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Noël à la cime des Vosges

Laudato Si' #20

Après le Danemark et la Belgique, 80 % des 5,5 millions de sapins vendus chaque année en France viennent principalement du Morvan, de Bretagne, Corrèze, Limousin, Jura et Ardennes. Le Grand Est n’est pas la région la plus productrice de sapins de Noël, même si la tradition vient d’Alsace avec la couronne de l’avent. Pour autant, « le sapin de Noël des Vosges » existe bel et bien ! C’est la marque de commercialisation des sapins produits de manière écoresponsable par Laurent Hatton et Fabien Mathiot.

Depuis les années 2000, Laurent s’est lancé dans l’exploitation de sapins de Noël. L’agriculteur de Coinches est rejoint dans la coexploitation en 2011 par Fabien, son confrère de Sainte-Marguerite. Après sept ans de pousse, ils commercialisent leurs premiers sapins de Noël en 2018. Leurs sapins poussent sur 11 hectares, sur une vingtaine de parcelles à Saint-Dié et ses alentours. De quoi « ne pas mettre tous les œufs dans le même panier » en cas d’in- tempéries climatiques, telles que les gelées tardives en mai 2020 qui, après deux années de sécheresse, occasionnèrent une perte de plus de 50 % de la production. Les sapins ou épicéas proposés ne sont pas issus des forêts vosgiennes, c’est une culture spécifique et presque 90 % de la culture sont des Nord- mann (espèce arrivée en France à la fin des années 1990).

Contrairement aux idées reçues, « c’est bien plus écologique d’avoir un sapin naturel qu’un sapin artificiel qui vient souvent de Chine! Quand on coupe un arbre pour le vendre, on en repique un. Quand ils sont petits, ils captent un maximum de CO2 et, quand on le coupe une fois grand, on peut le réutiliser en tant que terreau ou nourriture pour les animaux. Tout ce qu’on coupe, on le laisse sur place: ça va faire de l’engrais naturel, de la même manière qu’on va couper sur place un sapin qui ne donnera rien. Tout est fait dans une notion de recyclage naturel. »

En matière de désherbage, rien n’est fait pour donner des solutions alternatives au glyphosate. Mais les agriculteurs ont trouvé la solution de l’arboriculture : l’idée de placer des animaux dans les exploitations leur est venue après avoir vu des canards « désherber » les rizières de Camargue. Ils ont placé les volailles du frère de Laurent autour des sapins, sans qu’elles mangent les bourgeons, et leur fiente donne un engrais naturel. Idem si vous élevez des moutons Shropshire, seule race qui ne se rue pas sur les bourgeons. Les terrains sont alors grillagés pour accueillir moutons, poules ou même ruches, et ainsi les gibiers ne viennent pas dévorer la production.

Fin octobre, beaucoup sont déjà marqués par une ou deux étiquettes pour la vente, pour certains déjà réservés par les partenariats noués avec des écoles locales et les amicales de parents d’élèves (plus de 4 000 euros ont pu être reversés la première année pour financer des activités extrascolaires), des revendeurs ou par des particuliers.
 

Un label du sapin vosgien en cours d'élaboration

Laurent et Fabien n’ont pas souhaité prendre de label avec un cahier des charges, loin de leurs aspirations. Suivant leurs valeurs écolo- giques, sociales et solidaires, ils font toutefois partie du groupe de réflexion depuis 2020 autour du label local, solidaire et responsable « Sapin produit dans les Vosges », associé à la marque du département « Je Vois la Vie en Vosges ». L’idée de ce label est de mettre en avant le savoir-faire des producteurs de sapins dans les Vosges, et ainsi mieux faire connaître les producteurs vosgiens. En 2020, 69 % des consommateurs français sont sen- sibles à l’origine française lors de l’achat du sapin, et ils préfèrent aussi acheter local : ils sont coupés tard et durent plus longtemps, ils peuvent le choisir... En effet, Laurent et Fabien commencent à couper les deux dernières semaines de novembre les Nordmann, puis les épicéas, afin qu’ils tiennent le plus longtemps possible pour les fêtes. Pour bien choisir votre sapin, allez voir votre producteur local, regardez bien la taille, les couronnes du sapin et surtout laissez-vous porter par votre coup de cœur sur place ! 
 

Un arbre à réutiliser après les fêtes

Certaines communes ou enseignes de jardinage proposent de collecter les sapins après les fêtes pour les recycler. Que le sapin soit dans un pot ou coupé, il est toujours possible de le réutiliser d’une manière ou d’une autre, même chez soi : bois de chauffage, compost, alimentation animale, paillage contre le froid ou encore des produits ménagers... S’il a gardé ses racines dans un pot et que vous avez un terrain, pourquoi ne pas le replanter ?  Il pourrait même être décoré en exté- rieur les années suivantes.

 

Retrouvez-les sur www.lesapindenoeldesvosges.fr et sur Facebook

 

Emilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Décembre 2021

 

 

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