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Choisir l'espérance

Édito de Mgr Berthet – Février 2022


 

CHOISIR L'ESPÉRANCE

À l’approche d’importantes échéances électorales, l’Église catholique en France a choisi de reprendre la parole. Consciente de sa fragilité et de ses fautes, encore cruellement mises en lumière par le récent rapport sur les abus sexuels, dans le respect du pluralisme politique et de la liberté civique de chacun, elle ose nous offrir une déclaration qui nous invite, par-delà les candidats et les programmes, à une attitude à la fois fondamentale et concrète : le choix de l’espérance.

Dans notre société fracturée et tendue, il n’est pas évident de croire qu’il est encore possible de vivre en paix. Pour faire le choix de la rencontre et non du repliement, pour envisager d’emblée le bien commun fondé sur la justesse éthique et la justice sociale, il faut espérer que l’homme est capable de dépasser ses peurs et ses intérêts les plus immédiats, afin qu’un avenir commun soit envisageable pour tous.

C’est aussi l’espérance qui nous fait regarder toute vie humaine, aussi fragile soit elle, comme digne de respect et infiniment précieuse. Le choc de la pandémie nous a mobilisés vers l’urgence de « sauver des vies ». Encore faut-il que nous ayons soin, en toutes circonstances, d’accueillir la vie naissante avec émerveillement et espérance, et d’accompagner jusqu’au bout la vie blessée ou finissante.

En reprenant la triple devise républicaine, les évêques rappellent que tout se tient, et que la liberté sans responsabilité met en danger l’égalité et surtout la fraternité ; de même que le problème de la liberté citoyenne et religieuse se pose à nouveau devant certaines législations restrictives, ou lorsqu’on considère l’omniprésence des moyens numériques.

L’espérance nous redit par ailleurs que les religions sont d’abord une chance pour notre société, parce qu’elles rappellent, chacune selon sa voie propre, que l’humanité est une unique famille. De même, leur rencontre respectueuse et fraternelle contribue largement au bien commun. De même, la transition écologique est possible et prometteuse, si elle est vraiment intégrale et attentive à la justice sociale et à la coopération internationale. Plus loin encore, l’espérance nous rappelle que la France n’est pas une île, et qu’elle doit manifester sa générosité et son humanité, notamment dans le drame et le défi des flux migratoires, sans négliger bien sûr une politique de régulation responsable.

L’espérance, enfin, nous engage à transmettre, dans une solidarité renouvelée avec les générations plus jeunes et à venir. À ce titre, il y a certainement urgence à redresser la barre, au risque de leur livrer un pays surendetté, sans vraies valeurs humaines, sociales et culturelles.

Au seuil des prochaines élections, l’Église catholique n’est donc d’aucun parti, mais elle nous invite à un pari qui est sans doute le plus beau : celui de l’espérance.

+ Didier Berthet
Évêque de Saint-Dié

 

 

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