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Panégyrique de Jeanne d'Arc par Mgr Berthet

Cathédrale de Rouen – 20 mai 2023

À l'occasion des fêtes johanniques de Rouen, Mgr Berthet a été invité par Mgr Lebrun à prononcer le traditionnel panégyrique de Jeanne d’Arc en la cathédrale Notre-Dame de Rouen le samedi 20 mai 2023 à 16 heures, en reprenant le thème « Quand la sainteté fait l’histoire » – thème de l'année johannique célébrant le centenaire de la canonisation en 2020.

 

PANÉGYRIQUE STE JEANNE D’ARC


Mgr l’Archevêque,
Mes Pères,
Mesdames, Messieurs

L’honneur qui m’est fait d’être aujourd’hui parmi vous ne vient pas d’une expertise ou d’une érudition personnelle par laquelle j’aurais quelque autorité à vous parler ici de Jeanne d’Arc. La cause en est à la fois plus simple et plus objective : comme Pasteur du Diocèse de St Dié, je suis au nombre de ces « évêques johanniques » qui ont la grâce de veiller sur un de ces lieux de mémoire qui ponctuent l’incroyable épopée de la Pucelle d’Orléans ; et quel lieu puisqu’il s’agit ni plus ni moins du petit village et du sanctuaire de Domrémy, lové au creux de la Meuse naissante à l’extrême Ouest du Département des Vosges ! Là, nous le savons, Jeanne est née et a grandi ; là le don de la Vie et la grâce de la Foi l’ont préparée à écouter la Voix divine pour lui être désormais radicalement fidèle. Et vous comprendrez que ce n’est pas sans émotion que, gardien du berceau, de l’aurore et des commencements de la vie de Jeanne, je me trouve maintenant dans la grande Cité de Rouen qui en vit le couchant, le bûcher, et le noble et tragique achèvement.
Mais cela ne m’exonère pas d’exprimer ici à Mgr l’Archevêque de Rouen ma reconnaissance pour la confiance pleine d’amitié par laquelle il m’a invité à prendre ma part de ces célébrations rouennaises.
Permettez-moi aussi de dédier notre rencontre à la valeureuse nation ukrainienne, dont le courage et la résilience sont aujourd’hui un exemple pour toute l’Europe, et dont le combat pour la justice et la liberté n’est évidemment pas sans rappeler celui de Jeanne d’Arc, de ses compagnons et de sa patrie.

La cérémonie qui nous rassemble a ceci de très heureux qu’elle associe naturellement la Cité publique et la Communauté spirituelle qu’est l’Eglise catholique. Nous nous autorisons ainsi à soulever sans contrainte la chape d’une laïcité parfois trop sourcilleuse, pour accomplir ensemble un devoir de mémoire dans une fidélité commune et une confiance réciproque. Nous voulons évoquer ensemble ces forces morales et spirituelles qui se sont déployées de manière éminente dans la vie et le témoignage de Jeanne d’Arc, et cela non seulement pour nous en souvenir, mais bien plus encore pour nous en inspirer. Ainsi, à partir de la diversité de nos convictions, de nos conditions et de nos responsabilités, nous voulons converger pour rendre un unique hommage à Jeanne d’Arc, et nous pouvons le faire car, je l’ose espérer, rien de ce qui est grand, pur et noble ne saurait nous laisser indifférent.


Il n’est peut-être pas de domaine où l’Église s’autorise une plus grande liberté que lorsqu’elle instruit la cause des Saints. Pour ce faire, et quoi qu’on en dise, elle ne veut pas d’abord considérer ce qui fait habituellement le succès d’une vie : aptitudes remarquables, notoriété, succès répétés en divers domaines de l’action humaine. Elle attache aussi peu d’importance à la condition des saints dans la société de leur temps, et l’on trouve parmi eux, au même titre que des rois et des reines, des portiers de couvent et même des vagabonds. Et s’il fallait lui concéder quelque partialité, j’oserais dire que, selon l’esprit de son Maître et Seigneur, l’Église se laisse volontiers attirer par ceux de ses enfants qui sont les plus humbles, car Dieu aime écrire par la vie de ceux qui s’effacent.
 
A ce titre, la longue marche d’approche de quatre siècles qui aboutira à la canonisation de Jeanne d’Arc devrait suffisamment nous instruire. Avec des accents divers selon les époques et selon les partis, Jeanne est entrée avec éclat dans notre récit national bien avant d’être déclarée sainte. Et c’est pourtant la sainteté qui est la clé de compréhension, et j’oserais dire de contemplation de sa vie, non pas au-delà mais au-dedans même des incroyables péripéties qui la jalonnent. Car cette sainteté-là n’a pas seulement croisé ou subi les aléas de l’histoire, elle a engagé son propre sort à les affronter pour les transfigurer. Nulle part plus clairement que dans la vie de Jeanne d’Arc, nous ne voyons la sainteté chrétienne pousser son incandescence jusqu’à faire l’histoire elle-même.

Mais qu’est-ce que la sainteté, me direz-vous, et quelle serait alors celle de Jeanne d’Arc ?

Le Concile de Vatican a pris le risque éminent de définir le fond de toute sainteté chrétienne en la qualifiant de Perfectio Caritatis , littéralement la « perfection de la charité ». Mais ce qui peut paraître simple cache en fait une équivoque, car le terme latin « perfectio » désigne bien plus un chemin qu’un état, un accomplissement toujours en acte plutôt qu’un achèvement idéal : en ce sens, il me semble très mal rendu par l’idée habituelle de la « perfection » exprimée dans notre langue. Un cheminement donc, d‘abord et toujours, et qui jamais ne saurait se soustraire aux contingences de toute vie humaine, à la faiblesse, à l’échec ou aux ténèbres possibles, et cela, parfois, jusque dans les derniers moments. Tout cela, nous le savons, n’a pas été épargné à Jeanne d’Arc, et ne l’a pas empêché d’être sainte. Les Saints ne sont pas des héros, et encore moins des dieux. Mais leur cœur disponible a laissé le Dieu vivant et vrai déployer dans leur vie les vertus dites théologales de la foi, de l’espérance, et de la charité qui vient accomplir les deux premières. Ainsi, « Quand les Saints passent, Dieu passe avec eux » aimait à dire Saint Jean Marie Vianney, le curé d’Ars.

La Foi donc, fondant une espérance indéracinable et s’accomplissant dans l’ordre de l’amour, c’est-à-dire de la charité. Est-ce bien là le crible par lequel nous sommes autorisés à faire passer la vie de Jeanne d’Arc ? Dans sa sagesse maternelle, l’Église nous le permet comme elle nous le recommande.

La Foi de Jeanne est née dans le silence des coteaux de Domrémy, elle a grandi dans un foyer aimant et croyant, elle s’est humblement épanouie dans l’assiduité à la prière, la soif des sacrements de l’Église, le culte des anges et des saints. Comme beaucoup de ceux qui l’entouraient, Jeanne vivait dans le sentiment profond et immédiat de la présence divine. Dieu seul sait comment cette foi simple est passée progressivement d’une humble dévotion à une radicale disponibilité à la volonté de Dieu. Nous le savons, le sentiment de la grandeur et de la miséricorde de Dieu l’a rendue d’autant plus sensible à la médiation des anges et des saints, comme le voulait aussi la piété de son temps. Ainsi, dans les voix de l’Archange Saint Michel, de Ste Catherine et de Ste Marguerite, elle recevait sans l’ombre d’un doute l’expression fidèle de la volonté divine. De cela elle a témoigné avec une vigueur constante, notamment lors de son procès inique et crucifiant : elle y défendit fermement la réalité de ces voix tout en gardant pour elle ce que Dieu ne lui permettait pas de révéler. Avec consternation, elle se voyait accablée des questions les plus absurdes concernant ces divines inspirations, et savait à l’occasion y répondre avec l’ironie la plus cinglante : à l’un de ses juges qui lui demandait si Saint Michel lui apparaissait en état de nudité, elle demanda en retour s’il ne croyait pas que Dieu avait bien de quoi le vêtir !
La foi entière et minérale de Jeanne d’Arc fut une porte grande ouverte pour que se déploie en elle la richesse des dons de l’Esprit Saint.  Parmi eux, je retiendrais volontiers le « don de science », qui n’a rien à voir avec l’érudition, mais qui donne au contraire aux plus humbles la théologie la plus immédiate et la plus vraie. Ce don permettait à Jeanne d’aller toujours « droit à Dieu », en déjouant les faux raisonnements des docteurs et des légistes. C’est bien ce don de science que nous entendons résonner dans ces deux échanges que nous connaissons bien :
« Savez-vous si vous êtes en la grâce de Dieu ? »
« Si je n’y suis, Dieu m’y mette et si j’y suis, Dieu m’y garde. Je serais la plus dolente du monde si je savais n’être pas en la grâce de Dieu ».
Et de même :
« Dites-nous si vous vous en rapportez à la détermination de l’Église »
« Je m’en attends à Notre-Seigneur qui m’a envoyée, à Notre-Dame et à tous les benoîts saints et saintes de paradis. Et m’est avis que c’est tout Un de Notre-Seigneur et de l’Église, et qu’on ne doit point faire de difficulté. Pourquoi fait-on difficulté que ce soit tout Un ? »

Après la foi, et comme en conséquence, la vertu d’espérance brille avec un éclat très manifeste dans le cœur et la vie de Jeanne d’Arc. On pourrait dire qu’elle constitue son réflexe le plus constant et le plus opiniâtre devant chacun des innombrables défis qu’elle a voulu affronter. C’est aussi chez elle la vertu la plus contagieuse : celle par laquelle elle aida son roi à reprendre toute la mesure de sa charge et des combats qu’il devait mener, celle par laquelle elle ranimait sans cesse le courage de ses rudes compagnons au pied des bastions à enlever et des bonnes villes à délivrer.
Mais l’espérance de Jeanne a été vraiment accomplie lorsqu’elle a dû, aux heures les plus sombres, « espérer contre toute espérance ». Au moment où tout espoir était déjà exclu, en ces longs mois de procès où elle voyait très clairement le piège se refermer sur elle, à l’heure fatale du bûcher et de l’holocauste, elle n’écoutait plus que cette voix transformée en « cantus firmus », un refrain continu qui lui disait que Dieu lui viendrait en aide, et qu’elle serait bientôt en paradis.

Après la foi et l’espérance, pourrons-nous trouver le déploiement de la charité dans l’épopée johannique cet incroyable parcours où semblent d’abord dominer et le cliquetis des armes et la fureur des combats ? Jeanne d’Arc ne figure pas au rang de ces saints et saintes qui ont visiblement engagé leur vie au service des plus pauvres, ou dans un ministère vécu avec une éminente charité pastorale. Certes, on voyait et l’on disait à Domrémy qu’elle était « bonne chrétienne », et ceux qui l’ont vue grandir ont souligné le discret rayonnement de sa personnalité, de son cœur bon, simple et disponible. Mais est-ce bien suffisant pour affirmer et contempler avec assurance « le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc » selon les mots mêmes de Charles Péguy ?
Il me semble que nous devons aller plus loin, en recueillant comme sur le vif l’expression presqu’improbable et pourtant réelle de la charité de Jeanne, cette charité qu’elle a risqué et vécue dans les conditions les plus extrêmement risquées.
–  Lors de son procès, on lui demande encore ceci : « Qui portait votre étendard ? ».
Et elle de répondre : « Je le portais moi-même, quand on chargeait les gens, pour éviter de tuer personne. JE N’AI JAMAIS TUÉ PERSONNE ».
–  Et de même ces paroles étonnantes qu’elle prononça aux pieds des murailles de la ville de Troyes qui sera investie dans la foulée, je cite : 

« Noble Dauphin, ordonnez que votre gent vienne et assiège la ville de Troyes, et ne traînez pas plus en longs conseils car, en Nom Dieu, avant trois jours, je vous introduirai dans la cité, par amour, par force ou par courage, et la fausse Bourgogne en sera toute stupéfaite ».

Donc par amour d’abord et avant tout, en recherchant la paix que fonde la justice, puis par force et par courage si l’obstination humaine le commande.
La charité de jeanne est hardie, et paradoxalement fort virile ; elle va droit devant à la rencontre du sombre Mystère de l’iniquité humaine, ne recherchant jamais la violence, mais toujours la victoire. Et son cœur plein de compassion ne se réjouissait jamais du malheur des combattants, à quelque camp qu’ils appartiennent. Jeanne d’Arc aurait certainement fait siennes les très nobles paroles que le Roi Louis XV prononça bien plus tard au soir de la victoire de Fontenoy :
« Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes, et notre vraie gloire est de l’épargner ».

Mais nous n’engagerons pas plus avant un nouveau procès en canonisation de Jeanne d’Arc, car il nous est bon maintenant, comme nous nous l’étions proposé, de passer du simple souvenir à une possible et actuelle inspiration. Les saints véritables n’ont cure de se montrer eux-mêmes, mais ils veulent ardemment nous parler de Dieu et de nous-mêmes.

Alors vient une question qui nous concerne tous : la sainteté, à la fois une et tellement multiforme, est-elle le privilège de quelques-uns, ou bien la vocation de tous ?

Le Concile Vatican II a encore répondu pour sa part à cette question, en réaffirmant la vocation universelle à la sainteté de tous les fidèles du Christ. Car dans la grâce du baptême se trouve en germe, pour chacun, la possibilité d’une vie sainte selon la foi, l’espérance et l’amour. Aucun baptisé n’en est exclu, et aucun n’en est exempté. La spiritualité de ce siècle, notamment en France, a beaucoup insisté sur la sainteté des gens ordinaires, ceux que Madeleine Delbrêl appelle : « les missionnaires sans bateaux ».

Mais permettez-moi d’aller plus loin, et de poser avec vous cette question : sommes-nous autorisés à envisager une sainteté possible qui ne soit pas consciemment chrétienne ou même religieuse ? Je le crois profondément, non point à titre de vœu, mais bien par l’expérience. Je crois de tout mon cœur que l’Église n’enferme pas la sainteté dans les limites de son territoire et de ses fidèles, car elle se souvient des paroles mêmes de Jésus selon lesquelles l’Esprit souffle où il veut. Le Concile Vatican II, lui encore, osera affirmer que tout homme a la possibilité d’être associé par l’Esprit-Saint au Mystère pascal du Christ, c’est-à-dire à la sanctification et au salut, d’une manière que Dieu seul connaît.
Mais plus encore que la doctrine, c’est ici l’expérience qui doit nous instruire. Nous savons et nous croisons heureusement l’existence de ces hommes et de ces femmes, souvent bien anonymes, qui font tout simplement honneur à leur humanité. Ils savent d’instinct que la personne et la société ne peuvent se construire sur le cynisme, le désabusement, l’opportunisme, la fausse sagesse du « chacun pour soi », du « toujours plus » ou du « tout et tout de suite ». Ils ont le cœur assez libre pour demander en tout le respect de la personne humaine, et particulièrement des plus fragiles, pour s’intéresser encore au bien commun, pour rechercher la justice et la paix. A leur très humble mesure, ils veulent bâtir et non déconstruire, servir et non régner sur leur pré carré ; ils savent aussi que rien de beau et de grand ne peut se faire sans renoncement, sans sacrifice, sans abnégation, et que cela peut être la source d’une joie authentique que personne ne pourra leur ravir. Ils ne sont pas sous les feux de la rampe et ne défrayent que rarement la chronique, mais ils sèment et partagent jour après jour leur espérance tenace, leur amour actif et souvent inventif. Ces saints anonymes, nous les rencontrons dans les bureaux et les ateliers, dans leurs familles, au chevet des malades ou des personnes âgées, à l’écoute de victimes ou d’enfants désemparés ; nous pouvons les trouver en tous lieux, activités et circonstances. Ils nous apprennent à secouer le joug triste et pesant de l’individualisme et du consumérisme. Ils savent abaisser les barrières de la peur ; ils refusent le communautarisme pernicieux ou toute forme de tribalisme qui isole et méprise, et qui sape la possibilité d’une Cité commune. Eux aussi, comme Jeanne d’Arc, sont pleinement engagés dans l’histoire de leur temps et de leur patrie ; et comme elle, même si c’est de manière moins éclatante, ils la tissent patiemment et l’élèvent à hauteur d’homme, si ce n’est à la hauteur des Cieux.
Ces hommes et ces femmes, nous les croisons et nous les respectons, et peut-être pouvons-nous prétendre être des leurs, parfois, par la droiture et l’engagement de nos vies.

Parmi eux, il y a nombre de croyants, et nombre de chrétiens. Et voici que leur témoignage nous est précieux aujourd’hui, comme hier celui de Jeanne. Il nous amène à poser cette question qui est souvent l’impensé de notre vie publique : comment le dynamisme de la foi peut-il être source d’un engagement résolu et créatif dans l’histoire et la Cité des hommes. Je regarde cette question comme bien plus fondamentale, bien plus vitale que nos débats souvent très stériles sur la possible expression publique du fait religieux. Ainsi la dynamique féconde qu’une foi éclairée, ouverte et engagée peut apporter à la Cité publique ne figure pas dans la Loi, les règlements et les circulaires. Elle n’en est pas moins réelle, et même essentielle. Personne, certes, ne pourra jamais la mesurer ; mais il est à souhaiter que personne n’ose la nier.

L’histoire de la célébration de Jeanne d’Arc, encore une fois, nous en a donné un témoignage très évident. Dans cette « union sacrée » qui permis à notre pays de soutenir l’incroyable effort de la 1ère guerre mondiale, les chrétiens mobilisèrent aussi toutes les ressources de leur foi et ils ne furent pas en reste pour figurer, avec d’autres, au premier rang de ce dramatique combat que l’histoire imposait à notre pays.
Nous le savons, le sang et la boue des tranchées furent le terreau de ces retrouvailles entre la république et l’Église, si nécessaires après des années de conflit plus ou moins virulent. Et c’est sous le patronage de Jeanne d’Arc      
, célébrée en commun, que la loyauté et le dynamisme civique des croyants ont été pleinement reconnus.

D’autres combats nous attendent aujourd’hui, moins violents certes, mais d’autant plus insidieux. Ils réclament plus que jamais que nous mettions nos forces en commun. Jeanne d’Arc a lutté de toutes ses forces contre la désagrégation du Royaume de France où il y avait, dit-elle, « grande pitié ». Envahie par l’étranger, la patrie de Jeanne était aussi profondément lacérée par ses dissensions internes qui ne cessaient de l’affaiblir.
L’histoire avance et ne se répète jamais, et pourtant un Alexis de Tocqueville la comparait à « une galerie de tableau où il y a bien peu d’originaux et beaucoup de copies ». L’histoire avance, mais de nouveaux dangers frappent à notre porte, et les forces de désagrégation morale et civiles sont toujours à l’œuvre bien que sous des formes différentes. L’histoire poursuit son chemin, inexorablement, et pourtant l’on a l’impression que tantôt elle se fait, et tantôt elle se défait.
Pour les croyants, Dieu est le maître de l’histoire, non point pour y régner en tyran manipulateur, mais pour y favoriser la responsabilité de l’homme en lui dispensant sa grâce. Il lui a confié le monde et le temps pour y faire grandir son Royaume à Lui, ce Royaume que Jeanne d’Arc ne perdait jamais de vue, dont elle portait l’étendard, et dans lequel elle voyait comme le filigrane de tous ses combats.
Ce Royaume est fait pour l’homme et pour tout homme, car il est de Vie et de Vérité, de grâce et de Sainteté, d’amour de justice et de paix.

Et je suis convaincu que d’innombrables cœurs droits et généreux découvriront un jour, c’est-à-dire au dernier jour, comme Sainte jeanne d’Arc, que là où ils sont passés, Dieu est passé avec eux.

+Didier BERTHET
Évêque de SAINT-DIÉ

Crédit photos : Christine Ferreira - Service Communication du diocèse de Rouen

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