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Une relation de patience et de contemplation avec la nature

La photographie animalière – Laudato Si' #23


Vincent Munier et Sylvain Tesson


Tous deux ont un lien avec l’aumônerie catholique dans les Vosges : l’un a participé aux camps d’aumônerie dans sa jeunesse et il est actuellement à l’affiche de nos cinémas avec La Panthère des neiges. Il s’agit de Vincent Munier, l’un des photographes animaliers les plus reconnus au monde. Philippe Roux, lui, est coordinateur de la Pastorale des adolescents dans notre diocèse. Ils ont un autre point commun: la photographie à l’affût ! L’un à titre professionnel, l’autre à titre de loisir. 
 


À contre-courant, à contre-temps, la photographie à l’affût les emmènent dans une quête : patience, observation, silence, attente, écoute de la nature, être tenu en haleine, espérance, contemplation… jusqu’au moment où l’animal attendu pointe le bout de son nez parmi d’autres espèces. Voilà la démarche de Vincent Munier, Marie Amiguet, Léo-Pol Jacquot et Sylvain Tesson lors de leurs voyages, et celle de Philippe lorsqu’il part à l’affût du cerf, figure christique, et des autres animaux.

 

« Se laisser travailler par la nature »


La panthère des neiges se cache

La photographie à l’affût invite à la contemplation, à prendre le temps, à « se laisser travailler par la nature » comme l’évoque Philippe qui en ressort grandi et inspiré pour son travail auprès des adolescents. Dans son récit, Prix Renaudot 2019, Sylvain Tesson compare l’affût à la démarche d’espérance de Bernadette Soubirous ou aux nuits d’adoration de son enfance : il exprime l’affût comme « une foi modeste »« une prière » à la manière d’un retour aux sources. Aux côtés de Vincent Munier, il a compris que la contemplation des animaux dans leur habitat naturel nous « projette devant [notre] reflet inversé », nous renvoie « ce à quoi nous avons renoncé ». Les photographes animaliers se doivent de connaître les animaux, les lieux… pour ne pas déranger la faune et mieux capturer les instants de rencontres. 

Cette relation primordiale à la nature invite à s’élever spirituellement. Pour Philippe, la dimension spirituelle rejoint celle de passage: « Il y a le cycle de la nature, l’éternelle succession, le lever et le coucher du soleil, les arbres qui perdent leurs feuilles, les bourgeons au printemps, le grain qui pourrit en terre et qui donne la moisson en été… Il y a toute une dimension pascale: perte et renaissance à la fois. La nature en sait pas mal là-dessus et nous renvoie à nous-même. » 

 


La panthère des neiges surplombe la région du Tibet.


La panthère des neiges se fond dans le décor.                                              Un renard pris en pleine course par Philippe Roux. 
 


C’est aussi ce que montre Vincent Munier dans son travail, parfois critiqué d’« esthétiser le monde animal », de ne montrer que la beauté de la nature… À cela, celui qui ne s’estime pas photojournaliste répond qu’il y a « suffisamment de témoins du désastre ! Je traque la beauté, je lui rends mes devoirs. C’est ma manière de la défendre (…) Appuyer l’émerveillement que je cherche à véhiculer via mes photographies par un discours construit, engagé, m’apparaît nécessaire. »

 


Trouvez les sept biches de Philippe Roux.

 

Pour mieux percevoir la beauté de l’affût ou simplement la contemplation de la nature, je vous invite à vous plonger dans le récit de Sylvain Tesson ou dans le film de Marie Amiguet et Vincent Munier :

  • La Panthère des neiges (2021), film de Marie Amiguet et Vincent Munier.
  • Sylvain Tesson, La Panthère des Neiges, Gallimard, 2019.
     


Découvrir la bande-annonce du film

Film primé : Prix Lumières 2022 du meilleur documentaire, César 2022 du Meilleur film documentaire.
 

 

 

Émilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Mars 2022


© Crédits photos : Vincent Munier, Haut et Court ; Philippe Roux

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