Les 3 équipes ACI des Vosges sont invitées à une rencontre avec Marc Deluzet, président de l'ACI France, le Père Pierre Mathieu, chargé des relations avec les mouvements et le Père Arnaud Meyer, curé de la cathédrale le SAMEDI 20 JANVIER de 15 à 17h, salles Charles de Foucauld à St Dié. Aprés une rapide présentation des équipes, nous réfléchirons aux enjeux autour du débat sur l'immigration, à partir de la déclaration des evêques sur le sujet , en vue des élections européennes de juin: quelle est notre rôle de chrétien dans ce débat?
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Action Catholique des Milieux Indépendants
Action Catholique des Milieux Indépendants
Vous avez un métier prenant, vous courez tout le temps entre la famille, les amis, le travail ?
L’ACI , ouvert à tous, vous propose un espace de parole, un temps de partage, en confiance et en amitié.
Vous voulez une autre société, plus juste, plus fraternelle, plus sobre, vous êtes curieux du monde ?
L’ACI propose un lieu de discernement pour votre vie personnelle, professionnelle, sociale. Un lieu pour s’enrichir, un lieu pour découvrir la présence de Dieu dans vos vies.
Vous avez des engagements, vous voulez donner sens à votre vie ?
L’ACI vous propose de prendre du recul par rapport à ce que vous vivez… vous invite à agir, à vous sentir co-responsables de cette société.
Qu’est ce que l’ACI ?
C’est un mouvement d’Eglise créée par M-L Monnet (sœur de Jean Monnet, père de l’Europe, qui fut la première femme sollicitée pour participer au Concile, décédée en 1988) mouvement qui va fêter ses 80 ans en avril 2021 et qui existe dans le monde entier, animé par des laïcs et reconnu par les évêques.
Les trois piliers de l’ACI
- Donner sens à se vie en la relisant
- Se laisser interpeller par les défis de notre société
- Découvrir la Parole de Dieu, la partager et se laisser interpeller par Elle.
Concrètement ?
Des réunions d’équipe en moyenne une fois par mois autour d’un programme d’année, établi en collaboration par des responsables nationaux et des membres de plusieurs régions, à la fois autour des méditations bibliques et sur un sujet de société.
L'ACI a toujours à apporter aux hommes et femmes d'aujourd'hui. La responsable est à la disposition des personnes intéressées qui voudraient en savoir plus, voire mettre une équipe en route. Il existe un outil très attractif et pédagogique pour découvrir la démarche sur un an, libre à chacun de continuer, en adhérant au mouvement l’année suivante et recevant la revue trimestrielle « le Courrier de l’ACI» qui guide la démarche.
Témoignages
- l’équipe : un lieu de fraternité, de bienveillance, d’humanité, d’amitié et de confiance pour prendre un peu de recul dans ma vie.
- des occasions de rencontrer des personnes vivant des choses différentes de la mienne : l’équipe me plonge hors de mon milieu habituel, m’a ouvert des horizons , et m’a même fait voir des choses possibles que je n’aurais pas perçues seule.
- une nourriture qui alimente nos réflexions, et me permet de trouver une meilleure cohérence entre ma vie et ma foi.
- on peut prendre le temps de s’arrêter et réfléchir ensemble, sans à priori et sans jugement.
- échanger sur les textes bibliques avec le regard et l’apport des autres, ça a fait grandir ma foi.
- l’ACI m’a incitée à agir pour une société meilleure et m’a poussée vers des engagements (parents d’élèves, scoutisme…), et réciproquement, mes engagements ont été nourris par nos réflexions. Cela m’a amenée à agir en allant à la vraie rencontre de ceux que je croise sur mon chemin.
- l’amitié et la simplicité partagées ont été un fort soutien quand j’ai vécu des moments très difficiles.
- l’équipe est un lieu assez unique où on peut exprimer ses doutes, et s’éclairer les uns les autres.
Info Contact
Responsable du mouvement : Madame Francine SIMONET
Rencontre ACI Vosges avec le président national
Théme d'enquête 2023-2024
Agir pour plus de justice, quelle interpellation! Plus facile à dire qu'à mettre en oeuvre... L'enquête proposée cette année par l'ACI nous offre l'occasion d'exploere les multiples champs d'action où nous pouvons intervenir pour que notre société aille vers plus d'harmonie, pour qu'elle s'ajuste aux réalités humaines afin que règne davantage de dignité, de respect, de souci de l'autre. Le chantier est vaste et toujours à poursuivre, tant les tensions individuelles ou collectives, entre groupes humains proches ou pays demeurent vives. Il est de notre vocation de citoyen et chrétien engagé de participer à cette entreprise, jamais totalement achevée. Et l'Evangile nous exhorte à en être acteur.
Thémes de méditation et d'enquête 2023-2024
Comme chaque année, l'ACI propose à ses membres de se pencher sur des textes bibliques et sur un sujet de société. Cette année , les textes bibliques tourneront autour de l'espérance.
Les actualités de l'ACI dans le diocèse
En 2022-2023, les équipes ACI (Action catholique des milieux indépendants) ont la joie d’accueillir trois nouveaux membres et envisagent d’appeler des plus jeunes... affaire à suivre !
Elles vont se pencher sur deux sujets : l’un sur des textes bibliques, l’autre sur un sujet de société : les 2 piliers de l’ACI.
La méditation biblique
Le thème retenu est tiré d’une phrase de Mère Térésa « la vie est une aventure , ose-là ». Nous suivrons donc les aventures de plusieurs personnages de l’Ancien ou du Nouveau Testament, en commençant par le 1er qui a osé une aventure audacieuse, Abraham, puis Josué 24 (le peuple va-t-il oser choisir de servir le Seigneur ?), Job 2 (oser la confiance dans la traversée de l’épreuve) en passant par Joseph et son choix audacieux de ne pas répudier Marie (Mt 1). Nous regarderons aussi ceux qui hésitent : le jeune homme riche, les vierges folles et les vierges sages. Oser l’aventure de la vie associe une dynamique qu’expriment le psaume 1 (« heureux) et le psaume 31 (l’aventure de la réconciliation)». Oser le chemin de bonheur avec les Béatitudes (Mt 5). Oser suivre Jésus en dépit des difficultés avec Mt 16 (« prendre sa croix »). Pour finir par oser l’aventure du couple avec Osée 2, et Priscille et Aquilas.
Le sujet de société
Nous nous pencherons sur la question « Comment dialoguer pour mieux construire ensemble ? »
Quelles sont les conditions du dialogue ? Comment créer des ponts pour une écoute bienveillante à une époque des réseaux sociaux et des expressions outrancières ? Nous prendrons le temps de regarder comment le dialogue, élément essentiel du Bien Commun, nous permet de construire un monde plus juste et de grandir en humanité.
Encore un beau programme !
80 ans pour l'ACI et des rencontres
L’ACI a animé, à l’automne 2020, une messe à la cathédrale, une occasion de faire connaître le mouvement ! Malgré ses 80 ans fêtés récemment, ce que l’ACI propose, méditation biblique et réflexion sur un sujet de société, reste toujours d’actualité !
Une rencontre des 3 équipes a eu lieu à St Dié, en présence du père Pierre Mathieu, vicaire épiscopal chargé du suivi des mouvements, sur le thème de la réflexion proposée cette année « dans une société en mutations où sommes nous impliqués ? ». Plusieurs témoignages, d’un médecin scolaire, d’un pharmacien, d’un chef d’entreprise ont souligné les profonds changements qui ont eu lieu dans leurs professions et leurs difficultés et joies à vivre ces évolutions, en cohérence avec l’Évangile : un vrai défi ! Occasion aussi de partager entre les différents membres, qui sont dans d’autres branches professionnelles ou retraités : c’est la richesse d’un mouvement, des équipes de permettre de tels éclairages qui nous ouvrent les yeux sur des réalités de la société aujourd’hui.
Être apôtres aujourd'hui !
Depuis plus de deux ans les responsables des mouvements d’Action Catholique, jeunes et adultes, avaient laissé germer l’idée d’un voyage-pèlerinage à Rome à la rencontre des différents dicastères et du Pape Francois, pour venir ensemble au cœur de la vie de l’Eglise, aux sources de la foi et du témoignage des premiers chrétiens. Ils souhaitaient rendre compte de leur manière de vivre leur engagement de chrétiens auprès des personnes et des milieux auxquels ils sont envoyés et pressentaient sans doute qu’ils en recevraient un éclairage, une interpellation et un appel pour la vie de leurs mouvements.
Avec une quarantaine de participants de ces différents mouvements, accompagnés de quelques-uns de leurs aumôniers nous avons vécu une semaine riche et étonnante.
Longue rencontre avec le Cardinal PAROLIN appuyant ses encouragements pour cette ‘mission de proximité et de visitation’ ; échange avec un certain nombre de responsables de dicastères ; célébrations dans les basiliques romaines... Le Pape François nous a également offert un moment important où sa parole a été reçue comme un soutien et un appel pour chacun. Le texte de son message a été pour eux une invitation à prendre leur part dans la consultation synodale, à laisser une place importante à la ‘Parole de Dieu, lue, partagée, méditée ensemble’, à rejoindre les jeunes, tels qu’ils sont pour grandir dans l’amour du Christ et du prochain.
Ces jours ont été un élan pour chacune et chacun, comme pour ces mouvements qui, ensemble, prenaient une conscience plus claire de ce qui les liait.
En vous partageant ces quelques échos et le discours du Saint-Père, c’est aussi une invitation pour chacun d’entre nous à soutenir cette dimension de la mission des baptisés en chacun de nos diocèses.
François Fonlupt
Président du CMAF
Courrier à télécharger avec le discours du Pape François
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Je vous salue tous avec affection et je remercie Monseigneur Fonlupt pour ses aimables paroles. C’est une joie pour moi de vous recevoir, à l’occasion de votre pèlerinage à Rome. Je veux aussi saluer à travers vous tous les membres des équipes d’Action catholique en France, et je vous charge de les assurer de ma prière et aussi de ma proximité.
C’est une vieille habitude pour vos mouvements de venir rencontrer le Pape. Déjà en 1929, mon prédécesseur Pie XI avait reçu des représentants de l’Action Catholique et avait salué dans ce mouvement « le renouvellement et la continuation de ce qui a été aux premiers jours du christianisme, pour la proclamation du Royaume de Dieu, (...) dans la coopération du laïcat avec les Apôtres » (Audience du 12 juin 1929). Vous avez justement choisi comme thème de votre pèlerinage : “Apôtres aujourd’hui”. Je voudrais réfléchir avec vous sur notre appel à être effectivement apôtres aujourd’hui, à partir de l’intuition que vous a laissée l’une des grandes figures de l’Action Catholique, l’abbé Cardijn : la “révision de vie”. Lorsque les disciples cheminent avec Jésus sur le chemin d’Emmaüs (cf. Lc 24, 18- 35), ils commencent par se souvenir des évènements qu’ils ont vécu ; puis ils discernent la présence de Dieu dans ces évènements ; enfin, ils agissent en repartant annoncer à Jérusalem la Résurrection du Christ. Voir, juger, agir : vous connaissez bien ces trois mots ! Reprenons-les ensemble.
Voir. Cette première étape est primordiale, elle consiste à s’arrêter pour regarder les événements qui font notre vie, ce qui constitue notre histoire, nos racines familiales, culturelles, chrétiennes. La pédagogie de l’Action catholique commence toujours par un moment de mémoire, au sens le plus fort du terme : une anamnèse, c’est-à-dire le fait de comprendre avec recul le sens de ce que l’on est et de ce qui a été vécu, et de percevoir comment Dieu était présent à chaque instant. La finesse et la délicatesse de l’action du Seigneur dans nos vies nous empêche parfois de la comprendre sur le moment, et il faut cette distance pour en saisir la cohérence. Dans l’encyclique Fratelli tutti, que vos équipes ont étudiée, je commence par un état des lieux sur la situation, parfois préoccupante, de notre monde. Il peut paraître un peu pessimiste, mais il est nécessaire pour aller de l’avant : « On ne progresse jamais sans mémoire, on n’évolue pas sans une mémoire complète et lumineuse » (Fratelli tutti, n. 249).
La deuxième étape, c’est juger ou, pourrait-on dire, discerner. C’est le moment où l’on se laisse interroger, remettre en cause. La clef de cette étape, c’est le recours à la Sainte Ecriture. Il s’agit d’accepter que sa vie soit passée au crible de la Parole de Dieu qui, comme dit l’épître aux Hébreux, est « vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants (...) ; elle juge des intentions et des pensées du cœur » (4, 12). Dans Fratelli tutti, j’ai choisi la parabole du Bon samaritain pour interroger notre rapport au monde, aux autres, et en particulier aux plus pauvres. Dans la rencontre entre, d’un côté les évènements du monde et de notre vie, et de l’autre côté la Parole de Dieu, nous pouvons discerner les appels du Seigneur pour nous. Vos mouvements d’Action catholique ont développé, dans leur histoire, de vraies pratiques synodales, notamment dans la vie d’équipe qui forme la base de votre expérience. Notre Eglise est aussi tout entière lancée dans un chemin synodal, et je compte sur votre apport. Rappelons-nous justement que la synodalité n’est pas une simple discussion. Elle n’est pas un “adjectif”. Il ne faut jamais faire d’un adjectif la substantialité de la vie. La synodalité n’est même pas la recherche du consensus de la majorité, c’est ce que fait un parlement, comme cela se fait en politique. Elle n’est pas un plan, un programme à mettre en place. Non, elle est un style à adopter dans lequel le premier protagoniste est l’Esprit Saint qui s’exprime en tout premier dans la Parole de Dieu, lue, méditée et partagée ensemble. Prenons l’image concrète de la croix : elle a un bras vertical et un bras horizontal. Le bras horizontal, c’est notre vie, notre histoire, notre humanité. Le bras vertical, c’est le Seigneur qui vient nous rendre visite par sa Parole et son Esprit, pour donner son sens à ce que nous vivons. Être fixé à la croix de Jésus, comme dit Saint Paul (cf. Ga 2, 19), c’est accepter vraiment de mettre ma vie sous son regard, accepter cette rencontre entre ma pauvre humanité et sa divinité transformante. Je vous en prie, laissez toujours une place importante à la Parole de Dieu dans la vie de vos équipes. Accordez également une place à la prière, à l’intériorité, à l’Adoration.
Nous en arrivons à notre troisième étape : agir. L’Evangile nous apprend que l’action, qui est dans le nom même de votre mouvement, devrait toujours être à l’initiative de Dieu. Après la résurrection, saint Marc rapporte que « le Seigneur travaillait avec [les Apôtres] et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient » (16, 20). Ainsi, « l’agir appartient au Seigneur : c’est lui qui en a l’exclusivité, en marchant “incognito” dans l’histoire que nous habitons » (Discours du 30 avril 2021 aux membres de l’Action catholique italienne). Notre rôle consiste donc à soutenir et favoriser l’action de Dieu dans les cœurs, en s’adaptant à la réalité qui évolue sans cesse. Les personnes – et je pense plus particulièrement aux jeunes – que vos mouvements rejoignent ne sont pas les mêmes qu’il y a quelques années. Aujourd’hui, surtout en Europe, ceux qui fréquentent les mouvements chrétiens sont davantage sceptiques face aux institutions, ils recherchent des relations moins engageantes et plus éphémères. Ils sont plus sensibles à l’affectivité, et donc plus vulnérables, plus fragiles que leurs aînés, moins enracinés dans la foi, mais tout autant en recherche de sens, de vérité, et pas moins généreux. C’est votre mission, comme Action catholique, de les rejoindre tels qu’ils sont, de les faire grandir dans l’amour du Christ et du prochain, et de les porter à davantage d’engagement concret pour qu’ils soient les protagonistes de leur vie et de la vie de l’Eglise, afin que le monde puisse changer.
Merci, chers amis, merci de tout cœur pour votre service généreux dont l’Eglise a plus que jamais besoin, en ce temps ou je souhaite tellement que chacun trouve ou retrouve la joie de connaître l’amitié du Christ et d’annoncer l’Evangile. Vous demandant de me porter dans vos prières, je vous confie, vous les responsables, ainsi que tous les membres de vos équipes, à l’intercession de la Vierge Marie, et je vous donne la Bénédiction.
François
Commission SAUVE : propositions de l'ACI pour reconstruire l'Eglise
Reconstruire l’Église
L’ampleur des révélations apportées par le rapport de la commission indépendante sur
les abus sexuels dans l’Église a créé un séisme. La plupart des chrétiens engagés dans
l’Église en France sont animés par des sentiments qui mêlent la colère, la honte et la
tristesse. Les membres de l’ACI en font partie.
Sentiments de colère, parce que, depuis des années et malgré de nombreux témoignages,
l’institution ecclésiale est restée immobile ; elle n’a réagi que sous la pression des événements,
minimisant les signaux faibles que constituaient les témoignages de victimes courageuses qui
tentaient de s’exprimer. Pire encore, elle a souvent préféré couvrir les auteurs des crimes au lieu
de les dénoncer, entretenant de ce fait les atteintes à la dignité de milliers d’enfants. Il s’agit de
véritables sacrilèges, commis envers Dieu et son Église.
Sentiment de honte et de tristesse, face aux souffrances endurées et exprimées par les victimes,
avec cette interrogation qui nous assaille : nous aussi, responsables laïcs, avons-nous tout fait,
là où nous étions, pour porter la voix des victimes et les accompagner ?
Responsables en ACI, nous sommes malgré tout heureux que la Commission Sauvé ait brisé le
mur du silence. Son rapport rend public l’ampleur du phénomène et remet au centre des débats
les victimes et leurs souffrances, au lieu de chercher à protéger l’institution. Il vise à une prise
de conscience. Il faut souhaiter que ses préconisations précises soient réellement prises en
compte. Il n’est plus possible de minimiser les crimes commis, rien ne serait pire qu’il ne se
passe pas grand-chose dans la gouvernance des communautés catholiques en France.
Réformer la gouvernance dans l’Église en France
Il est important que nous rejoignions les nombreux catholiques qui se mobilisent pour prendre
part à l’œuvre de rénovation de l’Église en France. Cela commence par entendre et comprendre
les raisons objectives qui ont conduit à de tels crimes. La commission Sauvé en a pointé un
certain nombre.
Quelques points semblent essentiels aux membres de l’ACI, dans la logique de la lettre ouverte
du Pape François au Peuple de Dieu, qui dénonçait le cléricalisme en 2018.
Une conception du prêtre et des modes d’organisation qui le placent en position dominante,
voire hiérarchique, conduit à sacraliser le pouvoir exercé sur les fidèles ; cette sacralisation
réduit l’expression d’éventuelles contradictions et limite l’exercice d’une réelle coresponsabilité de la part des baptisés engagés dans la communauté catholique. Cette
responsabilisation insuffisante a accru la marge de manœuvre des auteurs des crimes
pédophiles ; elle a considérablement limité la capacité des victimes à s’exprimer et à être
entendues pour dénoncer les atteintes subies.
Le caractère quasi exclusivement masculin de l’exercice du pouvoir et de la gouvernance au
sein de l’Église catholique a également joué un rôle dans la manière dont les actes commis et
les souffrances des victimes, ont été mis sous le boisseau.
Il importe donc, que la définition et le partage des responsabilités soit davantage guidés par la
coopération, dans le cadre de mandats limités dans le temps ; que la diversité au sein des
instances de gouvernance de l’Église reflète mieux la diversité des baptisés (diversité entre
femmes et hommes, mais aussi diversité sociale, professionnelle, et générationnelle) ; que les
décisions soient préparées et préalablement discutées ; et qu’une réelle co-responsabilité prêtres-laïcs favorise des comportements et des modes de débat fondés sur l’écoute, la
bienveillance, le dialogue et l’expression de tous.
Les adhérents de l’ACI participent aux transformations nécessaires dans cet esprit, au sein de
leurs diocèses et à travers les activités auxquelles ils sont nombreux à contribuer. Une
coordination nationale de mouvements, Promesses d’Église, s’est aussi mise en place. L’ACI
y participe à l’échelle nationale et dans certains territoires.
La démarche ACI, contribution à la reconstruction de l’Église
La crise liée aux crimes pédophiles et le cléricalisme qui reste en vigueur dans de trop
nombreuses communautés catholiques, ne sont pas les seules difficultés que doit surmonter
l’Église en France, en ce début de XXIème siècle. La disparition de la matrice catholique dans
la société et la perte des références chrétiennes, la recherche de nouvelles spiritualités et la
montée de l’individualisme, la fragmentation de la société et la dislocation des grands récits
collectifs, sont des défis considérables pour l’annonce de l’Évangile. Une simple réforme de la
gouvernance ecclésiale ne suffira pas pour les relever.
Il est nécessaire de penser à nouvelles formes communautaires et à de nouvelles façons de faire
Église, dans la fidélité aux premiers apôtres. Car la raréfaction du nombre de prêtres et la
réduction du nombre de fidèles remet en question le modèle paroissial qui reste indispensable
mais ne peut plus être l’alpha et l’oméga. L’Église doit réfléchir à une organisation en diaspora,
c’est-à-dire immergée dans la société, qui peut s’avérer mieux adaptée à la diversité des réalités
sociales et culturelles.
De ce point de vue, quand nous réfléchissons en ACI aux moyens et aux attitudes qui nous
permettent d’être apôtres aujourd’hui et de transmettre notre foi chrétienne aux personnes de
nos milieux, qui ne sont pas en mouvement et dont l’Église est éloignée, nous inventons de
nouvelles façons de faire Église en diaspora. Deux aspects méritent d’être soulignés.
D’un côté, par la révision de vie et la relecture, nous recherchons les signes de la présence de
l’Esprit Saint à l’œuvre dans nos vies comme dans celles de ceux que nous côtoyons, et nous
en témoignons autour de nous. Ce faisant, nous incarnons l’Évangile dans des réalités diverses,
nous le traduisons dans le langage d’aujourd’hui. Nous constituons une forme d’Église dont les
membres sont des semences dispersées dans l’espace sociétal et qui témoignent de l’Amour de
Dieu pour le monde, en dehors du bâtiment Église proprement dit.
De l’autre, à travers l’enquête d’année et l’organisation d’agoras, nous vivons notre mission
d’apôtres en cheminant avec des personnes en recherche, croyantes ou non, en étant à leur
écoute et en leur donnant la parole, sans chercher à mettre en avant notre identité chrétienne. Il
s’agit d’un service que nous apportons à la société en matière de cohésion sociale, de
construction des personnes et de démocratie. Nous faisons Église en faisant d’abord société.
Pour nous, le Peuple de Dieu ne se limite pas à la communauté catholique de l’endroit où nous
sommes, il englobe la communauté humaine tout entière.
Responsables et membres d’équipe ACI, l’approfondissement de la démarche du mouvement
est une autre manière, directe et efficace, pour contribuer à la reconstruction de l’Église, Dans
une attitude plus contributive et pas seulement revendicative, l’annonce de l’Évangile dans
notre environnement inaugure une forme d’Église complémentaire du modèle paroissial
territorial. Nous nous impliquerons dans le synode impulsé par le pape François et qui arrive à
point nommé, en portant ces éléments de synodalité propres à notre mouvement.
Françoise Michaud et Marc Deluzet
Déclaration sur l'écologie
Membres de l’Action Catholique des Milieux Indépendants de France, de Belgique, d’Italie ou du Portugal, appartenant aux catégories socioprofessionnelles moyennes et supérieures, nous souhaitons exprimer à l’ensemble des personnes de ces milieux, mais aussi à celles avec qui nous travaillons et qui vivent sur les mêmes territoires que nous, à l’Église et aux responsables politiques, les questions qui émergent quand notre regard de chrétiens se porte sur les défis posés aux sociétés dans lesquelles nous vivons.
Les personnes de nos milieux contribuent à façonner ces sociétés par les responsabilités qu’elles exercent professionnellement, par les engagements associatifs et politiques qu’elles prennent, par les choix de consommation et les normes culturelles qu’elles véhiculent. Après avoir travaillé avec des experts et des acteurs de la société, nous souhaitons lancer un appel à poursuivre le débat et contribuer aux transformations indispensables.
Nous nous engageons dans une démarche de conversion écologique afin d’approfondir notre conscience des graves dangers environnementaux et sociaux qui menacent l’humanité (réchauffement climatique, biodiversité, conflits armés, pandémies, inégalités sociales), afin de comprendre comment ils sont liés les uns aux autres et combien les transformations à opérer sont profondes, sur le plan des personnes jusqu’à l’organisation de la société. Ensemble, nous partons de là où nous en sommes aujourd’hui, en prenant en compte les difficultés, les potentialités et les responsabilités de chacun, conscients de nos propres contradictions.
De fait, notre engagement concerne d’abord les actions concrètes au quotidien que chacun peut immédiatement entreprendre dans différents domaines : travail, études, numérique, mobilité, habitat… Mais nous savons que l’émergence d’une écologie et d’une économie à visage humain suppose aussi de transformer le système économique et financier, les modes de production et de consommation, ainsi que les valeurs culturelles qui structurent aujourd’hui nos sociétés. Dès à présent, prenons en compte la dimension éthique et solidaire de nos placements financiers.
Les réponses ne sont pas univoques, leur dimension est autant locale qu’internationale. Parce que notre communauté humaine est mondiale, nous avons la responsabilité de construire des solidarités à l’échelle planétaire. L’accueil des migrants est une expérience concrète de cette fraternité étendue à laquelle nous sommes appelés.
Trop souvent, nous oublions que nous bénéficions de biens qui, en grande partie, nous ont été donnés : les biens matériels, la nature, les savoirs, la culture. Tout ne résulte pas de nos seuls mérites personnels. Notre engagement dans la conversion écologique nous conduit à réfléchir à ces acquis : comment devons-nous nous en servir ? À qui doivent-ils profiter ? Tout n’est pas monnayable, la nature comme la société. Les responsabilités que nous exerçons sont exigeantes sur ce point et nous appellent à l’humilité.
Nous considérons que la réussite de cette conversion écologique dépend d’une forte transformation de l’exercice du pouvoir et des organisations sociales pour donner toute leur place aux plus fragiles et développer des pratiques de participation et de coopération. Le temps consacré à l’écoute et au dialogue est un mode privilégié pour concilier des visions et des intérêts différents au service du bien commun.
Face à la tentation du désespoir, nous pensons que tout n’est pas perdu et restons confiants dans la capacité de l’humanité à relever ces défis. Nous puisons cette espérance en Jésus-Christ qui appelle les hommes à se lever avec audace. La conversion écologique est un mouvement de transformation dans lequel Dieu se révèle au cœur des initiatives et des engagements que prennent des femmes et des hommes avec lesquels nous vivons. Il nous invite à en témoigner et nous appelle à les rejoindre pour contribuer concrètement à un avenir désirable et à un rêve mobilisateur centré sur le développement humain
Thémes méditation et enquête 2021-2022
En 2021-2022, les équipes ACI se pencheront sur deux sujets:
1) méditation : l'hospitalité dans la Bible, un sujet qui a fait irruption dans l'actualité de l'été... "L'hospitalité est non seulement une très ancienne tradition monastique, mais aussi l’une des plus fortes valeurs de notre civilisation, comme en témoignent ses références, de la Bible à la Déclaration des droits de l’homme, d’Homère à la législation sur le droit d’asile. Alors, malgré tout, dans l’interstice des rudesses du monde, elle résiste. Des inconnus ouvrent leur porte à d’autres inconnus, comme, ces jours-ci, ces habitants du Var qui accueillent chez eux, pour une nuit, des vacanciers chassés de leur camping par les flammes. Comme aussi tous ceux qui se mobilisent aujourd’hui pour accueillir les Afghans, menacés par l’arrivée des talibans. Sans dénier au pouvoir politique l’exigence d’en fixer le cadre, n’oublions pas que l’hospitalité est la marque de notre humanité. Elle est aussi le signe de davantage encore, comme le souligne un texte ancien de la Bible, la lettre aux Hébreux 13,2 : « N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges ». (éditorial de Anne Ponce dans La Croix, l'Hebdo du 21 août)
Mgr de Moulins-Beaufort nous le redit ds sa lettre "le matin, sème ton grain": "la figure de l'humanité accomplie est celle de l'hospitalité mutuelle"
Les textes proposés à la méditation nous feront (re)découvrir des textes de la Genèse, du livre de Ruth, l'accueil des 3 visiteurs par Abraham, la veuve de Sarepta la parabole du Bon samaritain, l'accueil des pauvres et petits dans Mt 25, l'hospitalité de Marthe et Marie, l'accueil des ennemis, des pèlerins d'Emmaüs... en bref, un beau parcours!
2) Enquête sur un sujet de société: "dans une société en mutation, où sommes nous impliqués?"... Une invitation à regarder ce qui change autour de nous, en cette période où tout s’accélère, avec des défis sociaux importants. A discerner comment nos choix peuvent-ils nous rendre plus libres, plus joyeux? Quelle place , membres de L'ACI, prendrons nous ds les transformations qui sont en train de bouleverser le monde? Comment nous engageons nous pour que demain puisse ressembler au monde que nous souhaiterions continuer d'habiter? Comment être attentif, et rendre grâce , à ce qui germe et qui va dans le sens de l'humain de la Vie?
Les échanges en équipe seront là pour approfondir ensemble ces questions.
rencontre inter-mouvements
L'ACI, le MCC, les EDC et le CMR de la paroisse Saint Dié ont proposé aux Déodatiens intéressés une rencontre sur l'Europe, en mai 2019, au moment des élections européennes, rencontre qui a rassemblé une soixantaine de personnes à la Tour de la Liberté à Saint Dié.
Ces mouvements envisagent une nouvelle rencontre au printemps, si les conditions sanitaires le permettent , autour de l'encyclique "Fratelli Tutti", pour réfléchir ensemble à la façon dont, à notre niveau, nous pouvons mettre en pratique cette fraternité dans nos vies quotidiennes, en famille, au travail, dans la cité, dans nos paroisses...