« LA PAIX SOIT AVEC VOUS » (Luc 24, 35-48)
Les textes de ce dimanche nous apportent des témoignages sur la résurrection de Jésus. Nous avons tout d’abord celui de l’apôtre Pierre dans la 1ère lecture. Dans sa vie, il y a eu un changement radical. Nous nous rappelons de sa réponse, quand Jésus avait annoncé sa Passion, sa mort et sa résurrection. Il ne supportait pas cette idée. Ça ne correspondait pas à l’idée qu’il se faisait du Messie. Et quand Jésus a été arrêté, il e eu tellement peur pour sa vie qu’il a affirmé ne pas le connaitre : Il l’a renié. Mais au jour de la Pentecôte, tout a changé : les apôtres ont reçu l’Esprit Saint. Désormais, Pierre peut témoigner avec force et courage : "Ce Jésus que vous avez fait mourir sur la croix, Dieu l’a ressuscité.” Sa mort n’est pas un échec. Il est vivant pour toujours ; tout cela était annoncé dans les Écritures, Moïse, les psaumes, les prophètes. Désormais, il faudra relire tout l’Ancien Testament à la lumière de la résurrection de Jésus.
C’est ce que nous avons entendu dans l’Evangile de ce jour. En effet, trois jours après la mort de Jésus, deux disciples revenaient de Jérusalem ; ils avaient été témoins de la Passion et de la mort de leur maître. Pour eux, tout était fini. C’était la fin d’une grande espérance. Comme ces disciples, nous sommes souvent marqués par la tristesse et le découragement ; quand nous regardons notre vie de tous les jours comme une défaite : la défaite de l’Évangile pour les chrétiens persécutés, pour les pauvres, les exclus, les victimes de la violence, des guerres, de la solitude, de l’abandon ; cette défaite face à la Covid19 : il n’y a plus d’espoir possible.
Et bien si ! L’espoir, et bien plus, l’Espérance, entretenue par la foi, l’amour, est possible. Car, sur ce chemin d’Emmaüs, Jésus s’approche des siens et les rejoint. Ils ne le reconnaissent pas : leurs yeux sont aveuglés par la tristesse et la déception.
Le même Jésus nous rejoint sur nos routes pour cheminer avec nous. Quand tout va mal, il est là. Mais, trop souvent, nous ne le reconnaissons pas, car nous sommes plongés dans la désespérance. Et pourtant, il est toujours là, prêt à nous écouter et à nous porter. Nous pouvons lui crier notre souffrance, notre déception, notre tristesse. Il est là avec nous…
Oui, frères et sœurs dans le Christ, pour reconnaître le Christ ressuscité, présent dans notre vie, il nous faut le regarder avec la foi, une foi réchauffée par la Parole de Dieu et l’Eucharistie. Alors, le Christ ressuscité nous rejoint au cœur de nos vies pour raviver et fortifier notre espérance.
Et, quand on a reconnu et accueilli le Christ vivant, on ne peut pas le garder pour soi-même ; on a envie de le crier au monde et autour de nous.
Ainsi, comme pour Marie de Magdala près du tombeau, comme pour les deux voyageurs d'Emmaüs, cette nouvelle rencontre du Ressuscité débouche pour les Onze sur une mission nouvelle. « C'est vous, dit Jésus, qui êtes témoins de tout cela ». C'est nous qui sommes témoins...
À la fin de cette Eucharistie, nous serons envoyés pour témoigner, aux yeux de tous, de la foi qui nous anime. Notre témoignage doit rejoindre tous nos frères et sœurs gagnés par le désespoir, et qui dépriment en ces temps difficiles du Covid. Oui, l’Espérance est possible, car c’est elle qui porte notre regard dans la foi, vers un avenir certain avec le Ressuscité qui dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». (Cf. Mt 28, 20).
P. OPI
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 24, 35-48)
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »