Frères et sœurs dans le Christ,
La fête de Tous les Saints, célébrée par l’Eglise à la fin de l’année liturgique, rappelle une dimension capitale de notre existence humaine : Celle du service de l’autre. En effet, la valeur d’une vie humaine, vient de sa teneur d’amour, d’oblation pour le bonheur des autres.
On devient saint, en apprenant tout simplement à aimer. Aimer, c’est à la portée de tous. Quelle que soit notre condition de vie. Car ce n’est pas nous qui nous rendons saints. Nous devenons saints en accueillant Dieu, le seul Saint dans notre existence, au cœur de nos vies. Souvenons de la parole de Jésus dans Saint Jean au chapitre 4, 14 : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui, notre demeure ».
Devant les précarités et les incertitudes, la tentation est grande de nous laisser envahir par la désespérance et la peur. Où trouver la boussole qui nous permettra de trouver le chemin de la sainteté : Ce chemin-là : ce sont les Béatitudes. Méditons-les ensemble.
« Heureux les pauvres de cœur … »
Heureux es-tu, si l’argent, le confort et tous les biens ne sont pas ton unique souci, ni les seules richesses de ta vie. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur aux trésors d’humanité qu’il te reste à découvrir et à faire fructifier pour le bonheur de tous.
« Heureux les doux … »
Heureux es-tu, si tu fermes la route à la violence et à l’instinct de dominer tes semblables. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur à la force de la douceur et de la maîtrise de soi, et tu entreras en harmonie avec la terre.
« Heureux ceux qui pleurent … »
Heureux es-tu, si tu ne crains pas de vibrer avec ton prochain confronté à la douleur, à la solitude ou à la misère. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur aux larmes de la compassion et au geste qui relève, et toi aussi, tu seras consolé.
« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice … »
Heureux es-tu, si la faim et la soif de la justice gardent leur brûlure au fond de toi et font monter ta révolte devant les injustices. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur, et tu combattras les esclavages de tes frères et sœurs ; c’est là, que tu trouveras le pain qui rassasie.
« Heureux les miséricordieux … »
Heureux es-tu, si tu résistes au réflexe de condamner quiconque en raison de ses faiblesses, de ses erreurs ou de ses fautes. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur, et tu connaîtras la joie de ne pas juger et d’être toi-même pardonné.
« Heureux les cœurs purs … »
Heureux es-tu, si le regard que tu portes sur autrui est pur de tout désir de possession. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur à Celui dont l’Amour est plus grand que notre cœur, et tu découvriras le divin qui éclaire ta vie.
« Heureux les artisans de paix … »
Heureux es-tu, si tu te compromets pour la paix et si tu t’engages à la bâtir durablement. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur, et tu seras appelé du beau nom de Fils de Dieu.
« Heureux sont qui sont persécutés … si l’on vous insulte … »
Heureux es-tu, si tu acceptes de risquer ta vie pour la justice et la vérité, à l’image de Jésus de Nazareth. Alors s’ouvrira la porte de ton cœur, et tu entendras dans le secret, montant de l’Infini, le chant nouveau du Royaume qui vient.
C’est le chant de cette foule immense et innombrable de toutes celles et ceux qui sont parvenus au ciel. Ils sont auprès de Dieu, parce que sur la terre, à travers les épreuves du témoignage de la charité pour le don de la vie, ils ont lavé leurs habits dans le sang de l’Agneau.
Chers frères et sœurs, les béatitudes dont nous venons de parler, s’adressent à tous. Elles s’adressent à tous ceux et celles qui, sans distinction de croyance ou de religion sont animés d’un esprit de pauvreté, de douceur, de fraternité, de miséricorde, de justice et de paix. Les béatitudes sont pour nous une déclaration de bonheur au présent, autant qu’une promesse de bonheur en Dieu après notre mort. Pour y arriver il faut faire de sa vie, une diaconie, c’est-à-dire un service. Mettre l’amour au cœur de nos relations inter personnelles. Car ce qui fait la valeur d’une vie et lui donne tout son sens, c’est l’Amour dont elle a été remplie. L’Amour est donc la vraie mesure de toute vie. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait que la sainteté, c’est vouloir faire par pure amour, la plus petite des choses. La sainteté est possible pour tous. Cherchons à nous rapprocher de Dieu par une vie qui l'honore et qui lui plaise. Amen
Père OPI