Conférence de Denis Ledogar « Vivre jusqu'au bout... mais à quel prix ? » – Rambervillers

La communauté de paroisses de Rambervillers, de la Mortagne au Durbion, organise une conférence le vendredi 18 octobre autour du sujet de la fin de vie avec le père Denis Ledogar : « Vivre jusqu'au bout... mais à quel prix ? Euthanasie : crime ou passion ? ». 

Aumônier au CHU Hautepierre de Strasbourg, le père Denis Ledogar est prêtre assomptionniste et infirmier anesthésiste. Il est également auteur de plusieurs livres au sujet de l'accompagnement des malades. 

Alors que la mort est cachée de plus en plus dans nos sociétés occidentales, le débat sur l’euthanasie prend de l’ampleur en France, mais relativement tardivement par rapport à certains pays voisins. 

Entre partisans et opposants de l’euthanasie, les arguments éthiques ne manquent pas, ce qui rend difficile la prise de position du législateur. Mais depuis la dissolution de l’assemblée nationale le 9 juin 2024, la discussion autour de la proposition de loi dépénalisant l’euthanasie a été arrêtée. Pour cerner cette question de l’euthanasie, il est important de l’aborder d’abord sous l’aspect historique et de voir comment le terme « euthanasie » a évolué à travers les siècles. Nous balayerons ensuite l’aspect légal tel qu’il est aujourd’hui appliqué en France avec la Loi Claeys - Léonetti du 2 février 2016. Il convient de la faire découvrir au grand public. Elle permet la rédaction des souhaits de chaque français, pour organiser ses derniers moments sous forme de « directives anticipées ». Cette loi introduit également la notion de sédation profonde continue.

Nous examinerons durant cette soirée les questions éthiques posées : qu’est-ce que la vie ? Quand la vie est dégradée peut-on y mettre un terme ? Peut-on donner la mort à son semblable quand il la réclame ? Peut-on donner la mort par amour ?
Toutes ces questions nécessitent un préalable : que faire devant une demande d’euthanasie. Ne s’agit-il pas avant tout de discerner la demande, d’être attentif à la douleur, d’assurer la présence de la famille, de développer l’esprit de l’accompagnement ? Quelles sont les prises de positions et les propositions que fait l’Église ?
Et si quand même un acte d’euthanasie est posé… faut-il condamner ou accepter ? Condamner serait réduire à une intention criminelle un acte qui se voulait compassion. Accepter serait relativiser une loi humaine majeure : « tu ne tueras pas ».

La question éthique ne ferme jamais le dialogue, elle reste accueillante à chacun…

La question de la fin de vie a toujours hanté l’être humain. Nul ne peut échapper à cette destinée qu’est la mort. C’est le dernier acte que chacun de nous posera. Je formule le vœu que toute personne puisse avoir à ses côtés, le jour de son grand passage, une main fraternelle. Puisse-t-elle exprimer à celui qui croit au Ciel, la douceur et l’amour de Dieu qui ouvrent à l’Espérance. À celui qui n’y croit pas, puisse-t-elle symboliser ce lien fort qui nous unit tous en humanité.

P. Denis Ledogar