Bien aimés,
Voilà déjà dix jours que nous avons accepté de suivre le Christ au désert et déjà comme des jeunes athlètes inexpérimentés courant un marathon, des crampes, la fatigue et même la lassitude (les soucis de nos vies) s’invitent dans notre parcours de rencontre avec Dieu.
La tentation est forte d’abandonner et de faire demi-tour.
A quoi bon poursuivre le carême ?
Au sommet de la montagne (lieu par excellence de la présence de Dieu) où nous a conduit le Christ, il nous permet en guise de réconfort d’être témoins d’une théophanie.
Merci à la Sr Pascaline BILGO à travers sa méditation de nous aider à saisir le sens de la transfiguration et à avoir la force et le courage de poursuivre notre marche vers Pâques.
« ir adelanté siempré ! »
Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
Deuxième dimanche de carême :
Gn 22, 1-2. 9-13. 15-18 ; Rm 8, 31b-34 ; Mc 9, 2-10
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
En ce deuxième dimanche de carême nous poursuivons notre marche vers pâques. Cette marche entamée depuis le mercredi des cendres est un moment propice pour nous chrétiens de faire le point sur notre relation à Dieu et aux autres. Faire le point consiste à nous interroger sur nos réalités quotidiennes, nos manières de vivre, d’être, de communiquer, d’exercer notre mission. En un mot, c’est un moment de conversion, une conversion qui se laisse guider par la vie du Christ. Contrairement à l’évangile du dimanche dernier où l’évangéliste Marc nous invitait à contempler Jésus au désert, tenté par le diable, ce dimanche ouvre le cœur du chrétien à une autre réalité : la Transfiguration.
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, sur une haute montagne. Et là il fut transfiguré devant eux. Ceci est un évènement étrange. Il est étrange pour trois raisons : d’abord, l’apparition de Moïse et Elie qui ne sont pas des vivants sur cette terre, ensuite, la transfiguration de Jésus avec la blancheur de ses vêtements et enfin la voix du Père qui révèle l’identité de Jésus. Cet évangile révèle un signe extraordinaire. Jésus est transfiguré sur une montagne. La montagne est le lieu symbolique de la théophanie dans la Bible. Sans que son corps en paraisse affecté, ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur étincelante. Cette blancheur qui dépasse l’entendement de l’homme est le signe d’une gloire céleste.
Alors apparurent Elie et Moïse qui s’entretenaient avec lui. Elie et Moïse résument le passé d’Israël, la loi et les prophètes. Si Pierre demande de dresser trois tentes, c’est parce qu’il demeure dans une incompréhension forte devant cette réalité qui le dépasse. Pierre ne comprend pas ce qui se passe, il est dans une logique humaine, il cherche à rester le plus longtemps possible devant cette scène. « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ». Ceci est un propos humain et donc illusoire. La scène est bien centrée sur Jésus, elle révèle bien que ce dernier a quelque chose en commun avec Dieu. Il perd son apparence humaine et dialogue avec Elie et Moïse qui sont déjà entrés dans le monde de Dieu.
La voix de Dieu met fin à la clarté de la vision éblouissante. « Celui est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ». À travers cette voix, le mystère de Jésus se dévoile. Il est le Fils de Dieu, donc il faut l’écouter. L’invitation à écouter Jésus obligent Pierre et les autres, de même que tous les croyants à accompagner Jésus jusqu’à son agonie, à l’accompagner jusqu’à sa mort sur la croix. Jésus n’est Dieu qu’en assumant pleinement et totalement sa condition humaine.
En tant que chrétiens, appelés à être disciples du Christ, nous sommes invités, frères et sœurs à proclamer la divinité de Jésus à chaque instant de notre vie. Proclamer que Jésus est le Fils de Dieu revient à écouter sa parole et la mettre en pratique. Écouter la parole de Jésus, c’est être attentif à son commandement d’amour, c’est œuvrer pour les plus fragiles, les opprimés, les pauvres. Écouter la parole de Jésus c’est aussi accepter de prendre le même chemin que lui, son chemin d’humanité, souvent dans l’obscurité de la nuée pour pouvoir contempler sa clarté au matin de pâques.
Puisse Dieu nous venir en aide. Amen !
Sr Pascaline Bilgo
Dominicaine de la Présentation (Paris).