Des crêpes au tamales, la présentation au Temple & des vies consacrées

Le mardi 2 février 2021, nous célébrons la Chandeleur qui est fête de plusieurs choses : la fête de la Présentation de Jésus au Temple et la journée mondiale de la Vie Consacrée. Depuis une déclaration du pape saint Jean-Paul II en 1996, la « fête des chandelles » met à l'honneur les vocations religieuses : religieux, religieuses, laïcs et laïques consacrés invitent alors à se joindre à eux dans la prière de louange, d'action de grâce et d'intercession.

 

Lumière pour éclairer les nations païennes   _{(Luc 2, 32)}

La fête de la présentation du Seigneur au temple et de la lumière

La présentation du Seigneur au temple est célébrée dès le 4ème siècle à Jérusalem. C'est aussi la rencontre de Jésus avec le vieillard Syméon. En proclamant que cet enfant était la lumière du monde et serait un signe de contradiction, le vieillard achevait de manifester que Jésus était le Messie, Sauveur du monde. L'accomplissement d'une promesse !
Au 7ème siècle, cette fête commence à être célébrée à Rome et s’accompagne d’une procession de conversion de l'esprit et du coeur. Sacrement qui permet de recevoir le pardon des péchés. La pénitence commencée à l’aurore se faisait à la lumière des cierges en guise de témoignage : dans la nuit du monde, Jésus était cette lumière tant attendue. La bénédiction des cierges ne date que du 10ème siècle. En Gaule, la fête devint mariale, reprenant la Purification exigée des jeunes mères juives qui se faisait quarante jours après la naissance, d’où la date de la fête qui se rattache encore au mystère de Noël.

_{^{Ayios Symeon}}

La vie consacrée : un don pour l'Église

Célébrée lors de la « fête des chandelles », la journée de la vie consacrée s'inspire du don bouleversant du Christ et invite à donner sa vie à son tour et à tout abandonner pour marcher aux côtés du Christ. Le temple est consacré au Seigneur et ladite présentation au temple, 40 jours après Noël, annonce le don de Jésus à travers la croix, symbole de l'amour de Dieu et des hommes. La fête de la présentation du Seigneur célébrée dès le IVè siècle invite à la conversion de l'esprit et du coeur à travers la rencontre du Christ, à l'image de la rencontre de Jésus avec le vieillard Syméon. Ce dernier a manifesté la lumière du monde en l'enfant Jésus, affirmant ainsi que Jésus est le Messie et Sauveur du monde. Depuis le Xè siècle, les Chrétiens célèbrent cette manifestation de la lumière du monde tant attendue en bénissant des cierges.

« Il n'y a aucune consécration à la vie religieuse qui ne soit pas source de joie ! »
 

Le père Vincent Breynart, membre de la Communauté religieuse et directeur du Service national pour l'évangélisation des jeunes et pour les vocations (SNEJV), explique ce que signifie pour l'Église et pour la société moderne le choix d'un célibat consacré à Dieu : un don de sa vie, de son cœur et de son intelligence au Seigneur pour que, lui, les rende au monde.
 

TR3 EN UN #10 – Sœur Rosalba Romero

Découvrez le témoignage de Sr Rosalba Romero.
Sœur consacrée dans la Communauté des Béatitudes et vivant actuellement à l'Abbaye d'Autrey, la sœur mexicaine est dans le temps des voeux temporaires. 
À la fin du noviciat, les sœurs qui le désirent demandent à s’engager à la suite du Christ à travers des voeux temporaires. C'est l'étape avant de professer les vœux perpétuels.  

De la tradition des crêpes aux tamales pour la Chandeleur

Il est de tradition en France de manger des crêpes pour la Chandeleur, fête de la lumière et de la pureté.
Si on fête la lumière début février avec des crêpes, ce n'est pas anodin : c'est la période de l'année où les jours commencent à se rallonger. D'origine celte, la forme ronde et l'aspect dorée des crêpes vient rappeler le soleil et donc la lumière. De quoi célébrer d'une  manière plus gustative le retour à la lumière. 
La tradition des crêpes aurait pour origine l'association de la présentation de Jésus au temple avec la commémoration aux chandelles par le pape Gélase 1er, qui aurait organisé des processions aux flambeaux lors de cette messe spéciale et distribué des galettes aux pèlerins, ce qui pourrait expliquer que l’on mange aujourd’hui des crêpes !
Mais la tradition serait également d'origine paysanne, accompagnée de superstitutions : si les paysans ne faisaient pas de crêpes à la Chandeleur, il n'aurait pas eu une bonne récole de blé l’année suivante. Pour s'assurer une bonne récolte et d'une certaine prospérité, ils devaient retourner la première crêpe en la jetant en l’air de la main droite, tout en tenant un Louis d’or dans la main gauche, et veiller à ce que la crêpe retombe parfaitement dans la poêle avant de la déposer en haut d'une armoire.
 

Puisque Sr Rosalba est mexicaine, autant s'intéresser à la fête de la Chandeleur telle qu'elle est célébrée au Mexique !

Les fêtes chrétiennes au Mexique se calquent, comme en France, aux fêtes des religions précédentes, et en l'occurrence à la culture pré-hispanique où la civilisation "Mexica" célébratit début février la saison des plantations. On y retrouve la même idée qu'en Europe : bénir le maïs et l'offrir aux dieux pour de bonnes récoltes.
Alors, plutôt que de déguster des crêpes de blé ou de sarrasin, les mexicains dégustent des tamales pour "el día de la Candelaria" ! Ce sont des petites galettes de maïs, salées ou sucrées, qui sont farcies de différents éléments et cuites à la vapeur dans des feuilles de maïs ou de bananier. On peut accompagner la dégustation des tamales par une boisson typique : l’Atole de cajeta, une boisson chaude à base de maïs et d’eau avec du chocolat.
Les fêtes de l'Epiphanie et la Chandeleur y sont étroitement liées. Comme en France, pour l'Epiphanie, on mange la galette '"Rosca de Reyes". Celui qui trouve la fève en forme de petit Jésus, "el niño Dios", devra alors offrir les tamales lors de cette fête en famille ou entre amis.
À noter également que la tradition mexicaine dans les familles chrétiennes est d'habiller le petit Jésus de vêtements très élégants (on peut trouver dans les marchés tout un florilège de vêtements de poupée) et de l’apporter à la messe pour qu'il soit béni par le prêtre.