Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
"Christ est ressuscité ALLÉLUIA! Il est vraiment ressuscite ALLÉLUIA! "
Merci à l'abbé Stanislas Balo de nous expliquer le sens de cette grande fête du Christianisme: Pâques.
Bonne journée de fête à tous et à chacun.
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
HOMELIE DU DIMANCHE DE PAQUES
ANNEE C : Ac 10,34a.37-43 ; Ps 117 ; 1 Co 5,6b-8 ; Jn 20,1-9
« Christ est vraiment ressuscité ! Alléluia ! Alléluia ! »
C’est la nouvelle qui a mis des hommes et des femmes en mouvement depuis deux milles ans ! C’est le fondement et la raison d’être de l’Eglise encore aujourd’hui ! C’est l’essence de notre foi que nous vivons en Eglise même si chacun a profondément encré dans son cœur et dans son esprit un désir particulier pour aujourd’hui et pour demain. C’est au juste une course de fond à réaliser ensemble, qui nous est proposée, en veillant les uns sur les autres ; en communiquant les uns avec les autres, en transmettant les uns aux autres à l’exemple de Marie Madeleine revenant du tombeau de grand matin, et qui met Pierre et Jean en route par ses paroles. Ou à l’instar des disciples Pierre et Jean, arrivés au tombeau après une course de vitesse, et qui se livrent à une scène de politesse voire de hiérarchie : Pierre, le second à arriver sur les lieux, « entre et voit » ; c’est alors qu’entre Jean, le premier arrivé sur les lieux ; « il voit et il croit »… ! C’est cela, la communauté dont la vie a pour les uns une allure de sprint ; pour d’autres d’un trot avec parfois des temps d’arrêt voire des reculs ; mais en tout et en tous, cette vie offre à chacun de ses membres de vivre une belle progression dans la foi. Le Pape François, dans son appel à la sainteté, écrivait dans son exhortation apostolique intitulée Gaudete et Exultate, au n°141, publiée le 9 avril 2018 : « la sanctification est un cheminement communautaire à faire deux par deux… En diverses occasions, poursuit le Saint Père, l’Église a canonisé des communautés entières qui ont vécu héroïquement l’Évangile ou qui ont offert à Dieu la vie de tous leurs membres. …Souvenons-nous… du… témoignage des moines trappistes de Tibhirine (Algérie), qui se sont préparés ensemble au martyre. Il y a, de même, beaucoup de couples saints au sein desquels chacun a été un instrument du Christ pour la sanctification de l’autre époux. Vivre ou travailler avec d’autres, c’est sans aucun doute un chemin de développement spirituel. » C’est bien là une assurance qui ne déçoit pas : oui, partager la Parole de Dieu et vivre l’Eucharistie ensemble offrent incontestablement une croissance et une expérience de foi intense. C’est une démarche qui rend l’espérance vive et la charité active.
Jésus en qui, Marie Madeleine, Pierre et Jean ont mis tout leur amour, toute leur foi et toute leur espérance, a été crucifié et mis au tombeau. Leur déception et leur douleur étaient immenses, parce que tout était fini pour eux… Pourtant, trois jours après ce coup de tonnerre, les voilà débout, en route, marchant, courant en quête de Sens, de Lumière, de Vie,… seule démarche qui au fond a le dernier mot ! C’est vrai, tout va très vite pour Pierre : le jeudi Saint, il n’avait pas su interpréter le geste du lavement des pieds fait par Jésus ni ses paroles fortes du reniement imminent,… Alors, plus de précipitation ni de déclarations hasardeuses : Pierre reste silencieux devant son constat « des linges posés à plat », même s’il est le premier à entrer dans le tombeau vide. Oui, Dieu respecte le rythme de chacun ; Il n’attend pas non plus de nous une foi instantanément parfaite, mais une libre réponse et un engagement avec nos limites, nos lenteurs pour une croissance qui mobilise entièrement notre mémoire, notre intelligence, notre volonté, notre cœur,… C’est ce qui faisait dire à St Anselme qu’« il ne faut pas chercher à comprendre pour croire, il faut croire pour comprendre » !
Bien-aimés de Dieu, la foi en la résurrection ne nous soustrait pas aux difficultés réelles de notre quotidien ni à la dure réalité de la mort physique qui fait son œuvre en chacun de nous. Mais, elle donne à nos vies de ne pas s’arrêter aux blessures et d’être sublimée. C’est à l’annonce de cette vérité que les apôtres ont consacré toutes leurs forces (cf. Ac 10,34ss). A nous désormais de trouver la force de lire dans nos vies et dans la vie du monde tous les signes de la résurrection. A nous désormais d’inviter le monde à la rencontre du Christ ressuscité comme Pierre dans la première lecture. En effet, pour la première fois, contrairement à toute son éducation, à toutes ses certitudes, Pierre, le Juif devenu chrétien, franchit le seuil de la maison d’un païen, Corneille, le centurion romain. Même s’il est un « craignant Dieu », c’est-à-dire un converti à la religion juive, Corneille n’était pas allé jusqu’à en adopter toutes les pratiques, notamment la circoncision qui est la marque de l’Alliance. C’est chez Corneille donc que Pierre entre et annonce la grande nouvelle : « Jésus de Nazareth est ressuscité » ! Pierre était bien réticent au départ à effectuer la démarche ; mais dans une vision qu’il relate en Actes 10, Pierre finit par admettre que l’Evangile déborde les frontières du peuple d’Israël. Après Pierre, il y eut St Paul, mais bien avant Pierre, c’est Philippe en Ac 8 qui, le premier, a baptisé un païen : l’eunuque éthiopien dont il est dit qu’il était un « adorateur », c’est-à-dire très proche de la religion juive. Ainsi, « toute personne sous le ciel qui croit en Jésus, reçoit par Lui le pardon de ses péchés. » (Ac 4,12). Plus encore, elle est rendue capable de vivre selon les réalités d’en haut qui se déclinent en bienveillance, humilité, douceur, patience, pardon mutuel,… A l’inverse, les réalités terrestres sont toutes celles qui alourdissent et empêchent notre élévation personnelle et communautaire. Il nous revient donc de poser ce choix au quotidien ; pas en vivant une autre vie que la vie ordinaire ; mais en vivant sous la motion de l’Esprit Saint. Car la Pâques que nous célébrons est bien la fête de la libération et une libération définitive de l’esclavage sous toutes ses formes ! « Soyons pleins d’assurance, Christ a vaincu le monde ! » (cf. Jn 16,33). Il a donné à plusieurs groupes de personnes unies et solidaires dans la peine de retrouver force et courage dans leur épreuve notamment avec les résurrections de la fille d’un chef de synagogue nommé Jaïre (cf. Mc 5, 21-43) ; le fils de la veuve de Naïm (cf. Lc 7,11-16) et particulièrement Son Ami Lazare, après avoir même pleuré devant tout le monde (cf. Jn 11,1-57). Le groupe des disciples, malgré le reniement, l’abandon et la trahison de l’un ou l’autre lors de l’arrestation, la passion et la mort de Jésus, est resté bienveillants et unis pour le salut du monde. A leur suite, des femmes et des hommes, ainsi que des communautés entières à travers le monde, se sont laissés habiter par Cet Esprit d’Amour et de Paix : Oui, Christ est ressuscité ! Puissions-nous obtenir la grâce d’être vraiment ses disciples bien-aimés (cf. Ep 4,32s).
Car rien ne peut nous ravir notre espérance de vivre éternellement en Lui et avec Lui !
Amen !
Abbé Stanislas BALO – Paroisse Sts Pierre et Paul des Etangs - 21/04/19