Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net »
La sagesse africaine dit qu’ « abondance de viande dans la sauce ne gâte pas la sauce » bien au contraire.
En ce début d’année 2020 je vous souhaite encore une bonne année.
Puissions-nous jour après jour mettre nos pas dans ceux de Dieu tout au long de cette année.
Pour cela laissons-nous guider par l’étoile du Messie et œuvrons à être lumière pour nos frères.
Bonne fête à tous de l’épiphanie : la manifestation de Dieu aux hommes.
Merci à l’abbé Alfred de nous en expliquer le sens.
« Ir adelante siempré » Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel : +33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
Homélie de l’Épiphanie du Seigneur / Année A
Textes: Is 60, 1-6; Ps 72; Ep 3, 2-6; Mt 2, 1-12
Titre : « Être lumière du monde »
Chers amis, le mot épiphanie veut dire manifestation. En effet, Jésus se manifeste au monde, et le monde, surtout en dehors du lieu de sa naissance, reconnaît et authentifie sa royauté à travers la visite de Mages. Dans le vocabulaire de l’Église, l’Épiphanie est aussi théophanie car il s’agit de la révélation de Dieu dans l’Enfant de Bethléem. Le symbole de cette révélation divine est la lumière dont l’étoile est le signe visible. Ainsi, à travers la fête de l’Épiphanie, l’Église célèbre le Christ Lumière des nations, lumière de nos vies.
Comme vous l’aurez constaté, frères et sœurs, les différentes liturgies de Noël que nous avons célébrées ont eu pour thème dominant celui de la lumière. Déjà avant la naissance de Jésus, Zacharie reconnaissait en lui « l’astre d’en haut » devant illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1, 78-79). Cette vérité est reprise par Jean dès le début de son évangile : "Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde" (Jn 1, 9). Jésus lui-même confirmera cette vérité en disant : "Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie" (Jn 8, 12). C’est sur ce fond spirituel que l’Épiphanie est considérée comme une fête importante du temps de Noël. Une question se pose : comment nous laissons-nous éclairer par la lumière de Dieu ? Est-elle un phare qui nous permet de circuler facilement dans les nuits qui recouvrent bien souvent nos vies ? Saint Paul nous donne de comprendre une dimension essentielle de cette lumière de Dieu. Elle éclaire tout, elle éclaire tout homme en tout lieu ; toute l’humanité est associée au même héritage, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus. Le signe accompli de ce devenir universel du monde se trouve chez les mages venus d’Orient, guidés par une étoile, pour rendre hommage à l’Enfant de Bethléem. Cette ouverture, cette reconnaissance de tous les peuples montre qu’il n’y a plus, dans le Christ, de peuple privilégié, ni de lieu privilégié pour le culte à rendre à Dieu. La Jérusalem est désormais céleste et c’est vers elle que tous les peuples sont en marche, éclairés par la lumière de l’Évangile. On comprend alors l’insistance du Christ auprès de ses apôtres : " Vous êtes la lumière du monde " (Mt 5, 14). « Que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,16).
En cette fête de l’Épiphanie, c’est à nous que le Christ adresse ces paroles. Quelle est notre réponse ? La question concerne ceux que nous nommons étrangers, celles et ceux qui n’appartiennent pas à nos espaces, principes spirituels de vie. Comment partager avec eux la lumière du Christ ? Comment faire de notre foi une lumière ? Pour l’auteur du psaume, il n’y a pas de doute : « Ta parole, Seigneur, est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 119, 105). Il nous revient alors de ne pas laisser faiblir la flamme de notre foi. Si nous le voulons, cette année nouvelle ne sera pas une année de ténèbres ; mais bien au contraire une année brillante de nos bonnes œuvres.
Le récit de la visite des mages au Christ nous enseigne que le Sauveur nous envoie en mission auprès de tous pour construire son Royaume. Oui, le Christ qui a fondé l’Église l’accompagne de son esprit afin qu’elle rejoigne tous les hommes de tous les temps. En effet le Christ lui-même devance l’Église dans sa mission d’évangélisation en offrant à ceux qui sont « au dehors » de l’Église son amour et à ceux qui sont « au-dedans » la grâce d’aller vers les autres. Dans cette démarche, nous devons être constamment à la recherche de cette étoile, cette étoile qui nous mettra en marche pour aller vers Jésus à travers toutes les personnes qui sont sur nos chemins.
La célébration de l’Eucharistie et de tout sacrement est une Épiphanie, une manifestation du Seigneur qui est là, présent sous d’humbles signes. Lorsque nous allons sortir de cette messe, nous sommes invités à repartir par un autre chemin, celui du regard tout autre sur toute réalité pour aller témoigner de notre foi qui humanise, qui nous dit de faire humanité ensemble, pour dire qu’il est bon de vivre en s’accueillant, en s’aimant, en s’entraidant. Que cette grâce nous soit donnée par l’intercession de Marie, notre Mère. AMEN !
KI Diban