Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net »
Cinquante jours après la fête de Pâques, l’Église célèbre la fête de la Pentecôte ou du don de l’Esprit-Saint.
Cette solennité met en lumière la troisième personne de la trinité (l’Esprit-Saint) protagoniste de la mission d’Évangélisation.
Merci à l’abbé Sylvain DRABO à travers sa méditation de nous permettre de mieux saisir qui est l’Esprit-Saint.
La fête de la Pentecôte est l’occasion pour nous de nous rappeler que l’Esprit que nous avons reçu à notre confirmation nous invite à témoigner du Christ.
Bonne fête.
« ir adelante siempré ! »
Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
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France
HOMÉLIE DU DIMANCHE DE LA PENTECÔTE / ANNÉE B
(Textes : Ac 2, 1-11 ; Ps 103 ; Ga 5, 16-25 ; Jn 20, 19-23)
En ce dernier dimanche du temps de Pâques, nous commémorons la venue de l’Esprit-Saint sur les Apôtres cinquante jours après la Résurrection du Christ : c’est la Pentecôte, ce jour où le Saint-Esprit fut donné à l’Église (naissante). Cette solennité́ nous permet de focaliser notre regard sur le Saint-Esprit, cette Personne de la Sainte Trinité souvent ignorée ou négligée dans la vie spirituelle. Pourtant l’Esprit-Saint accomplit dans l’Église et dans notre vie de foi d’importants rôles. Sans vouloir les parcourir tous, nous voulons axer notre méditation sur deux rôles particuliers du Saint-Esprit dans la vie de l’Église et du chrétien.
1. Le Saint-Esprit comme une Force de Vie
Le Saint-Esprit envoyé́ à la Pentecôte est le plus grand don de Dieu à l’humanité́, le Don que Dieu le Père et le Fils font à l’Église. Ce don de Dieu est une force de Vie qui anime l’Église et la maintient en vie à l’instar de l’âme dans le corps. L’Esprit-Saint nous anime de l’intérieur et nous pousse à̀ témoigner de la seigneurie de Jésus en ce monde. C’est cette puissance de vie qu’ont reçue les apôtres, réunis dans une salle close, apeurés qu’ils étaient. Grâce à l’effusion du Saint-Esprit, ils ont été́ libères de toute peur, de toute angoisse et mis en confiance. Comme un feu, l’Esprit-Saint les a consumés dans la flamme de son amour. C’est pourquoi, ils peuvent communiquer aux autres les "merveilles de Dieu".
Si l’Esprit-Saint est une force de vie, cette force s’exprime avant tout par la parole, le logos. Rappelons-nous ce que dit le prologue de saint Jean : « Au commencement était la Parole... » (Jn 1, 1). Cette parole a été́ communiquée aux apôtres par le don des langues de feu. Contrairement à̀ la confusion des langues dans la tour de Babel (cf. Gn 11, 1-9), le don des langues à la Pentecôte a fait l’unité́ de tous les hommes malgré́ la divergence des provenances et la différence des ethnies. Ainsi, la force que communique le Saint-Esprit, loin d’être destructrice ou ségrégationniste, est une puissance qui rassemble et unit les hommes. L’Esprit qui œuvre dans nos cœurs et dans l’Église (à travers tous ces mouvements de spiritualité́) veut nous unir. Alors, donnons-nous la main dans nos engagements à l’Église, aimons-nous sans provoquer de conflits et sans nous séparer. Car là où est la division, là n’est pas l’Esprit de Dieu. Et là où des gens mettent en avant leurs intérêts et leur ego, là n’habite pas l’Esprit-Saint.
Comme force de vie, le Saint-Esprit est également ce qui nous pousse à̀ témoigner et à annoncer le Christ au cœur du monde selon la promesse même de Jésus avant son départ : Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre (Ac 1, 8). Que ce soit par la parole (la prédication) ou par les actes, le Saint-Esprit nous donne le courage et la force percutante pour témoigner du Christ face aux épreuves et persécutions du monde. C’est en cela qu’Il est notre Avocat, notre Défenseur. Un défenseur qui combat avec nous le mal et qui soutient nos efforts dans la quête du bien. Dans ce sens, le Saint-Esprit se fait un acteur important de notre conversion.
2. Le Saint-Esprit comme une force de conversion
À la pressante invitation du Christ "Convertissez-vous et croyez à l’Évangile" (Mc 1,15), l’homme ne peut répondre sans accueillir le Saint-Esprit qui est l’agent ou l’initiateur de ce processus de retour à̀ Dieu. De fait, c’est l’Esprit-Saint qui pousse l’homme ou le pécheur à rompre les liens du pèché pour répondre à l’amour prévenant de Dieu. Il le pousse à̀ sortir de l’esclavage du mal, pour se donner librement à son Seigneur. Sollicitant l’homme à changer de vie, le Saint-Esprit ne le force jamais, il respecte sa liberté́, comme l’a expérimenté́ Saint Augustin, le grand converti. Ainsi, chacun (e) de nous a besoin de se convertir chaque jour, en se rendant docile à l’Esprit-Saint pour qu’Il transforme son cœur endurci par le péché́, afin qu’Il prenne le gouvernail de sa vie.
Dans sa lettre aux Galates saint Paul nous indique un chemin de conversion : il s’agit de se laisser conduire par l’Esprit en renonçant aux convoitises de la chair. Ces convoitises de la chair sont multiples : « inconduite, impureté́, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité́, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre ». Si nous voulons vivre sous la motion du Saint-Esprit, il nous faut renoncer à̀ ces tentations de la chair qui s’opposent à l’Esprit. Il nous faut vivre en hommes nouveaux, des hommes dont la vie est un reflet de la vérité́, de la pureté́ et de la sainteté́ de Dieu. Chrétiens, nous sommes tous invités à être des "pneumatophores", c’est-à̀-dire des chrétiens qui portent en eux le Saint-Esprit et dont la vie rayonne de son amour. Si depuis notre Baptême nous avons reçu le Saint-Esprit, il est important que nous le laissions prendre possession de notre vie pour la diriger. Prions-le afin qu’Il fasse en nous son œuvre de sanctification, comme dit cet hymne de la Pentecôte :
Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
Cette prière, comme bien d’autres, nous aide à̀ prendre conscience de l’action du Saint-Esprit dans notre vie. C’est pour cela qu’en plus du Père et du Fils, nous devons apprendre à̀ prier aussi et davantage la troisième Personne de la Trinité afin qu’Elle guide toutes nos actions. Car si nous cherchons à̀ vivre sous la mouvance de l’Esprit-Saint, si nous le laissons vivre en nous, ou si nous nous laissons posséder par lui, notre vie sera renouvelée par de nouvelles Pentecôtes. Qu’il en soit ainsi pour chacun (e) de nous maintenant et toujours. Amen !
Abbé Sylvain DRABO