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Regards sur la pauvreté dans les Vosges

Campagne de fin d'année 2020 du Secours Catholique Caritas France

Comme chaque année mi-novembre, à l'occasion de la journée mondiale des pauvres qui a lieu le 17 novembre, le Secours Catholique Caritas France lance sa campagne de mobilisation et de sensibilisation de fin d'année quant à la pauvreté.

En 2019, les 550 bénévoles du Secours Catholique des Vosges
ont rencontré plus de 7 520 personnes 

dans les lieux d’accueil et d’activité
des équipes locales et thématiques du département.


À l’occasion de ces rencontres, les bénévoles rassemblent un certain nombre d'informations anonymes. Celles-ci font l’objet d’un suivi statistique qui permet d’établir une photographie de la pauvreté dans le département vosgien afin de mieux identifier l’évolution des pauvretés, d’en analyser les causes pour mieux concentrer nos efforts.

 


"C'est quoi la fraternité ?"


 

Les personnes rencontrées en 2019     

Les familles avec enfants encore et toujours majoritaires

Les familles avec enfants restent les premières concernées par les situations de pauvreté que les équipes vosgiennes ont rencontrées en 2019 :

  • 56% des ménages rencontrés en 2019 sont des familles avec enfants
  • Le nombre moyen d’enfants par ménage est de 2,52 enfants
  • Les deux tiers de ces ménages sont des familles monoparentales
     


 

Les personnes seules toujours très touchées

Près de 38% des personnes accueillies en 2019 sont des personnes seules, dont 1 sur 5 dans une situation d’abandon, de divorce, de séparation ou en situation d’isolement familial.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que pour près de 60%, les personnes viennent chercher avant toute chose un accueil inconditionnel, une écoute, un conseil et que leur premier point d’appui réside en général dans le voisinage avant les proches. Mais ces points d’appui sont souvent insuffisants pour faire face aux aléas de la vie.

La précarisation des étrangers

En 2019, il y a eu une augmentation significative du nombre de personnes exilées dans certains lieux d’accueil dont la part a augmenté parfois de près de 10% du public accueilli.

Cette augmentation n’est absolument pas représentative d’un éventuel afflux d’étrangers dans le département mais bien à une précarisation de ce public avec la loi asile-immigration qui produit les effets prévisibles. On constate en effet une augmentation de plus de 10% en un an des personnes déboutées ou sans papiers qui concentrent la plupart des facteurs de pauvreté et sont de fait davantage dépendantes des associations pour leur survie sur le territoire.
 


 


Une évolution du budget des ménages : assistés sociaux ou héros de la débrouille ?

Un niveau de ressources stable et toujours très faible

En 2019, avec des ressources moyennes de 934€, plus de 89% des personnes rencontrées vivaient en dessous du seuil de pauvreté (1 063€ par mois pour une personne seule) et 63% en dessous du seuil de grande pauvreté (708€ par mois pour une personne seule).

Au-delà des seuils de pauvreté et de grande pauvreté...

Pour bien se représenter la réalité qui se cache derrière ces chiffres, il convient de ne pas se contenter de regarder le niveau de ressources, mais de regarder aussi le niveau de dépenses et en particulier les dépenses qui sont difficilement contournables :

  • Les dépenses contraintes : transports, dettes, pensions alimentaires...
  • Les dépenses pré-engagées : loyers, factures d’énergie, assurances, frais scolaires...

Un focus sur ces dernières montre que pour les ménages accompagnés par le Secours Catholique, les dépenses pré-engagées représentaient en 2019 près de 55% de leur budget alors que cette part avoisinait les 32% en 2010.
 


Le résultat est sans appel : pour la moitié des ménages rencontrés en France par notre association, le restant à vivre est de 9€ par personne et par jour pour se nourrir, s’habiller, se meubler et se cultiver. Pour un quart de ces ménages, ce restant à vivre chute à 4€, ne leur permettant définitivement plus la possibilité de répondre à leurs besoins essentiels.

Dans ces conditions, les ménages sont forcés de procéder à des arbitrages impossibles dans leur budget et parviennent malgré tout à survivre. Nous sommes bien loin de l’idée que les personnes en situation de pauvreté ne savent pas gérer leur budget !

C’est pourquoi le Secours Catholique plaide pour la mise en place d’un revenu minimum garanti qui permette d’assurer à chaque personne les ressources nécessaires pour vivre dignement et sortir de la pauvreté en lui permettant de concentrer son énergie sur son insertion ou sa réinsertion sociale et professionnelle.
 


 

 

Quel est l'impact de la crise sanitaire ?

Pour compléter ce rapport statistique 2019 qui aborde de façon plus structurelle les questions de pauvreté, un sondage auprès des équipes du Secours Catholique dans les Vosges a permis de mettre en lumière quelques tendances quant aux impacts déjà mesurables de la crise sanitaire sur les publics accueillis et sur les activités de notre délégation.

Des publics en augmentation et de nouveaux publics accueillis

Depuis le déconfinement au mois de mai 2020, les équipes locales du Secours Catholique ont observé :

  • Une augmentation des familles avec enfants pour un tiers des équipes. Près de 90% d’entre elles sont des familles monoparentales. Ces familles ont subi la crise de plein fouet et se sont retrouvées en difficultés économiques et éducatives, la présence continue de leurs enfants et la scolarité à domicile ayant été particulièrement impactantes.
     
  • Une augmentation des étrangers essentiellement déboutés ou sans papiers dans 32% des équipes. La plupart du temps sans aucune autre ressource que le système D, le confinement a contribué à précariser encore davantage des personnes déjà en situation très difficile, d’autant plus que les aides dont elles bénéficiaient habituellement s’étaient raréfiées pendant le confinement avec la fermeture de plusieurs associations.
     
  • L’apparition d’un nouveau public ayant sombré de la précarité dans la pauvreté dans 32% des équipes. En cause, la perte de leur emploi en raison du premier confinement, et en particulier des emplois précaires (CDD non renouvelés, fin de missions intérimaires sans perspective de reprise, diminution des jobs étudiants, disparition des petits boulots au noir...). Dans certaines équipes, ce nouveau public peut représenter jusqu’à un tiers des personnes accueillies.
     
  • On constate dans le même nombre d’équipe une augmentation des bénéficiaires du RSA. Cette augmentation se situe entre 10 et 40% selon les lieux d’accueil, sans surprise quand on connait déjà l’extrême fragilité de ce public en temps normal.


Des activités appelées à se recentrer sur les besoins essentiels ?

Une augmentation moyenne de 19% des demandes d’aide est également constatée dans 45% des équipes (jusqu’à 50% d’augmentation dans certaines). Ces demandes concernant pour la moitié des aides matérielles, alimentaires, vestimentaires et financières en général. Ce constat nous fait prendre la mesure de l’ampleur du besoin et nous appelle à une coordination plus forte avec nos partenaires institutionnels et associatifs pour y répondre.

Quid des personnes isolées ?

Depuis le premier confinement, les personnes isolées – âgées en particulier – se présentent moins dans nos lieux d’accueil, effet constaté dans un tiers de nos équipes. En cause, la concentration des activités associatives sur les besoins de première nécessité (en particulier alimentaires) et aussi des contraintes de sécurité sanitaire qui ont rendu difficile l’organisation des activités collectives, créatrices de lien social, y compris au moment du déconfinement.

Ce constat nous appelle à la plus grande vigilance car si ce besoin de lien social s’exprime moins fortement, il n’en reste pas moins essentiel pour les personnes accueillies habituellement, et ce dans un contexte sanitaire qui empêche d’organiser des réponses structurées pour y répondre.

Un engagement bénévole qui ne faiblit pas    

Difficile de ne pas regarder l’impact de cette crise sanitaire sur le bénévolat dans notre délégation des Hauts-de-Lorraine. Les tendances mesurées à travers ce sondage devront se confirmer d’ici la fin de l’année et le début de l’année prochaine, mais on peut déjà constater que contrairement aux idées souvent véhiculées, l’engagement bénévole reste fort.

Moins d’un tiers de nos équipes constatent des désengagements, dont certains sont temporaires en raison du contexte sanitaire et de l’âge de certains bénévoles qui hésitent à maintenir leur engagement tant que la situation ne sera pas plus favorable.

Cette diminution du nombre de bénévoles – qui est en moyenne de 10% dans ces équipes – ne remet cependant pas en question notre capacité à agir, et ce d’autant plus qu’elle est compensée par l’arrivée de 10 à 30% de nouveaux bénévoles dans 40% de nos équipes. Dans ce contexte décidemment bien difficile sous bien des aspects, l’esprit de solidarité reste donc bien vivant et permet aux associations de solidarité de faire face aux enjeux.

 


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