LA MÉDITATION DU JOUR
Qui dit "bon pasteur", "vrai berger", laisse plus ou moins entendre qu’il peut en exister de moins bon… C’est un thème récurrent dans la Bible. Vrai berger ou berger mercenaire… on est tous concernés de par nos relations humaines. Qu’est-ce qu’on en fait de nos relations ? Est-ce qu’on se porte les uns les autres ou bien nos relations, est-ce qu’on cherche à en tirer profit ? Et lorsqu’il s’agit des communautés chrétiennes, le regard de la Bible est sans concession !
Ce dimanche est une journée de prière pour les vocations. Mais vocation à quoi ? Justement à être berger, dit Jésus… Mais pas n’importe comment ! Lui, il a déployé sa vocation au fil de ses rencontres :
Il se fait berger pour la samaritaine, il ne la condamne pas, il la renouvelle au plus profond de son désir d’aimer.
Il se fait berger pour l’aveugle-né. La société religieuse l’exclut, il le réinsère.
Il se fait berger pour cette femme prise en flagrant délit d’adultère : elle doit être lapidée, il la relaxe.
Vous pouvez poursuivre votre propre recherche, ainsi que dans les Actes des Apôtres, et dans votre propre vie ???
À ne pas oublier que le bon pasteur, le vrai berger prend des risques, de grands risques ! Il y a trouvé la mort !
Cet évangile affirme que c’est tout le contraire du "mercenaire" qui n’agit que dans le cadre d’un ordre reçu et dont le rôle se réduit à une fonction. Pire! Il n’agit que selon son propre intérêt. On peut relire ici le beau chapitre 34 du prophète Ézéchiel.
Le vrai berger connaît personnellement ses brebis. Ils sont en dialogue permanent. Le lien entre eux passe par l’écoute (voir aussi Isaïe 50,4-5). Et Jésus insiste sur sa mission, la nôtre… « J'ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ; celles-là aussi il faut que je les conduise ».
« Sortez, sortez » ne cesse de répéter le pape François. Encore lui, dans "La joie de l’Évangile" (§49) : « Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie sur les chemins plutôt qu’une Église malade de son enfermement ».
Tout le paragraphe est excellent !
On dessine alors les exigences qui en découlent pour les communautés chrétiennes aujourd’hui.
Je vous laisse les esquisser, et en débattre à plusieurs… !
Il s’agit pour l’Église d’accueillir ce monde en pleine mutation et de l’aider à relever le défi de l’homme, celui de l’amour !
Père Dominique Krier
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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 11-18)
En ce temps-là, Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
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