Frères et sœurs,
Ce matin, nous commémorons plusieurs évènements. Tout d’abord, l’église fait mémoire de St Martin, évêque de Tours, évangélisateur de la Gaule au IVe siècle.
A cette fête de St Martin vient s’ajouter la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, mettant fin à une guerre épouvantable où beaucoup de nos frères et sœurs ont perdu la vie, où beaucoup de familles ont été meurtries, brisées.
Et à cette commémoration, nous voulons avoir une pensée et une prière profonde pour toutes ces victimes de la guerre en Ukraine depuis 10 mois.
Ce matin, le message de l’Evangile vient nous rejoindre en nous posant cette question : comment es-tu serviteur, constructeur de la paix dans le monde d’aujourd’hui ?
Ce que cette commémoration nous redit, c’est que la paix a un prix. La paix coûte cher ; parfois, elle coûte la vie. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas affirmer que nous vivons dans un contexte de paix ; Puisque les menaces sont à nos frontières !
Nous vivons dans un contexte difficile où la défiance prend le dessus sur la confiance, où les crises se multiplient et s’enchainent : Crise énergétique, crise économique, crise politique, crise de l’identité…Dans ce contexte parfois tumultueux et où la désespérance gagne nos cœurs, comment pouvons-nous espérer et construire la paix ?
Construire la paix, c’est une réalité concrète. Celui qui s’engage en faveur de la paix doit commencer par la construire en lui-même. Il n’est pas possible d’être un artisan de paix si, en moi-même, je ne suis pas en paix. Et le premier ennemi de la paix, c’est le péché ; le péché qui fait que je n’aime pas l’autre, qui fait que je veux écraser l’autre ; que je ne le respecte pas ! Le péché abîme la relation avec Dieu et avec les autres ; Il engendre le mal et la souffrance. Et là, seul le Christ peut libérer du péché ; Des appétits de pouvoir et de puissance. Être artisan de paix, cela commence donc d’abord en moi, puis autour de moi.
Ne peut être artisan de paix que celui qui est juste, qui vit justement. Nous savons tous, combien l’injustice est source de violence. Alors se pose à nous ce matin cette autre question : quelle justice, quelle justesse est-ce que j’exprime dans ma vie ?
Celui qui s’engage en faveur de la paix découvre aussi que la paix a un prix ; qu’elle n’est jamais acquise et qu’elle appelle des sacrifices : d’abord le sacrifice de mon égo ; mais ensuite des sacrifices plus lourds qui peuvent aller jusqu’au don de la vie.
Il y a une attitude noble et vertueuse chez tous ceux qui ont offert leur vie pour défendre un pays, une nation, un peuple, pour défendre la liberté. Ce matin, à travers cette messe, nous leur rendons hommage ainsi qu’aux victimes de toutes les guerres. Leur sacrifice ne doit pas tomber dans l’oubli.
Notre prière dépasse les frontières et rejoint toutes les populations qui sont massacrées, abusées ; sans oublier l’Ukraine et tous les pays en guerre.
Puisse notre société retrouver le chemin de la foi et de la fidélité à Dieu et à l’Evangile, seul source de paix véritable. Amen !
Père OPI