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Paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe
Paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe
La paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe, d’une population d’environ 16 000 habitants, est composée de :
Anould, Ban-sur-Meurthe-Clefcy, Entre-deux-Eaux, Fraize, Le Valtin, Mandray, Plainfaing, Saint-Léonard, Saulcy-sur-Meurthe, et Taintrux
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Paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Meurthe - parution bi-mensuelle
N.D. du Val de Meurthe - Téléchargement JP juin juillet 2021
N.D. du Val de Meurthe - Fête du Saint Sacrement
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « net »
Soixante jours après la fête de Pâques, l'église célèbre la solennité du corps et du sang du Christ ou la fête Dieu ou encore la fête du très saint sacrement. Merci à l’abbé NAZOTIN de nous expliquer le sens de cette fête.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les terroristes ont encore frappé au Burkina. 132 victimes dans le village de Solhan au nord.
Prions pour les défunts, pour le Burkina et les pays du sahel.
Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
9e DTO, fête du St Sacrement, institution de l’Eucharistie
En Mc 14,12-16.22-26,
06 juin 2021
L'Esprit St avec la collaboration de P. Nazotin
Chers frères et sœurs,
Joséphine Bakhita est une Soudanaise vendue comme esclave à l’âge de neuf ans. Elle est née vers 1869. Elle est passée de maître en maître, au milieu de terribles souffrances, jusqu’à être achetée par le Consul d’Italie qui l’amène en Italie. Là, elle devient religieuse aux vertus spirituelles héroïques. En l’an 2000, elle est déclarée sainte par le Pape Jean-Paul II. Se rappelant les années de son esclavage où elle ne connaissait pas Dieu du tout, elle écrit : « En voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me demandais qui pouvait être le Maître de ces merveilles. Et j’ai ressenti un grand désir de le voir, de le connaître et de lui rendre hommage ». Ce désir de Bakhita de vouloir rendre hommage à un artiste pour son œuvre est un instinct naturel qui relève de la pure rationalité et du bon sens. Il s’agit d’un devoir de justice inscrit dans l’intime de notre nature humaine. Vouloir s’y déroger serait faire une entaille à un principe rationnel et donc universel. De tout temps, les hommes de toute culture ont pris conscience que le monde dans lequel ils vivaient ne pouvait pas être le produit d’un hasard, tout comme un tableau de peinture ne peut pas être un produit du hasard. Il est l’œuvre d’un artiste. C’est une évidence. De la même manière, les hommes à travers les âges, ont pris conscience qu’il doit bien y avoir un auteur de toutes ces beautés de notre monde. Partout et de tout temps, ils ont essayé d’entrer en contact avec le Créateur. C’est l’origine des religions. Le mot Religion vient du latin religere : relier. Il s’agit d’établir un lien avec l’auteur suprême. La révélation chrétienne nous enseigne que les hommes s’y prennent mal. L’hommage qu’ils rendent à Dieu n’est pas approprié. Jésus en mourant sur la croix et en ressuscitant se fait l’unique offrande qui convient à Dieu. Le culte, le véritable culte « en esprit et en vérité » (Jn 4) consiste à offrir à Dieu l’offrande que le Christ a faite de lui-même sur la croix. Comment cela est-il possible ? La 2e lecture aide à comprendre ce langage Curieux.
L’auteur de la lettre au Hébreux nous enseigne que le sacrifice du Christ est entré au Ciel, dans le sanctuaire céleste. Le recourt à l’image de sanctuaire, lui permet d’insister sur le fait qu’il s’agit bien de sacrifice, puisque le grand-prêtre n’entrait dans le sanctuaire du temple de Jérusalem que pour offrir un sacrifice. Cette entrée dans le sanctuaire du Ciel s’est passée il y a 2000 ans, mais elle perdure jusqu’aujourd’hui et perdurera dans l’éternité : le sacrifice du Christ est un sacrifice éternel, offert une fois pour toutes, c'est-à-dire une fois pour toutes les autres fois (He 10).
C’est ce sacrifice et seulement ce sacrifice qui peut plaire à Dieu. Il vient parfaire tous les sacrifices de l’Ancien Testament ainsi que tous les autres sacrifices à travers le monde. Il vient accomplir ce que ces sacrifices cherchaient à réaliser sans jamais y parvenir. Ils n’en étaient que l’annonce et le balbutiement. Ils partaient d’une bonne intuition et d’un bon sentiment, mais ne pouvaient rendre hommage à Dieu de façon effective. Oui, seul le sacrifice du Christ est en mesure de plaire à Dieu. Toutefois, Dieu n’est pas un narcissique dont le malin plaisir est d’avoir des gens qui lui offrent régulièrement le sacrifice de son Fils. Pour que le culte à Dieu en soit vraiment un, ceux qui offrent le sacrifice de son Fils doivent eux-mêmes devenir ce sacrifice. Qu’est-ce qui caractérise le sacrifice du Christ ? Sa prière à Gethsémani permet de le comprendre : « Père, s’il est possible, éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Le Christ a fait le choix de préférer la volonté de son Père à sa propre volonté à lui. C’est là que se trouve l’éclatante beauté de son sacrifice. Pour que le sacrifice du Christ que nous offrons à Dieu sur l’autel parle à Dieu à notre avantage, nous devons nous entrainer à devenir ce qui est sur l’autel. St Augustin avait trouvé les mots justes : « Deviens ce que tu reçois : le corps du Christ ». En communiant au Corps du Christ rendu présent sur l’autel, nous recevons la force de devenir toujours plus semblables à lui dans notre effort de nous oublier nous-mêmes pour aimer Dieu et le prochain. C’est cela le sacrifice qui plaît à Dieu. C’est cela l’hommage et le culte que Dieu préfère. « Tu ne refuses pas O mon Dieu, un cœur brisé et broyé » (Ps 50), c'est-à-dire un cœur qui, comme Jésus, s’entraine à imiter Jésus en disant : « non pas ce que je veux mais ce que tu veux ».
En définitive, le chrétien ne vient pas à la messe pour recevoir. Il vient à la messe pour un culte à Dieu. Or, l’acte essentiel du culte à travers les religions du monde, consiste à offrir un sacrifice à la divinité. Le chrétien vient offrir à Dieu un sacrifice. Il offre à Dieu ce que Dieu aime le plus : l’offrande de sa propre personne en union avec le sacrifice du Christ. Le sacrifice du Christ rendu présent sur l’autel rend possible cette offrande du chrétien de lui-même s’il s’efforce d’imiter le Christ dans l’oubli de soi. Cela distingue le christianisme de tout autre religion. Il offre le sacrifice du Christ et s’offre lui-même avec, afin de rendre hommage à Dieu. Cet hommage est un devoir de justice envers Dieu tout comme l’artiste mérite l’hommage qu’on lui rend. La vie chrétienne devient finalement une vie où l’on s’entraine à être toujours plus « offrables » avec le Christ dans l’Eucharistie, en hommage à Dieu. Toute notre vie devient, en ce moment, une vie eucharistique, c'est-à-dire entièrement tournée vers l’Eucharistie comme son sommet, mais aussi comme sa source. En effet, c’est dans la communion eucharistique régulière que nous trouvons la force de nous rendre toujours plus « offrables ».
Abbé NAZOTIN
N.D. du Val de Meurthe - Homélie de la Pentecôte
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net »
Cinquante jours après la fête de Pâques, l’Église célèbre la fête de la Pentecôte ou du don de l’Esprit-Saint.
Cette solennité met en lumière la troisième personne de la trinité (l’Esprit-Saint) protagoniste de la mission d’Évangélisation.
Merci à l’abbé Sylvain DRABO à travers sa méditation de nous permettre de mieux saisir qui est l’Esprit-Saint.
La fête de la Pentecôte est l’occasion pour nous de nous rappeler que l’Esprit que nous avons reçu à notre confirmation nous invite à témoigner du Christ.
Bonne fête.
« ir adelante siempré ! »
Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tél :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
HOMÉLIE DU DIMANCHE DE LA PENTECÔTE / ANNÉE B
(Textes : Ac 2, 1-11 ; Ps 103 ; Ga 5, 16-25 ; Jn 20, 19-23)
En ce dernier dimanche du temps de Pâques, nous commémorons la venue de l’Esprit-Saint sur les Apôtres cinquante jours après la Résurrection du Christ : c’est la Pentecôte, ce jour où le Saint-Esprit fut donné à l’Église (naissante). Cette solennité́ nous permet de focaliser notre regard sur le Saint-Esprit, cette Personne de la Sainte Trinité souvent ignorée ou négligée dans la vie spirituelle. Pourtant l’Esprit-Saint accomplit dans l’Église et dans notre vie de foi d’importants rôles. Sans vouloir les parcourir tous, nous voulons axer notre méditation sur deux rôles particuliers du Saint-Esprit dans la vie de l’Église et du chrétien.
1. Le Saint-Esprit comme une Force de Vie
Le Saint-Esprit envoyé́ à la Pentecôte est le plus grand don de Dieu à l’humanité́, le Don que Dieu le Père et le Fils font à l’Église. Ce don de Dieu est une force de Vie qui anime l’Église et la maintient en vie à l’instar de l’âme dans le corps. L’Esprit-Saint nous anime de l’intérieur et nous pousse à̀ témoigner de la seigneurie de Jésus en ce monde. C’est cette puissance de vie qu’ont reçue les apôtres, réunis dans une salle close, apeurés qu’ils étaient. Grâce à l’effusion du Saint-Esprit, ils ont été́ libères de toute peur, de toute angoisse et mis en confiance. Comme un feu, l’Esprit-Saint les a consumés dans la flamme de son amour. C’est pourquoi, ils peuvent communiquer aux autres les "merveilles de Dieu".
Si l’Esprit-Saint est une force de vie, cette force s’exprime avant tout par la parole, le logos. Rappelons-nous ce que dit le prologue de saint Jean : « Au commencement était la Parole... » (Jn 1, 1). Cette parole a été́ communiquée aux apôtres par le don des langues de feu. Contrairement à̀ la confusion des langues dans la tour de Babel (cf. Gn 11, 1-9), le don des langues à la Pentecôte a fait l’unité́ de tous les hommes malgré́ la divergence des provenances et la différence des ethnies. Ainsi, la force que communique le Saint-Esprit, loin d’être destructrice ou ségrégationniste, est une puissance qui rassemble et unit les hommes. L’Esprit qui œuvre dans nos cœurs et dans l’Église (à travers tous ces mouvements de spiritualité́) veut nous unir. Alors, donnons-nous la main dans nos engagements à l’Église, aimons-nous sans provoquer de conflits et sans nous séparer. Car là où est la division, là n’est pas l’Esprit de Dieu. Et là où des gens mettent en avant leurs intérêts et leur ego, là n’habite pas l’Esprit-Saint.
Comme force de vie, le Saint-Esprit est également ce qui nous pousse à̀ témoigner et à annoncer le Christ au cœur du monde selon la promesse même de Jésus avant son départ : Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre (Ac 1, 8). Que ce soit par la parole (la prédication) ou par les actes, le Saint-Esprit nous donne le courage et la force percutante pour témoigner du Christ face aux épreuves et persécutions du monde. C’est en cela qu’Il est notre Avocat, notre Défenseur. Un défenseur qui combat avec nous le mal et qui soutient nos efforts dans la quête du bien. Dans ce sens, le Saint-Esprit se fait un acteur important de notre conversion.
2. Le Saint-Esprit comme une force de conversion
À la pressante invitation du Christ "Convertissez-vous et croyez à l’Évangile" (Mc 1,15), l’homme ne peut répondre sans accueillir le Saint-Esprit qui est l’agent ou l’initiateur de ce processus de retour à̀ Dieu. De fait, c’est l’Esprit-Saint qui pousse l’homme ou le pécheur à rompre les liens du pèché pour répondre à l’amour prévenant de Dieu. Il le pousse à̀ sortir de l’esclavage du mal, pour se donner librement à son Seigneur. Sollicitant l’homme à changer de vie, le Saint-Esprit ne le force jamais, il respecte sa liberté́, comme l’a expérimenté́ Saint Augustin, le grand converti. Ainsi, chacun (e) de nous a besoin de se convertir chaque jour, en se rendant docile à l’Esprit-Saint pour qu’Il transforme son cœur endurci par le péché́, afin qu’Il prenne le gouvernail de sa vie.
Dans sa lettre aux Galates saint Paul nous indique un chemin de conversion : il s’agit de se laisser conduire par l’Esprit en renonçant aux convoitises de la chair. Ces convoitises de la chair sont multiples : « inconduite, impureté́, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité́, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre ». Si nous voulons vivre sous la motion du Saint-Esprit, il nous faut renoncer à̀ ces tentations de la chair qui s’opposent à l’Esprit. Il nous faut vivre en hommes nouveaux, des hommes dont la vie est un reflet de la vérité́, de la pureté́ et de la sainteté́ de Dieu. Chrétiens, nous sommes tous invités à être des "pneumatophores", c’est-à̀-dire des chrétiens qui portent en eux le Saint-Esprit et dont la vie rayonne de son amour. Si depuis notre Baptême nous avons reçu le Saint-Esprit, il est important que nous le laissions prendre possession de notre vie pour la diriger. Prions-le afin qu’Il fasse en nous son œuvre de sanctification, comme dit cet hymne de la Pentecôte :
Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
Cette prière, comme bien d’autres, nous aide à̀ prendre conscience de l’action du Saint-Esprit dans notre vie. C’est pour cela qu’en plus du Père et du Fils, nous devons apprendre à̀ prier aussi et davantage la troisième Personne de la Trinité afin qu’Elle guide toutes nos actions. Car si nous cherchons à̀ vivre sous la mouvance de l’Esprit-Saint, si nous le laissons vivre en nous, ou si nous nous laissons posséder par lui, notre vie sera renouvelée par de nouvelles Pentecôtes. Qu’il en soit ainsi pour chacun (e) de nous maintenant et toujours. Amen !
Abbé Sylvain DRABO
N.D. du Val de Meurthe - Homélie pour l'Ascension 2021
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du « Net »
Quarante jours après la fête de Pâques, l’église célèbre la solennité de l’Ascension de notre Seigneur Jésus : la montée au ciel, le retour vers le Père du Ressuscité. Merci à l’abbé Jean-Jacques de nous aider à comprendre à travers sa méditation que la célébration de cette solennité est pour nous chrétiennes, chrétiens l’occasion de prendre conscience de la mission que le Ressuscité nous a confié en s’en retournant vers son Père : « Allez dans le monde entier, Proclamez l’Évangile à toute la création… ». Si le Christ est « apparemment » absent c’est à travers chacune et chacun de nous, à travers nos actions, notre témoignage qu’il est présent dans notre monde.
Aujourd’hui nos frères musulmans célèbrent la fin du Ramadan. Que les grâces de ce temps de privation et de prières soient pour notre monde source de paix et de cohésion sociale. Bonne fête de l’Ascension.
Dieu bénisse!
Abbé Éric TRAORE.
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HOMELIE DE L'ASCENSION DU SEIGNEUR 13.05.2021
Ac 1,1-11 ; Ps 46 ; Éph 4,1-13 ; Mc 16, 15-20
Frères et sœurs en Christ,
Aujourd’hui nous célébrons l’Ascension du Seigneur, solennité liturgique qui s'inscrit dans la suite de la fête de Pâques. Elle marque le départ de Jésus qui dorénavant ne sera plus avec ses disciples comme il l’a été auparavant. Relisons ensemble ce qui nous est présenté concernant ce mystère de l’Ascension dans les lectures de ce jour,
Le récit de l’évangile de saint Marc est très bref. Il résume le tout en quelques lignes : « Le Seigneur Jésus, est-il écrit, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. »
Quant à saint Luc, dans la première lecture, il entre dans les détails. Son récit situe l’épisode quarante jours après Pâques. Ce que nous retenons encore aujourd’hui pour la fête de l’Ascension, le jeudi de la 6e semaine après Pâques.
Saint Luc dans son récit nous montre les disciples réunis autour de Jésus dans un repas où celui-ci leur explique que son départ leur ouvrira un espace nouveau où ils seront les protagonistes de l’annonce du Royaume : « vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ». Il s’efface et leur promet l’assistance de l’Esprit Saint pour cette mission.
C’est une des plus belles leçons qu’on peut retenir du mystère de l’Ascension, à savoir que le départ et l’absence de Jésus ouvrent la porte à une nouvelle présence qui se continuera tout au long des siècles. Ce sont désormais les disciples qui sont les hérauts, les messagers de la Bonne Nouvelle. C’est ce que l’évangile de saint Marc s’emploie à développer en s’adressant aux chrétiens des débuts.
Le départ de Jésus lors de l’Ascension marque le début d’une absence qui ouvre une porte toute grande à la démarche de ceux et celle qui le suivent. C’est à eux et à elles que revient la tâche de le rendre présent.
Par leurs rassemblements, par leur écoute de sa Parole, par le partage de son Corps et de son Sang, ils deviennent eux-mêmes des signes de sa présence. On chante avec raison en s’inspirant de saint Paul « Vous êtes le Corps du Christ, vous êtes le Sang du Christ, alors, qu’avez-vous fait de lui ? »
Plutôt que d’imaginer l’Ascension comme la fin d’une belle histoire, nous sommes invités à voir ce mystère comme le début d’une grande histoire, d’un long périple dont nous sommes les participants. C’est l’histoire de l’Église qui commence, une histoire aux multiples renversements, remplie de beauté, mais aussi de laideurs, une histoire de sainteté mais aussi de méchanceté. Et pourtant, Jésus prend le risque de quitter les siens pour leur laisser le soin de le rendre présent autour d’eux et dans l’histoire.
Quelle belle mission pour nous aujourd’hui. Nous nous demandons souvent devant la situation de la foi dans les sociétés industrialisées comme les nôtres s’il est encore possible de rencontrer Jésus. La réponse est oui. Il est là par toi ou par moi qui rend témoignage par sa vie et ses engagements qu’il est toujours vivant.
La célébration de l’Eucharistie est pour nous le lieu indispensable de la rencontre de Jésus enlevé au ciel et assis à la droite tu Père. Lorsque nous célébrons ensemble, il est là avec nous intercédant et nous unissant à lui dans la liturgie céleste autour de Dieu à laquelle nous sommes tous et toutes conviés pour l’éternité. Amen
(Abbé Jean-Jacques NDUNGUTSE)
N.D. du Val de Meurthe - Homélie du Dimanche de Pâques
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
"Le Seigneur est vraiment ressuscité alléluia!" voici la bonne nouvelle du jour. Que signifie pour nous le tombeau vide?
Quel est l'impact de la résurrection dans nos vies?
Merci à l'abbé Alfred à travers sa méditation de nous ouvrir des pistes de compréhension et de réflexion sur la résurrection.
À tous je souhaite une joyeuse fête de Pâques.
"Ir adelante siempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
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Dimanche de la Résurrection (4 avril 2021)
Textes : Ac 10, 34a.37 - 43 ; Ps 117 ; 1 Co 5, 6b – 8 ; Jn 20, 1 - 9
Titre : Entrer dans le jardin de Pâques où la vie est plus forte que la mort
Du jardin de la Genèse avec Adam et Ève au jardin de la Pâques avec Jésus, il y a une rupture totale dans le fait d’être homme. Les deux jardins sont pourtant riches et beaux en variétés de dons de la nature, offerts gratuitement par le Créateur. Le premier jardin est animé́ par le désir de l’homme de tout contrôler, de tout savoir et tout de suite. Le second jardin est animé́ par le cri strident de l’homme qui, abandonné de tous, humilié dans sa dignité́, se livre au créateur pour une nouvelle création. Dans le premier jardin, la soif de l’homme est de s’affranchir de la relation d’ordre créateur-créature comme si elle était une privation, une prison. Dans le second jardin, l’homme fait le mouvement dynamique de va-et-vient dans cette relation d’ordre. Ici, il y a la proclamation solennelle que Dieu, le créateur, n’a pas jeté́ l’homme dans la nature sans le nantir de force de régénération. Laquelle est mission de collaboration et d’amitié́ avec le créateur. Le jardin de Pâques est le lieu de cette entrée dans la vision de Dieu. C’est la Résurrection.
Le chemin de croix dans sa dureté́ particulière s’opposait à cet état neuf de l’homme, où Dieu le porte dans ses mains comme la Vierge Marie a tenu l’Enfant Jésus, fragile, dans ses mains de Mère. Jésus n’a pas fui cette réalité́ du chemin de la vie. Il s’est revêtu de toutes les saletés du jardin que l’homme ne parvenait pas à nettoyer. Dans le tombeau, il a plongé́ jusqu’aux déchirures les plus graves pour laver et ranger en ordre divin le jardin de l’homme. C’est la résurrection de l’homme.
Marie Madeleine est encore dans les ténèbres du premier jardin quand elle va, toute remplie de chagrins, au tombeau. Elle constate l’anormal, le vide. Un tombeau doit rester en son état selon l’ordre prévu. Sinon vol, détournement, profanation, injustice, tout sans loi ni foi malgré́ la foule des lois. C’est ce qui se fait dans la norme du premier jardin dans lequel, aujourd'hui encore, l’homme peut demeurer. La nouvelle connue, l’information circule vite. Marie Madeleine se dépêche de tenir au courant les deux disciples, Pierre et Jean, certainement les plus proches, car certains étaient partis loin ou s’étaient cachés par peur. La peur et la cache sont aussi présentes dans le premier jardin après le franchissement de la barrière. La peur de Dieu ! Dieu ne fait pas peur à l’homme. Il aime l’homme en l’appelant à être saint, vrai, bon, miséricordieux comme Lui. Les deux disciples courent au tombeau. Il faut bien vérifier l’information au lieu de se contenter à la diffuser sans être sûr de sa source, créant ainsi panique, psychose, peur, manque de confiance en Dieu. Jean, plus jeune, est plus en jambes. Il arrive le premier au tombeau. Il constate les dires de Marie Madeleine. Puis dans une inclinaison légère, il découvre que le corps ne peut être dans les linges ainsi posés à plat. Il y a effectivement quelque chose. Mais Jean s’arrête là. Il attend son ainé́ Simon-Pierre qui doit arriver. Par respect de la hiérarchie ? Certainement plus que cela, dans une intention spirituelle. Le geste d’attente de Jean convient dans le jardin de la Pâques comme un ordre de laisser passer, de s’effacer devant l’autre pour dire en toute humilité́, tu es plus grand que moi, je dois passer après toi. N’est-ce pas là le lien avec le jeudi saint où Jésus a invité́ ses disciples à devenir serviteurs en vérité́ et en âme par le geste du lavement des pieds ? Dans le sens du monde, où passer devant l’autre par rivalité́, par piétinement et par indifférence ou ignorance est une mode, Jean attend Pierre devant le tombeau, et le laisse passer par profond respect. Cette logique de voir et de considérer l’autre, surtout le plus faible et le plus pauvre, en plus grand que soi, change le monde. Elle établit dans le jardin de la Pâques. C’est la résurrection partagée. Pierre entre dans le tombeau. Il constate que les dires de Marie Madeleine ne sont pas des paroles d’affolement, de troubles psychiques. Il y a bien quelque chose. Le corps de Jésus est absent. Mais Pierre remarque l’ordre dans la disposition des linges. Ils sont bien ordonnés, chacun à sa place sans un défaut de roulement. Cet ordre est étrange ! Il étonne l’esprit de Pierre. Certes il y a bien quelque chose. Mais bien au-delà̀ de l’absence du corps de Jésus.
Jean suit Pierre dans la découverte de l’intérieur du tombeau. Il est vide du corps de Jésus. Mais plein de mystère. Comment découvrir ce mystère quand notre esprit veut tout contrôler, mettre au ban de ses connaissances ? Comment lire cette présence de Dieu dans notre vie quand le malheur frappe ici et là, à nos portes, dans nos cœurs ? Il est plus facile de faire confiance au faux que l’on voit qu’à la vérité́ à chercher sans savoir si elle s’ouvrira à notre conscience. Se limiter à la surface, à la couleur primaire, mordre dans les premières analyses sont davantage acceptables que de rechercher l’analyse spirituelle, celle où Dieu se révèle à nous dans le drame de la mort de Jésus. Cette vision, plus profonde, requiert le silence habité par la confiance, cet élan vital pour recevoir le message qui dépasse notre entendement.
Qu’a-t-il vu de plus que Marie Madeleine et Simon-Pierre ? Ils ont tous aperçu les mêmes choses. Mais Jean a vu, et il a cru. Il s’est laissé saisir par le mystère qui remplissait le tombeau vide. L’absence du corps derrière les linges, posés à plat et si bien ordonnés, annonçait la présence nouvelle. Celle dont l’apôtre Paul dit qu’elle nourrit le monde entier avec le pain de la droiture et de la vérité́. Le pain de la Pâques. Le pain de la résurrection en action dans nos vies.
Pour partager ce pain, Pierre ne donne pas seulement une information au centurion de l’armée romaine. L’information peut être mal interprétée, elle peut être sans intérêt. Elle peut se prolonger en des développements inutiles. Pierre rend témoignage de la présence du Christ après l’évènement du tombeau vide. Il a compris avec Jean que le bon ordre des linges dans le tombeau vide dit plus que le goût du ménage bien fait. Il est vivant. Voilà̀ le fond spirituel du tombeau vide. Jésus est ressuscité.
Pierre transmet cette nouveauté́ de la vie de Jésus. Ce Jésus qui, homme de bien, homme du salut, a été́ supprimé par suspension à la croix. Il est vivant. Et il fait vivre. Cette réalité́ nouvelle dans le fait d’être homme est immense. De la mort, l’homme peut être vainqueur car le Christ est sorti du tombeau. Il est vivant. De la bonne transmission créateur-créature et créature-créateur, l’homme est capable car le Christ a ouvert le chemin. De la réconciliation et de la mise en commun des forces de créativité́, l’homme en a la possibilité́ car le Christ a tué́ la division et établi l’unité́ des cœurs.
Pierre révèle la mission de l’homme suite à la Résurrection du Christ. Mission d’annonce. Le Christ est l’accomplissement plénier de l’homme. Mission de vie en Christ, par le Christ et pour le Christ.
La Covid-19 tourmente le monde. Elle s’inscrit avec bien d’autres maux dans le chemin de croix avec les larmes du deuil, des accusations, des violences, des pleurs et des brutalités de toutes sortes. Le confinement et les restrictions du vivre-ensemble posent toutes les questions de l’agir humain dans le monde. Les réponses sont multiples et souvent opposées.
La Résurrection de Jésus appelle l’homme. Elle appelle le vivant. La vie en dehors des tombeaux des barbaries, masquées ou non. La vie en dehors des tombeaux des guerres anciennes et nouvelles. La vie en dehors des conflits à verser le sang, à priver de parole, d’attention fraternelle et de solidarité́.
La Résurrection de Jésus m’appelle. Elle t’appelle. Elle nous appelle dans le jardin de la Pâques. Soyons ensemble dans la Paix de ce jardin pour aimer, pardonner, vivre en Dieu. Joyeuses Pâques ! Alléluia ! Il est vivant ! Que Jésus soit notre vie ! Amen !
Alfred Dibanne KI
N.D. du Val de Meurthe - Homélie Vigile Pascale 2021
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens
Triduum acte III : le tombeau vide
Je vous annonce une bonne nouvelle : Jésus-Christ est ressuscité. Alléluia !
Merci à l’abbé Jean GOUROU pour sa méditation.
Bonne sainte et joyeuse fête de la résurrection à tous. "Ir adelante siempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
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Vigile pascale 2021
Le Seigneur est ressuscité Alléluia !
J’ai envie de crier quatre fois PÂQUES pour entendre successivement : Lumière ; Parole ; Baptême ; Eucharistie. Oui c’est là les quatre piliers de la vigile pascale que nous célébrons.
En effet, la solennité des solennités de cette vigile pascale tient à ces quatre essentiels qui fondent notre foi.
L’Exultet qui annonce l’évènement est aussi solennel. De cette annonce solennelle de la Pâque, nous pouvons retenir particulièrement quelques extraits :
Qu’éclate de partout la joie du monde ; Voici pour tous les peuples l’unique Pâque ; Voici la liberté pour tous les peuples : le Christ ressuscité triomphe de la mort ; O que notre Dieu est insondable dans sa tendresse et sa miséricorde : pour libérer l’esclave, il a livré le Fils.
Oui victoire où Dieu se donne un nouveau peuple ; victoire de l’amour, victoire de la vie. Et que passent tous les hommes de cette terre à la grande maison du Père.
Oui que passent tous les hommes … c’est aussi et surtout cela Pâque : passer… configuré par le baptême, à la suite du Christ Ressusciter, il nous faut passer ; de la haine à l’amour et à la vie. Car Paque c’est la victoire de la vie. Il nous faut passer de la mort au péché à la vie du Ressuscité.
Notre monde est si perturbé à bien des égards par la pandémie de la covid-19. Pâques se veut pour chacun, un sacrement de consolation si notre cœur y est à fond, notre esprit et notre corps y seront également. Et cette pandémie ne saurait avoir raison ni de notre foi, ni de notre joie, encore moins de notre joie en l’espérance de notre propre résurrection avec le Christ.
Les fêtes pascales sont une invite à vivre au quotidien de la vie du Ressuscité ; la Lumière nous éclaire et elle éclaire la route ; la Parole de Dieu nous en donne les moyens ; le baptême nous y configure et l’eucharistie nous y nourrit. C’est alors que nous aurons l’audace d’entendre l’ange nous dire, comme aux femmes qui étaient allées au tombeau de Jésus de bon matin :
« Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre :“Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” »
Chers amis, chères amies,
Ne cherchons plus le Christ où il n’est pas. Allons à Galilée dans nos quartiers, dans nos familles et dans nos maisons, c’est là qu’il nous attend et là que nous le verrons comme il nous l’a promis.
Galilée c’est aussi le cœur de chacun des nôtres, de nos amis, de nos collègues, de nos adversaires, de ceux à qui nous n’arrivons pas à pardonner. Le Christ nous purifie de nos péchés et nous intègre dans son nouveau peuple. Le peuple que Dieu s’est acquis par le sang de Jésus Christ.
Galilée c’est le lieu privilégié où chacun et chacune peut rencontrer le Ressuscité et vivre de sa vie.
Puissions-nous trouver notre Galilée au quotidien.
Le Seigneur est ressuscité Alléluia !!
Joyeuses fêtes de Pâques.
P. Jean GOUROU
N.D. du Val de Meurthe - Homélie du Vendredi Saint
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens
En ce vendredi nous entamons l'acte deux du triduum pascal; la Passion-mort du Christ.
Quel est le sens de cette mort? À quoi nous invite-t-elle?
Merci à l'abbé Stanislas de nous donner une ébauche de réponse à travers sa méditation des textes de ce jour.
Dans la foi et surtout dans un désir profond de conversion vivons cet acte II qui nous mène à la Gloire du Ressuscité.
Sainte journée.
"Ir adelante siempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tél :+33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
Homélie du Vendredi Saint
Textes : Is 52,13 à 53,12 ; Ps 30 ; He 4,14-16 ; 5,7-9 ; Jn 18,1 à 19,42
Bien-aimés de Dieu, nous célébrons, en ce jour, la Passion du Seigneur. Célébrer la Passion du Seigneur, ce n’est pas se faire violence, une fois par an, pour aller assister passivement à un spectacle tragique. Ce n’est pas non plus commémorer la mort d’un ami qui était "un type formidable". C’est beaucoup plus que cela. Célébrer la Passion du Seigneur, c’est essentiellement vivre une conversion ; une conversion semblable au retournement de la foule dans la première lecture.
En effet, cette foule anonyme livre son témoignage en utilisant le pronom « nous ». Elle évoque le lynchage et la condamnation à mort d’un anonyme que Dieu appelle « mon serviteur ». La foule pensait que cet homme défiguré était un pauvre type de plus, un étranger bien différent et extérieur à leurs vies. Elle se situait donc à distance ou de haut, gênée devant ce spectacle à la fois embarrassant et consternant. Rien de neuf donc, jusqu’au moment où la lumière de Dieu s’engouffre dans leurs cœurs et que leurs yeux s’ouvrent, enfin. Ce retournement soudain de regard et cette conversion sont exprimés en quelques mots : « Pourtant c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. » En d’autres termes : ce que vit cet homme a quelque chose à voir avec nos propres vies. Bien plus, il porte une responsabilité qui n’est pas la sienne, mais la nôtre. Oui, cet homme, c’est déjà, en filigrane, l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde, qui le porte pour le supprimer.
Une connaissance, après que je lui ai reproché son caractère régulièrement plaintif, la semaine dernière, avait pris cette résolution pour terminer la conversation : « pendant les fêtes pascales, je chercherai à ne plus penser à moi, mais à penser plus aux autres et à m’occuper de Jésus. Je ne me plaindrai pas ; même pas dans ma prière. Je ne veux pas parler de mes problèmes durant le triduum pascal à Jésus. J’aurais l’impression de lui en rajouter sur les épaules, lui qui sera entrain de souffrir énormément pour nous. » Cette résolution, malgré ces imprécisions, est, peut-être, le signe d’une délicate amitié avec le Seigneur en gestation.
Pourtant, si nous venons célébrer la Passion de Jésus, ce n’est pas simplement à la manière dont on va consoler un ami. De consolateurs, Jésus n’en a presque pas eu. Et, je ne suis pas sûr qu’il en ait besoin aujourd’hui, ici et maintenant. Ce qu’il veut, je le souhaite, c’est que nous comprenions nous aussi, comme la foule, que ce sont nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Ce qu’il veut, c’est que nous fassions le lien entre sa vie et notre vie. Inutile donc de penser que nous allons lui en rajouter par nos problèmes ! Au contraire, notre conversion, c’est de reconnaître que nous sommes impliqués dans la Passion de Jésus. « C’est pour nous que le Christ a souffert » (1 P 2, 21). Sa Passion, c’est sa Passion d’Amour pour nous, pour chacun et chacune.
Frères et sœurs, célébrer la Passion du Seigneur, en définitive, c’est se laisser sauver par Jésus. Au moment de vénérer la Croix de Jésus, ouvrons notre cœur et déposons au pied de la Croix ce qui nous empêche d’accueillir son amour. Alors la Passion d’Amour de Jésus ne sera pas vaine pour nous. Alors, oui, cette année, nous aurons pleinement célébré la Passion du Seigneur.
Abbé Stanislas SOW
N.D. du Val de Meurthe - Homélie de Jeudi Saint 2021
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
Avec la célébration de la sainte cène nous entrons dans le Triduum Pascal. Trois jours durant, nous partagerons l'intimité du Christ. Nous le suivrons pas à pas du dernier repas à la Gloire de la Résurrection (Pâques) en passant par sa Passion-Mort.
À travers la célébration de la sainte cène nous commémorons l'institution de l'Eucharistie, l'institution du Sacerdoce ministériel et de l'amour fraternel.
Merci à l'abbé Christophe de nous aider à mieux saisir le sens de cette journée qui ouvre les célébrations pascales.
Bonne sainte et joyeuse fête du sacerdoce à tous les confrères.
Heureux ministère à nous. J'ai une pensée particulière pour les confrères malades et en difficultés.
Merci chères paroissiennes, chers paroissiens de prier pour vos prêtres.
Merci surtout de demander à Dieu par l'intercession de Marie, mère du Sacerdoce de saints et nombreux prêtres pour l'Église.
Bonne montée vers Pâques.
"Ir adelanté siempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
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Homélie de Jeudi Saint 2021
Textes : Ex 12, 1-8. 11-14 ; Ps 115 ; 1Co11, 23-26 ; Jn 13, 1-15
Bien aimés de Dieu avec la célébration de la cène nous commémorons trois événements : l’institution de l’eucharistie, l’institution du sacerdoce, et la découverte du sens véritable du sacerdoce.
C’était un jeudi soir juste avant sa passion que Jésus institua l’eucharistie. Il a pris le pain et le vin, les ayant bénis, il les adonné à ses disciples ; et leur dit de faire cela en souvenir de lui. Qui n’a jamais donné ou reçu un souvenir : une photo, une lettre, un bijou, un habit …. Avant de passer de ce monde à son Père, Jésus a laissé à ces disciples comme souvenir de lui le sacrement des sacrements : l’eucharistie. Un souvenir merveilleux. Un souvenir vivant, qui demeure éternellement. Par ce qu’il permet de rentrer directement dans l’intimité de Dieu. Il permet de rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait et fait pour les hommes. C’est là aussi qu’on lui demande pardon et se réconcilie avec les autres, on prie pour les vivants et les morts, on demande la paix pour tout le monde. L’eucharistie est le souvenir qui prend en compte toutes les souffrances et les joies des hommes.
Nous devons la contempler régulièrement car un souvenir qu’on ne regarde pas devient inutile. Il est alors important d’être non seulement régulier à la messe mais aussi d’y participer activement. Il ne faut pas non plus négliger le cœur à cœur que permet l’adoration du saint sacrement.
En même temps que Jésus institua l’eucharistie, il institua le ministre de ce sacrement. Le prêtre fait l’eucharistie et l’eucharistie fait le prêtre. Sans prêtre il n’y a pas d’eucharistie et la vie chrétienne perd de sa saveur. C’est sans doute pour cela que le Saint curé d’Ars disait que s’il rencontre un prêtre et un ange il saluerait d’abord le prêtre puis l’ange. L’ange est un serviteur de Dieu et Dieu obéit au prêtre. Il dit un mot et notre Seigneur Jésus est présent. Cela ne saurait signifier que le prêtre est un super homme. Il est un simple homme pris parmi les hommes et investi d’une mission celle d’actualiser le sacrifice de Jésus. Il se trouve de ce fait en première ligne du combat pour la vie. C’est à lui que s’attaquent préférentiellement les forces du mal afin de ralentir la sanctification des hommes. Il faut alors redoubler d’effort dans la prière pour les prêtres. Plus on prierait pour les prêtres moins on se plaindrait d’eux.
Notre prière pour les prêtres les aidera à découvrir le sens véritable de la mission qui leur est confiée : servir et non être servi. C’est l’accomplissement parfait du commandement du Seigneur. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Cet amour se concrétise dans le service des autres. Lui, le maître a donné l’exemple en lavant les pieds de ses disciples. Au-delà du geste liturgique du lavement des pieds, les prêtres doivent manifester leur désir de servir la communauté des croyants par des actes concrets et simples. Comme le recommandait le Pape François le pasteur doit sentir l’odeur de ses brebis. Cela passe par une proximité vraie sans laquelle les prédications deviennent un verbiage creux. Cela passe par le don sans condition de son être, de son savoir, de son savoir-faire et de ses biens.
C’est par la prière des fidèles que les communautés chrétiennes auront les prêtres qui les sanctifieront chaque jour.
Ab. Christophe OUATTARA
N.D. du Val de Meurthe - Dimanche des Rameaux
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens
Nous voilà au terme de notre marche de carême à la suite du Christ. avec la célébration des rameaux nous entrons dans la semaine sainte qui nous conduit à Pâques, la plus grande fête du christianisme. Merci à l'abbé Simon-Évariste de nous partager le fruit de sa méditation. Bonne marche vers Pâques. " Ir adelanté SIempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
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Dimanche des Rameaux - Année B
Homélie
Textes liturgiques : Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mc 14, 1-15,47
Frères et sœurs, la Parole de Dieu qui nous est servie en ce dimanche des rameaux est à la fois abondante et très dense. Mais souffrez que je partage avec vous ma petite méditation sur ces évènements de la passion et de la mort du Christ qui constitue le message central de ce dimanche. Je vous invite à poursuivre tout au long de cette journée et toute la semaine durant ce récit de la passion. La proclamation de la mort du Christ est un mystère qui incite à la méditation, toutefois elle ne doit pas nous plonger dans un climat d’angoisse et de peur. Au contraire, comme le dit Saint Paul l’amour s’empare de nous quand nous pensons que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Oui frères et sœurs, nous devons méditer sur le sort qui est arrivé à Jésus, non pour fondre en larme sur lui mais pour percevoir le lien entre sa passion-mort et notre vie de chaque jour.
Le récit de la passion que nous avons écouté n’est pas une histoire ni loin de nous, ni hors de nous. Il expose de bout en bout l’égoïsme de l’homme qui ne cherche rien que son intérêt personnel au détriment du malheur et bien souvent au moyen de la mort d’autrui.
Tous les acteurs qui sont impliqués dans le drame qui a conduit Jésus à la croix lui ont tourné le dos et cela dans le but de se tirer d’affaire.
Judas est le premier acteur qui se noie dans ce péché d’égoïsme, d’abord en posant un mauvais regard sur l’acte de charité de la femme qui a versé du parfum sur la tête de Jésus, et ensuite en faisant du commerce avec la vie de son maitre. Lorsque la charité a foutu le camp, on ne peut que voir du mauvais même dans ce qui est bien et beau, on ne peut que mal juger les autres, puis les condamner et les abandonner.
Frères et sœurs, nous sommes dans un monde où c’est la logique de « moi, je gagne quoi dedans » qui marche. À longueur des journées, ne corrompons-nous pas ou ne nous laissons-pas corrompre profitant injustement de telle personne ou de telle affaire sans nous soucier des conséquences néfastes et suicidaires pour les pauvres victimes de ces coup-bas ou pour la nation entière ?
Le groupe tout entier des disciples n’échappe pas à ce mauvais esprit égoïste. D’abord quand Jésus leur annonce que l’un d’eux va le livrer, chacun a cherché à sauver sa tête en témoigne les différentes interventions - « Serait-ce moi Seigneur » - qui expriment clairement leur défensive : aucun ne veut être défavorisé et perdre sa crédibilité et sa place auprès de Jésus. Mais lorsque la situation a changé et que Jésus n’était plus en position de force, les mêmes qui quelques heures auparavant cherchaient à se montrer comme ses amis l’abandonnent.
Frères et sœurs notre égoïsme ne nous amène-t-il pas bien de fois à abandonner nos amis en difficulté ?
La cohorte des chefs des prêtres et des anciens du peuple, quant à elle, est aveuglée par ce péché d’égoïsme au point de préférer la libération d’un bandit, un vrai danger pour la sécurité sociale, à la condamnation à mort d’un juste innocent qui a aimé cette société jusqu’au bout. Et les différents juges, qu’il s’agisse de Caïphe ou de Pilate, tous corrompus comme Juda, se sont détournés volontairement de la vérité à cause de leurs intérêts pour embrasser l’iniquité et l’indifférence laissant Jésus à la merci de ses adversaires. Autrement, comment comprendre que le juge Pilate ordonne à des soldats de flageller et de crucifier Jésus tout en sachant que c’est par pure jalousie que les grands prêtres l’ont livré. Tous les moyens dont le mensonge, la falsification de la vérité et le faux témoignage sont mis à contribution pour faire périr Jésus.
Ne nous arrive-t-il pas de recourir malheureusement aux mêmes moyens, pour gagner de l’argent, pour gagner le poste de notre collègue, pour salir les dossiers, pour ternir la réputation d’autrui, pour nous tirer d’affaire au détriment de la misère des autres ?
Les soldats ne se contentent pas, eux non plus, d’exécuter les ordres du gouverneur, le même mauvais esprit du profit égoïste les anime. Ils s’accaparent des vêtements de Jésus, en le laissant tout nu, bafouant ainsi le peu de dignité humaine qui lui restait. C’est vraiment le comble du dépouillement. On perçoit alors avec réalisme ces propos de saint Paul : « Le Christ Jésus, lui qui était de condition de Dieu n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur ».
Frères et sœurs, la lecture de la passion du Christ nous a enseigné que la fermeture de l’homme sur lui-même et son égoïsme expulsent du milieu humain tout ce qui est divin. Jésus rejeté par les siens meurt ainsi en dehors de la ville, mais il faut savoir que la haine et l’égoïsme n’ont pas le dernier mot dans cette histoire. Ce ne sont pas les hommes qui conduisent l’histoire à son achèvement, mais bien Dieu qui dans sa souveraineté conduit les hommes et l’histoire vers son accomplissement final en Jésus Christ.
Une autre clé de lecture du texte de Marc met en premier plan l’accomplissement des promesses de Dieu annoncées par les prophètes. En effet l’amour de Dieu exprimé dans le don de son Fils, domine le drame de la passion du début jusqu’à la fin et c’est la lumière de cet amour qui éclaire les comportements des adversaires de Jésus et met à nu leur malice. À la lumière de cet amour, Jésus qui parait abandonné par tous est bien celui qui domine la situation et contrôle le déroulement des activités du début jusqu’à la fin. Remarquons que ce soit en face de ceux qui sont venus l’arrêter ou de Caïphe ou de Pilate, Jésus parle avec autorité. Caïphe et Pilate malgré le dossier qui leur est soumis et les différents témoignages, cherchent en dernier ressort la vérité auprès de Lui. Et de fait Jésus ne communique avec eux que sur le terrain de la vérité. Ainsi quand Caïphe affirme : « Je t’adjure par le Dieu Vivant, de nous dire si tu es le Messie, le fils de Dieu » ou lorsque Pilate l’interroge : « Es-tu le roi des Juifs », Jésus ne fait que confirmer ce qu’ils ont si bien dit, en répondant d’un ton solennel : « C’est toi qui l’as dit ».
Et sur la croix, Pilate place au-dessus de la tête de Jésus l’inscription : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » et tous les spectateurs qui se moquent de Jésus se trouvent curieusement à leur insu en train de chanter ses louanges : « il en a sauvé d’autres..., c’est le roi des Juifs…il a mis sa confiance en Dieu ». Et même dans la mort, Jésus agit sur les cœurs. Le centurion qui après avoir constaté sa mort, l’a transpercé du côté, se convertit, adhère à la vérité et professe la foi : « vraiment cet homme était le fils de Dieu.
Jésus apparait dans cette passion comme un homme bienveillant et calme, qui aime les siens et se donne gratuitement à eux : « Prenez, mangez, ceci est mon corps…Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés ». Il ne fuit pas les évènements, il a dit « oui au début à la volonté de son père et à la fin il lui remet son esprit », il accepte et affronte avec calme l’adversité, la trahison et la douleur par amour pour nous. Mais les acteurs humains préoccupés par eux-mêmes et leurs intérêts ne perçoivent pas ce don gratuit de l’amour. En effet si on ne s’abaisse pas et si l’on ne se vide pas de soi-même, on ne peut ni reconnaitre, ni accueillir le don de Dieu. Si nous voulons participer à la résurrection et à l’exaltation du Christ, il nous faut suivre le même chemin de l’abaissement et de la croix comme lui.
Frères et sœurs, la présente célébration ouvre une semaine sainte pour nous. Dieu nous a démontré par le martyr de son Fils combien il nous aime et combien il mendie notre amour, il mendie notre compagnie, il mendie notre temps. Un vent de grâce va souffler sur l’Église et sur tout l’univers durant ces prochains jours, saurons-nous prendre part à l’œuvre de notre rédemption en mourant à notre égoïsme et à notre oubli du prochain pour ressusciter à une nouvelle vie avec le Christ. Lui qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit, louange et gloire pour les siècles des siècles. Amen !
Abbé Simon Évariste KI
N.D. du Val de Meurthe - Fête de l'Annonciation
Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net"
Neuf mois avant la fête de la nativité de notre Seigneur Jésus, l'Église nous invite à fêter la solennité de l'Annonciation.
Merci à la Sr Jeanne-Marie OUÉDRAOGO de nous expliquer le sens de cette fête à travers le fruit de sa méditation.
Bonne sainte et joyeuse fête à tous et toutes.
Bonne journée de fête
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
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JEUDI 25 MARS 2021, FETE DE L’ANNONCIATION
Première lecture : Is 7, 10-14 ; 8, 10. Psaume : Ps 39 (40), 7-8a, 8b-9, 10,11.
Deuxième lecture : He 10, 4-10. Évangile : Lc 1, 26-38
L’Eglise notre mère, nous donne au cœur du Carême un instant de pause, une journée pour nous réjouir avec notre Mère du ciel dont le Oui nous a obtenu grâces sur grâces. Belle et joyeuse fête de l’Annonciation à vous tous chers sœurs et frères, fidèles paroissiens du Net. Merci tout plein à Ab Éric qui anime joyeusement ce groupe. Merci pour la marque de confiance qu’il me fait en me demandant de partager avec vous ma méditation sur le Fiat de Marie, femme et mère, modèle et guide, celle qui nous redit au creux de l’oreille : faites tout ce qu’il vous dira… (Jn 2,5)
En feuilletant les évangiles, nous pouvons facilement nous apercevoir que le récit de l’Annonciation est le premier texte qui met en scène Marie de Nazareth. Elle a un rôle de tout premier plan : elle est partenaire directe de Dieu dans l’accomplissement de son dessein pour l’homme depuis le Commencement du Monde : se faire Homme pour que l’Homme soit Dieu cf. St Irénée.
Jusqu’alors en effet, Dieu s’était manifesté « de bien des façons et à bien des reprises » (He 1) le plus souvent dans un décor et selon un scénario impressionnant : rappelons-nous Moïse devant le Buisson ardent (Ex 3), le tonnerre et les éclairs du Sinaï (1 R 19) etc... Ici, rien de tel. Il se manifeste dans l’ordinaire d’une vie de femme au foyer, une jeune femme occupée sans doute à l’entretien quotidienne de sa maisonnée.
En effet, Marie est le prototype d’une femme ordinaire dans une vie de famille ordinaire. A l’instar de tant de femmes, nous pouvons la voir ranger, nettoyer, préparer la cuisine, filer le coton, faire la lessive ou moudre le grain…. Inutile donc de l’imaginer, comme nous la montre souvent les peintres et les sculpteurs, assise ou à genoux, un livre de prières à la main. Non, la parole de Dieu, Marie la gardait et la méditait dans son cœur, et comme le dit Thérèse d’Avila, Dieu elle le rencontrait dans ses casseroles ou pour dire comme Laurent de la Résurrection, en retournant son omelette… Dieu, le Dieu de Jésus Christ, se manifeste dans l’ordinaire de nos vies, dans la banalité de nos activités les plus ordinaires. Il nous invite simplement à savoir reconnaitre les traces de ses passages.
Marie je le disais, vaquait à ses occupations comme chacune et chacun de nous lorsque, Gabriel arriva à l’improviste et tapa à sa porte. Marie l’accueille avec joie, elle arrête tout et se met à son écoute. Sa disponibilité me bouscule et m’interroge : ai-je dans mon cœur et mes agendas des plages libres, inoccupées pour des imprévus et des inattendus ? Est-ce que je suis disponible, voire dérangeable ou faut-il, pour me rencontrer prendre rendez-vous ? Comment j’accueille l’inattendu de Dieu, de l’autre qui surgit dans mes journées planifiées qu’il ne faut pas perturber ?
Pour Saint Luc et pour nous aussi, cette visite de Gabriel est déterminante, c’est la rencontre tant attendue entre Dieu et l’humanité, après des siècles de silence (Is 63[1]). Car si Gabriel représente Dieu « qu’on ne peut voir sans mourir » (Ex 33), Marie de Nazareth représente bien toute l’humanité, elle est la première en chemin.
Sœurs et frères bien aimés, pour réaliser son dessein d’amour, Dieu n’a pas envoyé Gabriel chez l’Empereur Tibère à Rome ni chez le Grand-prêtre des Juifs au Temple de Jérusalem, mais plutôt chez « une jeune fille, fiancée à un homme nommé Joseph... dont le nom était Marie ». Dieu aime ce qui est caché, l’humble et le pauvre de cœur qui veille et attend sa manifestation dans la confiance d’une brise légère. Saurais-je durant ce temps de Carême reconnaitre les signes et les clins d’œil de Dieu dans ma vie, dans celles de tant d’hommes et de femmes qui l’attendent comme Marie dans le quotidien de leur vie ? Saurais-je par mon Fiat hâter la manifestation de sa lumière au cœur de notre monde troublé et troublant ?
Le salut de Gabriel, l’Envoyé de Dieu est une invitation à la joie : « Réjouis-toi ... ». Il s’adresse à Celle qui est désormais la Fille de Sion, la Nouvelle Jérusalem qui engendre le Messie ... Marie écoute. Dieu parle à voix basse, il propose sans s’imposer. Si comme Marie je suis dans une attitude d’écoute, j’entendrai au fond de moi la voix de l’ange me dire « réjouis toi ». Il ne s’agit pas d’une joie béate, mais la joie apaisante que procure la proximité avec Dieu. Sœurs et frères, saurions-nous durant ce temps de Carême faire silence, taire le tumulte de nos pensées et de nos cœurs, taire les sollicitations extérieures pour entendre la voix de Dieu qui nous invite à l’écoute de sa parole ? Saurions nous entendre le cri de l’opprimé, du désespéré, de l’époux(se) ou de la sœur et/ou du frère qui nous parle à voix basse ? Marie écoute. Dieu se tait et lui laisser la parole « je suis la servante du Seigneur » dit-elle… Alors seulement, notre parole peut devenir prière pour toute l’humanité.
A l’Annonciation, pour la première fois depuis le jardin d’Eden, une femme a donné à Dieu le OUI de l’humanité. Dans la confiance, elle s’abandonne. L’Ange parti, Marie continue son travail, mais elle est désormais en chemin, un chemin de service. Servante de Dieu et des hommes, elle se dessaisit de son propre projet pour mettre toute sa vie au service du Seigneur, de son peuple et du monde.
C’est cette Marie-là qui nous accueille aujourd’hui. Elle est devenue la Madone qui nous présente son Fils « Trône de la Sagesse », Sagesse pour un monde en folie.
Le pape François aime bien nous proposer une dizaine de choses toutes simples à faire pour changer notre vie et pour changer le Monde. Si nous relisons le récit de l’Annonciation, le crayon à la main, en contemplant la Servante du Seigneur nous pouvons relever ceci : elle accueille, écoute, repousse la peur, s’ouvre à la joie, dialogue, fait confiance, s’oublie pour aller vers l’autre, pour servir et partager. Ça fait dix...
Comme à Marie, l’ange nous invite, à la confiance « rien n’est impossible à Dieu ». Oui Dieu sauve aujourd’hui encore notre humanité par des moyens qui lui sont propres ! Rien pour Lui n’est jamais définitivement perdu ! Avec Marie, engageons notre liberté et disons dans la confiance et la paix ”Que tout se passe pour moi selon ta parole”.
Un rêve ou un programme ? Tout cela doit nous être possible, car en même temps tout cela nous est d’abord offert par notre Dieu et notre frère, le Christ- Jésus, le Fils de Marie de Nazareth...
Sr Jeanne-Marie OUÉDRAOGO.