Vigilance, vigilance, le Messie de Dieu est tout proche !
Bien-aimés, que la grâce et la paix de notre Seigneur Jésus-Christ soient avec vous !
Dimanche dernier nous avons entamé une nouvelle année liturgique ; l’année C. L’année liturgique s’ouvre avec le temps de l’Avent qui prépare à la célébration de la fête de la nativité (Noël) de notre Seigneur Jésus-Christ et s’achève avec la célébration de la solennité du Christ-Roi de l’univers.
Le Messie de Dieu est déjà venu dans notre humanité, en prenant chair de notre chair, il y'a de cela plus de 2000 ans. Il a impacté de façon positive notre histoire humaine. Il reviendra assurément dans sa gloire. Il l’a promis. C’est cet avènement que nous préparons dans la foi. C’est le temps de l’attente. Temps de l’Espérance.
Autrefois appelé petit carême, le temps de l’avent qui est le temps de préparation à l’avènement du Messie dure quatre semaines (du dimanche après la solennité du Christ Roi de l’univers au 24 décembre. Cette année du 28 novembre au 24 décembre) et la couleur liturgique est le violet. La couleur de la pénitence et de la sobriété. Durant cette période nous sommes invités à nous préparer spirituellement (dans la prière), en vivant de façon concrète l’Amour et à demeurer vigilants afin que la venue du Messie de Dieu ne nous surprenne pas comme un voleur. Les thèmes phares de ce temps de préparation sont donc la vigilance et la prière.
C’est avec un cœur en grande tristesse et les larmes aux yeux que nous entamons au Sahel et particulièrement au Burkina cette nouvelle année liturgique. L’horizon semble s’obscurcir chaque jour davantage pour nos braves populations. Les images de nos braves FDS tombant les armes à la main sur le champ de bataille, les populations civiles qui sont exterminées ; les images des personnes déplacées internes (PDI) fuyant leurs villages laissant tout derrière elles, des écoles, des services administratifs fermés, des postes de sécurités incendiés dans une grande partie du territoire quoi qu’on dise nous touchent au plus profond de notre être et nous empêchent de dormir de façon sereine. Notre moral et notre espérance ont pris un coup. Plein de questions se bousculent dans nos têtes. À qui le tour demain ? Chrétienne, chrétien, homme et femme de bonne volonté que puis-je faire ? Tous, gouvernants et gouvernés sont désemparés. L’hydre terroriste ne fait qu’étendre sous nos regards impuissants ses tentacules dans notre beau et accueillant Burkina. « À qui irions-nous Seigneur ? » sommes-nous tentés de nous écrier comme l’apôtre saint Pierre.
Chrétienne, chrétien, homme et femme de bonne volonté, chers paroissiens du « Net » du Burkina, nous avons une arme puissante et infaillible à notre disposition. La Prière. Puissions-nous en ces temps sombres de l’histoire de notre pays en user avec confiance. Ne désespérons surtout pas. Nous possédons chacune, chacun à son niveau de responsabilités les ingrédients nécessaires au changement que sont la solidarité (ne laissons pas la graine de la division qui est l’arme du malin pousser en nos cœurs), la pratique de la justice et de l’équité… si chacune, chacun à son niveau comme en système d’érosion œuvre pour plus de justice et d’équité qui sont les levains d’un changement en profondeur nous anticiperons la venue du prince de la Paix. Bien-aimés nous avons l’EMMANUEL « Dieu avec nous » qui lutte à nos côtés. Fort du fait que « qui a Dieu ne manque rien » nous sommes déjà vainqueurs. Redoublons donc de prière et de pratique vertueuses au quotidien. A l’image de Dii Alfred Diban, premier chrétien du Burkina, armons-nous de notre chapelet et combattons le bon combat. Dès aujourd’hui disons non à la corruption sous toutes ses formes, non à toutes formes d’injustice qui sont le lit de la révolte, de la violence. Que ce temps qui nous est offert gracieusement par l’Église nous permette de nous recentrer véritablement sur l’essentiel de notre vie : Jésus-Christ, le Messie de Dieu.
Je vous souhaite chers paroissiens du « Net » une bon temps de l’avent. Déjà le rameau de la souche de Jessé (cf. Is 11,1-2) pointe ; augurant des lendemains très proches meilleurs. Confiance, AVEC LE CHRIST SOMMES VAINQUEURS !
Toute la semaine dernière (1er dimanche) les autorités Burkinabê avaient interrompu la connexion internet mobile sur l’ensemble du territoire. Raison pour laquelle vous n’avez pas eu l’homélie du premier dimanche de l’avent. Maintenant que la connexion est rétablie, voici l’homélie du deuxième dimanche préparée par l’abbé Stanislas SOW à qui je dis en votre nom Merci tout plein. Bon temps de l’avent. « Ir adelanté siempré ! » Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORE.
Homélie du deuxième dimanche de l’Avent / C
Dimanche dernier, la liturgie nous invitait à vivre le temps de l’Avent et d’attente du Seigneur dans une attitude de veille et de prière : « veillez » et « priez ». Aujourd’hui, deuxième dimanche de l’Avent, il nous est indiqué comment rendre cette attente concrète : en entreprenant un chemin de conversion. Comme guide pour ce chemin, l’Évangile nous présente la figure de Jean-Baptiste, qui « vint dans toute la région du Jourdain, proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés » (Lc 3, 3). Pour décrire la mission de Jean-Baptiste, l’évangéliste Luc recueille l’antique prophétie d’Isaïe, qui écrit : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ; tout ravin sera comblé, et toute montagne ou colline sera abaissée » (Lc3, 4-5).
Bien-aimés de Dieu, pour préparer la voie au Seigneur qui vient, il est nécessaire de tenir compte des exigences de la conversion à laquelle nous invite Jean-Baptiste. Quelles sont les exigences de cette conversion ? Tout d’abord, nous sommes appelés à assainir les dépressions produites par la froideur et par l’indifférence, en nous ouvrant aux autres avec les sentiments de Jésus, c’est-à-dire avec cette cordialité et cette attention fraternelle qui se charge des besoins de son prochain. On ne peut pas avoir une relation d’amour, de charité, de fraternité avec le prochain s’il y a des « trous », de même qu’on ne peut pas avancer sur un chemin qui a beaucoup de trous. Cela demande de changer d’attitude. Et tout cela, il faut le faire avec une attention spéciale pour les plus nécessiteux.
Ensuite, il faut réduire les nombreuses aspérités causées par l’orgueil et la suffisance. Ces personnes, peut-être sans s’en rendre compte, sont suffisantes, sont âpres, elles n’ont pas de relation de cordialité. Il faut dépasser cela en accomplissant des gestes concrets de réconciliation avec nos frères, de demande de pardon pour nos fautes. Il n’est pas facile de se réconcilier. On pense toujours : « Qui fait le premier pas ?». Le Seigneur nous aide en cela, si nous sommes de bonne volonté. La conversion, en effet, est complète si elle conduit à reconnaître humblement nos erreurs, nos infidélités et nos manquements.
Le croyant est celui qui, en se faisant proche de son frère, comme Jean-Baptiste, ouvre des routes dans le désert, c’est-à-dire indique des perspectives d’espérance y compris dans les contextes existentiels inaccessibles, marqués par l’échec et la défaite. Nous ne pouvons pas capituler face aux situations négatives de fermeture et de refus. Nous ne devons pas nous laisser assujettir par la mentalité du monde, car le centre de notre vie est Jésus et sa Parole de lumière, d’amour, de consolation. C’est Lui ! Jean-Baptiste invitait à la conversion les personnes de son temps, avec force, avec vigueur, avec sévérité. Cependant il savait écouter, il savait accomplir des gestes de tendresse, des gestes de pardon envers la multitude d’hommes et de femmes qui venaient à lui pour confesser leurs péchés et recevoir le baptême de pénitence.
Le témoignage de Jean-Baptiste nous aide à poursuivre notre témoignage de vie. La pureté de son annonce, son courage pour proclamer la vérité, parvinrent à réveiller les attentes et les espérances du Messie qui étaient endormies depuis longtemps. Encore aujourd’hui, les disciples de Jésus sont appelés à être ses témoins humbles mais courageux, pour rallumer l’espérance, pour faire comprendre que, malgré tout, le Royaume de Dieu continue à se construire jour après jour par la puissance de l’Esprit Saint. Que chacun de nous réfléchisse : comment puis-je changer quelque chose à mon attitude, pour préparer le chemin du Seigneur ?
Abbé Stanislas SOW