Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
Plus que quelques heures et nous célébrerons dans la joie et l’allégresse en famille, en Eglise l'avènement du Messie de Dieu dans notre humanité, dans nos cœurs, dans nos vies. Oui, Dieu s'est fait l'un de nous pour nous apporter le Salut. Comment donc ne pas nous réjouir et laisser éclater notre joie?
Merci à l'abbé Paul de nous aider à travers sa méditation à mieux comprendre le mystère de l'incarnation.
Joyeux Noël à tous. "Ir adelante siempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Messe de Minuit Noël 2018, Nancy,
Lc 1,67-79
L'Esprit St avec la collaboration de P. Nazotin

Chers frères et sœurs,
Parce que cette année, les paroisses de la ville de Nancy méditent sur l’Eucharistie, nos crèches ont été construites de manière à établir un lien avec le tabernacle, c'est-à-dire là où sont conservées les hosties consacrées et devenues le Corps du Christ. Il s’agit de suggérer et de faire voir que l’Eucharistie est un prolongement de l’Incarnation, le prolongement de la naissance du Verbe de Dieu en notre chair. Quand, aujourd’hui, on dit « Noël » on voit un grand repas. Ce n’est pas forcément mauvais. Jésus est né dans un petit village appelé Bethléem (beït-lehem), littéralement, « la maison du pain ». Marie et Joseph ont fait tout ce voyage depuis Nazareth (au moins trois jours de route) pour nous livrer du pain, un pain spécial, le Pain de vie. « Je suis le pain de vie » dira Jésus. Ensuite, l’enfant Jésus, dès sa naissance, a été couché dans une mangeoire ! Dès sa naissance, le Christ nous est livré dans une assiette. Ce n’est pas fini. Les bergers accourent ! Si un berger devait offrir un cadeau, qu’offrirait-il ? Un agneau. « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » dira Jean le Baptiste en désignant Jésus. Depuis le temps des Pères de l’Église, l’Église attire notre attention sur ces symboles eucharistiques présents dès la crèche. C’est un élément important en ce sens qu’il nous permet de voir déjà Pâques dans la crèche. En effet, le tout n’est pas que le Fils de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, ait pris notre nature humaine. Il faut encore qu’il arrive à nous communiquer sa vie divine pour que nous soyons capables, nous aussi, de résurrection. Cet aspect « communicabilité » est crucial, jusque dans sa forme. De la même manière que le Verbe de Dieu s’est fait visible en prenant un corps humain, de la même, après Pâques, il nous communiquera sa vie divine par des moyens visibles : les sacrements dont l’Eucharistie, le sacrement des sacrements. C’est dire que l’Eucharistie et les autres sacrements ne sont rien d’autres que le prolongement de l’incarnation, c'est-à-dire l’aboutissement de Noël.
Donc, en prenant notre nature humaine, Dieu a le projet, dès le départ, de nous communiquer sa vie, son éternité. La conséquence est énorme pour la façon dont il nous faut désormais regarder la nature humaine et donc tout être humain. La préface eucharistique 3 du temps de Noël nous le dit de façon magnifique : « lorsque ton Fils prend la condition de l’homme, la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse ». Oui, c’est cela la conséquence, une immense conséquence ! Le génie de la langue française, dans cette même préface, reprend la même idée de façon incroyablement poétique et belle : « Il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels ». L’idée est plus que claire : la naissance de Jésus en notre chair, offre à la nature humaine une incomparable dignité.
De fait, St Pierre dit que Jésus nous rend capables de devenir participants de la nature divine (2 P 1,4). Chers frères et sœurs, de tout ce que je suis en train de vous dire ce soir, il y a une chose que tous nous pouvons et devons comprendre : la naissance de Jésus en notre chair, nous crie que la vie humaine à une vocation à l’éternité et a désormais les moyens de cette éternité. Un cantique français le dit : « Tout homme est une histoire sacrée. L’homme est à l’image Dieu ». Parce que l’homme, parce que tout homme est sacrément sacré, la vie humaine doit être respectée depuis sa conception naturelle jusqu’à son extinction naturelle. Il nous coûtera de le dire, mais nous le dirons, à cause du mystère de Noël. Si Noël c’est cela, alors : gloire à Dieu au plus haut des cieux !
Abbé Paul NAZOTIN
















