Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
Nous voilà au terme de notre parcours du temps de l'avent.
Plus que 48 heures et nous célébrerons dans la joie et l'action de grâce l'avènement du Messie de Dieu dans nos cœurs dans notre humanité.
En ce 4 ème dimanche du temps de l'avent, laissons-nous contaminer par la joie de Marie et celle d’Élisabeth heureuses d’accueillir le Messie de Dieu.
Merci à l'abbé Stanislas BALO de nous aider à travers sa méditation à mieux saisir le message de ce dimanche.
Bon dimanche.
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
HOMELIE DU QUATRIEME DIMANCHE DE L’AVENT
Année C : Mi 5,1-4a ; Ps 79 ; He 10,5-10 ; Lc 1,39-45
« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Quelle belle hospitalité ! Je le dis en pensant tout d’abord au nom Élisabeth en Hébreu qui signifie ≪ maison de Dieu ≫. Là, Élisabeth porte bien son nom sans prétention aucune ; puisqu’elle dit en accueillant sa cousine : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?» Car depuis l’Annonciation, la visite de l’ange Gabriel, Marie a accueilli en Elle Jésus et est devenue la Maison de Dieu par excellence, le Premier Tabernacle du monde. Élisabeth en a eu confirmation par le tressaillement d’allégresse de l’enfant dans son sein, Jean-Baptiste, celui qui va préparer les chemins de Jésus, Celui-là qui sauvera son peuple de ses péchés. Demandons au Seigneur de nous faire la grâce de pouvoir L’accueillir à Noël, à la suite et à l’exemple de Marie et Élisabeth. Car c’est leur foi, qui a permis à l’humanité entière de recevoir le Fils de Dieu.
Bien-aimés de Dieu, si la scène de la visitation est remplie de bonheur avec cette vérité que la lumière montre les ombres et chasse les ténèbres ; de même, je crois que pour offrir l’hospitalité, il faut accepter de se mettre en mouvement. Pensons au prêtre Zacharie, époux d’Élisabeth, qui a eu la visite de l’ange mais qui est demeuré muet jusqu’au jour où il dira le benedictus : « Béni soit le Seigneur le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple… ». Marie, quant à elle, sur-le-champ et avec empressement, a parcouru des kilomètres (environ 150kms à pieds), toute seule, se faufilant parfois dans une foule anonyme, la peur au ventre et sans autre sécurité que cette vie divine prenant forme en elle et qui l’a mise en mouvement. Et moi, à quel mouvement ou déplacement, suis-je appelé pour Noël 2018 ? En rendant visite à sa cousine Élisabeth, Marie témoigne en acte, d’une foi vive qui rayonne, et c’est cela le propre même de l’Esprit Saint : Il chasse la tiédeur et fait agir dans la promptitude. L’effet est immédiat chez Élisabeth aussi, qui ≪fut remplie d’Esprit Saint lorsqu’elle entendit les paroles de salutation de Marie≫. C’est donc l’Esprit qui plonge Élisabeth dans la louange et Il lui donne de comprendre ce qui est entrain de se dérouler sous ses yeux et dans son sein de maman à la suite de notre Dieu qui « est un père qui nous aime avec des entreilles de mère et qui ne cesse de nous enfanter ! ». C’est cet Esprit de Dieu qui donne à Élisabeth de professer, de parler d’une voix forte. Que Dieu nous fasse à tous la grâce d’une telle disponibilité. Je le dis en pensant au « me voici » d’Abraham qui accepte de quitter son pays et sa parenté pour nous ouvrir tous au salut de Dieu. Pensons au « me voici » de Moïse au Buisson Ardent (Ex 3) qui a permis à Dieu de faire de lui, le chef d’un peuple libéré de l’esclavage. Pensons aussi au « me voici » du jeune Samuel qui lui permit de devenir un grand prêtre (1S 3,1-9). C’est lui qui aidera le peuple de Dieu à traverser sa première crise de laïcité avec l’institution de la royauté en Israël. C’est lui qui a donné l’onction aux deux premiers rois Saül et David. Puissions-nous chaque jour, dire au Seigneur « me voici », par une vie faite d’hospitalité au service de Dieu à travers le service de nos frères et sœurs !
Par Marie, Nouvelle Arche d’Alliance, Dieu habite notre humanité. En l’invoquant, nous ne pouvons pas, ne pas nous souvenir de la scène qui s’est déroulée dans la même région montagneuse de Judée, quelques siècles auparavant et qui trouve son accomplissement dans le récit de la visitation. En effet, après son installation dans son somptueux palais, le roi David, avait entrepris de transférer l’Arche de l’Alliance à Jérusalem ; mais il y eut un incident : un homme qui avait mis la main sur l’Arche sans y être habilité, mourut aussitôt (2 S 6,2-11). Le roi David décida sur-le-champ de laisser l’Arche chez Oved-Edom. Puis, trois mois passèrent et la rumeur publique parvint à David que la présence de l’Arche apportait le bonheur à la maison d’Oved-Edom. Alors David rassuré, organisa une entrée festive de l’Arche à Jérusalem, cette fois sans incident. Ce mystère se réalise pleinement en Marie, qui entre dans la maison de Zacharie et Élisabeth. Elle y reste trois mois, séjour durant lequel, elle a rempli le cœur de tous de bénédictions et bonheur ! Mais, elle n’en est pas restée là ; elle est repartie à Nazareth malgré le risque, toujours présent, d’être lapidée ! C’est vrai, des difficultés réelles assombrissent nos regards au point de brouiller notre perception de l’action bienveillante de Dieu ainsi que les miracles du quotidien dans nos vies. Pourtant, nous sommes tous et chacun « la maison de Dieu, le temple de Dieu… » (cf. 1Co 3,16-17 ; 6,9) ; puissions-nous, comme Marie et Élisabeth, avec courage, transmettre à notre humanité cette joie de la présence de Dieu ; puissions-nous obtenir la grâce d’aider notre monde à accueillir l’œuvre de salut de Dieu dans les cœurs avec cette béatitude qui ne trompe pas : « Heureux et bienheureux celui qui croit à l’accomplissement des paroles qui lui sont dites de la part du Seigneur. » Amen !
Abbé Stanislas BALO
Paroisse Sts Pierre et Paul des Étangs
23/12/2018