Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net »
« Sois sel et lumière du monde »
L’heure de GLOIRE vers laquelle marche le Christ est enfin arrivée. Ou du moins elle est imminente. Cependant elle doit nécessairement passer par la Passion-Mort du Christ. Oui, avec le Christ nous gravissons le Golgotha, dernière étape. Devant nous il sera élevé sur le bois du gibet comme un vulgaire voyou ; LUI l’innocent.
Merci à l’abbé Christophe OUATTARA de nous aider à travers sa méditation à saisir le sens de ce don total du Christ sur la croix.
Bien chère paroissienne, bien cher paroissien Regarde les bras ouverts du Christ crucifié, laisse-toi sauver encore et encore .
Bonne montée vers Pâques. « Ir adelante siempré ». Dieu bénisse !
Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
VENDREDI SAINT-PASSION DU SEIGNEUR (Année A-10-04-2020)
HOMÉLIE
Is 52,13-53,12
Ps 30 (31)
Hb 4,14-16 ;5,7-9
Jn 18,1-19,42
Bien aimés de Dieu
Ce vendredi Saint, en lieu et place de la messe, nous célébrerons la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ dans le contexte particulier de la pandémie du covid-19. Dans la tradition liturgique, le vendredi saint est le seul jour de l’année où il n’y a pas de messe dans l’Eglise catholique. Cette célébration nous montre la souffrance, la croix de Jésus et qui porte déjà le germe de la Résurrection.
Quatre enseignements à retenir à travers ces quatre mots: HUMILITE-AMOUR-SACRIFICE et PARDON :
HUMILITE : On est tout de suite frappé par l’humilité de ce Dieu qui a accepté de se rabaisser jusque-là où aucun homme ne voudrait être. Le prophète Isaïe nous signale cela dans la 1ère lecture du jour : « la multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ». Dieu qui accepte de se laisser défigurer par les hommes, abandonné même par ceux qu’il voudrait sauver. Dans ce monde où tout le monde lutte pour se faire « une place au soleil », il arrive malheureusement que nous défigurions l’image de notre Dieu. Prêtres comme laïcs, lorsqu’il nous arrive de mener une pastorale de « séduction » ou de complaisance pour plaire aux hommes sans tenir compte de la Volonté de Dieu, c’est le Christ que nous défigurons, c’est lui que nous faisons taire pour nous annoncer nous-mêmes, quand nous cherchons à paraître bien devant les hommes. Si nous tenons tant à notre image, qui se préoccupera de celle du Christ ? La croix du Christ nous invite à l’humilité, à l’abaissement ou à l’anéantissement de nous-mêmes pour que grandisse Jésus en nous et autour de nous. C’est de cette humilité que peut germer l’amour.
AMOUR : l’amour est la cause et le but de la croix du Christ. Cette croix que nous vénérons en ce jour, nous rappelle que c’est par amour pour nous que Jésus est mort. C’est aussi pour nous donner la preuve suprême de l’amour de Dieu pour nous que Jésus est allé sur la Croix. « Pas de plus grand amour que donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn15, 13). De plus, c’est surtout parce qu’il faisait tout par amour, que Jésus a pu aller jusqu’au bout de sa mission. Tout projet ou entreprise vraiment guidé par l’amour pur, est forcément bien, vrai, juste et noble. Et de telles œuvres réussissent toujours malgré les multiples obstacles qui ne manqueront jamais. C’est pourquoi, même la mort n’a pas pu empêcher le Christ de d’aller jusqu’au bout de sa mission qui était de nous sauver par amour. Il n’y a pas d’amour vrai sans sacrifice.
SACRIFICE : la croix rime avec Sacrifice qui nous pousse à nous livrer, à mourir s’il le faut, pour que d’autres puissent vivre de notre sacrifice : « si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. » Isaïe renchérit en ces termes : « En fait, c’étaient nos souffrances qu’ils portait, nos douleurs dont il était chargé ». Dans un monde où l’indifférence et l’égoïsme gagnent du terrain, combien d’entre nous se laissent encore toucher par la misère et la souffrance des autres ? Notre bonheur consiste à donner le meilleur de nous-mêmes pour les autres. Nul ne devrait chercher à être heureux tout seul. C’est dans la mesure où nous chercherons à rendre les autres heureux autour de nous que Dieu nous rendra nous-mêmes heureux.
PARDON : Le vendredi saint est aussi le jour du grand pardon. Car c’est ce jour que sur la croix, Jésus a donné le pardon suprême en montrant aux hommes que le pardon est toujours possible quelles que soit la gravité des blessures et quel que soit le moment. Depuis le jour où sur la croix, Jésus a pardonné et prier pour ceux qui étaient en train de lui donner la mort, « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font », il n’y a plus rien qu’un chrétien ne puisse pardonner. Alors que personne ne traverse ce grand jour du Pardon sans accorder son pardon à tous ceux qui en ont besoin. Bientôt, en vénérant la sainte croix du Christ, pensons à demander pardon à Dieu pour nous-mêmes et surtout pour ceux qui nous font souffrir. Ne manquons pas d’aller offrir notre pardon à cet ami, ce frère, cette sœur, ce conjoint, ce collègue, ce voisin, celui contre qui nous avons toujours une dent. Faisons-en sorte que ce jour soit le jour de la réconciliation pour nous et pour tous ceux qui, en raison des blessures avaient fermé leur cœur à l’amour et au pardon. Au nom du Christ mort pour nous sur la croix, laissons-nous réconcilier avec Dieu et avec nos frères et sœurs !
Aucune famille ne peut grandir sans pardon, sans réconciliation. La vie devient joyeuse après une belle réconciliation, un pardon donné et reçu dans la foi. Pardonner, c’est incarner la miséricorde du Père qui veut se manifester à travers moi. Puisse le Seigneur nous donner cette grâce, Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen !
Abbé Christophe OUATTARA