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Troisième dimanche de Carême - aller plus loin

Carême 2019 - Saveurs d'Évangile

Pour approfondir l'évangile selon Saint Luc (Lc 13 1-9) et prolonger la découverte durant ce troisième dimanche de Carême.

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Prolongement biblique - Saveurs d'Évangile

Qui donc est Dieu ?

La Bible offre des textes à l'image de la vie. Elle n'ignore pas les grandes questions de l'homme et les énigmes qui l'habitent comme la souffrance, le mal, la douleur, la violence, la mort, etc. Cependant, la Bible ne donne pas des messages‘clés en main’, elle n’est pas un recueil de solutions face à tous les grands problèmes de l’humanité. La Bible est composée de multiples livres, ouvrages d’hommes pour parler de la relation avec Dieu.

Au fil des livres, la relation du peuple hébreu avec Dieu évolue, se faisant plus fine, plus concrète, plus personnelle. Ainsi, il est toujours de première importance de bien saisir le contexte culturel et le milieu d’écriture de ces textes millénaires. Oui, les textes bibliques sont ancrés dans une époque, dans une culture, et le visage de Dieu qu’ils ont découvert s’est lentement façonné. Dans le livre de l’Exode, nous pouvons lire : « Si vous servez le Seigneur, votre Dieu, alors il bénira ton pain et tes eaux, et j’écarterai de toi la maladie. » (Ex 23,25). Voilà le raisonnement, celui de la rétribution : bénédictions pour bonnes actions, malédictions pour mauvaises actions…

Mais alors, comment comprendre la souffrance et la mort du juste ? Le livre de Job prend ces questions à bras le corps. Depuis son tas de fumier, Job crie vers Dieu, il l’appelle sans relâche, le tutoyant sans vergogne. Il cherche à comprendre qui est Dieu… Dieu ne répond pas à ses profondes interrogations : Pourquoi moi ? Pourquoi la souffrance ? Mais il l’assure de sa présence. Dieu entend la plainte et le cri de Job : « Pourquoi ne suis-je pas mort dès le sein de ma mère, n’ai-je pas expiré au sortir de son ventre ? » (Jb 3,11). Comme ce pauvre souffrant, dans de nombreux psaumes, le croyant crie sa détresse dans la souffrance et la douleur, mais cet appel ne reste jamais celui d’une plainte désespérée sans horizon : « Combien de temps, Seigneur, vas-tu m'oublier, combien de temps, me cacher ton visage ? … Moi, je prends appui sur ton amour » (Ps 12).

Peu à peu, les textes bibliques révèlent un visage de Dieu tendre et miséricordieux. Il est davantage mis en lumière à travers son Fils, Jésus. Jésus invite profondément à renouveler son regard sur Dieu, à travers des gestes et des paroles porteuses de vie et d’amour. À travers ses enseignements, Jésus rompt le lien entre ‘maladie (ou mort) et péché’ une fois pour toutes. Il révèle aux hommes le visage d’un Père aimant, le visage d’un Dieu qui sauve.

L’itinéraire que nous propose la Bible entière est celui de chaque homme et de chaque femme, pour que chacun(e) puisse découvrir dans sa vie le vrai visage de Dieu.


« L'espérance est la passion du possible »
Søren Kierkegaard

 


Prolonger la découverte avec un texte

Le visage de Dieu

Née en Hongrie en 1928 dans une famille juive, Magda est déportée à l’âge de 16 ans à Auschwitz-Birkenau, et est la seule survivante de sa famille. Dans ce camp de concentration, elle va rencontrer la bonté à travers une femme mourante, qui un jour, va lui tendre quatre petits bouts de pain qu’elle tient dans la main, et lui dit : « tu es jeune, tu dois vivre pour dire au monde ce qui se passe ici et que cela ne se reproduise plus. » Après 32 ans de silence, ces quelques paroles deviendront le titre de son livre paru en 2012 : « Quatre petits bouts de pain. Des ténèbres à la joie ». Rescapée de la Shoah, elle est recueillie en Belgique. Elle est baptisée à 23 ans, mais reste profondément attachée au judaïsme. Elle devient psychologue pour enfants. Elle intervient auprès de jeunes dans les collèges et les lycées pour témoigner de ce qu’elle a vécu dans les camps. Elle ne cesse d’interpeler chacun sur le sens profond de la vie.

 

« J’ai fait connaissance avec le Dieu d’Abraham et de mon identité juive à quatorze ans. Parce que nous étions juifs, le gouvernement hongrois nous a interdit l’école. J’ai reçu, alors, un formidable coup de poing d’interrogation. Je n’ai pas eu le temps de répondre : la survie prenait toute mon énergie et j’ai enfoui les interrogations dans une terre que je ne cesse de labourer.

Les nazis, eux, nous donnaient leurs réponses : « les juifs sont des moins que rien. » J’ai partagé le destin de ces « riens » durant douze mois. J’ai rencontré des juives croyantes et non croyantes. J’ai entendu parler de Dieu, mais je ne voyais pas très clairement la différence entre le Dieu des nazis au nom duquel ils nous exterminaient et le Dieu des juifs que ceux-ci imploraient. Pendant que l’injustice me brûlait, eux, ils mouraient en priant un Dieu qui me semblait sourd.

Je n’ai rien compris à cette époque, mais leur ferveur et leur confiance en ce Dieu ont planté une interrogation en moi, malgré moi.

À dix-neuf ans, le visage d’une femme m’a interrogée. Longtemps je l’ai scruté avant de l’approcher. Ce visage était présence, accueil, compréhension, pudeur. Quand elle était là, les morsures que je cachais sous une épaisse chape de silence me faisaient moins mal. La croix qu’elle portait autour du cou m’a beaucoup intriguée : elle a été à l’origine d’un dialogue qui m’a amenée à la lecture de l’Évangile et la découverte de Jésus. À travers le visage de cette femme, j’ai rencontré le visage de Dieu qui m’a appelée par mon nom.

J’ai cheminé longtemps avec des hauts et des bas. Je me suis sentie mal à l’aise dans l’Église. La prière en latin était un obstacle sérieux pour moi. Puis la liturgie du vendredi saint, qui condamnait les « juifs perfides » m’a blessée. Je me suis demandé où était cet amour fraternel que proclamait l’Évangile. Tout cela était en contradiction avec ce que j’avais découvert dans l’Évangile que l’on m’avait offert. Je l’avais ouvert à une page au hasard et j’avais été touchée et émerveillée par la lecture de Matthieu 25 : « J’avais faim et tu m’as donné à manger. J’avais soif et tu m’as donné à boire. J’étais nu et tu m’as vêtu ». Je me suis dit en moi même : « Voilà quelqu’un que j’aimerais connaître » et Il n’a jamais cessé de m’accompagner depuis.

Grâce aux témoignages vrais de tous ceux avec qui j’ai cheminé, de tous ceux qui m’ont ouvert la porte de la Bible, grâce à la foi, aux doutes des jeunes que j’ai rencontrés, le Jésus de l’Évangile ne cesse de m’interroger, de me réserver des découvertes chaque jour. Mon ciel intérieur est variable, sans cesse en mouvement vers le Nom. »

Magda Hollander, « Quatre petits bouts de pain », Albin Michel - Lafont, p. 108-110.

Quels sont les visages de Dieu évoqués dans ce témoignage ?
Et moi, où est-ce que j’en suis dans ma découverte du visage de Dieu ?

 

Source photo : La fnac.com / Service des formations du diocèse de Strasbourg. Tous droits réservés. Vente interdite.
Équipe de rédaction : Demolliens Brigitte, Marx Alfred, Plumeré Marie-Claire, Spitz Jean Claude, Stoll Édith et Verdun-Sommerhalter Élodie. 3TC-C (VI)

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