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L’eau, entre thermalisme et spiritualité

Laudato Si' #11



Statue de Notre-Dame de Bon Remède, en la chapelle Saint-Louis de Vittel

 

Dans « Laudato si’ », le pape François évoque la question de l’eau : « Notre propre corps est constitué d’éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure. »  Au-delà de l’aspect environnemental problématique (potabilité, pénurie, gaspillage), l’être humain a aussi un rapport physique et spirituel à l’eau. Preuve en est avec les thermes présents entre autres dans les Vosges depuis l’Antiquité ou plus récemment : Plombières-les-Bains, Bains-les- Bains, Contrexéville et Vittel. Sans oublier les anciennes stations thermales de Bussang et de la « Versailles thermale » à Martigny-les-Bains.

 

« Les eaux symbolisent la totalité des virtualités : elles sont à la fois fons et origo 1, la matrice de toutes les formes d’existence », disait Mircea Éliade, historien des religions. Antoine de Saint-Exupéry disait, quant à lui, « l’eau n’est pas nécessaire à la vie, elle est la vie ». Tous deux se rejoignent sur l’importance de l’eau, élément primordial à notre santé, à notre vie, pour la planète. Mais aussi pour le christianisme, à travers notamment le baptême ou encore l’eucharistie : elle symbolise à la fois la mort et la vie, la purification et la sanctification, la naissance et la renaissance.

Les sources d’eau chaude utilisées via les thermes rejoignent ces différents symboles de l’eau. Les eaux vosgiennes, relativement peu minéralisées, attirent depuis des millénaires nombre de curistes pour leurs vertus curatives, régénératrices et prophylactiques : rhumatologie, cardiologie, angiologie, gastroentérologie, urologie, minceur, renforcement musculaire... ou même simplement pour la détente.

« Il n’y a de source qui ne soit sacrée »   (Nullus enim fons non sacer)      
SERVIUS


Tant dans la civilisation gallo-romaine que celtique et germanique, la vénération était de mise pour la source des grands fleuves et rivières, sources et fontaines pour l’eau en soi, élément de la nature, et ses vertus curatives. On en retrouve trace notamment à Grand au sanctuaire d’Apollon Grannus. Apollon, dieu guérisseur, était également vénéré à Plombières-les-Bains, Martigny-les-Bains et Bains-les-Bains. Les sources d’eaux chaudes, devenues sanctuaires guérisseurs et de remise en forme notamment pour les athlètes, actent dès lors un lien entre spiritualité et thermalisme. On vient trouver en ces lieux protection divine par les eaux.
Avec la christianisation de nos régions, la vénération des sources et fontaines se trouve pérennisée par la dédicace à certains saints et saintes ; à l’instar de Notre-Dame du Bon Remède à Vittel qui tient une tasse d’eau, symbole de bonne santé physique et spirituelle. Des pèlerinages s’organisent en certains lieux, notamment à la suite de miracles, tels qu’à Lourdes mais aussi plus localement aux sources liées à saint Élophe, sainte Ode, sainte Menne ou encore sainte Libaire de Grand. On passe alors du culte païen des eaux au culte chrétien des eaux miraculeuses.
Les eaux thermales vosgiennes ont elles aussi, pour la plupart, été pérennisées par la reconnaissance de leurs vertus médicales et leur source de vitalité au fil des siècles.

 

Émilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Février 2021

1. Source et origine en latin.  

 

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