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Que nos yeux s'ouvrent !

4 vendredis de jeûne et de prière pour sortir d'une bioéthique aveuglée

 

Les évêques de France invitent à quatre vendredis de jeûne et de prière

Le projet de loi révisant la loi de bioéthique revient bientôt devant le Sénat, en deuxième lecture. Le Gouvernement voudrait le faire aboutir sans retard. Ce projet de loi entraîne des risques graves pour notre société en bouleversant l’ordre de la filiation humaine, en ouvrant de fait un droit à l’enfant au lieu de défendre les droits de l’enfant, et en organisant sur les embryons humains des recherches qui ne respectent pas leur intégrité et qui n’ont pas pour première visée leur santé, mais plutôt une amélioration des succès de la technique de procréation médicalement assistée.

N’assistons-nous pas à un aveuglement diffus sur la dignité de tout être humain qui vient gratuitement à l’existence et qui doit être accueilli fraternellement ?

Les évêques de France, réunis en assemblée plénière, ont souhaité appeler tous les catholiques ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté à se tourner vers Dieu en priant et en jeûnant pour Lui demander la grâce de nous ouvrir les yeux à tous et d’être ensemble des artisans du respect de tous les êtres humains dès leur conception.

La Conférence des évêques de France (CEF) publie ce document préparé par son Groupe bioéthique afin d’aider chacun à vivre entre janvier et début février quatre vendredis (15, 22, 29 janvier et 5 février) de jeûne et de prière. Cette démarche spirituelle pourra se vivre chacun chez soi, seul ou en famille, ou, si les normes sanitaires le permettent, en communauté.    

Retrouvez les propositions pour les 4 vendredis en cliquant ici

Avec un cœur paisible mais sans relâche, les catholiques souhaitent aider notre société française à être une société de l’amour et de l’espérance dans la vérité et le respect de la dignité humaine, sans quoi la fraternité prônée dans notre devise républicaine ne serait qu’illusion.
 

Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite.

Jean 16, 23-24

 


Le projet de loi relatif à la bioéthique sera débattu en seconde lecture au Sénat au début de l’année 2021. En l’examinant de près, on s’aperçoit qu’il reflète un « affrontement culturel entre la technique considérée comme un absolu et la responsabilité morale de l’homme.[ …] Il s’agit d’un domaine particulièrement délicat et décisif, où émerge avec une force dramatique la question fondamentale de savoir si l’homme s’est produit lui-même ou s’il dépend de Dieu ».1

Il est vrai que les techniques biomédicales s’immiscent là où s’origine la vie humaine dès l’émergence de la toute première cellule après la fécondation. « Cependant, tous les croyants, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont toujours entendu la voix et la manifestation de Dieu dans le langage des créatures. Au contraire, l’oubli de Dieu rend opaque la créature elle- même.»2. L’oubli de la transcendance en chaque être humain rend périlleuse la bioéthique.

C’est pourquoi, encouragés par les évêques de France, les membres du Groupe bioéthique de la Conférence des Évêques de France proposent quatre journées de prière et de jeûne en janvier-février 2021, afin que les yeux de tous – les nôtres et ceux d’autrui – s’ouvrent et sachent discerner la dignité inouïe de toute créature humaine.

Entre fraternité et individualisme

En effet, plus qu’en d’autres domaines, la bioéthique exige un regard sur l’être humain et sur sa vocation à la fraternité. Le pape François nous interpelle :  » Lorsque tu arrives au stade où tu peux regarder le visage de chaque homme et y voir ce que la religion appelle « l’image de Dieu », tu commences à l’aimer en dépit de [tout]. »3  Cela engage « notre façon d’être en relation avec les autres » : elle « est une fraternité mystique, contemplative, qui sait regarder la grandeur sacrée du prochain.»4

Ce regard est comme obstrué par l’individualisme qui imprègne nos mentalités et qui nous rend myopes sur la grande beauté de l’être humain. Cet individualisme suscite des comportements contraires à la fraternité à laquelle nous aspirons : agir tous ensemble en respectant l’égale dignité de chacun, du plus petit au plus grand. Il conduit au repli sur soi qui blesse notre engagement pour la solidarité ; nous savons pourtant qu’elle est indispensable afin que les plus fragilisés aient toute leur place parmi nous. La solidarité découle de notre capacité à regarder le plus fragile comme un frère, comme une sœur.

La science suscite des techniques qui nous rendent de précieux services. Mais nous sommes tentés par leur prodigieux pouvoir qui fascine. Cette fascination nous aveugle sur la responsabilité morale qui, à l’heure de l’écologie, nous oblige à mettre en œuvre une « écologie hum aine ».Cet individualisme se manifeste à chaque fois que les désirs individuels se transforment en droits revendiqués. Nous avons alors du mal à voir le bien commun qui est pourtant la condition indispensable pour que chaque personne s’épanouisse selon l’ample vérité de son être, sans que ce soit au détriment des autres.

L’individualisme, nous dit le pape François , engendre « une vie fermée à toute transcendance et emmurée dans les intérêts individuels »5. Il « est le virus le plus difficile à vaincre ».6

S'ouvrir à Dieu par le jeûne et la prière

Dans l’Évangile, nous voyons souvent des personnes aveugles s’approcher de Dieu. Conscientes de leur handicap, elles expriment leur désir le plus profond :

« Voilà que deux aveugles, assis au bord de la route, apprenant que Jésus passait, crièrent : « Prends pitié de nous, Seigneur, fils de David ! » La foule les rabroua pour les faire taire. Mais ils criaient encore plus fort : « Prends pitié de nous, Seigneur, fils de David ! » Jésus s’arrêta et les appela : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils répondent : « Seigneur, que nos yeux s’ouvrent ! » Saisi de compassion, Jésus leur toucha les yeux ; aussitôt ils retrouvèrent la vue, et ils le suivirent. » (Matthieu 20,29-34)

De quels aveuglements dramatiques devons-nous être délivrés ! Cela nous pousse à nous tourner vers Dieu avec confiance et à L’implorer pour nous-mêmes et pour nos frères et sœurs en humanité, pour les décideurs : « Seigneur, que nos yeux s’ouvrent ! »

Que nos yeux à tous se laissent toucher par la beauté de la dignité en tout être humain !
Que nous admirions la vraie liberté qui, de façon responsable, se met au service de la fraternité !
Que nous discernions le juste usage des techniques biomédicales, celui qui respecte nos liens fondamentaux de filiation nous reliant de génération en génération !
Que nous considérions les plus fragiles et les plus faibles comme des frères et sœurs !
Que nous retrouvions le magnifique sens et la grande valeur de la personne, femme et homme, et de sa vocation sociale !

Prions pour que nous retrouvions tous ensemble « les valeurs les plus élevées». Et jeûnons pour que nos cœurs s’ouvrent à la reconnaissance de Dieu et de ses bienfaits !
Il est notre Créateur et Père !
Il nous donne la vie, la lumière, la foi !
Il nous ouvre le chemin du bonheur, de la consolation et du salut !
Il nous offre la création et nous invite à la recevoir avec gratitude pour y trouver notre nourriture et notre espace de vie fraternelle !
Il bénit la recherche scientifique qui nous aide à vivre plus facilement en ce monde comme des frères et sœurs, solidaires et attentifs aux plus petits !
Le jeûne nous éduque à voir l’essentiel et nous fait discerner nos aveuglements et nos superficialités égoïstes. Il nous prépare à la prière par laquelle nous louons le Seigneur pour Ses bienfaits et nous Le supplions avec foi pour que Son œuvre d’amour s’accomplisse.

Chacun, chaque famille, chaque communauté, chaque paroisse, chaque équipe de mouvement trouvera sa manière de jeûner et sa forme de prière. Que tout soit fait dans la foi en Dieu notre Père. Qu’il ouvre nos yeux sur « la grandeur sacrée du prochain ». Qu’il nous engage à édifier ensemble une société où les techniques demeurent à leur humble et utile place de servantes, où les petits sont les premiers de cordée, où ainsi grandira la véritable fraternité.

1. Benoît XVI, encyclique Caritas in veritate sur le développement humain intégral, 29 juin 2009, n.74
2. Concile Vatican II, constitution sur l'Église dans le monde d'aujourd'hui, 7 décembre 1965, n.36 §3 
3. Exhortation Amoris laetitia sur l'amour dans la famille, 19 mars 2016, n.118
4. Exhortation Evangelii gaudium sur l'annonce de l'Évangile dans le monde d'aujourd'hui, 24 novembre 2013, n.92
5. Encyclique Fratelli Tutti, 3 octobre 2020, n.113
6. Ibid, n.105
7. Ibid, n.209



Chaîne de prière Jeûne et prière pour sortir d'une bioéthique aveuglée sur Hozana

Pour comprendre les enjeux de la bioéthique

États généraux de la bioéthique   

Podcast "Église et bioéthique"

"La dignité de la procréation" – Livre de la déclaration signée par l'ensemble des évêques de France

"Améliorer la vie ?" – Série de vidéos du Diocèse de Lille

 

 

 

 

 

 

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