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Paroisse Saint-Dié
Paroisse Saint-Dié
Notre paroisse porte le même nom que le diocèse auquel elle est rattachée et couvre la ville entière de Saint-Dié-des-Vosges.
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Permanences :
- du lundi au jeudi de 9h30 à 11h30 et de 14h à 18h
- le vendredi de 9h30 à 11h30 et de 14h à 16h
- le samedi de 9h30 à 11h30
Depuis le 8 mars
Carême 2021
Homélie du pape François (trduction agence Zenit)
Nous commençons le cheminement du Carême. Il s’ouvre par les paroles du prophète Joël, qui indiquent la direction à suivre. C’est une invitation qui naît du cœur de Dieu qui, avec les bras grands ouverts et les yeux pleins de nostalgie nous supplie : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Revenez à moi. Le Carême est un voyage de retour à Dieu. Que de fois, affairés ou indifférents, lui avons-nous dit : « Seigneur, je viendrai vers toi après, attends… Aujourd’hui je ne peux pas, mais demain je commencerai à prier et à faire quelque chose pour les autres ». Et ainsi un jour après l’autre. Maintenant Dieu fait appel à notre cœur. Dans la vie nous aurons toujours des choses à faire et nous aurons des excuses à présenter, mais, frères et sœurs, aujourd’hui c’est le temps de revenir à Dieu.
Revenez à moi, dit-il, de tout votre cœur. Le Carême est un voyage qui implique toute notre vie, tout notre être. C’est le temps pour vérifier les chemins que nous sommes en train de parcourir, pour retrouver la voie qui nous ramène à la maison, pour redécouvrir le lien fondamental avec Dieu, de qui dépend toute chose. Le Carême n’est pas une collecte de bonnes actions, c’est discerner vers où est orienté notre cœur. Cela est le centre du Carême : vers où est orienté mon cœur ? Essayons de nous demander : où me mène le navigateur de ma vie, vers Dieu ou vers mon moi ? Est-ce que je vis pour plaire au Seigneur, ou pour être remarqué, loué, préféré, à la première place et ainsi de suite ? Ai-je un cœur “qui danse”, qui fait un pas en avant et un pas en arrière, qui aime un peu le Seigneur et un peu le monde, ou bien un cœur ferme en Dieu? Suis-je bien avec mes hypocrisies, ou est-ce que je lutte pour libérer mon cœur des duplicités et des faussetés qui l’enchaînent ?

Le voyage du Carême est un exode, un exode de l’esclavage à la liberté. Ce sont quarante jours qui rappellent les quarante années durant lesquelles le peuple de Dieu a voyagé dans le désert pour retourner à sa terre d’origine. Mais comme il a été difficile de quitter l’Egypte ! Il a été plus difficile de quitter l’Egypte de cœur du peuple de Dieu, cette Egypte qu’ils portaient toujours en eux, que de quitter la terre d’Egypte … Il est très difficile de laisser l’Egypte. Durant la marche, il y avait toujours la tentation de regretter les oignons, de revenir en arrière, de se lier aux souvenirs du passé, à quelque idole. Pour nous aussi, il en est ainsi : le voyage de retour à Dieu est entravé par nos attachements malsains, il est retenu par les liens séduisants des vices, par les fausses sécurités de l’argent et du paraître, par la lamentation d’être victime, qui paralyse. Pour marcher, il faut démasquer ces illusions.
Mais demandons-nous : comment alors procéder dans le cheminement vers Dieu ? Les voyages de retour, que nous raconte la Parole de Dieu, nous viennent en aide.
Regardons le fils prodigue et comprenons qu’il est temps pour nous aussi de revenir vers le Père. Comme ce fils, nous avons, nous aussi oublié le parfum de la maison, nous avons dilapidé des biens précieux pour des choses de moindre valeur et nous sommes restés les mains vides et le cœur mécontent. Nous sommes tombés : nous sommes des enfants qui tombent continuellement, nous sommes comme des petits enfants qui essayent de marcher mais tombent par terre, et qui ont besoin d’être relevés à chaque fois par le papa. C’est le pardon du Père qui nous remet toujours debout : le pardon de Dieu, la Confession, est le premier pas de notre voyage de retour. J’ai dit la Confession, je recommande aux confesseurs : soyez comme le père, non avec le fouet, avec l’accolade.
Nous avons ensuite besoin de revenir vers Jésus, de faire comme ce lépreux purifié qui revint pour le remercier. Ils étaient dix à avoir été guéris, mais lui seul a été aussi sauvé, parce qu’il est revenu vers Jésus (cf. Lc 17, 12-19). Tous, tous nous avons des maladies spirituelles, nous ne pouvons pas les guérir tout seuls ; nous avons tous des vices enracinés, nous ne pouvons pas les éradiquer tout seuls ; nous avons tous des peurs qui nous paralysent, nous ne pouvons les vaincre tout seuls. Nous avons besoin d’imiter ce lépreux qui revint vers Jésus et se jeta à ses pieds. Nous avons besoin de la guérison de Jésus, il nous faut mettre devant lui nos blessures et lui dire : “Jésus, je suis ici devant toi, avec mon péché, avec mes misères. Tu es le médecin, tu peux me libérer. Guéris mon cœur. Guéris ma lèpre”.
Encore : la Parole de Dieu nous demande de revenir au Père, nous demande de revenir à Jésus, et nous sommes appelés à revenir à l’Esprit Saint. La cendre sur la tête nous rappelle que nous sommes poussière et que nous retournerons en poussière. Mais sur notre poussière, Dieu a soufflé son Esprit de vie.Alors nous ne pouvons pas vivre en poursuivant la poussière, en suivant des choses qui aujourd’hui existent et qui demain disparaitront. Revenons à l’Esprit, dispensateur de vie, revenons au Feu qui fait renaître nos cendres, à ce Feu qui nous enseigne à aimer. Nous serons toujours poussière mais, comme dit une hymne liturgique, poussière amoureuse. Retournons prier l’Esprit Saint, redécouvrons le feu de la louange, qui brûle les cendres de la lamentation et de la résignation.
Frères et sœurs, notre voyage de retour à Dieu est possible seulement parce que son voyage aller vers nous a eu lieu. Autrement il n’aurait pas été possible. Avant que nous n’allions à lui, lui est descendu vers nous. Il nous a précédés, il est venu à notre rencontre. Pour nous, il est descendu plus bas que ce que nous pouvions imaginer : il s’est fait péché, il s’est fait mort. C’est ce que nous a rappelé Saint Paul : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché » (2 Co 5, 21). Afin de ne pas nous laisser seuls et pour nous accompagner dans notre marche, il est descendu dans notre péché et dans notre mort, il a touché le péché, il a touché notre mort. Alors notre voyage consiste à nous laisser prendre par la main. Le Père qui nous appelle à revenir est Celui qui sort de la maison pour venir nous rechercher ; le Seigneur qui nous guérit est Celui qui s’est laissé blesser en croix ; l’Esprit qui nous fait changer de vie est Celui qui souffle avec force et douceur sur notre poussière.
Voici alors la supplication de l’Apôtre : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (v. 20). Laissez-vous réconcilier : le chemin ne se fonde pas sur nos forces ; personne ne peut se réconcilier avec Dieu par ses propres forces, il ne peut pas. La conversion du cœur, avec les gestes et les pratiques qui l’expriment, n’est possible que si elle part de la primauté de l’action de Dieu. Ce ne sont pas nos capacités et nos mérites à exhiber qui nous font revenir à lui, mais sa grâce à accueillir. La grâce nous sauve, le salut est pure grâce, pure gratuité. Jésus nous l’a dit clairement dans l’Evangile : ce n’est pas la justice que nous pratiquons devant les hommes qui nous rend justes, mais la relation sincère avec le Père. Le début du retour à Dieu c’est de reconnaître que nous avons besoin de lui, que nous avons besoin de miséricorde, besoin de sa grâce. C’est la voie juste, la voie de l’humilité. Est-ce que je sens que j’ai besoin ou est-ce que je me sens autosuffisant ?
Aujourd’hui nous baissons la tête pour recevoir les cendres. A la fin du Carême, nous nous abaisserons encore plus pour laver les pieds de nos frères. Le Carême est une descente humble au-dedans de nous-mêmes et vers les autres. C’est comprendre que le salut n’est pas une escalade pour la gloire, mais un abaissement par amour. C’est nous faire petits. Sur ce chemin, pour ne pas perdre la route, mettons-nous devant la croix de Jésus : c’est la cathèdre silencieuse de Dieu. Regardons chaque jour ses plaies, les plaies qu’il a portées au Ciel et qu’il fait voir au Père, tous les jours, dans sa prière d’intercession. Regardons chaque jour ses plaies. Dans ces ouvertures, reconnaissons notre vide, nos manques, les blessures du péché, les coups qui nous ont fait mal. Et pourtant, justement là, nous voyons que Dieu ne pointe pas le doigt contre nous, mais qu’il nous ouvre tout grand les mains. Ses plaies sont ouvertes pour nous et par ces plaies nous avons été guéris (cf. 1 P 2, 25 ; Is 53, 5). Embrassons-les et nous comprendrons que c’est justement là, dans les vides de la vie les plus douloureux, que Dieu nous attend avec sa miséricorde infinie. Parce que là, là où nous sommes plus vulnérables, là où nous avons le plus honte, il est venu à notre rencontre. Et maintenant qu’il est venu à notre rencontre, il nous invite à revenir à lui, pour retrouver la joie d’être aimés.
Copyright – Librairie éditrice du Vatican
Première des communions
Célébrations de la première des communions d'une trentaine d'enfants, en trois fois, fin janvier et début février, à la cathédrale de Saint-Dié.
Communier = union à Dieu, par le Christ, pour que l'unité du genre humain l'emporte sur nos divisions.
Le programme d'une vie chrétienne, soutenu par les sacrements. Que les enfants sachent se garder fidèles à Celui qu'ils ont reçu !
Les enfants sont issus de la catéchèse de la paroisse et de l'école Sainte-Marie.
Photos Marc FOURNIQUET





Début du carême
Télécharger ICI le message de carême du pape François : "Accueillir la Vérité"

Pape François
Du pape François, avant la prière de l'Angélus, dimanche 24 janvier 2021
Chers frères et soeurs,
Le passage évangélique de ce dimanche (cf. Mc 1, 14-20) nous montre, pour ainsi dire, le «passage du témoignage » de Jean-Baptiste à Jésus. Jean était son précurseur, il a préparé le terrain et le chemin pour lui: maintenant Jésus peut commencer sa mission et annoncer le salut désormais présent. Sa prédication se résume par ces paroles: « Le temps est passé et le royaume de Dieu est proche; convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (v. 15). C’est un message qui nous invite à réfléchir sur deux thèmes essentiels: le temps et la conversion.
Dans ce texte de l’évangéliste Marc, le temps doit être compris comme la durée de l’histoire du salut opérée par Dieu; donc, le temps « accompli » est celui où cette action salvifique atteint son apogée, sa pleine réalisation: c’est le moment historique où Dieu a envoyé le Fils dans le monde et son Royaume est devenu plus « proche » que jamais . Cependant, le salut n’est pas automatique ; le salut est un don d’amour et en tant que tel, il est gratuit et il nécessite une réponse libre : il nécessite une conversion. En d’autres termes, il s’agit de changer de mentalité, c’est cela la conversion, changer de mentalité – et de changer de vie : ne plus suivre les modèles du monde, mais celui de Dieu, qui est Jésus, suivre Jésus, comme Jésus l’avait fait et comme Jésus nous l’a enseigné.
C’est un changement décisif de vision et d’attitude. En effet, le péché, surtout le péché de la mondanité qui est comme l’air, envahit tout, a porté à une mentalité qui tend a l’affirmation de soi-même contre les autres et aussi contre Dieu. C’est curieux… Quelle est ton identité? Et si souvent nous sentons que notre propre identité s’exprime en termes de « contre ». C’est difficile d’exprimer sa propre identité dans l’esprit du monde, en termes positifs, et de salut: c’est contre soi-même, contre les autres et contre Dieu. Et dans ce but, la mentalité du péché, la mentalité du monde n’hésite pas user de la tromperie et de la violence. La tromperie et la violence. On voit ce qui se passe par la tromperie et la violence: cupidité, désir de pouvoir et non de service, guerres, exploitation des gens… C’est la mentalité de la tromperie qui a certainement son origine dans le père de la tromperie, le grand menteur, le diable. Lui est le père du mensonge, c’est ainsi que Jésus le définit.
Tout cela s’oppose au message de Jésus, qui nous invite à nous reconnaître comme ayant besoin de Dieu et de sa grâce ; avoir une attitude équilibrée par rapport aux biens terrestres ; être accueillant et humble envers tous; se connaître et se réaliser en rencontrant et en servant les autres. Pour chacun de nous, le temps pour pouvoir accepter la rédemption est bref : c’est la durée de notre vie dans ce monde. Elle est brève. Elle semble peut-être longue… Je me souviens que je suis allé donner les sacrements, l’onction des malades à un vieil homme très bon, très bon et lui, à ce moment-là avant de recevoir l’Eucharistie et l’onction des malades, il m’a dit cette phrase: « Ma vie a volé ! comme pour dire : « Je croyais qu’elle était éternelle mais… ma vie a volé ». Ainsi, nous, les personnes âgées, nous sentons que la vie s’en est allée. Elle s’en va. Et la vie est un don de l’amour infini de Dieu, mais c’est aussi un temps pour vérifier notre amour envers Lui. Par conséquent, chaque instant, chaque instant de notre existence est un temps précieux pour aimer Dieu et son prochain, et ainsi entrer dans la vie éternelle.
L’histoire de notre vie a deux rythmes : l’un, mesurable, fait d’heures, de jours, d’années ; l’autre, constitué des saisons de notre développement: naissance, enfance, adolescence, maturité, vieillesse, mort. Chaque fois, chaque phase a sa propre valeur et peut être un moment privilégié de rencontre avec le Seigneur. La foi nous aide à découvrir le sens spirituel de ces temps : chacun d’eux contient un appel particulier du Seigneur, auquel nous pouvons donner une réponse positive ou négative. Dans l’Évangile, nous voyons comment Simon, André, Jacques et Jean ont répondu: c’étaient des hommes mûrs, ils avaient leur travail de pêcheurs, la vie de famille … Pourtant, quand Jésus est passé et les a appelés, » ils ont immédiatement laissé leurs filets et ils l’ont suivi » (Mc 1, 18).
Chers frères et soeurs, soyons attentifs à ne pas laisser passer Jésus sans le recevoir. Saint Augustin disait: « J’ai peur de Dieu quand il passe ». Peur de quoi? De ne pas le reconnaître, de ne pas le voir, de ne pas l’accueillir.
Que la Vierge Marie nous aide à vivre chaque jour, chaque moment, comme un temps de salut, où le Seigneur passe et nous appelle à le suivre, chacun selon sa propre vie. Et qu’elle nous aide à nous convertir de la mentalité du monde, des fantaisies du monde, qui sont des feux d’artifice, à celle de l’amour et du service.
Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Dimanche de la Parole de Dieu
Lettre apostolique Aperuit illis du Saint-Père François, instituant le dimanche de la Parole de Dieu chaque 3e dimanche du temps ordinaire,
soit en 2021 le dimanche 24 janvier :
1. « Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures » (Lc 24, 45). Voilà l’un des derniers gestes accomplis par le Seigneur ressuscité, avant son Ascension. Il apparaît aux disciples alors qu’ils sont rassemblés dans un même lieu, il rompt avec eux le pain et ouvre leur esprit à l’intelligence des Saintes Écritures. À ces hommes effrayés et déçus, il révèle le sens du mystère pascal : c’est-à-dire que, selon le projet éternel du Père, Jésus devait souffrir et ressusciter des morts pour offrir la conversion et le pardon des péchés (cf. Lc 24, 26.46-47) et promet l’Esprit Saint qui leur donnera la force d’être témoins de ce Mystère de salut (cf. Lc 24, 49).
La relation entre le Ressuscité, la communauté des croyants et l’Écriture Sainte est extrêmement vitale pour notre identité. Si le Seigneur ne nous y introduit pas, il est impossible de comprendre en profondeur l’Écriture Sainte. Pourtant le contraire est tout aussi vrai : sans l’Écriture Sainte, les événements de la mission de Jésus et de son Église dans le monde restent indéchiffrables. De manière juste, Saint Jérôme pouvait écrire : « Ignorer les Écritures c’est ignorer le Christ » (In Is., prologue : PL 24, 17)

2. En conclusion du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, j’avais demandé que l’on pense à « un dimanche entièrement consacré à la Parole de Dieu, pour comprendre l’inépuisable richesse qui provient de ce dialogue constant de Dieu avec son peuple » (Misericordia et misera, n. 7). Consacrer de façon particulière un dimanche de l’Année liturgique à la Parole de Dieu permet, pardessus tout, de faire revivre à l’Église le geste du Ressuscité qui ouvre également pour nous le trésor de sa Parole afin que nous puissions être dans le monde des annonciateurs de cette richesse inépuisable. À cet égard, les enseignements de Saint Éphrem me viennent à l’esprit : « Qui donc est capable de comprendre toute la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ? Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons, comme des gens assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite » (Commentaires sur le Diatessaron, 1, 18).
Par cette Lettre, j’entends donc répondre à de nombreuses demandes qui me sont parvenues de la part du peuple de Dieu, afin que, dans toute l’Église, on puisse célébrer en unité d’intentions le Dimanche de la Parole de Dieu. Il est désormais devenu une pratique courante de vivre des moments où la communauté chrétienne se concentre sur la grande valeur qu’occupe la Parole de Dieu dans son quotidien. Dans les diverses Églises locales, de nombreuses initiatives rendent les Saintes Écritures plus accessibles aux croyants, ce qui les rend reconnaissants pour un tel don, engagés à le vivre quotidiennement et responsables de le témoigner avec cohérence.
Le Concile œcuménique Vatican II a donné une grande impulsion à la redécouverte de la Parole de Dieu par la Constitution dogmatique Dei Verbum. De ces pages, qui méritent toujours d’être méditées et vécues, émerge clairement la nature de l’Écriture Sainte, transmise de génération en génération (chap. II), son inspiration divine (chap. III) qui embrasse Ancien et Nouveau Testament (Chap. IV et V) et son importance pour la vie de l’Église (chap. VI). Pour accroître cet enseignement, Benoît XVI convoqua en 2008 une Assemblée du Synode des Évêques sur le thème « La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église », à la suite de laquelle il publia l’Exhortation Apostolique Verbum Domini, qui constitue un enseignement incontournable pour nos communautés[1]. Dans ce document, le caractère performatif de la Parole de Dieu est particulièrement approfondi surtout, lorsque dans l’action liturgique, émerge son caractère proprement sacramentel[2].
Il est donc bon que ne manque jamais dans la vie de notre peuple ce rapport décisif avec la Parole vivante que le Seigneur ne se lasse jamais d’adresser à son Épouse, afin qu’elle puisse croître dans l’amour et dans le témoignage de foi.
3. J’établis donc que le IIIe Dimanche du Temps Ordinaire soit consacré à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la Parole de Dieu. Ce dimanche de la Parole de Dieu viendra ainsi se situer à un moment opportun de cette période de l’année, où nous sommes invités à renforcer les liens avec la communauté juive et à prier pour l’unité des chrétiens. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence temporelle : célébrer le Dimanche de la Parole de Dieu exprime une valeur œcuménique, parce que l’Écriture Sainte indique à ceux qui se mettent à l’écoute le chemin à suivre pour parvenir à une unité authentique et solide.
Les communautés trouveront le moyen de vivre ce dimanche comme un jour solennel. Il sera important, en tout cas que, dans la célébration eucharistique, l’on puisse introduire le texte sacré, de manière à rendre évidente à l’assemblée la valeur normative que possède la Parole de Dieu. En ce dimanche, de façon particulière, il sera utile de souligner sa proclamation et d’adapter l’homélie pour mettre en évidence le service rendu à la Parole du Seigneur. Les Évêques pourront, en ce dimanche, célébrer le rite du lectorat ou confier un ministère similaire, pour rappeler l’importance de la proclamation de la Parole de Dieu dans la liturgie. Il est fondamental, en effet, de faire tous les efforts nécessaires pour former certains fidèles à être de véritables annonciateurs de la Parole avec une préparation adéquate, comme cela se produit de manière désormais habituelle pour les acolytes ou les ministres extraordinaires de la communion. De la même manière, les prêtres en paroisse pourront trouver la forme la plus adéquate pour la remise de la Bible, ou de l’un de ses livres, à toute l’assemblée, afin de faire ressortir l’importance d’en continuer la lecture dans sa vie quotidienne, de l’approfondir et de prier avec la Sainte Écriture, se référant de manière particulière à la Lectio Divina.
4. Le retour du peuple d’Israël dans sa patrie, après l’exil babylonien, fut marqué de façon significative par la lecture du livre de la Loi. La Bible nous offre une description émouvante de ce moment dans le livre de Néhémie. Le peuple est rassemblé à Jérusalem sur la place de la Porte des Eaux à l’écoute de la Loi. Dispersé par la déportation, il se retrouve maintenant rassemblé autour de l’Écriture Sainte comme s’il était « un seul homme » (Ne 8, 1). À la lecture du livre sacré, le peuple « écoutait » (Ne 8, 3), sachant qu’il retrouvait dans cette parole le sens des événements vécus. La réaction à la proclamation de ces paroles fut l’émotion et les pleurs : « Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre. Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. […] Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » (Ne 8, 8-10).
Ces mots contiennent un grand enseignement. La Bible ne peut pas être seulement le patrimoine de quelques-uns et encore moins une collection de livres pour quelques privilégiés. Elle appartient, avant tout, au peuple convoqué pour l’écouter et se reconnaître dans cette Parole. Souvent, il y a des tendances qui tentent de monopoliser le texte sacré en le reléguant à certains cercles ou groupes choisis. Il ne peut en être ainsi. La Bible est le livre du peuple du Seigneur qui, dans son écoute, passe de la dispersion et de la division à l’unité. La Parole de Dieu unit les croyants et les rend un seul peuple.
5. Dans cette unité générée par l’écoute, les pasteurs ont en premier lieu la grande responsabilité d’expliquer et de permettre à tous de comprendre l’Écriture Sainte. Puisqu’elle est le livre du peuple, ceux qui ont la vocation d’être ministres de la Parole doivent ressentir avec force l’exigence de la rendre accessible à leur communauté. L’homélie, en particulier, revêt une fonction tout à fait particulière, car elle possède « un caractère presque sacramentel » (Evangelii Gaudium, n. 142). Faire entrer en profondeur dans la Parole de Dieu, dans un langage simple et adapté celui qui écoute, permet au prêtre de faire découvrir également la « beauté des images que le Seigneur utilisait pour stimuler la pratique du bien » (Ibid.). C’est une opportunité pastorale à ne pas manquer ! Pour beaucoup de nos fidèles, en effet, c’est l’unique occasion qu’ils possèdent pour saisir la beauté de la Parole de Dieu et de la voir se référer à leur vie quotidienne. Il faut donc consacrer le temps nécessaire à la préparation de l’homélie. On ne peut improviser le commentaire aux lectures sacrées. Pour nous, comme prédicateurs, il est plutôt demandé de ne pas s’étendre au-delà de la mesure avec des homélies ou des arguments étrangers. Quand on s’arrête pour méditer et prier sur le texte sacré, on est capable de parler avec son cœur pour atteindre le cœur des personnes qui écoutent, pour exprimer l’essentiel qui est reçu et qui produit du fruit. Ne nous lassons jamais de consacrer du temps et de prier avec l’Écriture Sainte, pour qu’elle soit accueillie « pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu » (1Th 2, 13).
Il est également souhaitable que les catéchistes, par le ministère dont ils sont revêtus, aident à faire grandir dans la foi, ressentant l’urgence de se renouveler à travers la familiarité et l’étude des Saintes Écritures, leur permettant de favoriser un vrai dialogue entre ceux qui les écoutent et la Parole de Dieu.
6. Avant de se manifester aux disciples enfermés au cénacle et de les ouvrir à l’intelligence de l’Écriture (cf. Lc 24, 44-45), le Ressuscité apparaît à deux d’entre eux sur le chemin qui mène de Jérusalem à Emmaüs (cf. 24, 13-35). Le récit de l’évangéliste Luc note que c’est le jour de la Résurrection, c’est-à-dire le dimanche. Ces deux disciples discutent sur les derniers événements de la passion et de la mort de Jésus. Leur chemin est marqué par la tristesse et la désillusion de la fin tragique de Jésus. Ils avaient espéré en Lui le voyant comme le Messie libérateur, mais ils se trouvent devant le scandale du Crucifié. Discrètement, le Ressuscité s’approche et marche avec les disciples, mais ceux-ci ne le reconnaissent pas (cf. v. 16). Au long du chemin, le Seigneur les interroge, se rendant compte qu’ils n’ont pas compris le sens de sa passion et de sa mort ; il les appelle « esprits sans intelligence et lents à croire » (v. 25) « et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait » (v. 27) Le Christ est le premier exégète ! Non seulement les Écritures anciennes ont anticipé ce qu’Il aurait réalisé, mais Lui-même a voulu être fidèle à cette Parole pour rendre évidente l’unique histoire du salut qui trouve dans le Christ son accomplissement.
7. La Bible, par conséquent, en tant qu’Écriture Sainte, parle du Christ et l’annonce comme celui qui doit traverser les souffrances pour entrer dans la gloire (cf. v. 26). Ce n’est pas une seule partie, mais toutes les Écritures qui parlent de Lui. Sa mort et sa résurrection sont indéchiffrables sans elles. C’est pourquoi l’une des confessions de foi les plus anciennes souligne que « le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures, il est apparu à Pierre » (1Co 15, 3-5). Puisque les Écritures parlent du Christ, elles permettent de croire que sa mort et sa résurrection n’appartiennent pas à la mythologie, mais à l’histoire et se trouvent au centre de la foi de ses disciples.
Le lien entre l’Écriture Sainte et la foi des croyants est profond. Puisque la foi provient de l’écoute et que l’écoute est centrée sur la parole du Christ (cf. Rm 10, 17), l’invitation qui en découle est l’urgence et l’importance que les croyants doivent réserver à l’écoute de la Parole du Seigneur, tant dans l’action liturgique que dans la prière et la réflexion personnelle.
8. Le « voyage » du Ressuscité avec les disciples d’Emmaüs se termine par le repas. Le mystérieux Voyageur accepte l’insistante demande que lui adressent les deux compagnons : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse » (Lc 24, 29). S’assoyant à table avec eux, Jésus prend le pain, récite la bénédiction, le rompt et le leur donne. Alors, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent. (cf. v. 31)
Nous comprenons de cette scène, combien est inséparable le rapport entre l’Écriture Sainte et l’Eucharistie. Le Concile Vatican II enseigne : « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie de la table de la Parole de Dieu et de celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles » (Dei Verbum, n. 21).
La fréquentation constante de l’Écriture Sainte et la célébration de l’Eucharistie rendent possible la reconnaissance entre personnes qui s’appartiennent. En tant que chrétiens, nous sommes un seul peuple qui marche dans l’histoire, fort de la présence du Seigneur parmi nous qui nous parle et nous nourrit. Ce jour consacré à la Bible veut être non pas « une seule fois par an », mais un événement pour toute l’année, parce que nous avons un besoin urgent de devenir familiers et intimes de l’Écriture Sainte et du Ressuscité, qui ne cesse de rompre la Parole et le Pain dans la communauté des croyants. C’est pourquoi nous avons besoin d’entrer constamment en confiance avec l’Écriture Sainte, sinon le cœur restera froid et les yeux resteront fermés, frappés comme par d’innombrables formes de cécité. Écriture et Sacrements sont donc inséparables. Lorsque les sacrements sont introduits et illuminés par la Parole, ils se manifestent plus clairement comme le but d’un chemin où le Christ lui-même ouvre l’esprit et le cœur pour reconnaître son action salvifique. Il est nécessaire, dans ce contexte, de ne pas oublier l’enseignement qui vient du livre de l’Apocalypse. Il est dit ici que le Seigneur est à la porte et qu’Il frappe. Si quelqu’un entend sa voix et lui ouvre, Il entre pour dîner avec lui (cf. 3, 20). Le Christ Jésus, à travers l’Écriture Sainte, frappe à notre porte; si nous écoutons et ouvrons la porte de notre esprit et celle de notre cœur, alors Il entrera dans notre vie et demeurera avec nous.
9. Dans la deuxième lettre à Timothée, qui constitue en quelque sorte son testament spirituel, saint Paul recommande à son fidèle collaborateur de fréquenter constamment l’Écriture Sainte. L’Apôtre est convaincu que « toute l’Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice » (cf. 3, 16). Cette recommandation de Paul à Timothée constitue une base sur laquelle la Constitution conciliaire Dei Verbum aborde le grand thème de l’inspiration de l’Écriture Sainte, une base dont émergent en particulier la finalité salvifique, la dimension spirituelle et le principe de l’incarnation pour l’Écriture Sainte.
Rappelant tout d’abord la recommandation de Paul à Timothée, Dei Verbum souligne que « les livres de l’Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu voir consigner dans les Lettres sacrées pour notre salut » (n. 11). Puisque celles-ci enseignent en vue du salut pour la foi dans le Christ (2 Tm 3, 15), les vérités qu’elles contiennent servent à notre salut. La Bible n’est pas une collection de livres d’histoires ni de chroniques, mais elle est entièrement tournée vers le salut intégral de la personne. L’indéniable enracinement historique des livres contenus dans le texte sacré ne doit pas faire oublier cette finalité primordiale : notre salut.
Tout est orienté vers cette finalité inscrite dans la nature même de la Bible, qui est composée comme histoire du salut dans laquelle Dieu parle et agit pour aller à la rencontre de tous les hommes, pour les sauver du mal et de la mort.
Pour atteindre ce but salvifique, l’Écriture Sainte, sous l’action de l’Esprit Saint, transforme en Parole de Dieu la parole des hommes écrite de manière humaine (cf. Dei Verbum, n. 12). Le rôle de l’Esprit Saint dans la Sainte Écriture est fondamental. Sans son action, le risque d’être enfermé dans le texte serait toujours un danger, rendant facile l’interprétation fondamentaliste, d’où nous devons rester à l’écart afin de ne pas trahir le caractère inspiré, dynamique et spirituel que possède le texte sacré. Comme le rappelle l’Apôtre, « la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie » (2 Co 3, 6).
Le Saint-Esprit transforme donc la Sainte Écriture en une Parole vivante de Dieu, vécue et transmise dans la foi de son peuple saint.
10. L’action de l’Esprit Saint ne concerne pas seulement la formation de l’Écriture Sainte, mais agit aussi chez ceux qui se mettent à l’écoute de la Parole de Dieu. Elle est importante l’affirmation des Pères conciliaires selon laquelle l’Écriture Sainte doit être « lue et interprétée à la lumière du même Esprit par lequel elle a été écrite » (Dei Verbum, n. 12). Avec Jésus Christ, la révélation de Dieu atteint son accomplissement et sa plénitude ; pourtant, l’Esprit Saint continue son action. En effet, il serait réducteur de limiter l’action de l’Esprit Saint uniquement à la nature divinement inspirée de l’Écriture Sainte et à ses différents auteurs. Il est donc nécessaire d’avoir confiance en l’action de l’Esprit Saint qui continue à réaliser sa forme particulière d’inspiration lorsque l’Église enseigne l’Écriture Sainte, lorsque le Magistère l’interprète authentiquement (cf. ibid., 10) et quand chaque croyant en fait sa norme spirituelle. Dans ce sens, nous pouvons comprendre les paroles de Jésus quand, aux disciples qui lui confirment avoir saisi le sens de ses paraboles, Il dit : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien » (Mt 13, 52).
11. Dei Verbum précise enfin que « les paroles de Dieu, passant par les langues humaines, sont devenues semblables au langage des hommes, de même que jadis le Verbe du Père éternel, ayant assumé l’infirmité de notre chair, est devenu semblable aux hommes » (n. 13). C’est comme dire que l’Incarnation du Verbe de Dieu donne forme et sens à la relation entre la Parole de Dieu et le langage humain, avec ses conditions historiques et culturelles. C’est dans cet événement que prend forme la Tradition, qui elle aussi est Parole de Dieu (cf. Ibid., n. 9). On court souvent le risque de séparer entre elles l’Écriture Sainte et la Tradition, sans comprendre qu’ensemble elles sont l’unique source de la Révélation. Le caractère écrit de la première ne diminue en rien le fait qu’elle soit pleinement parole vivante ; de même que la Tradition vivante de l’Église, qui la transmet sans cesse au cours des siècles de génération en génération, possède ce livre sacré comme la « règle suprême de la foi » (Ibid., n. 21). D’ailleurs, avant de devenir un texte écrit, l’Écriture Sainte a été transmise oralement et maintenue vivante par la foi d’un peuple qui la reconnaissait comme son histoire et son principe d’identité parmi tant d’autres peuples. La foi biblique se fonde donc sur la Parole vivante et non pas sur un livre.
12. Lorsque l’Écriture Sainte est lue dans le même esprit que celui avec lequel elle a été écrite, elle demeure toujours nouvelle. L’Ancien Testament n’est jamais vieux une fois qu’on le fait entrer dans le Nouveau, car tout est transformé par l’unique Esprit qui l’inspire. Tout le texte sacré possède une fonction prophétique : il ne concerne pas l’avenir, mais l’aujourd’hui de celui qui se nourrit de cette Parole. Jésus lui-même l’affirme clairement au début de son ministère : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 21). Celui qui se nourrit chaque jour de la Parole de Dieu se fait, comme Jésus, contemporain des personnes qu’il rencontre ; il n’est pas tenté de tomber dans des nostalgies stériles du passé ni dans des utopies désincarnées vers l’avenir. L’Écriture Sainte accomplit son action prophétique avant tout à l’égard de celui qui l’écoute. Elle provoque douceur et amertume. Rappelons-nous les paroles du prophète Ézéchiel lorsque le Seigneur l’invite à manger le rouleau du livre, il confie : « dans ma bouche il fut doux comme du miel » (cf. 3, 3). Même l’évangéliste Jean sur l’île de Patmos revit la même expérience qu’Ézéchiel de manger le livre, mais il ajoute quelque chose de plus spécifique : « Dans ma bouche il était doux comme le miel, mais, quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume » (Ap 10, 10).
L’effet de douceur de la Parole de Dieu nous pousse à la partager avec ceux que nous rencontrons au quotidien pour leur exprimer la certitude de l’espérance qu’elle contient (cf. 1 P 3, 15-16). L’amertume, à son contraire, est souvent offerte lorsqu’on saisit à quel point il nous est difficile de vivre la parole de manière cohérente, ou se voit même refusée d’être touchée du doigt parce qu’elle n’est pas retenue valable pour donner un sens à la vie. Il est donc nécessaire de ne jamais s’accoutumer à la Parole de Dieu, mais de se nourrir de celle-ci pour découvrir et vivre en profondeur notre relation avec Dieu et avec nos frères.
13. Une autre provocation qui provient de l’Écriture Sainte est celle qui concerne la charité. Constamment la Parole de Dieu rappelle l’amour miséricordieux du Père qui demande à ses enfants de vivre dans la charité. La vie de Jésus est l’expression pleine et parfaite de cet amour divin qui ne retient rien pour lui-même, mais qui s’offre à tous sans réserve. Dans la parabole du pauvre Lazare, nous trouvons une indication précieuse. Lorsque Lazare et le riche meurent, celui-ci, voyant le pauvre dans le sein d’Abraham, demande qu’il soit envoyé à ses frères pour les avertir de vivre l’amour du prochain, pour éviter qu’eux aussi subissent ses propres tourments. La réponse d’Abraham est cinglante : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent » (Lc 16, 29). Écouter les Saintes Écritures pour pratiquer la miséricorde : c’est un grand défi pour notre vie. La Parole de Dieu est en mesure d’ouvrir nos yeux pour nous permettre de sortir de l’individualisme qui conduit à l’asphyxie et à la stérilité tout en ouvrant grand la voie du partage et de la solidarité.
14. L’un des épisodes les plus significatifs du rapport entre Jésus et les disciples est le récit de la Transfiguration. Jésus monte sur la montagne pour prier avec Pierre, Jacques et Jean. Les évangélistes se rappellent que, tandis que le visage et les vêtements de Jésus resplendissaient, deux hommes conversaient avec Lui : Moïse et Élie, qui incarnent respectivement la Loi et les Prophètes, c’est-à-dire les Saintes Écritures. La réaction de Pierre, à cette vue, est remplie d’un joyeux émerveillement : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (Lc 9, 33). A ce moment-là, une nuée les couvrit de son ombre et les disciples furent saisis de peur.
La Transfiguration rappelle la fête des tentes, quand Esdras et Néhémie lisaient le texte sacré au peuple, après le retour de l’exil. Dans un même temps, elle anticipe la gloire de Jésus en préparation au scandale de la passion, gloire divine qui est également évoquée par la nuée qui enveloppe les disciples, symbole de la présence du Seigneur. Cette Transfiguration est semblable à celle de l’Écriture Sainte qui se transcende lorsqu’elle nourrit la vie des croyants. Comme le rappelle Verbum Domini : « Dans la saisie de l’articulation entre les différents sens de l’Écriture, il devient alors décisif de comprendre le passage de la lettre à l’esprit. Il ne s’agit pas d’un passage automatique et spontané; il faut plutôt un dépassement de la lettre » (n. 38).
15. Sur le chemin d’accueil de la Parole de Dieu nous accompagne la Mère du Seigneur, reconnue comme bienheureuse parce qu’elle a cru en l’accomplissement de ce que le Seigneur lui avait dit (cf. Lc 1, 45). La béatitude de Marie précède toutes les béatitudes prononcées par Jésus pour les pauvres, les affligés, les humbles, les pacificateurs et ceux qui sont persécutés, car c’est la condition nécessaire pour toute autre béatitude. Aucun pauvre n’est bienheureux parce qu’il est pauvre ; il le devient, comme Marie, s’il croit en l’accomplissement de la Parole de Dieu. C’est ce que rappelle un grand disciple et maître des Saintes Écritures, saint Augustin : « Quelqu’un au milieu de la foule, particulièrement pris par l’enthousiasme, s’écria : Bienheureux le sein qui t’a porté. Et lui de répondre : Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent.
C’est comme dire : ma mère, que tu appelles bienheureuse, est bienheureuse précisément parce qu’elle garde la Parole de Dieu, non pas parce que le Verbe est devenu chair en elle et a vécu parmi nous, mais parce qu’elle garde la parole même de Dieu par qui elle a été créée, et qu’en elle Il s’est fait chair » (Comm. l’év. de Jn., 10, 3).
Que le Dimanche de la Parole de Dieu puisse faire grandir dans le peuple de Seigneur la religiosité et l’assiduité familière avec les Saintes Écritures, comme l’auteur sacré enseignait déjà dans les temps anciens « Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique » (Dt 30, 14).
Donné à Rome, près de saint Jean du Latran, le 30 septembre 2019,
en la mémoire liturgique de saint Jérôme, en ce début du 1600e anniversaire de sa mort.
François
Saint Joseph
Année saint Joseph : une "figure extraordinaire, si proche de la condition humaine de chacun d’entre nous", pape François.
Télécharger la lettre du Saint-Père sur saint Joseph, patron de l'Eglise catholique.

Crèche devant la cathédrale
La crèche installée par la Ville de Saint-Dié-des-Vosges devant la cathédrale est opérationnelle depuis ce vendredi soir. Elle a nécessité quatre jours de travail aux agents du centre technique municipal.
Photos, étape par étape, depuis l'arrivée de l'ossature mardi, sur la page Facebook de la paroisse cathédrale :
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Sainte-Barbe
Ce vendredi 4 décembre, fête de sainte Barbe, la messe à la cathédrale de Saint-Dié a été célébrée avec les ornements rouges (couleur du sang des martyrs) et avec citation des sapeurs-pompiers vosgiens morts en service commandé et décédés durant l'année écoulée.
Photo sapeurs-pompiers des Vosges

Pape François
Audience générale du mercredi 2 décembre, Rome.








