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Les funérailles pontificales d'un pape émérite

Comment cela se passe-t-il ?

Le 24 avril 2005, le cardinal allemand Joseph Ratzinger avait été élu 265ème Pape de l’Église catholique. Sous le nom de Benoît XVI, il avait choisi comme devise « Nous devons servir de cette manière que nous soyons coopérateurs de la vérité. » (« Nos ergo debemus sublevare huiusmodi, ut cooperatores simus veritatis. »).
Le 28 février 2013, après huit années de pontificat, il a renoncé à sa charge, il avait alors 86 ans. Il est décédé le 31 décembre 2022 à l'âge de 95 ans.

 

Les obsèques du Pape émérite Benoît XVI se dérouleront le jeudi 5 janvier 2023 à partir de 9h30 sur la place Saint-Pierre, à Rome (à suivre en direct sur KTO, et sur la chaîne YouTube de Vatican News). À 8h40, les funérailles débuteront avec la récitation du chapelet pour accompagner le déplacement du cercueil hors de la Basilique.

En communion de prière, jeudi 5 janvier à 12h, Mgr Denis Jachiet célèbrera une messe d’action de grâce en l’église Notre-Dame au Cierge d’Épinal.

 

Des funérailles pontificales : comment cela se passe-t-il ?

Les funérailles pontificales en temps normal, c’est-à-dire lorsqu’elles concernent un Pape en fonction, ont une durée de 9 jours consécutifs. On appelle ces services funèbres les « novemdiales ». Les dernières funérailles pontificales d’un pape en exercice sont celles de Saint Jean-Paul II en 2005.

Les cardinaux sont alors réunis en congrégation et fixent le jour du transfert du corps dans la basilique Saint-Pierre, tout en organisant les obsèques. L’inhumation doit avoir lieu entre le quatrième et le sixième jour qui suit la mort du pape.
Par souci de simplification des cérémonies liturgiques à Rome, exprimé au concile Vatican II, la nouvelle constitution apostolique de 1996 sur la vacance du Siège apostolique et le rituel de 1998 sur les obsèques du pontife romain ont amené à remettre en lumière le lien entre la mort du Christ et celle de l’un de ses disciples, de favoriser la participation des fidèles, qu’ils soient romains ou venus d’ailleurs.

Selon le rituel, les cérémonies funèbres d’un pape en exercice se déroulent en trois stations : dans le palais apostolique, dans la basilique Saint-Pierre, et enfin au lieu de la sépulture. Le maître des Célébrations liturgiques, veille à ce que le corps du pape soit revêtu des vêtements pontificaux, avec le bâton pastoral, la mitre et le pallium.
Pour l’hommage des fidèles, le corps du défunt est d’abord exposé dans le palais apostolique puis dans la basilique Saint-Pierre. Les premières visites débutent par un office de prière présidé par le Camerlingue, et la veillée du corps est assurée par les prêtres pénitenciers de la basilique vaticane. Puis le corps est transporté en procession, présidée par le Camerlingue, du palais jusqu’à la basilique. Le corps du pape y est déposé devant l’autel de La Confession de Pierre, face au peuple, comme lorsqu’il présidait les célébrations. Avant la messe des obsèques, le corps du pape est déposé dans un cercueil de cyprès. Selon la tradition, le Camerlingue doit alors recouvrir le visage du pape d’un voile de soie blanche, déposer dans le cercueil une bourse contenant les monnaies émises sous ce pontificat achevé, et sceller dans un étui le récit de ce qui vient d’être accompli.

La messe des funérailles

Le rituel officiel prévoit que la messe des funérailles se déroule dans la basilique. Toutefois pour les trois derniers papes décédés en exercice – Paul VI, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II –, les obsèques furent célébrées sur la place Saint-Pierre. Pour leurs funérailles, le cercueil, porté par les sediarii, avait été déposé devant un autel, à même le dallage de l’esplanade, sans voile mortuaire. Sur le cercueil nu, on avait ouvert le livre des Évangiles, et à côté brillait la flamme du cierge pascal.

En l’absence d’un Pape élu par le conclave durant la période Sede vacante, période qui suit les funérailles, la messe est alors présidée par le Doyen du collège cardinalice et concélébrée par les cardinaux et les patriarches, avec la couleur liturgique rouge. En 2005, le Doyen du collège cardinalice qui a présidé les funérailles de Jean-Paul II était le cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI.

À la fin de la messe, un triple adieu est prononcé, celui de l’Église de Rome, représentée par le cardinal vicaire ; celui des Églises orientales, représentées par le plus ancien des patriarches présents ; et enfin celui de toute l’Église catholique, représentée par le Doyen. La cérémonie se termine par le chant In paradisum.

L’inhumation

À l’issue de la cérémonie, les sediarii reprennent le cercueil pour le transporter dans la crypte par la porte Sainte-Marthe. Après l’oraison dite par le Camerlingue, le cercueil de cyprès est placé dans un cercueil de zinc, puis les deux enfermés dans un cercueil de bois, après avoir été scellés. Sur le dessus du dernier cercueil sont placés la croix et le blason du Pape. Celui-ci est alors inhumé au chant du Salve Regina.

La sépulture des Papes dans les cryptes de la basilique vaticane est traditionnelle mais pas exclusive : Pie IX a voulu être inhumé à Saint-Laurent-hors-les-murs (1878) et Léon XIII dans la basilique du Latran, la cathédrale de Rome (1903). Depuis, tous les papes ont choisi d’être inhumés dans la crypte de la basilique vaticane. Le corps de Pie X a été transféré dans la basilique Saint-Pierre après sa béatification en 1951. Il en a été de même en juin 2001 pour la dépouille de Jean XXIII qui avait été béatifié l’année précédente.

 

Les funérailles de Benoît XVI dans la simplicité

C’est la première fois que des funérailles pontificales sont organisées pour un Pape émérite : comme indiqué par l’agence de presse vaticane, « jamais dans l’histoire de l’Église un pape n’a jusqu’alors enterré son prédécesseur ». Aurapavant Célestin V et Grégoire XII, qui avaient renoncé à leur position en 1294 et 1415, n’avaient pas eu droit à une cérémonie funéraire pontificale.

Suivant un protocole précis, la messe de funérailles doit avoir lieu quatre à six jours suivant la mort du pape et « les cardinaux célébreront pendant neuf jours consécutifs les services funèbres pour le repos de son âme ». Étant donné son statut de Pape émérite, l’ensemble du cérémonial a dû être adapté (notamment pour les habits pontificaux). Globalement, la liturgie suivra « celle des funérailles d'un Souverain Pontife, avec quelques éléments originaux et quelques éléments manquants, qui sont ceux davantage pertinents pour un Pontife régnant, comme les supplications finales du diocèse de Rome et des Églises orientales, qui sont spécifiquement liées à un Pape régnant» Les prières et les lectures sont toutes remodelées sur une situation différente. Durant le service funéraire, deux prières d’adieu devraient être prononcées : la « ultima commendatio » et la « valedictio ».

Reposant au monastère Mater Ecclesiae jusqu’au 2 janvier, la dépouille du Pape émérite est exposée dans la Basilique Saint-Pierre de Rome jusqu’à la célébration de ses obsèques le jeudi 5 janvier. Ainsi les fidèles peuvent lui rendre hommage du lundi au mercredi avant qu’il ne rejoigne sa dernière demeure.
Matteo Bruni, porte-parole du Saint-Siège, a indique : « Conformément au souhait du Pape émérite, les funérailles se dérouleront dans la simplicité », annonçant des « funérailles solennelles mais sobres ».

À la différence des obsèques d'un pape en fonction, seules les délégations œcuméniques et deux délégations étatiques officielles sont invitées particulièrement par le Saint-Siège : l'Allemagne, pays d'origine de Joseph Ratzinger, et l’Italie, où il s'est éteint. La France sera représentée par Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, également en charge du Bureau central des cultes.
Seront également présents plusieurs évêques français :  Mgr Jordy, évêque de Tours ; Mgr d’Ornellas, évêque de Rennes ; Mgr Verny, évêque auxiliaire de Paris ; Mgr Aillet, évêque de Bayonne et Mgr de Lisle, évêque auxiliaire de Meaux.

À la fin de la célébration eucharistique, le cercueil du Souverain Pontife émérite sera transporté à la Basilique Saint-Pierre puis dans les grottes du Vatican pour l’inhumation. Benoît XVI aurait souhaité reposer dans le caveau où reposait Saint Jean XXIII, puis celle de Saint Jean-Paul II avant leur béatification, situé à une trentaine de mètres de la tombe de Saint Pierre.
Il sera inhumé avec plusieurs éléments rattachés à son pontificat dans son cercueil : « Il y aura - comme c'est normalement le cas - les pièces de monnaie et les médailles frappées pendant le pontificat, et le pallium ou pallii... et puis il y a le rogito, qui est un texte qui décrit brièvement le pontificat du pape, est placé dans un cylindre métallique et ensuite dans le cercueil. Après la cérémonie, il sera probablement possible » d’en connaître le contenu. Matteo Bruni a précisé également qu’ «aucun pape n’est enterré avec la crosse ou la férule: ce n'est pas un objet qui va dans le cercueil »

Suivre les funérailles en direct

Pour suivre les funérailles, KTO et Vatican News diffusent en direct la célébration ce jeudi 5 janvier.
Le livret de célébration est disponible (en italien et en anglais) : cliquez ici

Sur Vatican News Live : 

Sur KTO : 

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