Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net »
« Sois sel et lumière du monde »
Après quelques soucis de connexion, je suis heureux de vous retrouver pour qu’ensemble cette année encore nous marchions vers Pâques. En plus de l’homélie de ce deuxième dimanche fruit de la méditation du Père Mathias ABOIDJÉ, je vous joins celle de l’abbé Jean-Jacques pour le premier dimanche de carême. Merci à vous chers confrères.
Comme effort de cette deuxième semaine de carême, je consacre un temps chaque jour pour la lecture d’un passage de la bible. Je peux par exemple décider durant ce temps de carême de lire un extrait livre du prophète Isaïe (chapitre 40-66) en plusieurs fois ou celui des récits de la passion et des manifestations du Ressuscité dans l’Évangile de saint Jean.
« Ir adelande siempré ! » Dieu bénisse !
NB : Cette année encore nous avons la possibilité à la fin du carême de donner le fruit de nos efforts pour aider à la construction de la chapelle de la communauté chrétienne de Base Saint Antoine de Padoue de Toma. Merci déjà pour les contributions.
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel : +33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
HOMELIE POUR LE 1er DIMANCHE DU CARÊME
Textes: Genèse 2, 7-9; 3,1-7a, Romains 5, 12-19 et Mathieu 4, 1-11.
Les lectures de ce premier dimanche du Carême, surtout la première du livre de la Genèse et l’Évangile de Saint Mathieu nous présentent 2 récits de tentations auxquelles ont été confrontées
Nos premiers parents (Adam et Eve) et Jésus le Fils de Dieu ; la différence réside dans le fait que nos premiers parents ont succombé à la tentation alors que Jésus lui a résisté jusqu'au bout.
Jésus est le nouvel Adam, et c'est l'exemple à suivre si nous voulons résister aux différentes tentations de ce monde.
Les trois tentations décrites par Matthieu nous ramènent à trois tendances de notre nature humaine, sources d’innombrables déroutes, de conflits et de misères. Ces tendances sont toujours à l’œuvre et Jésus les affronte parce qu’en lui c’est nous aussi qui sommes soumis aux avances de l’Adversaire.
« Dans le Christ c’est toi qui était tenté » dit saint Augustin dans son commentaire du psaume 60.
La première tentation : la tentation du pain quotidien ou de l’appétit de posséder et posséder toujours plus...
Le Pain quotidien, qu’est-ce que c’est ? La nourriture dont nous avons besoin pour vivre sans doute, mais aussi l’argent que nous avons besoin pour l’acheter, notre travail qui nous permet de le gagner, cet argent, et toutes ces activités quotidiennes qui rythment nos journées... Notre pain quotidien c’est ce que nous gagnons !
Alors, on pourrait se dire: « tout cela n’est pas un mal » où est la tentation ? Jésus nous dit aujourd’hui que l’homme ne peut pas vivre que de pain !
La tentation serait donc de vivre que de ce pain-là et de ne plus avoir de temps pour autre chose...
Pour les plus jeunes, entre les cours et les devoirs à faire, les activités sportives et artistiques, les bons moments avec les copains, est-ce qu’il vous reste du temps pour regarder ce que vous vivez, y réfléchir, du temps pour prier ?
Et nous, les adultes, très sollicités parfois par notre vie professionnelle, notre vie familiale, nos projets... qui que nous soyons (riches ou moins riches, jeunes ou moins jeunes, en bonne ou moins bonne santé), nous avons à entendre aujourd’hui cette parole de Jésus, à la laisser résonner dans notre cœur et à l’inscrire dans notre manière de vivre : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
La deuxième tentation : la tentation de la réussite.
« Réussir, mais, ce n’est pas un mal aussi », allez-vous me dire. Non, bien sûr ! Celui qui ne réussit pas, qui ne réussit rien est très malheureux. Où est la tentation alors?
La tentation est de ne vivre que pour réussir, réussir à tout prix, courir après son petit succès, briller, agir pour la galerie, jouer un personnage, sauver la face… le culte de l’image, tellement prôné dans notre monde !
A Cracovie, le Pape François a interpellé les jeunes : qu’est-ce qui est essentiel pour vous ? Qu'allez-vous faire de votre vie ? Quelle trace allez-vous laisser ? Posez-vous la question...
Eh bien, Jésus nous dit en ce début de Carême : « Bas les masques... n’agissez pas pour paraître.
Pas d’hypocrisie. Que votre main droite ignore ce que donne votre main gauche...
Dieu, votre Père, voit ce que vous faites dans le secret... »
Jésus nous invite à la grandeur du cœur, à la générosité fraternelle, gratuite, désintéressée.
La troisième tentation : la tentation du pouvoir ou l’ambition de dominer.
Presque tous, nous exerçons certains pouvoirs... Vous vous dîtes peut-être : « quel pouvoir je peux bien avoir et sur qui est-ce que je l’exerce ! »
Comme beaucoup de gens aujourd’hui, vous avez plutôt l’impression de subir des pouvoirs de toutes sortes (pouvoir de l’État, pouvoir de l’Entreprise…) et ils ne sont pas toujours faciles à vivre, à accepter !
Mais, à d’autres niveaux, nous exerçons tous certains pouvoirs :
• Parents, nous exerçons un pouvoir sur nos enfants,
• Ministres de la Parole à l’Église, nous exerçons un autre type de pouvoir sur l’assemblée,
• Élus et responsables d’associations exercent leur pouvoir sur les gens à qui ils sont liés,
• Les jeunes, aussi exerceront un pouvoir dans la société de demain.
Mais, le pouvoir n’est pas un mal... avoir des responsabilités c'est normal ! Alors, où est la tentation ?
La tentation, c’est de confondre le pouvoir avec l’ambition de dominer... La tentation, c’est d’oublier que le pouvoir nous donne le devoir de servir...
Les choses changeraient dans le monde, si le pouvoir était exercé comme un service et non comme une domination.
Voilà, les tentations de Jésus… tentations de tout homme : L’abondance, l’apparence, la puissance : maladies de notre monde, contagieuses, dangereuses, voire mortelles pour notre vie chrétienne…
Pas de vaccin miracle, mais juste un peu de bonne volonté, le désir d’être meilleur à l’image du Christ victorieux.
Comme on nous l’a dit mercredi dernier, le jour du Mercredi des Cendres, « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».
Que notre Eucharistie aujourd'hui soit un moment de recueillement spécial et qu’elle nous aide à cheminer avec une ardeur renouvelée tout au cours du Carême en union avec Jésus, Celui qui est pour nous la Voie, la Vérité et la Vie (Jean 14, 6).
Abbé Jean-Jacques
HOMÉLIE POUR LE 2ème DIMANCHE DU CARÊME
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
Frères et sœurs dans le Christ, les textes de ce deuxième dimanche nous aident à mieux comprendre le but du temps de carême mais plus encore le but de notre vie chrétienne. Oui pourquoi le temps de carême, quel est son utilité ? Pourquoi être chrétien ?
Quel bénéfice en tirons-nous ? En méditation plus attentive des textes de ce dimanches nous permet de comprenons que le carême, contrairement à ce que nous pensons, n’est pas d’abord un temps de privation ou de mortification.
C’est d’abord un temps d’attention particulière, d’écoute de la Parole de Dieu. « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » avons-nous entendu le dimanche dernier.
Ce dimanche nous sommes invités justement à nous mettre à l’écoute de celui qui est la Parole de Dieu, Jésus-Christ notre Seigneur.
Cette écoute de la Parole nous conduit, nous mène vers le but de notre vie chrétienne, vers l’objectif de ce temps de carême. Nous avons à cet effet, à travers les textes de ce dimanche, les exemples d’Abraham, de Timothée et des trois disciples qui se rendent sur la montagne avec Jésus.
La première lecture nous présente l’exemple d’Abraham qui s’est mis à l’écoute de la Parole du Seigneur : « Quitte ton pays, la Maison de ton Père, et va vers le pays que je te montrerai. »
Et sans se poser de question, Abraham a répondu à cet appel. Il s’est mis en route. Il a fait confiance à la Parole de Dieu. Il a eu foi dans le Seigneur. Contrairement à Adam qui a douté et désobéi, il est devenu l’homme de la foi, de l’obéissance, l’homme de l’écoute.
Adam avait fait entrer le mal dans le cœur de l’homme. Il avait attiré la malédiction divine.
À partir d’Abraham, l’humanité est invitée à entrer dans l’espérance. Ce témoignage nous éclaire sur ce que doit être le Carême. Comme Abraham, le Seigneur nous appelle à sortir de notre petite vie tranquille, à sortir de nos habitudes, à quitter nos acquis, nos aises pour le suivre sur des chemins que nous n’avions pas prévus.
Nous sommes en marche vers Pâques, vers la victoire de Jésus sur la mort et le péché. Cette victoire n’est possible que dans la foi et la confiance en Dieu.
Le carême c’est le chemin de l’écoute qui conduit à la foi, c’est le chemin de la confiance absolue en Dieu.
La lettre de l’apôtre Paul à Timothée va dans le même sens. Timothée est un responsable de la communauté d’Éphèse. C’est un timide et il souffre de la situation que vit sa communauté.
Paul vient lui rappeler que sa prédication ne doit pas se laisser influencer par les doctrines qui sont au goût du jour. L’évangile n’a pas à être falsifié. Timothée a été appelé par pure grâce de Dieu. Paul exhorte à « réveiller la grâce de Dieu. » La mission des communautés, notre mission à tous, c’est d’annoncer l’évangile du Christ ressuscité et quelles que soient les difficultés, quelles que soient les incompréhensions, il est hors de question de se décourager ; le carême c’est le temps de la persévérance.
L’évangile nous rapporte le récit de la Transfiguration selon saint Matthieu. Jésus mène ses trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean, vers une haute montagne. Dans le monde de la Bible, la montagne c’est le lieu de la présence de Dieu. C’est là qu’il s’est manifesté à Moïse, puis plus tard à Élie. Et c’est là aussi que Jésus laisse entrevoir à ses disciples la beauté de sa divinité. Sur la montagne, il laisse transparaître tout juste un peu de sa lumière, de sa gloire. C’est un moment de grâce et de bénédiction comme il s’en produit peu dans une vie. Pierre voudrait prolonger cet instant de bonheur et d’extase. Jamais dans sa vie il n’a vécu un moment pareil aussi il souhaite s’installer durablement. Mais la voix du Père vient rappeler les disciples à la réalité : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le. » Cette voix nous dit en réalité ce qu’il faut faire pour vivre nous aussi la transfiguration. Il nous faut écouter Jésus.
Frères et sœurs, le Messie qu’il nous faut écouter est un Messie souffrant et crucifié. À travers cet événement de la Transfiguration, Jésus dévoile pour ses disciples et pour nous le but de son voyage salvateur.
Cette lumière mystérieuse est une fenêtre ouverte sur la résurrection et la vie auprès du Père. Même quand tout va mal, nous ne devons pas perdre confiance en lui. La mort et le péché n’auront pas le dernier mot. La transfiguration est un avant-goût de la gloire qui nous attend.
La Transfiguration du Christ vient donner tout son sens à notre vie chrétienne. Parfois, nous avons l’impression d’être dans le brouillard et plus rien ne va. Parfois nous avons l’impression que nous traversons un tunnel qui n’a pas de bout. Mais si nous nous tournons vers le Christ, nous découvrons que nous sommes en voie de transfiguration.
Le Seigneur a voulu cette transfiguration pour nous afin que nous ayons la certitude que tout est encore possible et qu’avec lui il n’y a pas d’échecs, il n’y a pas de défaites, il n’y a pas de mort mais il n’y a que le succès, il n’y a que la victoire, il n’y a que la résurrection, la vie, la grâce, la gloire, la paix.
Nous chrétiens c’est vers le Christ que nous devons regarder. C’est vrai, nous vivons dans un monde défiguré par la précarité, la violence, les turpitudes et les catastrophes. Mais nous savons que nous sommes tirés par l’espérance de la transfiguration finale. Et nous ne devons pas perdre espoir.
Durant ce Carême, nous sommes invités à accueillir les signes de cette espérance et à nous mettre en route à l’appel du Seigneur
En ce jour, nous nous rappelons que le Seigneur nous invite chaque dimanche à gravir la montagne et à nous approcher de lui.
Nous le prions : Donne-nous de contempler ton visage dans le mystère Eucharistique et de repartir le visage rempli de lumière pour éclairer les détails de notre vie. Aide-nous aussi à te découvrir dans le visage des frères et sœurs que tu mets sur notre route toi qui règnes dans la gloire pour les siècles des siècles.
Amen
Père Mathias ABOIDJÉ