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46ème anniversaire de la Cathédrale Saint-Dié

Dédicace le 29 septembre 1974

La Cathédrale Saint-Dié, suite à sa reconstruction après la guerre pendant 30 ans, est solennelement consacrée le 29 septembre 1974. 
On fêtait sa dédicace le 18 septembre jusqu'au 17 novembre 1944, date de sa destruction par dynamitage par les Allemands au cours de l’incendie systématique de la rive droite de la ville. Nous fêtons alors aujourd'hui la nouvelle dédicace de la cathédrale le 28 septembre (liturgiquement, les anges sont fêtés le 29 septembre).

Redécouvrez l'homélie de Mgr Jean Vilnet, évêque de Saint-Dié (1964-1984), pour la Dédicace de la Cathédrale en date du 29 septembre 1974 :

C’est pour nous que retentit, en cette cathédrale régénérée, la Parole de Dieu toujours actuelle...

Certes, l'histoire, l'architecture, l'art marquent un édifice tel que celui auquel nous redonnons vie en ce jour. Mais les rites, les attitudes, ou les ornements que la liturgie de la Dédicace nous propose, pourraient nous maintenir trop naturellement sur le palier d’un sentiment religieux coloré d’esthétisme.

Pourtant nous avons besoin de signes sensibles et joyeux lorsque nous nous rencontrons entre croyants pour partager notre foi. Nous avons besoin de fêter notre libération et notre libérateur. Ne nous laissons donc pas limiter, dans cette cathédrale comme dans toutes nos églises, par les contraintes des habitudes et des lieux. Enfants, adultes aussi, et même des anciens rejoignent de plus en plus l’attente des jeunes qui veulent une liturgie vivante, un large partage de la prière et de la foi, une saine ambiance de chaleur humaine dans nos rassemblements et dans nos messes : que de fois ai-je entendu cet appel ! Nos liturgies doivent être joyeuses, comme on savait les entourer de fête aux vieux siècles de chrétienté. Elles doivent être fraternelles, comme on savait tout mettre en commun aux premiers de l’Église. 

C’est que nous avons une extraordinaires richesse à partager :
«  Vous êtes le sacerdoce royal, écrivait saint Pierre, 
vous êtes le peuple qui appartient à Dieu.
Vous devez être les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel. 
Vous avez à présenter des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter,
à cause du Christ Jésus. »

Ce vocabulaire peut sembler lointain, emphatique, sans signification entrainante. Mais non : combien il faudrait pouvoir détailler tout ce que portent de dynamisme ces paroles qui définissent l’Église et la place active de tout fidèle dans cette Église.

Le Concile de Vatican II s’y est constamment référé.. la pratique pastorale de l’Église ne cesse de s’en inspirer. C’est un appel insistant, pressant, à tous les baptisés pour qu’ils assurent toujours mieux l’impact que doit avoir en leur vie le choix que Dieu a fait d’eux pour la grâce de la foi, et pour qu’ils soient des témoins actifs d’un Évangile loyalement mis en pratique.

Saint Pierre déjà avait explicité : « Vous êtes donc chargés d’annoncer les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ».

L’Église a quelque chose d’unique à dire à chaque homme, pour lui révéler en vérité tout ce qu’il est aux yeux de Dieu : une personne éminemment digne. Ce message ne peut être reçu que si tous les chrétiens le proclament, d’une voix commune, là où chacun d’eux partage la condition humaine. Et ce message n’a de force percutante que si tout baptisé qui y croit est prêt à se compromettre pour que la société tout entière en soit vivifiée.

Nous n’annoncerons les merveilles de Dieu que si nous sommes « attentifs et aimants » envers tout homme notre frère.

Voilà pourquoi le souci des aveugles qui doivent arriver à la lumière, des enchaînés de l’existence qui doivent accéder à la véritable liberté, des opprimés qui doivent sortir de tous les esclavages matériels ou moraux, des résignés ou des déçus qui doivent rejeter tout fatalisme, ce souci et cette solidarité doivent envahir même nos églises. Sans esprit partisan. Sans exclusivisme. Sans que nous bannissions par nos jugements des groupes entiers, comme si l’on pouvait tolérer, dans les affrontements sociaux, que d’aucuns soient a priori réprouvés. Mais notre préoccupation constante et partagée doit être : nos frères les hommes vivent-ils ou non dans des conditions telles que notre Dieu, qui est aussi leur Dieu, que notre Père, qui est aussi leur Père, puisse manifestement être trouvé par eux comme le Dieu de justice, d’espérance, de paix et d’amour ?

Avec le silence du recueillement, laissons donc toujours pénétrer, en cette cathédrale, la joie, l’attente et aussi la rumeur, la plainte de tous ceux qui vivent en cette ville, dans cette région, dans ces vallées où l’avenir est encore une fois lourd de graves incertitudes. Et ne nous contentons jamais de paroles ou de pieuses intentions. « Rien de ce qui est humain dans les joies et les espoirs, les souffrances et les tristesses des hommes de ce temps ne saurait nous être étranger, puisque nous sommes disciples du Christ »…

 

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