Avis de décès du P. Robert Marchal

Nous vous annonçons le décès de l’abbé Robert MARCHAL ce jeudi 16 octobre 2025, à l'âge de 91 ans.

Né le 27 octobre 1933 à Ban de Laveline, Robert MARCHAL a été ordonné prêtre le 18 avril 1960 à l’église Saint-Martin de Saint-Dié. Il s’est retiré à la Résidence St Joseph de Ville-sur-Illon en, où il s’est éteint ce jeudi 16 octobre âgé de 91 ans.

Ses obsèques seront célébrées le mercredi 22 octobre à 10h30 en l’église de Dompaire, et seront suivies de son inhumation au cimetière de Ban de Laveline.

« L'espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5)

Chers frères et sœurs,
Notre frère prêtre Robert MARCHAL est décédé hier soir, 16 octobre 2025 à 22h à l’EHPAD St Joseph de Ville-sur-Illon, à quelques jours de son 92e anniversaire.

L’Eucharistie de ses funérailles sera célébrée mercredi prochain, 22 octobre 2025, à 10h30, en l’église Saint-Nicolas de DOMPAIRE.

Son inhumation aura lieu dans le caveau familial, au cimetière de Ban-de-Laveline.

En communion dans l’espérance, avec lui et les siens,

Fraternellement,

+ François
Évêque de Saint-Dié

Voici quelques éléments, non-exhaustifs, de son itinéraire ministériel :

• 1960 : Vicaire à Saulxures-sur-Moselotte
• 1965 : Aumônier d’Action Catholique à Sokodé (Togo) – Fidei Donum
• Août 1974 : Responsable de la paroisse de Xaffévillers
• Déc 1974 : responsable de la paroisse de Dounoux
• 1979 : délégué diocésain à la Coopération missionnaire
• 1981 : vicaire épiscopal pour la zone Plaine
• 1983 : et Conseiller ecclésiastique de la congrégation du St Esprit
• 1990 : Curé de Rambervillers et St Gorgon
• 1991 : et administrateur de St Hélène …
• 1999 : membre du Conseil épiscopal élargi
• 2012 : est autorisé à prendre sa retraite

Dans l’espérance, nous le confions à la miséricorde du Seigneur, notre Vie et notre Résurrection.
 

La vie de l'abbé Robert Marchal 

Robert est né le 27 octobre 1933 à Ban-de-Laveline. Il n’a pas 12 ans lorsqu’André, son père, mobilisé en 1938, prisonnier en Allemagne, meurt en camp de concentration, à Dachau, en avril 1945. Sa mère Yvonne se trouve seule pour élever ses deux enfants, Robert et Claude. Elle partagera la vie de Robert à la suite de son retour en France, jusqu’à son décès à Rambervillers en 2005.

« J’ai reçu l’appel du Christ à devenir prêtre vers l’âge de 9 ans, écrivait-il à l’occasion de ses 50 ans de sacerdoce. Maman m’a alors dit d’écrire à Papa pour lui faire part de mon désir et pour lui demander son avis. Il m’a répondu qu’il en était très heureux. Je suis entré au séminaire de Martigny-les-Bains (1946)… après ce furent les séminaires d’Autrey et de Saint-Dié avec une interruption de 32 mois pour le service militaire. » Le 17 janvier 1960, Robert est ordonné diacre, prêtre le 18 avril en l’église Saint-Martin de Saint-Dié.

« Cinq années heureuses au service d’une paroisse vivante. » Robert est nommé à la paroisse de Saulxures-sur-Moselotte. Ministère de vicaire auprès de l’abbé Constant Henry mais aussi d’aumônier scolaire, d’aumônier de la JOC et de la JAC du secteur, des Cœurs Vaillants… « Au plan économique, c’étaient les trente glorieuses et au niveau religieux le Concile Vatican II laissait espérer un renouveau de l’Eglise. »

Depuis les années de séminaire, il porte le projet de servir l’Évangile en Afrique. En 1965, envoyé par Mgr Vilnet, il part comme prêtre fidei donum au service du diocèse de Sokodé au Togo. « Des années passionnantes, dures certes au point de vue physique, mais dans un pays nouvellement indépendant, bien des choses étaient à créer. » Ces neuf années de mission marqueront la suite de son ministère. L’attention au Tiers Monde, le soutien aux jeunes Églises d’Afrique, l’urgence de l’évangélisation ne le quitteront plus. « J’ai aussi beaucoup reçu des Togolais, leur accueil chaleureux, le courage dans les épreuves, la joie, la foi qui s’exprime dans des célébrations festives. »

Nommé curé de Dounoux à son retour du Togo en 1974, il reçoit la charge d’animer la Coopération Missionnaire puis la charge du Service des Vocations. En 1981, il est nommé vicaire général pour la zone Plaine. Il réside à Domrémy et apporte un soutien vigoureux à la participation des laïcs à la vie des paroisses à leur formation par trois cycles qui duraient chacun deux ans.  « Ce fut l’occasion de découvrir les textes de Vatican II, de mieux saisir le sens du baptême et de se préparer à prendre davantage de responsabilités dans le monde et l’Église. » Il assure le lien du diocèse avec les séminaires, organise les stages de découverte du diocèse pour les séminaristes. Il est aussi conseiller ecclésiastique de la Congrégation du Saint Esprit de Rouceux.

En 1990, Robert est nommé curé de Rambervillers-Saint-Gorgon-Saint-Hélène, prenant le relais de Daniel Voinson. Il est très attentif à la situation économique et sociale de ce canton relativement prospère au point de vue agricole mais dont le chef-lieu désindustrialisé regroupe une des populations les plus pauvres du département. Il ne ménage pas sa peine et soutient fraternellement ses 10 confrères qui le choisissent comme doyen en 1993. Auprès de lui, les abbés François Marie Boucher et Olivier Bourion et Arnaud Meyer, séminariste, découvrent le ministère. Avec la diminution du nombre des prêtres, la responsabilité de curé s’élargit. En 1995, la nouvelle unité paroissiale comprend aussi Vomécourt, Bult, Pierrepont, Fremifontaine, Nonzeville.
Robert encourage la formation biblique des paroissiens, fidèle aux rencontres assurées par sœur Elisabeth. Pendant son mandat, la vie de la paroisse est marquée par les ordinations de François puis de Jean-Pierre Vuillemin. En 2011, le 500ème anniversaire de l’église est l’occasion de belles fêtes associant la Ville et la paroisse.

Le cap des 75 ans est passé et les soucis cardiaques du printemps 2012 confirment que le moment est venu de passer la main après 22 années d’un ministère assuré sans se ménager. Les responsabilités diocésaines s’étaient ajoutées à la tâche de curé-doyen : doyen des doyens en 1999, membre du collège des consulteurs. En 2012, c’est donc la permutation entre les curés de Dompaire, Épinal et Rambervillers. Robert ne sera pas curé de Dompaire mais résidant à Madonne-et-Lamerey, il sera, pendant une dizaine d’années, un auxiliaire actif sur la communauté de paroisses de Mirecourt et l’aumônier diocésain du Mouvement Chrétien des Retraités (MCR).

En 2022-2023, les soucis de santé se multiplient et s’aggravent ; plusieurs séjours à l’hôpital et l’entrée, comme souvent, un peu brutale, à la maison Saint-Joseph de Ville-sur-Illon, jusqu’à ce jeudi 16 octobre où à 17 h Robert reçoit de notre évêque le sacrement des malades et où à 22 h il entre dans son éternité.

Ses obsèques seront célébrées mercredi 22 octobre à 10 h 30 en l’église Saint-Nicolas de Dompaire. Nous prions pour lui et nous rendons grâce pour son ministère.

« Prêtre depuis 50 ans ! »

Robert concluait ainsi son témoignage :

« J’ai eu la grâce de commencer mon ministère sacerdotal dans une paroisse vivante… au moment où le bon pape Jean XXIII convoquait le concile Vatican II qui faisait souffler sur l’Eglise un vent de Pentecôte. J’étais en phase avec ce que dira Paul VI à la fin du concile : "Nous avons voulu regarder le monde avec sympathie… et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans nos cœurs." Je me suis efforcé pendant toute ma vie de prêtre de la vivre, d’être à l’écoute des gens persuadé que l’Esprit Saint travaille le cœur de tout homme. Sont présents dans ma mémoire tant d’hommes et de femmes, d’adultes et de jeunes que j’ai connus en Afrique, dans la Plaine… ce sont des personnes qui malgré les difficultés rencontrées ont fait face courageusement en s’engageant au service des autres… J’aime beaucoup prier la Vierge Marie, notre mère du ciel, saint Paul, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus à qui je dois beaucoup.

Un des textes d’évangile que je préfère est celui des disciples d’Emmaüs. Je suis persuadé que Jésus m’accompagne et accompagne tout homme sur la route de la vie… Pour moi prêtre, l’eucharistie, la messe est le moment privilégié où le Christ se rend présent… Une de mes tristesses est de voir parfois le peu d’intérêt des gens pour le Christ, lui qui nous aime tant, mais dont l’amour est trop souvent méconnu. Que faire ? La prière dans ma vie de prêtre est essentielle, la méditation de la Parole, la rencontre avec les autres prêtres et les chrétiens sont source de joie. Le prêtre a besoin d’une communauté qui porte avec lui le souci de l’Evangile.

J’ai toujours été très heureux d’être prêtre. J’ai bien conscience de mes limites, de mes faiblesses. Je demande pardon… je me réjouis de voir des chrétiens prendre de plus en plus de responsabilités dans l’Eglise ; je souhaite que les jeunes générations s’engagent davantage et que les garçons et les filles répondent généreusement aux appels du Christ pour devenir les prêtres et les religieuses dont nous avons un urgent besoin. Le saint curé d’Ars disait : « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui, il est prêtre pour vous. »

Lors de son jubilé de 60 années de prêtrise :

« Merci à sainte Thérèse de m’avoir accompagné durant toute ma vie. « Ma vocation c’est l’amour pour le Seigneur et pour mes frères les hommes », disait-elle. J’ai toujours cru que dans sa prière au Christ Jésus qu’elle confiait à la Vierge Marie, elle me soutenait dans mon ministère dans les Vosges et au Togo où j’ai passé dix ans de ma vie.
Notre monde a besoin de justice, de paix et d’espérance. Il a vraiment besoin de fraternité. »

^{Rédigé et propos retranscrits par l'Abbé Antoine VIRY}