Bien chères paroissiennes, bien chers paroissiens du "Net",
Dans trois jours (le 6 mars prochain) l'Église nous invitera à ouvrir une parenthèse dans le temps ordinaire pour entrer dans le temps de carême. Quarante-jours durant, nous serons invités à suivre le Christ au désert à travers la prière, le jeûne, et le partage, pour renouer avec Dieu et nos frères.
Mais qu’est-ce que le carême chrétien ?
Comment le vivre aujourd’hui ?
A ces questions, voici des réponses que je voudrais apporter à travers ce petit billet de "Dis-moi ma foi".
D'ores et déjà je vous souhaite une bonne préparation à ce temps de grâce qui nous est offert.
"Ir adelante siempré!"
Dieu bénisse.
Abbé Éric TRAORE.
Paroisse N.D du Val de Meurthe
20, rue de l'Église
88230/ Fraize
Tel : +33 3 29 50 30 50 / +33 7 53398792
France
DIS-MOI MA FOI
Qu’est-ce que le carême ?
Avant de définir le carême chrétien je me permets de parler du jeûne musulman qui peut porter à confusion avec le carême chrétien. Pour beaucoup le carême chrétien est comparable au jeûne musulman : par abus de langage ils disent « carême musulman ». De fait, en Islam on parle du mois du Ramadan ou jeûne du Ramadan qui dure un mois lunaire : 29 jours environ. C’est un temps de privation, temps de DIEU et pour DIEU : du lever au coucher du soleil, le musulman ne met rien dans sa bouche. Il jeûne, consacre un long moment à la prière, à l’écoute de la parole de DIEU et à la méditation. Pour cela, il fréquente la mosquée pour lire le coran, entendre les prédications et y prier.
A présent qu’est-ce que le carême chrétien ?
Le carême, du mot latin « quadre gestimo dies » signifie le quarantième jour avant pâques ; temps de pénitence, de préparation spirituelle communautaire à la fête de Pâques. C’est le temps choisi par l’Église chaque année pour revivre les quarante années du cheminement d’Israël dans le désert. C’est un temps d’épreuve, de souffrance, de destruction du péché. Le carême commence le « Mercredi des Cendres » et prend fin le Samedi Saint. 40 jours donnés pour nous rapprocher de Dieu et de nos frères par des actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, le partage ou l’aumône ou la miséricorde.
C’est 40 jours pour découvrir que le jeûne est l’âme de la prière, la miséricorde la vie du jeûne, que les trois ne font qu’un. Se donner mutuellement et dans un élan de conversion sincère, pour vivre la réconciliation, l’alliance avec DIEU : la prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. 40 jours pour nous convertir, changer de mentalité, de pensées et de désirs, rejeter le mal que j’ai fait et choisir de faire le bien, tout ce que Jésus m’invite à faire dans son Évangile ; 40 jours pour fixer Jésus avec le regard de mon cœur (He.12,1-2) selon l’exemple et l’enseignement de Jésus. Nous sommes donc invités au désert pour nous exercer à une conversion sérieuse. Ce temps nous est donc donné en ce début de carême pour nous réconcilier avec le Christ : c’est un temps de grâce qu’il nous faudra saisir comme une chance pour renouer avec Dieu et le prochain.
Comment vivre mon carême aujourd’hui ?
Nous sommes tous à notre nième carême, pas ignorants de son sens véritable : quarante jours de pénitence pour être dévorés d’amour, fascinés par Dieu (cf. Ps 69,10 ; Jn 2,17). C’est l’essentiel de notre vie chrétienne : écoute de la parole de DIEU, prière, jeûne, réconciliation, aumône. Avant d’en arriver à ces aspects, soyons nous-mêmes au-delà de toute discipline personnelle ou communautaire. Laissons l’amour prendre le devant.
Mettons donc à profit ce temps de grâce pour :
- Pour redécouvrir et aimer la prière personnelle et communautaire : récitation du chapelet, méditation quotidienne de la Parole de Dieu, ou oraison, participation active à la messe, adoration ou visite au St Sacrement, fréquenter plus assidûment les sacrements de la réconciliation et de l’Eucharistie surtout.
- Pour redécouvrir le jeûne indispensable pour toute entrée dans une existence nouvelle, il faut se priver de nourriture et de boisson pour faire pénitence, pour un accueil renouvelé de Dieu et de sa Parole. De façon concrète, faire une consommation minimale de nourriture et de boisson ; tant en quantité qu’en qualité. Au niveau du plaisir, minimiser nos divertissements (télé, téléphone, internet, radio, musique …), rendre notre langage plus fraternel et chaste
- Pour redécouvrir l’aumône, le partage : ne rien garder pour soi du fruit de nos jeûnes, tout offrir au Seigneur et aux autres. Donner de notre temps pour le service de l’Église, dans les activités communautaires, pour nos frères (visites, aides aux malades, à ceux qui sont dans le besoin). Ne faisons pas bien de passer, mais faisons du bien en passant. Toute bonne action dépasse l’humain pour atteindre l’auteur du Bien, Dieu notre Père (cf. Mt 10,40).
Fasse Dieu que nous ayons en ce temps de grâce du carême, des désirs purs, des désirs saints, des désirs forts pour nous unir de jour en jour davantage au Christ pendant sa souffrance, sa passion – mort, et pour ressusciter avec Lui à Pâques et partager sa gloire pour les siècles des siècles. Ainsi soit-il !
« Ir adelante siempré ! »
Dieu bénisse !
Abbé Éric TRAORÉ
N.B. :
- EN QUOI CONSISTE LE JEÛNE ? Faire un seul repas pendant la journée, peu le matin et le soir. On ne doit rien manger entre les repas, sauf cas de maladie.
- QUI EST OBLIGE AU JEÛNE ? La loi du jeûne oblige tous ceux qui sont majeurs, jusqu’à l’âge de 59 ans. (Cf. CIC, n° 1252).
- QU’EST-CE QUE L’ABSTINENCE ? L’abstinence est le fait de se priver de viande (rouge, blanche ou dérivée).
- QUI EST OBLIGE À L’ABSTINENCE ? Tous ceux qui ont accompli 14 ans .
- PEUT-ON CHANGER LA PRATIQUE DU JEÛNE ET DE L’ABSTINENCE ? On ne doit pas vivre le jeûne comme une imposition, mais comme un moyen concret par lequel l’Église nous invite à croître dans le véritable esprit de pénitence.