Chères paroissiennes, chers paroissiens du "Net"
Nous célébrons aujourd'hui le troisième dimanche de l'avent ou le dimanche de la joie.
L'abbé Stanislas SOW nous fait l'honneur de nous aider à comprendre les textes de ce troisième dimanche soumis à notre méditation.
Merci tout plein à toi abbé Stanislas.
Bon dimanche du "Gaudete" à tous et à chacun.
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel : +33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
Homélie du troisième dimanche de l’Avent
Textes: Is 61, 1-2a.10-11; Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54; 1 Th 5, 16-24; Jn 1, 6-8.19-28
Avec les deux premiers dimanches de l’Avent, la liturgie a souligné ce que signifie véritablement se mettre dans une attitude de veille et ce qu’implique concrètement de préparer le chemin du Seigneur. En ce troisième dimanche de l’Avent, dit « dimanche de la joie », la liturgie nous invite à saisir l’esprit avec lequel tout cela arrive, c’est-à-dire la joie. Saint Paul nous invite à préparer la venue du Seigneur en assumant trois attitudes. Premièrement, la joie constante ; deuxièmement, la prière persévérante ; troisièmement, l’action de grâce permanente.
La première attitude est la joie constante : « Soyez toujours dans la joie » (1 Th 5, 16), dit saint Paul. Cela signifie rester toujours dans la joie, même quand les choses ne vont pas selon nos désirs ; même si les courbes de la situation sanitaire, dans différents pays, connaissent une évolution à dents de scie. Les angoisses, les difficultés et les souffrances traversent la vie de chacun, nous les connaissons tous. Et souvent, la réalité qui nous entoure semble être inhospitalière et aride, semblable au désert dans lequel retentissait la voix de Jean-Baptiste, comme le rappelle l’Evangile d’aujourd’hui (cf. Jn 1, 23). Mais précisément les paroles de Jean-Baptiste révèlent que notre joie repose sur une certitude, que ce désert est habité : « Au milieu de vous — dit-il — se tient celui que vous ne connaissez pas » (v. 26). Il s’agit de Jésus, l’envoyé du Père qui vient, comme le souligne Isaïe, « annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61, 1-2). Ces paroles expliquent que la mission du Messie dans le monde consiste dans la libération du péché et de l’esclavage qui en découle. Il est venu sur la terre pour redonner aux hommes la dignité et la liberté des enfants de Dieu, que Lui seul peut communiquer, et à travers cela, pour donner la joie.
Bien-aimés de Dieu,le cœur de l’homme désire la joie. Nous désirons tous la joie, toutes les familles, tous les peuples aspirent au bonheur. Mais quelle est la joie dont le chrétien est appelé à vivre et témoigner ? C’est celle qui vient de la proximité de Dieu, de sa présence dans notre vie. Jésus vient parmi nous pour nous faire don de la joie et pour toujours. Il ne s’agit pas d’une joie seulement espérée ou renvoyée au paradis : « ici sur terre, nous sommes tristes, mais au paradis nous serons joyeux ». Non ! Il s’agit d’une joie réelle et dont on peut faire l’expérience aujourd’hui, parce que Jésus lui-même est notre Joie. On n’a jamais entendu parler d’un saint triste, ou d’une sainte avec un visage d’enterrement. Jamais, on a entendu parler de cela ! Ce serait un contresens. Le chrétien est une personne qui a le cœur rempli de paix, parce qu’il sait placer sa joie dans le Seigneur même quand il traverse les moments difficiles de la vie. Avoir la foi ne signifie pas ne pas avoir de moments difficiles, mais avoir la force de les affronter en sachant que nous ne sommes pas seuls. Voilà la joie que Dieu donne à ses enfants.
La joie qui caractérise l’attente du Messie se fonde aussi sur la prière persévérante : c’est la deuxième attitude. Saint Paul dit : « Priez sans relâche » (1 Th 5, 17). Au moyen de la prière, nous pouvons entrer dans une relation stable avec Dieu, qui est la source de la véritable joie. La joie du chrétien ne s’achète pas, elle ne peut pas s’acheter : elle vient de la foi et de la rencontre avec Jésus Christ, raison de notre bonheur. Plus nous sommes enracinés dans le Christ, plus nous sommes proches de Jésus, plus nous retrouvons la sérénité intérieure, même au milieu des contradictions quotidiennes. Pour cela, le chrétien, ayant rencontré Jésus, ne peut pas être un prophète de malheur, mais un témoin d’espérance et un messager de joie. Une joie à partager avec les autres ; une joie contagieuse qui rend moins difficile le chemin de la vie.
La troisième attitude indiquée par Paul est l’action de grâce permanente, c’est-à-dire l’amour reconnaissant à l’égard de Dieu. Il est, en effet, très généreux avec nous, et nous sommes invités à toujours reconnaître ses bienfaits, son amour miséricordieux, sa patience et sa bonté, en vivant ainsi dans une action de grâce incessante.
Joie, prière et gratitude sont trois attitudes qui nous préparent à vivre Noël de façon authentique.
Abbé Stanislas SOW