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Paroisse de Gaza frappée
Message de la Présidence de la Conférence des évêques de France au Patriarche latin – 17 juillet 2025

Dans la matinée du jeudi 17 juillet 2025, l'armée israélienne a mené une attaque contre l'église de Sainte-Famille à Gaza, seule paroisse catholique latine de l'enclave palestinienne. Le bombardement de l'église a tué trois personnes et blessé plusieurs personnes, dont le prêtre.
Voici le message de la présidence de la Conférence des évêques de France (CEF) au Cardinal Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem :
Éminence, cher frère,
Nous avons appris ce matin avec effroi la frappe sur l’église de la Sainte Famille à Gaza, qui a tué trois personnes et blessé neuf autres dont le curé, le père Gabriel Romanelli.
Au nom de la Conférence des évêques de France, nous tenions à vous dire notre plus profonde solidarité avec l’Église et les peuples de Terre Sainte, ainsi que notre compassion à l’égard des victimes et de leurs familles.
Cette nouvelle tragédie s’ajoute à celles qui frappent sans distinction la population de Gaza depuis le début de l’offensive militaire.
Dans ce contexte particulièrement difficile, la paroisse de la Sainte Famille s’efforce de demeurer un lieu de paix, au service de tous les Gazaouis. Rien ne peut justifier qu’elle ait été l’objet d’une telle attaque.
Avec toute l’Église de France, nous nous joignons à la prière de Sa Sainteté le Pape Léon XIV pour la consolation de ceux qui sont dans la peine et pour le rétablissement des personnes blessées.
Quelques jours après l’attaque inacceptable du village de Taybeh par des colons radicaux, nous nous unissons à votre indignation et à celle de tous les responsables chrétiens.
Nous pensons à tous les habitants de la Terre Sainte, juifs, chrétiens et musulmans, qui tentent de combattre ces déchainements de violence parce qu’ils sont amis de la paix.
Nous nous entretiendrons dans les prochains jours avec les autorités françaises afin d’évoquer la situation et les actions qui pourraient être entreprises, tant pour la libération des otages que pour la protection de toutes les populations civiles.
Pour notre part, notre grand désir est de venir vous visiter dès que possible.
Soyez assuré de notre prière.
Fraternellement en Christ,
Cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, Président de la Conférence des évêques de France ;
Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, vice-Président de la Conférence des évêques de France ;
Mgr Benoit Bertrand, évêque de Pontoise, vice-Président de la Conférence des évêques de France
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les paroisses de Saint-Amé-des-Trois-Vallées et Ban-de-Vagney, « jumelées » par une convention de compagnonnage avec la paroisse de Taybeh – village chrétien de Cisjordanie attaqué depuis le 7 juillet 2025, appellent particulièrement à soutenir Taybeh par la prière et la solidarité :
« Nous voulons simplement vivre en paix et dans la justice ! »
C’est ce que clame le Père Bashar, prêtre de la paroisse latine de Taybeh, en Cisjordanie – le dernier village entièrement chrétien de cette région. Ce même Père Bashar est lié depuis peu au Père Piotr, curé des paroisses de Saint-Amé et Vagney, par une convention de compagnonnage signée lors du week-end de la Pentecôte 2025 dans les Vosges. Une amitié fraternelle entre deux communautés de foi, conclue seulement quelques jours avant le début de la guerre dite « des 12 jours » entre Israël et l’Iran.
Taybeh agressée et menacée
Depuis le 7 juillet 2025, le village de Taybeh est la cible d’attaques violentes menées par des colons israéliens : incendies volontaires à proximité du cimetière, dégradation de terres agricoles, profanation du patrimoine chrétien.
Parmi les faits les plus graves, on relève la tentative d'incendie de l’église byzantine Saint-Georges, datant du Ve siècle, l’un des plus anciens sites chrétiens encore debout en Terre Sainte. Grâce au courage des habitants et à l’intervention rapide des pompiers, une catastrophe culturelle et humaine a pu être évitée.
Mais les provocations sont quasi quotidiennes : pâturage illégal des troupeaux sur les terres agricoles des habitants, destruction des cultures, notamment les oliviers, ressource vitale de la population. Ces actes sont commis dans l’impunité la plus totale, sans intervention des autorités responsables.
Un cri d’alarme des Églises de Taybeh
Face à l’aggravation de la situation, le Père Bashar (Église latine), ainsi que les prêtres grec-catholique melkite et grec-orthodoxe, responsables conjointement de la vie pastorale du village, lancent un appel pressant à la communauté internationale. Ce qu’ils vivent n’est pas une simple tension, mais une menace directe contre leur existence sur cette terre chrétienne, à Taybeh — l’ancienne Éphraïm, mentionnée dans l’Évangile comme le lieu où Jésus se retira avant sa Passion (cf. Jean 11, 54).
Taybeh est un témoignage vivant et unique du christianisme en Palestine, enraciné dans vingt siècles d’histoire, de foi et de culture. Aujourd’hui, cet héritage est en danger de disparition, par la violence, le déplacement ou la destruction.
Notre réponse : solidarité, prière et témoignage
Nous, paroissiens de Saint-Amé et Vagney, unis désormais à Taybeh par le lien fraternel de ce compagnonnage, refusons de nous taire.
Le Père Piotr se dit investi de la mission de témoigner et d’alerter l’opinion publique sur ce qui se passe là-bas.
« Le premier soutien, pour les croyants, c’est la prière : prière pour la paix, prière pour la justice. Mais il faut aussi rompre le silence, car se taire trop longtemps, c’est finir par devenir complice. »








