Entre utopie et sombres réalités

« Circulez, y’a rien à voir : 1 an de nettoyage social avant les JOP 2024 » : voici le titre du rapport inter-associatif publié par le collectif Le revers de la médaille en juin 2024 (dont les mouvements chrétiens Aux Captifs la Libération, Secours catholique-Caritas France, Emmaüs France, Fondation Armée du Salut). Le rapport met en avant le travail de « nettoyage social » depuis avril 2023 à l’encontre des populations les plus précarisées (personnes à la rue, en habitats précaires ou dépendant de l’espace public pour vivre et travailler), lié en grande partie à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Un objectif : cacher la misère et rendre invisible, au point d'expulser et déloger en dehors de l’agglomération parisienne, les populations catégorisées comme indésirables dans les lieux où se tiendront les Jeux.

Au-delà de ce rapport d'alerte sur l'impact social de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, le collectif plaide pour un héritage positif dans la lutte contre l'exclusion et propose des solutions dans son dossier :  « Pour un héritage social positif » .

Circulez y'a rien à voir !

Lire le rapport inter-associatif

Au-delà de l’atteinte aux droits humains, dès 2020, ces Jeux ont aussi été vivement critiqués par le collectif Saccage 2024 pour son risque de gentrification et son impact environnemental alors qu’il y avait une promesse de « Jeux sobres et durables », des « JO les plus verts de l’histoire ». Les Jeux sont des évènements très polluants en termes d’infrastructures, de transports, de gaspillage, etc. L’objectif envisagé en 2021 par le Gouvernement et par l’organisation de Paris 2024 était d’être « à contribution positive pour le climat », avec la volonté d'« organiser des Jeux avec moins, mieux et qui laissent un héritage ».

En mai 2023, cet objectif de contribution positive et celui de la neutralité carbone ont été retirés. Un tel évènement nécessite de nombreuses nouvelles infrastructures et un aménagement d’une grande ampleur, au détriment de certains espaces verts et d’habitations, et suscite un impact écologique certain, lié notamment au surtourisme et à la surconsommation qui en découlent... au point d’émettre probablement au moins 1,58 million de tonnes d’équivalent CO2.

Émilie Feuillé
Église dans les Vosges – Juillet/Août 2024
Dossier "Paris 2024 : Il est une foi"