« Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Au soir de l'institution de l'Eucharistie et du ministère ordonné, Jésus pose un acte surréaliste, inattendu, surprenant, mais plein de sens: le lavement des pieds de ses disciples. Cet acte réservé aux derniers des esclaves est effectué par le Seigneur, le Maître lui-même. Ce geste comporte au moins une double signification :
- Il dépose son vêtement puis le remet, symbole du don de soi dans sa mort et sa résurrection. Enlever son vêtement signifie sa mort. Le remettre renvoie à sa résurrection.
- Laver les pieds de ses disciples est le signe de son abaissement, de son humilité voire de son humiliation.
L'Eucharistie et l'Ordre sont ainsi des sacrements qui nous plongent dans le Mystère Pascal du Christ, c'est à-dire sa mort et sa résurrection. Ils sont aussi les signes de l'abaissement du chrétien et des ministres ordonnés. Ils révèlent ainsi que le service doit être au cœur du ministère ordonné et de la vie du chrétien. Si le Maître s'est abaissé, alors pourquoi tant d'arrogance et de suffisance entre nous les hommes ?
Oui, frères et sœurs dans le Christ, en ce jour de notre Sacerdoce commun de baptisés, à la suite du Christ-Serviteur, puissions-nous nous souvenir que nous ne sommes que des serviteurs, des serviteurs et servantes inutiles, qui n’ont fait que leur devoir. Et que, malgré les obstacles et les difficultés liées à notre service, nous ne devons que regarder le Christ, notre Maître, qui ne s’est pas détourné de la croix, mais est allé jusqu’au bout pour nous sauver.
Puissions-nous demander au Seigneur Jésus, la claire vision de ce que nous devons faire et la force de l’accomplir avec joie, pour être comme Lui, le Vrai Prêtre, Serviteur de Dieu et des hommes, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Père OPI
Évangile du Jeudi Saint (Jean 13, 1-15)
Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture.
Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit :
« C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? »
Jésus lui répondit :
« Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! »
Jésus lui répondit :
« Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit :
« Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
Jésus lui dit :
« Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. »
Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit :
« Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »