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Du fût de bière au « Bois de Bout »
Laudato Si' #19
« Bois de Bout », d’abord la surface d’une pièce de bois, est le nom d’une association brassicole créée par huit étudiants de l’École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB) en janvier 2021 à Épinal. L’association promeut le brassage amateur et le développement durable, de manière à ce que les étudiants puissent fabriquer leur propre bière. Attention, sauf autorisation expresse, on ne peut boire leurs bières assis !
« Vendre, brasser, former »... L'association prône le dévelopement durable et le zéro déchet
La bière est l’un des breuvages les plus anciens et l’un des moins polluants (plus l’alcool est fort, plus l’impact carbone est important). En 1903, la France comptait 3 360 brasseries sans compter celles d’Alsace-Moselle (territoires annexés) et on n’en comptait plus qu’une trentaine dans les années 1980. Le marché de la bière artisanale connaît un véritable engouement depuis plus de dix ans, avec plus de 2 300 brasseries (départements d’outre-mer compris) et plus de 10 000 références de bières différentes en 2020. Ce qui fait aujourd’hui de la France le huitième pays producteur de bière et premier producteur d’orge brassicole en Europe, et le premier exportateur mondial de malt. Avec plus de 90% de microbrasseries parmi les brasseries françaises, ce sont pas moins de 70% de bières consommées en France qui sont fabriquées sur le territoire (la région Grand Est en produit plus de 50%). Aussi le brassage amateur n’a jamais été aussi accessible et même des packs de brassage à la maison sont commercialisés depuis plusieurs années.
Un brassage à l’objectif écoresponsable et formateur
« Vendre - Brasser - Former » : dans la même lignée que l’ENSTIB et d’autres associations de l’école, l’association prône le développement durable et le zéro déchet. Marc Bivel, 27 ans, ancien étudiant et cocréateur de l’association, rappelle son but premier : « Il s’agit d’enseigner aux étudiants à faire leur propre bière, quels sont les ingrédients… et ainsi la fabrication de bière artisanale la plus écoresponsable possible ». Lui-même s’est formé à la Brasserie Cheval de Toul. Pour le filtreur de bière, « c’est un peu comme un vin, tu vois comment il est fait ! Une découverte de saveurs, une découverte de ce que tu bois ! C’est de voir ce que tu utilises, cette attente qui est longue et ensuite de mettre en bouteille cette gratification à soi-même en quelque sorte. »
Des partenariats locaux
Aussi, il y a la volonté d’ancrer l’association dans la vie locale. Ainsi des partenariats s’organisent avec des associations et des brasseries locales telles que La Fouillotte (Épinal), le Domaine du houblon (Thaon-les-Vosges) et La Clandestine (Les Voivres). Le café associatif 3ème Rive par exemple aide l’association avec l’octroi d’un local & la possibilité d’accueillir à l’avenir les formations ouvertes aux étudiants et à toute autre personne intéressée. Même les Enstibiens se sont investis via un concours dans la création du logo, réalisé alors par Wandrill Achard.
Au-delà des bouteilles consignées, les brasseurs amateurs essaient de réduire leur consommation d’eau en termes de refroidissement des installations, ainsi que l’énergie utilisée. Dans une démarche écoresponsable, même les résidus de la fabrication sont réutilisés. La fibre des drêches de brasserie peut être réutilisée de différentes manières : compost, fabrication de meubles compostables, alimentation animale, gâteaux, pains et bien d’autres recettes comme le cochon à la drêche ! Pas question de jeter les drêches, tout comme des légumes ou des fruits de saison, voire récupérés pour non-gaspillage, qui peuvent parfoisagrémenter la fermentation (ananas, butternut, coriandre, orange…).
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Emilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Novembre 2021