Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
Joyeux Noël https://youtu.be/TGgSypXQQ9w
Dieu bénisse
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
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France
Il est né le divin enfant / Homélie de la Nativité du Seigneur / 25 décembre 2020
Nativité du Seigneur
Homélie de la messe du jour
Textes: Is 52,7-10; Ps 97; He 1, 1-6; Jn 1, 1-18
Titre : Noël, fête de l’avenir de l’homme
Bien chers frères et sœurs,
Le jour tant attendu est enfin arrivé. Cette nuit, dans la ville de Bethléem, Marie mit au monde son fils premier-né. Cette naissance eut lieu lors d’un recensement, un grand rassemblement de foule, mais elle parut très ordinaire. Le récit merveilleux de l’évangéliste Luc, lu hier nuit, note les caractères simple, pauvre et humble de cette naissance. « Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Voici comment Dieu vient au monde, presque de façon inaperçue au moment où l’on compte les gens pour en retirer fierté et puissance au regard de l’importance de la population. Contre le compte qui entraîne orgueil et jalousie, Dieu oppose le don de son fils comme la richesse première de l’humanité ; contre les bruits sonores qui divisent, Dieu crée un espace de silence comme cadre de vie propice au bonheur ; contre les paroles des hommes qui empoisonnent le vivre-ensemble, Dieu envoie sa Parole pour fertiliser la vie communautaire. C’est pourquoi, la venue du Fils de Dieu dans le monde n’est pas un fait anodin ; elle n’est ni un événement historique isolé ni une fête passagère. La valeur indéniable de la naissance de Jésus se trouve dans le fait qu’elle fonde l’avenir de tous les hommes de tous les temps. Noël est sans doute la fête de l’avenir de l’homme.
En effet, la fête de Noël ne célèbre pas Jésus vieux de plus un an. Certes elle nous rappelle qu’Il est né il y a plus de deux mille ans ! Plus que cela, la fête de Noël nous invite à partager aujourd’hui même la vie de Dieu. Autrement dit, il s’agit pour chacun de nous de re-naître. À cet égard, Noël annonce le rajeunissement de l’humanité dans le sens que Dieu est présent à côté de chaque situation nouvelle humaine. Ainsi la naissance du Fils de Dieu a répondu jadis à l’attente du peuple d’Israël, qui rêvait du Messie libérateur. De même elle répond, actuellement, à nos diverses attentes.
La grande lumière, que le peuple d’Israël a vu se lever au cœur de ses souffrances de l’exil et de la servitude, brille aussi sur les ténèbres de nos histoires personnelles et communautaires. Cette lumière est celle de l’Enfant Jésus que nous sommes venus honorer et adorer aujourd’hui. C’est justement dans cet état d’enfant qu’Il oriente nos regards vers l’avenir. Pour un enfant, rien n’est joué d’avance, la vie commence, les possibilités s’offrent et s’ouvrent toutes larges. Noël nous fait alors rêver à un avenir, à un devenir, à un monde nouveau, réaliste, non utopique. La naissance de Jésus enseigne que la vie de tout homme n’est pas prisonnière d’un passé sombre. La vie est en avant, elle est devant nous car Jésus vient nous offrir la capacité de faire apparaître et briller de nouvelles étoiles dans nos cœurs. Ces étoiles sont la paix, la liberté d’agir et de penser juste, la justice et la réconciliation. Les noms donnés par le prophète Isaïe au Messie, renferment toutes ces étoiles, et surtout nous disent qu’elles ont besoin de Dieu pour naître et grandir.
En ce jour, l’Enfant-Jésus nous fait rêver, pas en dormant ni en illusion. Les rêves que nous devons porter avec la naissance de Jésus sont ceux en faveur de qui nous devons agir, petit à petit, avec conviction et persévérance, à notre place. Cela nous introduit à l’essentiel du message évangélique qui consiste à nous élever avec tout ce que nous sommes vers Dieu. Si la foi chrétienne paraît en baisse de nos jours, et si les ténèbres semblent envahir les communautés chrétiennes, il nous semble que la justification réside, bien souvent, dans le caractère abstrait de notre adhésion au Christ. Oui, nous admirons l’enseignement de l’Église, nous comprenons sa vérité sans qu’elle n’imprime en nous des changements de style de vie.
Frères et sœurs, nous "sommes nés de Dieu" dit Saint Jean. Au nom de cette relation Père-enfants, rendons-nous disponibles pour donner la couleur de Dieu à nos options de vie. Jésus est venu dans le monde pour nous éclairer et nous aider dans le combat contre les ténèbres. Sa pédagogie consiste à s’approcher de l’homme, à le regarder dans ce qui fait sa vie, sa lumière et aussi ses zones de ténèbres tout en l’aimant. Une image biblique qui pourrait nous conforter dans ce sillage est le bon samaritain, qui bravant les barrières de l’exclusion, accepte de jouer la carte de la gratuité, de donner deux pièces d’argent pour sauver l’homme tombé aux mains des brigands de la haine, de l’exploitation, du profit malhonnête. Face à tout ce qui nous est offert en spectacle aujourd’hui, le chrétien, l’Église universelle et locale, toute famille chrétienne sont appelés à contempler l’amour chaque jour en la personne de l’Enfant Jésus pour essayer de s’en imprégner et d’en vivre, en refusant la haine et ses réflexes quotidiens que sont l’exclusion mutuelle, l’agressivité, l’indifférence, la malveillance, la médisance, la division.
En définitive, Noël, en célébrant la naissance de Jésus lumière qui dissipe les ténèbres, nous invite à être des lumières. Que chacun de nous soit une lumière signifie que nous consentions de nous laisser guider par Jésus à partir de notre être le plus intérieur. Qu’il est beau de chanter avec les anges la gloire de Dieu et la joie de notre avenir en Dieu. Que Dieu nous bénisse et nous donne de le chanter aujourd’hui et pour les siècles des siècles. AMEN !
Abbé Alfred Diban KI.