annuelle créée par des artistes en résidence.

 

EXTRA : la boule de Noël 2022

Examiner l’intérieur d’une bouteille vide initie un onirique voyage sensoriel. Le regard se faufile le long du goulot, dévale lentement les parois et s’échoue sur un insulaire culot et sa lisière de petites nervures de verre. Les lumières du jour foudroient le verre et la réalité du dehors se réincarne en un hypnotique paysage de reflets colorés, façonné de miraculeux petits mirages.


Le designer Nicolas Verschaeve a souhaité prolonger cette expérience enivrante en donnant naissance à la boule de Noël EXTRA, résultat d’un élégant détournement de fond.

Par un subtil remaniement de détails caractéristiques des bouteilles industrielles, il en révèle les qualités esthétiques en invitant le culot — de coutume pudique et anonyme — à se faire la belle, rejoindre l’air libre et dévoiler ses généreuses rondeurs. Une belle manière de rendre l’ordinaire EXTRAordinaire.


 



 


Une fusion durable pour le passeur de lumière 

Dès 1531, des communautés verrières nomades se sont implantées dans cette région pour y exploiter les ressources naturelles (sable, eau, bois, fougères…). Elles ont d’abord utilisé du sable puisé au fond des rivières, issu de l’érosion du grès rose, donnant une couleur verte au verre. Sédentarisées depuis le 18ème siècle, les verreries ont ensuite importé du sable blanc des Flandres ou de Fontainebleau pour un verre plus translucide. Avec des ressources moins disponibles localement, le directeur du CIAV Yann Grienenberg explique que « les grandes maisons continuent à fabriquer leurs propres matières premières à partir d’éléments sourcés plus ou moins loin. Notre microstructure n’est pas en mesure d’internaliser un atelier de chimie pour fabriquer notre composition. Nous utilisons un verre préfusionné de très bonne qualité, acheté en Suède. »

Aussi le verre est un matériau durable qui permet des économies d’énergies dès lors qu’il est recyclé. « Nos déchets de verre incolore sont réenfournés dans nos fours et le verre de couleur récupéré par une société vosgienne qui le recycle. »  À l’heure où il faut réduire gaz et électricité, Yann ajoute : « les fours de fusion qui fonctionnent au gaz avec des températures jusqu’à 1380° ne peuvent être coupés. Nous avons mis en place différents systèmes de récupération de la chaleur émise par les fours, qui permettent de chauffer les bâtiments. »



 

 


Émilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Décembre 2022

Crédit photos :  Communauté de communes du Pays de Bitche /  Guy Rebmeister – CIAV

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