Lectures et méditation -2ème Dimanche de Pâques ou de la divine Miséricorde
Déjà la Pentecôte ?
Aurions-nous fait un bond en avant de 50 jours ? Même si tout est possible avec l'Esprit Saint, nous sommes bien le soir de Pâques, puis, huit jours après, avec l'histoire du sympathique Thomas à qui nous ressemblons tant (évangile). Thomas veut toucher les plaies de Jésus qui se laisse faire. Il veut voir par lui-même car la parole des autres ne lui suffit pas. Bien avant nos sociétés de multimédia, la parole était déjà en crise !
Mais revenons à ce soir de Pâques quand, pour les disciples de Jésus, l'heure n'est pas à l'euphorie. Ils ont la peur au ventre, celle qui légitime des murs solides et des portes verrouillées.
Nous ne pouvons pas nous représenter, imaginer, la résurrection de Jésus, et même, nous devons y renoncer, non par facilité spirituelle mais par vérité. La résurrection implique le deuil de sa représentation. Mais ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas nous représenter la résurrection que nous ne pouvons pas la comprendre. La réalité de Jésus ressuscité qui est au milieu de quelques disciples est éclairante. On ne sait comment Jésus les rejoint mais toujours est-il que les disciple font l'expérience de sa présence. Un petit groupe de personnes qui vit dans la réelle présence du Seigneur. Cette présence de Jésus n'est ni fantomatique ni ésotérique : Jésus parle, leur parle, comme il leur parlait avant sa mort, les réconfortant. Il se laisse toucher en son corps, et enfin, il leur donne l'Esprit Saint. On peut se permettre d'imaginer que tout cela se passe très vite.
Pour nous permettre de discerner la parole et le corps de Jésus: comme parole vivante et corps ressuscité, le Seigneur souffle l'Esprit comme pour une nouvelle création.
Ces hommes, et - même si l'évangile ne le dit pas - peut-être ces femmes, vont être transformés. Nous faisons parfois l'expérience d'une rencontre décisive, après laquelle plus rien n'est pareil. Souvent une rencontre amoureuse ou encore amicale.
La rencontre avec le Ressuscité s'inscrit dans cette expérience, à ceci près qu'il se partage avec tous, que c'est à tous que le pardon des péchés est offert.
Texte tiré de missel des dimanches

Et en effet, le discours de Pierre dans les Actes des Apôtres est sans ambiguïté (première lecture) : Jésus de Nazareth, celui dont on connaît les guérisons et les paroles, est ressuscité. La preuve, c'est que quelques-uns ont mangé et bu avec lui. Comme si le tombeau vide et le linceul abandonné et rangé n'avaient pas suffi. Partager le repas s'avère être pour Pierre l'expérience décisive pour attester de la résurrection du Christ. Pierre tient sa foi non du côté de l'absence (le tombeau vide) mais davantage du côté de la présence conviviale (au sens littéral du terme) de Jésus ressuscité. On retrouve là ce qui sera aussi déterminant pour les deux disciples d’Emmaüs (messe du soir) quand ils reconnaissent Jésus lors du repas et que celui-ci prononce la bénédiction. Il est frappant de voir combien la référence au repas du Ressuscité est décisive. Et comment ne pas se rappeler que c'est au cours d'un repas que Jésus a annoncé sa Pâque.
deux temps d'un même événement qui culmine avec la mort de Jésus. Comme jadis les pèlerins à Jérusalem, en vénérant la croix, nous adorons le Christ qui est le salut du monde : « Voici le bois de la croix qui a porté le salut du monde. Venez, adorons le Seigneur », chantons-nous en nous avançant vers la croix. Là où nous serions tentés de nous lamenter sur la mort de Jésus, la liturgie annonce que le monde est déjà transformé par la croix.
Puis la lecture de la lettre de Paul aux chrétiens de Corinthe (deuxième lecture). C'est le plus ancien récit de l'institution du repas du Seigneur, de ce que nous appelons l'eucharistie. Nous oublions souvent que c'est au cours d'un repas, situé dans le cadre de la Pâque juive, que Jésus identifie à son corps et son sang le pain et la coupe partagés. La messe est en tout premier lieu un repas, dont le maître, l'hôte, est le Ressuscité. En effet, seul le Seigneur ressuscité peut rendre croyables ces paroles impossibles à expliquer autrement que par la puissance de sa résurrection : « Ceci est mon corps livré pour vous... Ceci est mon sang versé pour vous ».








