« Paroissienne, paroissien du « Net » sois sel et lumière du monde » (MT 5, 13-14) Cette année encore, du 26 février au 12 avril prochain, le seigneur nous accorde un temps favorable pour nous préparer à célébrer avec un cœur renouveler le grand mystère de la mort et de la résurrection de Jésus : la Pâques.
Tout au long de ce temps de carême qui est un temps propice à la conversion et de retour à Dieu, le saint Père François nous invite à saisir cette opportunité pour vivre un « cœur à cœur » avec Dieu ce qui nous permettra d’être au milieu de nos frères et sœurs « Sel et Lumière ».
Un challenge à relever individuellement et ensemble.
Comment entrer dans ce temps de grâce ?
L’abbé André TOÉ à travers sa méditation des textes liturgiques de ce mercredi des cendres nous y introduit.
Merci à lui.
À tous et à chacun je souhaite un bon, saint et fructueux temps de carême 2020.
« Ir adelante siempré ! »
Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORÉ
Mercredi 26 Février 2020 - Mercredi des cendres
Textes liturgiques : Jl 2,12-18 ; 2Co5, 20-6,2 ; Mt6, 1-6. 16-18
Homélie
Aujourd’hui nous débutons en Eglise le temps du carême. La grande caractéristique de ce temps est qu’il nous invite au mouvement. En effet, le carême qui nous est proposé est une marche. Durant 40 jours nous sommes appelés à marcher. Le rite des cendres que nous vivons au cœur de la liturgie de ce jour, constitue pour nous le coup d’envoie de cette marche. En acceptant de prendre sur nos fronts cette cendre aujourd’hui, nous marquons notre disposition à entamer cette longue marche de 40 jours.
Et puisque nous parlons de marche il est légitime que nous puissions nous interroger sur le chemin à suivre ainsi que sur la destination recherchée. Marcher où ? et pour aller où ? 40 jours de marche pour aller où et par quel chemin ?
Les lectures de ce jour nous apportent la lumière sur ces questions qui sont essentielles pour nous au début de notre marche. Entendons par la voix du prophète Joël l’appel qui nous est lancé : « Revenez à moi de tout votre cœur ».
Cet appel du Seigneur par la bouche de son prophète nous rejoint là où nous sommes et nous pousse à nous mettre en route sur un chemin du retour. Et qui dit chemin de retour dit qu’il y a d’abord eu le mouvement de l’allée, le chemin de l’éloignement. De nos expériences humaines nous savons que le chemin du retour est très souvent éprouvant dû à la fatigue du chemin de l’allée.
Le chemin que nous empruntons aujourd’hui en entrant dans ce temps de carême est donc un chemin de retour. Apprenons par la même occasion que ce chemin est un chemin intérieur : le chemin du retour à Dieu. Il s’agit donc pour nous d’entrer dans une démarche intérieure qui nous conduira de là où nous sommes rendus dans notre éloignement de Dieu vers sa miséricorde.
Frères et sœurs, nos péchés nous ont conduit loin de Dieu. Ce temps de carême nous est offert pour entreprendre le chemin du retour à Dieu pour aller au-devant de sa miséricorde.
Saint Paul dans la deuxième lecture nous supplie en ce sens : « Frères …nous vous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ». C’est bien là que nous trouvons la destination de notre marche : Aller à Dieu pour nous réconcilier avec lui ; nous mettre en route vers Dieu pour nous baigner dans sa miséricorde.
Frères et sœurs, maintenant que nous connaissons notre destination et le chemin qui nous y conduit, nous sommes appelés à nous mettre alors en route dès aujourd’hui. Le chemin à parcourir est long. Il est également et principalement un chemin éprouvant. Il nous ferra quitter nos zones de confort (nos suffisances, nos idoles, nos égoïsmes …) pour nous conduire au désert, lieu du silence, du dénuement, de la solitude, de la mort même. Il sera aussi un chemin de combat. Combat contre nous-mêmes et contre nos habitudes qui nous tiennent loin de Dieu. Combat qui nous engagera à nous dépouiller de nous-mêmes, à creuser en nous le désir de rencontrer Dieu en esprit et en vérité.
Tout ceci a de quoi nous faire cultiver une certaine hantise de ce temps de carême. Il n’en rien car celui qui nous donne rendez-vous sur l’autre rive a pris le soin de nous fournir les armes du combat que nous devrons mener. Ces armes nous sont données par l’Evangile de ce jour : la prière, l’aumône et le jeûne
En utilisant ces armes dans l’humilité et la pénitence, nous parviendrons au terme de notre cheminement de carême à la rencontre de notre Dieu qui est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
FRUCTUEUX TEMPS DE CAREME A TOUS ET A TOUTES
Abbé André TOE