Vous êtes ici
Paroisse Saint-Amé-des-Trois-Vallées
Paroisse Saint-Amé-des-Trois-Vallées
La Paroisse Saint-Amé des 3 vallées regroupe les secteurs de Saint-Amé, Cleurie, Julienrupt, La Forge, le Syndicat, Vecoux et Dommartin-les-Remiremont. Elle est née le jour de la Pentecôte 2000.
Info Contact
Permanences :
le samedi matin :
- Saint-Amé : de 10 h à 11 h 30
Maison St Jean-Baptiste- 13 Rue de l'église
Tél : 03 29 61 21 32 - Julienrupt : de 10 h 30 à 11 h 30
Ancien presbytère - Salle de l'état civil
Tél : 06 71 21 41 15 - Dommartin de 10 h 30 à à 11 h 30
Maison des associations- Rue de Pont
Tél : 07 88 03 36 62 - Vecoux de 10 h 30 à 11 30
4 rue de la Cure
Tél : 06 20 87 91 87
Journal paroissial :
La Vie au pied des Monts - parution mensuelle
MESSES SEMAINE 15
AUTOUR DE LA PAROLE DE DIEU
PLANNING DES MESSES DU 2E TRIMESTRE 2024
UNE PRIERE POUR LES RAMEAUX
PAQUES J'AIMERAIS
BIENTOT PAQUES ET J’AIMERAIS…
Petite méditation vagabonde à l’approche de la “Grande semaine“
Avec le début du Carême sont apparus, sur le site de nombreux diocèses de France, les photos de l’appel décisif de catéchumènes adultes qui seront baptisés dans la nuit de Pâques. Beau symbole d’un passage vers la vie. Ils sont, nous disent les chiffres, bien plus nombreux que les années précédentes qui enregistraient déjà une belle progression. Comment ne pas s’en réjouir, sincèrement ? Beaucoup veulent y voir un « signe d’espérance » trop longtemps attendu : celui d’un nouveau « nouveau Printemps » pour l’Eglise. Au risque, à la veille de la Semaine sainte, de se projeter directement dans l’Exultet pascal consolateur en imaginant faire l’économie de la Croix et du vide du Samedi saint. Comme si l’une et l’autre expériences n’étaient pas, pour l’Eglise comme pour chacun, des étapes incontournables à assumer dans la confiance ! Sauf à mythifier une sorte d’éternel retour consolateur plus proche du paganisme que de la marche au désert à la rencontre de “Celui qui vient“.
Dès lors, comment échapper au risque de se projeter trop vite dans un post-pascal rassurant, en imaginant pouvoir faire l’économie de la plongée dans le mystère de l’humaine condition ?
J’aimerais que, le dimanche des Rameaux, nous prenions la mesure de notre enthousiasme à acclamer Jésus précédant l’heure du reniement qui, alternativement jalonnent toute vie croyante. J’aimerais que les entrées triomphales « monté sur une ânesse » qui peuvent marquer certaines de nos vies de fidèles, prêtres ou princes de l’Eglise… aient toujours pour nous l’horizon inéluctabilité de la croix. César lui-même, à l’heure du Triomphe sur la via sacra, avait à son côté un esclave qui lui rappelait au creux de l’oreille : « Memento mori » souviens-toi que tu n’es qu’un homme et que tu vas mourir. Sauf que pour le chrétien l’annonce de la mort est aussi promesse de résurrection.
J’aimerais, le Jeudi saint, que nous gardions à l’esprit ce lavement des pieds qui, dans l’Evangile de Jean, est l’unique récit de la Cène. Voilà un geste où les premiers chrétiens voyaient le « sacrement du frère ». J’aimerais qu’on se souvienne qu’à l’auberge d’Emmaüs c’est à la fraction du pain rapportée par Matthieu, Marc et Luc que les disciples Le reconnurent. Il était là bien présent parmi eux, le « cœur brûlant » d’une même déploration désespérée de sa mort. Et cela suffit à en faire, pour toute leur vie, les porteurs d’une Bonne nouvelle à partager « en mémoire de Lui ».
J’aimerais qu’au jour du Vendredi saint, l’Eglise fasse aussi mémoire de tous les innocents crucifiés par elle au cours de l’Histoire et accepte l’épreuve et l’humiliation de la mort sociale que cela entraine. J’aimerais qu’on n’oublie pas qu’il est des Eglises et des humains, de par le monde, qui vivent en ce moment l’agonie de la Croix. J’aimerais que l’on retienne que c’est au brigand qui lui demande de se « souvenir de lui » quand il sera en son Royaume – et à lui seul – que Jésus promet son entrée, le soir-même, en Paradis, Alors même qu’au pied de la croix souffrent en silence ceux et celles qui l’ont le plus aimé : Marie sa mère, d’autres femmes de Jérusalem et “le disciple qu’il aimait“, seul rescapé de la grande débandade des apôtres apeurés.
J’aimerais qu’on n’escamote pas trop vite le vide du Samedi saint, au motif qu’on connait la fin de l’Histoire et que, Dieu merci, elle est heureuse. Qu’on se laisse envahir, pour une fois, par la totale vacuité de ces vingt-quatre heures à l’image de tant de nos vies individuelles ou collectives. Que nous imaginions cette descente de Jésus aux Enfers, Royaume des morts privé de toute vision de Dieu. Et que nous réalisions qu’il est des pays en guerre où des centaines de milliers de morts-vivants connaissent la désespérante réalité des enfers. J’aimerais que nous nous laissions précisément interroger par cette vision nouvelle de l’Enfer chrétien – au singulier – non comme lieu de châtiments éternels mais absence de Dieu pour celles et ceux qui en auraient librement fait le choix. Une manière d’opposer à l’affirmation sartrienne « l’enfer c’est les autres » l’alternative d’un enfer perçu comme absence de Dieu, qui ne peut être souffrance que pour ceux qui ont soif de Lui.
J’aimerais qu’au jour de Pâques nous sachions nous émerveiller, plus qu’en tout autre jour de l’année, de la lumière qui succède aux ténèbres. Que nous puissions y voir la préfiguration d’une éternelle clarté. J’aimerais que les baptêmes de la nuit de Pâques nous donnent foi en la résurrection de nos propres communautés. J’aimerais qu’un au moins parmi nos évêques ait l’audace, en sa cathédrale, de confier à une femme, nouvelle Marie-Madeleine, le soin d’annoncer la Résurrection de Jésus ; qu’à l’image de ce qui se vit au chevet de l’abbatiale de Sylvanès, en Aveyron, nous ayons goût à aller dans nos cimetières annoncer aux morts qu’ils sont appelés à la vie.
J’aimerais qu’au delà du mal qui nous accable et que nous devons assumer en vérité, nous sachions retrouver des « gueules de ressuscités » dont l’absence, nous disait Nietzsche, l’empêchait de croire en Dieu et sans doute nos contemporains avec lui. Et j’aimerais que tout cela puisse se vivre, pour chacune, chacun de nous, à travers ses mots et sa sensibilité propres, dans la grande liberté des enfants de Dieu.
ANNONCES DE LA SEMAINE 12
UNE EXPLICATION DE LA NOTION DE SACRIFICE
A la faveur d’une révision de la traduction des textes liturgiques, ce mot est revenu plusieurs fois dans les prières de la messe. Les vieilles générations qui, dans leur enfance, devaient cocher sur papier, lors du carême, le sacrifice quotidien d’une friandise ou d’une jalousie n’ont pas un excellent souvenir de ce vocable ! Le sacrifice qui « fait le sacré ou rend sacré » revêt une signification plus vaste que le sacrifice-privation.
Si l’on fait l’archéologie de ce terme, on s’aperçoit d’abord qu’il existe dans toutes les religions. Le premier testament en fait presqu’un réflexe dès que le croyant veut remercier Dieu, renouveler son alliance avec Lui ou obtenir un bienfait de sa part. Les sacrifices sanglants de bétail renvoyaient à la civilisation des pasteurs, tandis que l’offrande d’une part de récolte rappelait l’apparition de l’agriculture. Tout un rituel allant de l’holocauste consumé en totalité par le feu reçu du ciel au sacrifice de communion, partagé entre Dieu, les prêtres et les fidèles, nécessitait un commerce établi aux abords du Temple de Jérusalem. Ce marché donna l’occasion à Jésus de se présenter comme celui qui venait réaliser la prophétie de Zacharie annonçant le temps messianique.
Il était précisé dans la Loi juive que tout premier né devait être consacré au Seigneur. Le sacrifice d’Isaac, remplacé par celui du bélier, relève de cette antique observance souvent partagée par les païens. Les premières gerbes entraient aussi dans ce système sacrificiel. Par l’offrande de tout premier né qui « ouvrait le sein maternel », et par la non-consommation du sang, principe de vie, l’homme rendait pour ainsi dire à Dieu la clé qui ouvrait la porte de la mort sur la vie afin de maintenir l’acte créateur en état de se perpétuer. Par ce geste l’homme signifiait aussi qu’il ne devait pas épuiser l’œuvre créatrice de Dieu et lui laisser une chance de se renouveler. Le Seigneur était sensé répondre à ces multiples sacrifices par les gratifications souhaitées, toutes orientées vers une vie meilleure, allant d’une victoire sur l’ennemi à la fécondité de la moisson. Lorsque le peuple fut déporté loin de son temple, il fallut lui trouver des substituts. Le « sacrifice des lèvres » c’est-à-dire la prière et l’aumône remplacèrent le cérémonial du temple. « C’est l’amour que je veux et non les sacrifices » osa même suggérer Dieu. (Osée 6,6)
Lors de la cène célébrée dans le contexte pascal où un agneau par famille était sacrifié, Jésus semble avoir privilégié l’offrande végétale du pain et du vin comme symboles essentiels de sa vie offerte (corps livré, sang versé) et partagée (prenez et mangez) récapitulant et remplaçant ainsi tous les sacrifices antérieurs.
Lorsqu’à la suite de Jésus, le prêtre, au moment de l’offertoire, présente le pain et le vin ne rejoint-il pas, au-delà du repas pascal, ce réflexe antique du « sacrifice-échange » qui rend à Dieu une part de ce qu’il nous donne? Avec le pain et le vin c’est tout l’univers qui est intégré à l’offrande eucharistique et c’est la création nouvelle qui nous est rendue dans le pain eucharistique, sacrement du Christ ressuscité. Au lieu de recevoir prospérité, victoire, santé, longue vie ou richesse, l’homme va accueillir la seule richesse qui compte : la Vie ressuscitée du Christ dans l’Esprit Saint.
L’offertoire et le geste de la quête, appelée bien justement « offrande », mériteraient de ne pas être escamotés pour être replacés dans leur signification entière.
PRIERE : PENSE AUX AUTRES
Pense aux autres
1. Mahmoud Darwich
Quand tu prépares ton petit-déjeuner,
pense aux autres.
N'oublie pas le grain aux colombes.
Quand tu mènes tes guerres, pense aux autres.
N'oublie pas ceux qui réclament la paix.
Quand tu règles la facture d'eau, pense aux autres.
Qui tètent les nuages.
Quand tu rentres à la maison, ta maison,
pense aux autres.
N'oublie pas le peuple des tentes.
Quand tu comptes les étoiles pour dormir,
pense aux autres.
Certains n'ont pas le loisir de rêver.
Quand tu te libères par la métonymie,
pense aux autres.
Qui ont perdu le droit à la parole.
Quand tu penses aux autres lointains,
pense à toi.
Dis-toi : Que ne suis-je une bougie dans le noir ?