Chères paroissiennes, chers paroissiens du "Net"
En allumant la troisième bougie de l'avent, nous sentons déjà la joie envahir notre cœur.
Plus nous nous approchons de la fête de la nativité de notre Seigneur Jésus, plus la joie est vive et grande.
Ce troisième dimanche est celui du Gaudete : Réjouissez-vous.
Le dimanche de la joie.la couleur liturgique est normalement rose (le rose étant une variation plus lumineuse du violet).
Au cœur de ce "petit carême" nous sommes invités à laisser éclater notre joie.
L'avènement du Messie de Dieu est tout proche.
Merci à l'Abbé Christophe OUATTARA qui nous aide par sa méditation à saisir le sens de la joie.
Bonne méditation.
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE
Paroisse N.D du Val de Meurthe
Homélie du 3 ème Dimanche de l’Avent Année C
Textes : So 3,14-18a
Ct d’Isaïe 12
Ph 4,4-7
Lc 3,10-18
« Réjouissez-vous ! »
Bien aimés de Dieu, un proverbe arabe dit « Si tu partages tes galettes avec quelqu’un ta part diminue et tu perds un peu. Si tu partages ta maison avec quelqu’un tu ne perds rien. Si tu partages ta joie avec quelqu’un ta joie grandit et se multiplie. La joie est l’un des trésors qui se multiplient quand on la partage. Il faut donc cultiver la joie en tout temps pour la partager. En la troisième étape de notre marche vers Noël, c’est à cela que les textes proposés à notre méditation nous invitent. « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Eclate en ovation Israël ! » Nous dit le prophète Sophonie dans la première lecture. Et l’apôtre des nations de préciser « soyez toujours dans la joie du Seigneur. »
Mais de quelle joie s’agit-il ? Wikipédia définit La joie comme une émotion agréable ou un sentiment de satisfaction ou de plaisir de durée limitée, qu'éprouve un individu au moment où une de ses aspirations, ou un de ses désirs vient à être satisfait d'une manière réelle ou imaginaire. Ce n’est certainement de cette joie dont les textes bibliques nous parlent. Il ne s’agit donc pas d’un sentiment d’euphorie passagère. Mais d’un sentiment de bien être qui tire sa raison d’une source très profonde : la foi en un Dieu provident. Il est important de savoir que le prophète Sophonie s’adressait à un peuple de pauvre, de misérables, les rescapés du désastre de Samarie. Les conditions humaines n’étaient pas au rendez vous pour jubiler. La joie à laquelle il invitait le peuple trouve tout son sens en l’imminence de la réalisation de la promesse de Dieu. C’est cette joie qui vient du Seigneur dont nous parle Saint Paul. Elle réside dans le seul fait bouleversant que Dieu existe et qu’il soit venu chez les hommes, dans leur intimité.
Notre monde marqué par des catastrophes naturelles, des situations existentielles parfois désastreuse a besoin de cette joie et nous qui croyons en la réalisation de la promesse de Dieu devons en être les chantres. Cela nécessitera de notre part une conversion profonde. Un changement radical de nos schèmes de pensé et de nos comportements. A l’instars des foules, des publicains et des soldats accourus au baptême de Jean, nous devons sans cesse nous poser la question : « que devons-nous faire ? » Nous devons laisser la parole du précurseur nous toucher au plus profond de nous-mêmes. Nous ne pourrons jamais vêtir ceux qui sont nus, ni partager avec les affamés si nous ne commençons pas par reconnaitre les merveilles que Dieu accomplit dans nos vies. L’abbé François Xavier disait que pour être content il faut s’avoir se contenter. Et seul celui qui est content peut vraiment partager. Tant que nous passerons notre temps à nous lamenter sur notre misère et nos manques jamais nous ne pourrons voir les besoins des autres. Tant que notre cœur restera envieux, remplis de cupidité et de jalousie nous resterons les complices du malheur et des injustices ou nos frères sont tenus. Tant que nous n’aurons pas fait la paix avec nous même afin de voir en l’autre un frère, un fils de Dieu, la violence restera notre seul moyen d’expression.
Bien aimés de Dieu, la conversion est le chemin qui mène à la joie véritable. S’y atteler, c’est poser l’acte le plus élevé du détachement de soi, le plus opposé à l’égoïsme, c’est entrer dans le dépouillement total de la crèche et ne plus voir que la splendeur de Jésus. Que Dieu nous aide sur ce chemin.
Abbé Christophe OUATTARA.