Histoire du diocèse

Repères historiques

L’évêché de Saint-Dié a été érigé en 1777. Le diocèse formé d’un démembrement de celui de Toul, des anciens territoires monastiques de Saint-Dié, d’Etival, de Senones, de Moyenmoutier et des baillages de Bruyères, de Rambervillers, d’Epinal, etc… comprend aujourd’hui le département des Vosges (590 303 hectares, 515 communes).

Il fut d’abord suffragant de Trêves, fut supprimé en 1802 et rétabli en 1823 dans la province de Besançon. Entre ces deux dates, il fit partie du diocèse de Nancy. Epinal étant au centre du diocèse, le siège de l’Evêché de Saint-Dié s’y installe au printemps 1953. Depuis l’ordonnance promulguée le 8 septembre 2012, le diocèse de Saint-Dié comporte 46 paroisses réparties en 14 Communautés de paroisses et en quatre zones (Plaine, Centre, Meurthe et Montagne).

Découvrez ci-dessous les Évêques qui furent en charge de notre diocèse, de sa création à aujourd'hui.

Le Chapitre de Saint-Dié

Un siècle plus tard (769), Charlemagne, habitué de ces contrées (Champ-le-Duc), remarque le monastère et le rattache à l’Abbaye royale de Saint-Denis. Le monastère est souvent incendié et reconstruit. Il est bientôt décadent, et vers l’An Mil, le Duc de Lorraine expulse les religieux et installe des Chanoines réguliers dont le Grand Prévôt est sous l’autorité du Pape. C’est l’origine de l’Insigne Chapitre de Saint-Dié. Le Chapitre aura ses heures de célébrité, notamment à la Renaissance, avec une sorte d’Académie passionnée de découvertes, le "Gymnase vosgien", qui eut l’honneur de donner au Nouveau Monde son nom : AMERICA (1507).

Saint Déodat, dans la tradition de Colomban

La région de la haute vallée de la Meurthe a été pénétrée par des peuplades celtes avant l’arrivée des moines bénédictins. Les traces archéologiques laissées par les Gaulois sont nombreuses : il suffit d’évoquer la Bure, le Chazeté, la pierre d’Appel à Etival pour se convaincre que la région était humanisée avant l’évangélisation. De nombreuses voies pénétraient ce territoire leuque en direction des terres des médiomatriques d’Alsace. Les restes lithiques retrouvés sur les sommets vosgiens permettent de conclure. A l’époque romaine, deux voies au moins assuraient cette jonction : celle venant de Deneuvre passant par le col de Strace, Etival, Herbaville, Jointures (futur Saint-Dié) Sainte-Marguerite et vers Sainte-Marie-aux-mines, l’autre allant de Rambervillers par Etival puis par Himbaumont (Moyenmoutier), Ban-de-Sapt puis Saales et vers Strasbourg. Ces voies anciennes donnaient sans doute naissance à d’autres, sensées joindre un maillage entre les différentes implantations humaines.

Cette forêt impénétrable l’était donc en réalité. Ceci n’excluait pas les bêtes sauvages et les forêts profondes, frayeur réelle ou idéalisée par les moines dont les témoignages hagiographiques permettent d’éclaircir ces périodes lointaines.

Des Chrétiens avant Déodat ?

Le site archéologique de Deneuvre témoigne de la présence du panthéon romain au bas-Empire dans la vallée de la Meurthe. L’hypothèse de la destruction du sanctuaire d’Hercule avant la fin du IVe siècle par des Chrétiens reste une piste possible, symbole de la substitution d’une religion à une autre. Néanmoins sur ce site, les symboles chrétiens sont inexistants.

Étival et le domaine de saint Rémi de Reims (VIe s.) reste d’une tout autre importance : le fanum de « l’église des Vosges » dont il est question dans le testament de Rémi et le terme latin de fanum donne peut-être une piste plus étayée. Ce temple christianisé, situé sur un domaine de l’église de Reims permet d’avancer l’hypothèse d’une évangélisation antérieure à Déodat et à ses disciples.

La tradition colombaniste et Childéric II dans le massif des Vosges

Mais une chose reste certaine, c’est la présence de Colomban à la fin du VIe siècle dans la région d’Annegray (Faucogney), de Fontaines et de Luxeuil, au côté de la cour mérovingienne, et de ces vastes domaines (fisc). Le moine irlandais, fondateur d’une règle monastique que la future abbaye de Déodat suivra dans le siècle suivant donne une idée de la force avec laquelle ces moines celtes ont à la fois fait progresser l’évangile, mais aussi acquis par la générosité des rois mérovingiens de vastes domaines, à partir desquels le développement de l’économie agricole se met lentement en place dans les vallées du massif vosgien. Cette conquête colombaniste n’est rendue possible qu’avec une population suffisamment nombreuse pour aider les moines dans ce travail quotidien.

Mais c’est avec la volonté du roi Childéric II que ce vaste territoire de montagnes, de rivières et de vallées devient un territoire contrôlé et rentable : à Munster, à Remiremont, à Senones et à Saint-Dié, Childéric l’Austrasien donne à l’Église et à ses moines les moyens de la puissance que ces églises, ces abbayes ou chapitres et plus tard ces villes vont connaître à travers les siècles médiévaux.

Déodat, Gondelbert et Hydulphe

Déodat est-il un irlandais de Luxeuil ? Rien ne permet de faire le lien entre lui et ce monastère qui essaime dans tout le massif, mais aussi dans le reste du royaume des mérovingiens et jusqu’en Italie. Qualifié d’évêque comme il est de coutume pour les moines pérégrins -sans diocèse- mais avec un pouvoir quasi-épiscopal sur les territoires concédés, Déodat part vers l’Austrasie. La vie de saint Déodat est riche et bien remplie. Venu de l’ouest, par Romont (près de Rambervillers) franchissant les « hautes forêts » il gagne avec ses compagnons la forêt sainte de Haguenau où il retrouve ses compagnons Arbogast, futur évêque strasbourgeois et Florent, fondateur de Haslach. De là , hébergé chez des grands propriétaires terriens à Hunawihr, il rejoint le val de Meurthe est s’installe à Juncturæ –Jointures- entre la Meurthe et le ruisseau de Robache, sans doute une place marchande surveillée par l’oppidum de la Bure. Il construit au bord de la voie qui va vers l’Alsace, un oratoire, près de sources ferrugineuses, où sans doute il prodigue soin et réconfort…

La vita de Déodat livre ce récit. En fait, si ce récit qui date du Xe siècle -soit environ 350 ans après la mort du moine- contient une partie de vérité, beaucoup a été arrangé, et il est bien difficile d’en démêler le vrai du faux. Et c’est aussi à travers ce récit que l’on fonde depuis des siècles, la christianisation de la vallée et son nom affirmé avec le mot de création récente Déodatie. A ses côtés, on trouve d’autres moines-évêques : Gondelbert, « archevêque de Sens » qui va fondé Senones et Hydulphe, « chorévèque de Trèves » à Moyenmoutier.

La haute vallée de la Meurthe à la fin du VIIe siècle

Grâce à l’hagiographie des vies des saints Déodat, Hydulphe et Gondelbert, un bilan limité et fragmentaire est possible : trois abbayes dominent un vaste territoire fiscal où rapidement des abbayes prennent corps avec le milieu local : l’abbaye Saint-Déodat est dès la mort du moine éponyme sous la tutelle de Saint-Pierre de Senones. Mais à travers les siècles suivants c’est Saint-Dié qui devient privilégié malgré le peu de sources à disposition. En 769, le roi Charles ne remet-il pas le petit monastère à la prestigieuse abbaye de Saint-Denis ?

On notera que le VIIe siècle et le siècle suivant voit s’affirmer le triomphe des Bénédictins et de leur règle, bien que survivent la tradition colombaniste dans la règle monastique qualifiée de regula sancti benedicti et colombani à Saint-Dié comme à Senones et Moyenmoutier. Les paroisses se mettent en place autour des petites communautés villageoises qui forment autant de cellules économiques et religieuses qui perdurent à travers les siècles. Il faut attendre les réformes monastique et impériale du Xe siècle pour rompre avec le silence des sources. On sait alors que le relâchement est la règle dans beaucoup d’établissements religieux : en 962, à Saint-Dié, le duc de Lorraine remplace les moines par des chanoines, clercs séculiers –non cloîtrés- au service de la communauté chrétienne.

Damien PARMENTIER

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