Bonjour chères paroissiennes, chers paroissiens du "Net"
J'ai le plaisirs de vous transmettre l'homélie de l'abbé Pascal à l'occasion de l'ascension de notre Seigneur Jésus.
Merci tout plein l'abbé de nous expliquer le sens de cette fête.
Bonne fête à tous.
Bonne journée
Dieu bénisse
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel : +33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
HOMELIE ASCENSION 2019
Frères et sœurs,
Pour comprendre la fête liturgique de l'Ascension, il faut se référer à la culture de l'époque, à la cosmologie, à la conception du rapport entre ciel et terre. Dieu était lointain et se tenait au ciel, et les hommes étaient naturellement sur la terre. C'est pourquoi tout ce qui est descendu de Dieu est descendu d'en haut, est descendu du ciel, tandis que tout ce qui est monté à Dieu est monté au ciel.
C'est important pour comprendre ce passage où l'évangéliste, avec l'Ascension de Jésus, ne veut pas nous montrer une séparation de Jésus des hommes, mais une union encore plus intense. Avec l'Ascension, Jésus ne s'éloigne pas du monde, mais s'approche, une présence encore plus intense.
L'Ascension est le dernier acte terrestre de Jésus : elle inaugure le temps de l'Église qui va de l'Ascension à la fin de l'histoire, c'est-à-dire au rassemblement universel, en passant par nous, ici et maintenant. L'Ascension ne concerne pas seulement la chronologie de la vie du Seigneur sur terre, mais la mission universelle qui caractérise la tâche laissée par Jésus aux apôtres. A une époque comme la nôtre, où nous voulons redimensionner le christianisme comme la réalité d'une partie de l'humanité, identifiée dans cette culture occidentale qui a joué un rôle majeur dans les déséquilibres de la justice mondiale, réfléchir sur l'Ascension signifie comprendre les fondations de notre foi. C'est aussi renforcer le rejet d'une religion en tant que support d'une culture ou sponsor d'une civilisation. Au moment où Jésus "monte au ciel" déclare qu'il est pour tous... qu'aucune culture ne peut le maintenir prisonnier, le gérer ou le monopoliser en lui donnant le sentiment d'être du côté des justes.....car désormais, il peut s'exprimer dans chaque culture, dans chaque langue, peuple et nation.
Alors, l'Église a été en état de mission permanente, mais aujourd'hui elle l'est surtout envers elle-même afin de se comprendre de manière plus naturelle et plus large. S'il y a "ascension", cela signifie qu'avant il y a eu une "descente", une incarnation qui a eu lieu dans un "peuple" concret et distinct. Jésus n'était pas un homme "générique", mais un homme "oriental, palestinien, juif". Par son ascension, l'homme Jésus, "Juif de naissance", devient le Dieu de toute l'humanité, celui que tous les peuples et tous les hommes peuvent rencontrer dans le témoignage (mission) des apôtres, dans le Baptême, dans la Parole reçue.
Un autre élément essentiel de la fête d'aujourd'hui est le fait que l'Ascension est la réponse de Dieu le Père à l'obéissance du Fils : en lui, l'humain et le divin, le temps et l'éternité, le fini et l'infini, l'omnipotence et le transitoire sont unis pour toujours. L'Ascension signifie que désormais une histoire de l'humanité n'est plus possible sans l'histoire de Dieu et l'histoire de Dieu sans l'histoire de l'humanité, de chaque personne humaine, qui devient ainsi le "commandement" visible et incarné de la Présence de Dieu. L'ère de l'Église commence, les avant-derniers temps commencent, les jours de notre expérience qui nous séparent de la fin du monde, quand le Seigneur reviendra sur terre pour rassembler tous les peuples.
En attendant, nous célébrons l'Eucharistie, sacrement de la mission et de la parole. Elle est le sacrement qui nous libère de tout particularisme et nous ouvre à l'Ascension, c'est-à-dire qui nous introduit dans l'intimité avec Dieu car il nous révèle que nous sommes dans le monde visible, sacrement de la crédibilité de Dieu et témoins de son amour. Pour nous, l'ascension signifie aussi qu'aucune "descente" n'est définitive, mais qu'en nous il y a l'ADN du monde de Dieu, le sceau de sa vie, et qu'aucun échec ne peut dire le dernier mot sur nous car nous sommes appelés à "monter" au ciel.
Pascal ZONON