Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net » ;
Le cinquantième jour après la fête de Pâques l’église célèbre la solennité de la Pentecôte (la fête de la descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres et la fête de la naissance de l’Église), qui a l’origine est une fête juive. Elle a été instituée pour commémorer chaque année le temps de la moisson et des prémices. Plus tard, après le retour de l’exil babylonien, la fête de la Pentecôte changea progressivement de signification pour devenir la commémoration de l’Alliance et du don de la Loi sur le mont Sinaï. C’est l’anniversaire de la naissance d’Israël. Christianisé que signifie la Pentecôte chrétienne ?
Merci à l’abbé Jean-Jacques de nous en donner le sens et la manière de nous l’approprier à travers le fruit de sa méditation. Joyeux anniversaire, bonne fête de la Pentecôte à tous et à chacun. Puisse l’Esprit-Saint que nous avons reçu nous pousse à avancer au large afin d’être des témoins authentiques de la Bonne Nouvelle du Ressuscité. « Ir adelanté siempré ! »
Nb : A partir du lundi de Pentecôte nous entrons de nouveau dans le temps ordinaire ou le temps de l’Église. La couleur liturgique est le vert (signe de l(Espérance). Nous abandonnons le Regina caeli pour reprendre l’Angélus.
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel : +33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
Homélie pour la Pentecôte 31.05.2020
(Ac 2,1-11 ;1Co12,3b-7.12-13 ; Jn 20,19-23)
Il y a des choses qu’on ne souhaite pas comme, par exemple, l’épidémie de coronavirus qu’on est en train de vivre. Il y en a d’autres qu’on souhaite ardemment. C’est le cas de la venue de l’Esprit Saint sur nous qu’on appelle familièrement une effusion de l’Esprit Saint.
Ce jour-là, à Jérusalem, les pèlerins étaient nombreux comme nous le dit le livres des Actes des apôtres. Ils étaient venus célébrer la grande fête de Pentecôte pour ne pas oublier le don de la Loi. Ces 10 paroles de liberté transmises par Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï. Et soudain, un événement imprévisible. Du bruit, tout d’abord, comme celui d’un violent coup de vent, et puis des femmes et des hommes sortis on ne sait d’où, qui se répandent dans la foule et se mettent à parler. Et l’extraordinaire, c’est que ce mouvement de foule ne provoque ni panique, ni débandade. Tous se rassemblent et chacun entend parler dans sa propre langue. Parler la même langue, surtout dans les pays où il y a plusieurs langues vernaculaires est signe d'Unité, de Fraternité et d'appartenance dans une même famille. Aussi différents qu’ils étaient, romains, juifs arabes, tous comprennent parfaitement ce que proclament les apôtres de Jésus. Et de leur diversité même, voilà que montre une fraternité encore jamais vue, comme l’aube inespérée d’un monde nouveau. Étrange ce vent qui rassemble ! Ordinairement, le vent disperse, balaye. C’est ainsi que trop souvent travaille le vent de l’histoire. Vent du fanatisme, du nationalisme étroit, vent du chacun pour soi. Or, en ce matin de Pentecôte, la diversité des langues, des cultures ne divise pas, mais au contraire rassemble les hommes venus des horizons les plus divers. C’est le souffle même de Dieu qui est répandu dans le cœur des hommes, un souffle qui chasse tous les vents de division et de haine. C’est le souffle d’amour, de communion, qui rassemble, qui élève, qui soulève.
Mes amis, sommes-nous prêts ce matin à recevoir ce souffle ?
Voici quatre mots, quatre mots tout simples que l’Esprit souffle à nos oreilles :
Un premier mot : Appel. Parce que Dieu nous appelle chacun par notre nom. A chacun il dit : pour moi tu es unique, indispensable. Toi, tu doutes souvent de toi. Moi Dieu, je ne doute jamais de toi ; c’est pourquoi je t’appelle et te rappellerai sans cesse par ton nom. Viens, suis-moi.
Entendre un appel, c’est déjà partir pour une aventure, et c’est le 2ème mot. La plus belle des aventures c’est de vivre une grande amitié avec Jésus. Et cette amitié avec Jésus ouvrira ton cœur aux dimensions du monde. Rencontrer l’autre, toujours différent de moi. Révéler la beauté et la bonté qu’il porte en lui. Mais pourquoi partir à l’aventure, s’il n’y a pas d’avenir ? C’est le 3ème mot. Aujourd’hui, dans l’Évangile, les apôtres ont verrouillé les portes. Ils pensent que tout est fini, que l’aventure qu’ils ont vécue avec Jésus s’est terminée sur la croix. Or voici que Jésus est là, vivant. Et il leur dit : ‘’la paix soit avec vous’’. L’amour et le pardon ont été plus forts que tout. Désormais un chemin est ouvert même à travers la mort. Ce qui fait le bonheur de Dieu, c’est que nous soyons des vivants, tous donnés les uns aux autres. Alors vient le 4ème mot, celui qui fait tenir les 3 autres : la confiance. « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ». C’est à chaque instant de nos vies que Jésus nous dit cette parole.
Dans un monde en pleine mutation, tellement perturbé, nous avons besoin d’accueillir cette confiance que Dieu nous donne. Nous ne sommes pas seuls. Le souffle de Dieu nous est donné pour ouvrir des chemins nouveaux ; chemins de justice et de paix, de partage et de fraternité. Soyons cette Église aux mille visages, accueillante, vivante et joyeuse. La période covid 19 que nous traversons nous a fait découvrir nos limites mais aussi nos forces grâce à la Foi et à l'esprit Saint. Souvent le doute a envahi nos pensées et la peur de succomber au terrible virus a suscité une psychose collective, heureusement comme il n'y a pas de pluie sans fin, le Seigneur fraie le chemin pour ses enfants. Corona perd bataille et bientôt il perdra la guerre. A nous de respecter toutes les directives et les précautions et Dieu fera le reste grâce à l'intelligence qu'il a donné à l'homme. Que cette Pentecôte qui nous ouvre les activités nous permette de renouer les liens forts de notre amitié et nous unisse encore d'avantage. Amen.
P. Jean Jacques NDUNGUTSE