Bien chères Paroissiennes, bien chers paroissiens de « Net »
"Sois sel et lumière du monde"
Au milieu du confinement que connaissent beaucoup d’entre nous, la liturgie de ce quatrième dimanche du carême nous invite à travers l’épisode de la guérison de l’aveugle de naissance à faire une halte dans un oasis pour refaire nos forces. C’est le dimanche du « Laetare ».
Pâques n’est plus loin.
Merci à l’abbé Stanislas SOW pour sa méditation.
En cette période de la pandémie du coronavirus ne cédons pas à la panique; sachons être solidaires et attentifs les uns aux autres, surtout aux personnes vulnérables.
Saisissons cette période pour nous mettre à genoux et supplier le Seigneur qui ne saurait rester insensible à nos supplications.
Plusieurs initiatives sont en route pour nous aider à passer cette période.
Je vous en donne quelque unes : www.catholique88.fr/newsletter Hozana.org
Pour cette semaine comme nous le recommande l’abbé Stanislas faisons l’effort de lire le chapitre 9 de l’Évangile de saint Jean.
« Ir adelante siempré ! »
Dieu bénisse!
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Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
Homélie du 4ème Dimanche de carême (Laetare)
Textes :1S 16,1b.6-7.10-13a
Ep 5,8-14
Jn 9,1-41

Dans ce contexte de pandémie, dans laquelle nous vivons plus ou moins isolés, nous sommes appelés à redécouvrir et à approfondir la valeur de la communion qui unit tous les membres de l'Eglise. Unis au Christ, nous ne sommes jamais seuls, mais nous formons un unique Corps, dont Il est la Tête. C'est une union qui se nourrit de la prière, et aussi de la communion spirituelle à l'Eucharistie, une pratique très recommandée quand il n'est pas possible de recevoir le sacrement.
L’Évangile du jour nous présente l’épisode de l’homme aveugle de naissance, auquel Jésus donne la vue. Le long récit s’ouvre par un aveugle qui commence à voir et se conclut — cela est curieux — avec de présumés voyants qui continuent à rester aveugles dans l’âme. Le miracle est raconté par Jean en deux versets à peine, car l’évangéliste veut attirer l’attention non pas sur le miracle en soi, mais sur ce qui arrive ensuite, sur les discussions qu’il suscite ; sur les médisances aussi. Souvent, une bonne œuvre, une œuvre de charité suscite des médisances et des discussions, car certaines personnes ne veulent pas voir la vérité. L’évangéliste Jean veut attirer l’attention sur ce qui arrive aussi de nos jours lorsque l’on fait une bonne œuvre. L’aveugle guéri est d’abord interrogé par la foule étonnée — ils ont vu le miracle et l’interrogent — puis par les docteurs de la loi ; ces derniers interrogent aussi ses parents. À la fin, l’aveugle guéri parvient à la foi, et c’est la grâce la plus grande qui lui est faite par Jésus : non seulement de voir, mais de Le connaître, de Le voir comme « la lumière du monde » (Jn 9, 5).
Alors que l’aveugle s’approche petit à petit de la lumière, les docteurs de la loi au contraire s’enlisent toujours plus dans leur cécité intérieure. Enfermés dans leurs présomptions, ils croient avoir déjà la lumière. A cause de cela, ils ne s’ouvrent pas à la vérité de Jésus. Ils font tout pour nier l’évidence. Ils mettent en doute l’identité de l’homme guéri ; puis ils nient l’action de Dieu dans la guérison, en prenant comme excuse que Dieu n’agit pas le jour du sabbat. Ils en arrivent même à douter que l’homme soit né aveugle. Leur fermeture à la lumière devient agressive et aboutit à l’expulsion du temple de l’homme guéri.
Le chemin de l’aveugle, au contraire, est un parcours à étapes, qui part de la connaissance du nom de Jésus. Il ne connaît rien d’autre de Lui ; en effet, il dit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il m’en a enduit les yeux » (v. 11). Après les questions pressantes des docteurs de la loi, il le considère d’abord comme un prophète (v. 17), puis un homme proche de Dieu (v. 31). Après qu’il a été éloigné du temple, exclu de la société, Jésus le trouve de nouveau et lui « ouvre les yeux » pour la deuxième fois, en lui révélant son identité. À ce moment-là, celui qui avait été aveugle s’exclame : « Je crois, Seigneur ! » (v. 38), et se prosterne devant Jésus. C’est un passage de l’Évangile qui montre le drame de la cécité intérieure de tant de personnes, y compris la nôtre, car parfois nous avons des moments de cécité intérieure.
Notre vie est parfois semblable à celle de l’aveugle qui s’est ouvert à la lumière, qui s’est ouvert à Dieu, qui s’est ouvert à sa grâce. Parfois malheureusement, elle est un peu comme celle des docteurs de la loi : du haut de notre orgueil, nous jugeons les autres, et même le Seigneur ! Aujourd’hui, nous sommes invités à nous ouvrir à la lumière du Christ pour porter du fruit dans notre vie, pour éliminer les comportements qui ne sont pas chrétiens. Nous sommes tous chrétiens, mais nous avons parfois des comportements non chrétiens, des comportements de péché. Nous devons nous en repentir, éliminer ces comportements pour marcher résolument sur la voie de la sainteté. Elle trouve son origine dans le baptême. Nous aussi, en effet, nous avons été « éclairés » par le Christ dans le baptême, afin que, comme nous le rappelle saint Paul, nous puissions nous comporter comme des « enfants de lumière » (Ep 5, 8), avec humilité, patience, miséricorde. Ces docteurs de la loi n’avaient ni humilité, ni patience, ni miséricorde !
Je vous suggère, aujourd’hui et durant la semaine, de prendre l’Évangile de Jean et de lire ce passage du chapitre 9. Cela nous fera du bien, car nous verrons ainsi cette route de la cécité à la lumière et l’autre mauvaise route vers une cécité plus profonde. Demandons-nous comment est notre cœur ? Ai-je un cœur ouvert ou un cœur fermé ? Ouvert ou fermé à Dieu ? Ouvert ou fermé à mon prochain ? Nous avons toujours en nous quelque fermeture née du péché, des fautes, des erreurs. Nous ne devons pas avoir peur ! Ouvrons-nous à la lumière du Seigneur, Il nous attend toujours pour nous aider à mieux voir, pour nous donner plus de lumière. Mais s’ouvrir à la lumière du Seigneur nous presse naturellement d’abandonner les fausses lumières : la lumière faible et futile du préjugé contre les autres, parce que le préjugé déforme la réalité et nous charge d’aversion contre ceux que nous jugeons sans miséricorde et condamnons sans appel. Cela arrive tous les jours ! Quand on médit des autres, on ne marche pas dans la lumière. Une autre lumière fausse, parce que séduisante et ambiguë, est celle de l’intérêt personnel : si nous évaluons les hommes et les choses sur la base du critère de notre utilité, de notre plaisir, de notre prestige, nous ne cherchons pas la vérité dans les relations et dans les situations. Si nous prenons le chemin de la recherche de notre intérêt personnel, nous marchons dans les ténèbres.
Demandons la grâce d’accueillir à nouveau, en ce Carême, « conçu pour nous recentrer, chaque année, sur nos promesses baptismales » la lumière de la foi, en redécouvrant le don inestimable du baptême.
Abbé Stanislas SOW

















